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1. Les domaines concernés

Les domaines couverts sont extrêmement nombreux. Les sujets d’étude relèvent de la recherche en physiologie végétale ou animale, et en médecine, qu’elle soit fondamentale ou appliquée, qu’elle concerne tous les virus, ou l’un d’entre eux.

La recherche porte notamment sur :

a) Le phénomène viral et les réponses de type médical qui peuvent lui être apportées.

Des études sont ainsi menées sur :

- les caractéristiques génétiques des virus,

- les capacités de réassortiment génétique des virus et sur leur transmission interhumaine,

- l’analyse ex-post du processus de mutation des virus,

- les effets des virus, les complications éventuelles et les effets secondaires,

- l’élaboration de tests fiables,

- les différents types de vaccins : avec ou sans adjuvant, en une ou deux doses,

- les conditions de production des vaccins (à partir d’œufs ou de cellules), - les effets des adjuvants,

- les effets secondaires des vaccins,

- l’élaboration de nouveaux médicaments anti-viraux,

- le rôle des défenses immunitaires et des causes possibles des immunités qu’elles induisent,

- la définition des catégories de personnes à risque.

b) la gestion de la lutte anti-virale en cas de pandémie

Les études, plus récentes, et qui relèvent plus des sciences sociales et humaines, portent sur la manière dont la société réagit ou risque de réagir à une pandémie et sur la manière dont les pouvoirs publics anticipent et gèrent la situation pandémique.

Elles portent alors sur :

- la perception de la maladie et l’acceptabilité des mesures de prévention et de soins,

- le coût des mesures mises en œuvre,

- l’organisation administrative de la gestion de la pandémie ou de son risque,

- la manière d’éviter une fracture Nord-Sud entre pays riches et pays pauvres,

- la prise en compte des spécificités de l’Outre-Mer, - la gestion des contraintes de temps.

Quel que soit le type de recherche mené sur la pandémie, qu’elle soit de type médical ou sociétal, on ne peut qu’être frappé par le grand nombre de structures qui s’y intéressent dans notre pays, qu’il s’agisse d’universités, d’instituts de recherche ou d’industriels qui utilisent les résultats de leur recherche.

On peut citer à titre d’exemple, en France, l’Institut Pasteur, l’INSERM et ses laboratoires thématiques, l’INRA, le CIRAD, ainsi que plusieurs universités et bien sûr le CNRS.

Certaines de ces recherches sont réalisées dans des conditions de sécurité particulièrement draconiennes. C’est le cas de celles effectuées dans les laboratoires de type P3 et P4.

2. Les thèmes de recherche

a) Plusieurs thèmes paraissent actuellement prioritaires.

En matière médicale et vétérinaire

- la connaissance des processus de mutation des virus, - la capacité des laboratoires à trouver de nouveaux vaccins,

- l’évaluation des recherches sur les nouvelles méthodes de production de vaccins,

- la mesure de l’efficacité des médicaments disponibles et des médicaments aujourd’hui testés,

- la recherche de nouveaux médicaments anti-viraux, - la recherche sur les masques de prévention,

- l’intérêt pour l’homme de la recherche vétérinaire sur les virus.

Au-delà de l’approche médicale et vétérinaire - l’efficacité du système de veille sanitaire,

- les conditions de mise en place d’un programme de prévention et de soins, - la mise en place de financements de la recherche et de la production de

vaccins,

- l’adaptation de la communication publique à la gravité des enjeux,

- la prise en compte, en temps opportun, des réflexions menées dans d’autres pays ou par des organisations internationales,

- l’adaptation des dispositifs retenus aux besoins de l’Outre Mer français, - la politique envisagée à l’égard des pays en développement,

- l’impact des principes de précaution et de prévention sur les politiques publiques dans le domaine de la santé.

b) D’autres questions doivent faire l’objet d’une attention particulière Des questions de caractère général :

- Les politiques mises en œuvre sont-elles adaptées à leurs objectifs ? - Les recommandations des rapports antérieurs ont-elles été suivies d’effet ? - Peut-on mesurer leur efficacité quand elles ont été appliquées ?

- Quelles sont les garanties démocratiques des choix et du processus mis en œuvre ?

Des questions ayant trait à la connaissance, à la prévention et à la gestion des risques :

- Dans quel cas s’agira-t-il de précaution, dans quels cas parlera-t-on de prévention ?

- Les précautions prises sont-elles proportionnées au degré du risque ? - Le coût qui en découle est-il socialement acceptable ?

- Quelle est la fiabilité des instruments de mesure et de veille ? - L’organisation de la collecte des statistiques est-elle fiable ?

- Dispose-t-on de données suffisantes sur l’état immunitaire de la population ? - Les moyens financiers disponibles pour la recherche sont-ils suffisants ? Quels

sont les enseignements des comparaisons internationales ?

- La communication sur les virus, les précautions à prendre, les soins possibles est-elle satisfaisante ? Est-elle efficace ?

- Comment l’action des pouvoirs publics est-elle perçue ?

- Quelle est la jurisprudence sur la responsabilité des producteurs et des pouvoirs publics ?

- A partir de quelques observations concrètes sur le terrain : quelles consignes et informations reçoivent les maires, les médecins généralistes, les pharmaciens ?

Des questions relevant de la recherche médicale Sur les procédures

Les mécanismes décisionnels conduisant aux autorisations d’essai clinique et de mise sur le marché sont-ils pertinents et efficaces ?

Plus particulièrement, les délais nécessaires sont-ils adaptés à la nécessité de lutter le plus rapidement possible, mais aussi de la manière la plus fiable possible contre une pandémie ? Ces procédures ont-elles été évaluées ?

Quelle est la durée nécessaire pour élaborer, tester puis produire tests, vaccins et médicaments ?

Quelles précautions à prendre lors de la réalisation et de la commercialisation de tests de diagnostic ? Quelle est leur fiabilité ?

Sur les vaccins et les médicaments anti-viraux

- Peut-il y avoir pénurie de vaccins ? Les laboratoires seront-ils capables de produire en temps utile la quantité de vaccins nécessaires au plan mondial ? (Ce qui dépend certes de la demande mondiale, de sa solvabilité et de la politique de coopération au développement).

- A-t-on les moyens de comparer les différents tests et vaccins existants au niveau mondial ?

- Les vaccins peuvent-ils être dangereux ? Comment, dans ce cas, réduire leur dangerosité ?

- L’utilisation d’adjuvants dans la production de vaccins est-elle nécessaire, utile, transparente ? Quel bilan peut-on faire de ses bénéfices et de ses risques, de ses coûts et de ses avantages ?

- Quel est le risque de contracter le syndrome Guillain-Barré, à la suite d’une vaccination ?

- Où en sont les recherches sur les méthodes de production des vaccins à partir de cellules ? Quelles ont les différentes formes alternatives de production des vaccins ?

- Les nouvelles pistes de recherche sur les anti-viraux sont-elles prometteuses à court et à moyen terme ?