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(1) Bénéfices de santé liés à la qualité de l’environnement : peut-on négliger les coûts privés ? (2) Différences culturelles face à un même actif environnemental : une comparaison franco- allemande des consentements à payer pour une amélioration de la qualité de l’air

(3) Evaluation contingente des bénéfices de santé d’une amélioration de la qualité de l’air : l’exemple de la région strasbourgeoise.

AUTEUR(S) : Anne ROZAN

AFFILIATION(S) : Université Strasbourg REFERENCE :

(1) Revue économique, vol 51, N°3, mai

(2) Région et développement, environnement et territoire : évaluations économiques et gestion (3) Thèse de doctorat de Sciences Economiques

Année de publication : (1) et (2) 2000 ; (3) 1999 Période d’étude : 1998

Pays : France, Strasbourg RECHERCHE / AIDE DECISION METHODE EFFETS CONCERNES TRANSPORTS TYPE DE DOCUMENT STATUT SCIENTIFIQUE 2 1 : Contingente0 : Conjointe 1 : Dommage 0 : Hédoniste 0 : Autre 1 : Santé 0 : Faune/flore 0 : Bâtiments 0 : Visibilité 0 : Autre Non 2 2

1. Résumé

Anne Rozan s’intéresse dans le premier article à une évaluation complète des coûts de la pollution atmosphérique sur la santé. La question est de savoir si les coûts privés peuvent être négligés et dans le cas négatif comment les évaluer. Les évaluations des coûts sanitaires, réalisées jusqu’à présent en France, se basent sur les coûts « socialisés », c’est-à-dire les coûts de traitement médical et les pertes de salaire. Or, le coût économique global de la maladie correspond à la somme du coût socialisé et du coût « privé », le coût privé représentant essentiellement le coût de la gêne. Afin de mieux intégrer ces deux dimensions dans une évaluation complète, Anne Rozan montre que les méthodes du coût de la maladie et de l’évaluation contingente sont parfaitement complémentaires. Les deux méthodes ont été appliquées à des pathologies bénignes dues à la pollution de l’air. Le résultat central est que le coût privé s’avère au moins aussi important que le coût socialisé. Le fait de ne pas considérer le coût privé, entraînerait, d’après les résultats de ce travail, une sous-estimation des coûts sanitaires. La conséquence serait de modifier les conclusions d’une analyse coût-bénéfice. Dans le second article, elle s’intéresse aux différences d’évaluation en termes de consentement à payer (CAP) pour un même bien environnemental, l‘amélioration de la qualité de l’air, entre deux populations de pays différents. Les variables culturelles, la nationalité principalement, constituent des variables significatives de la différence de niveau des CAP entre Strasbourg en France et Kehl en Allemagne.

70 Evaluation contingente des bénéfices de santé d’une amélioration de la qualité de l’air

2. Contexte

Le fondement de ce travail est que l’ensemble des coûts est à considérer dans une évaluation des bénéfices sanitaires d’une politique publique. Dans le domaine de l’évaluation des coûts de la santé, deux grands effets sont distingués : la mortalité et la morbidité. Ces deux effets présentent des différences importantes interdisant de les traiter dans une même évaluation. La mortalité représente la quasi-totalité des coûts sanitaires d’après de nombreuses études. Cela tient pour une part à la valeur de référence de la vie humaine qui est considérée. Celle-ci est généralement assez élevée, notamment du fait qu’elle se réfère à l’évaluation du coût des accidents de la route. Cela s’explique aussi pour Anne Rozan par le fait que l’ensemble des coûts liés à la morbidité n’est pas forcément pris en compte. Les coûts liés à la morbidité sont généralement des coûts de traitement et des arrêts de travail, soit des coûts « socialisés » d’après Anne Rozan, car ils sont en majeure partie à la charge de la collectivité. Une autre catégorie de coûts subis par l’individu est aussi à considérer : la gêne, l’automédication, ou encore l’incapacité à pratiquer des activités de loisirs, constitutifs du coût privé.

Face à ces coûts de différents types, les méthodes d’évaluation peuvent être complémentaires. Ainsi, Anne Rozan recommande d’utiliser la méthode du coût de la maladie (MCM) complétée par une évaluation contingente (MEC).

Concernant la méthode contingente, une comparaison entre deux pays (France, Allemagne) a été réalisée conjointement à l’étude des coûts privés. L’objectif était de déterminer l’influence des caractéristiques culturelles dans l’évaluation des consentements à payer pour une amélioration de la qualité de l’air.

3. Méthode

Un repérage des coûts de morbidité évalués par les différentes méthodes d’évaluation existantes est effectué. Ces différents coûts sont le traitement de la maladie, la perte de productivité, la prévention, la gêne ou la désutilité relative voire la réduction de certaines activités.

Evaluation des coûts de morbidité selon les méthodes d’évaluation

Coût socialisé Coût privé

Traitement maladie Perte de Productivité Activité de prévention Gêne Activités réduites Coût de la maladie X Xa Fonction de production de santé X Xa Xb Evaluation contingente X X X X X

Xa : Méthode du Capital Humain

Xb : coût d’opportunité du temps calculé par la méthode du capital humain (MCH).

L’élément important est que les méthodes du coût de la maladie, de la fonction de production, et du capital humain n’évaluent pas les coûts sans compensation monétaire, comme la gêne ou la réduction d’activités de loisirs ou sportives. Ces coûts qui affectent le bien-être des personnes touchées sont en revanche considérés par la méthode d’évaluation contingente. La méthode générale proposée est donc d’estimer les coûts liés aux dépenses de santé par la méthode du coût de la maladie et les coûts privés par la MEC. Cependant, l’addition de ces deux types de coûts doit éviter les doubles-comptes. Cela peut se réaliser par l’introduction de questions spécifiques dans la MEC permettant de valider les motifs des coûts d’un individu.