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Sur les vaccins et les médicaments anti-viraux

- Peut-il y avoir pénurie de vaccins ? Les laboratoires seront-ils capables de produire en temps utile la quantité de vaccins nécessaires au plan mondial ? (Ce qui dépend certes de la demande mondiale, de sa solvabilité et de la politique de coopération au développement).

- A-t-on les moyens de comparer les différents tests et vaccins existants au niveau mondial ?

- Les vaccins peuvent-ils être dangereux ? Comment, dans ce cas, réduire leur dangerosité ?

- L’utilisation d’adjuvants dans la production de vaccins est-elle nécessaire, utile, transparente ? Quel bilan peut-on faire de ses bénéfices et de ses risques, de ses coûts et de ses avantages ?

- Quel est le risque de contracter le syndrome Guillain-Barré, à la suite d’une vaccination ?

- Où en sont les recherches sur les méthodes de production des vaccins à partir de cellules ? Quelles ont les différentes formes alternatives de production des vaccins ?

- Les nouvelles pistes de recherche sur les anti-viraux sont-elles prometteuses à court et à moyen terme ?

position non éligible. Elle n’a pas financé de projets sur le H1N1 lorsque la pandémie a éclaté. Or c’est en phase épidémique qu’il faut faire la recherche.

Une des solutions pourrait être de donner à l’IMMI (Institut Microbiologie et Maladies infectieuses), qui a fait preuve d’une grande réactivité, les moyens de sa politique. Cette structure qui se conçoit depuis sa création comme une instance fédératrice est parfaitement adaptée à ce type de réponse. Il aurait fallu qu’elle puisse lever des fonds. Les sommes en cause ne sont pas forcément très importantes, mais il faut qu’elles soient disponibles rapidement.

L’expérience de M. Jean-François Delfraissy mérite d’être soulignée.

M. Jean-François Delfraissy a en effet été au cœur de la recherche de fonds pour financer la recherche d’urgence sur le virus pandémique A(H1N1).

Faisant l’historique de cette action, il souligne avec force que les financements n’avaient pas été prévus pour coordonner des actions de recherche sur un virus pandémique dont le développement appelle une réaction rapide.

Il rappelle que la première réunion des chercheurs s’est tenue le 4 mai 2009 à l’INSERM, sans aucun financement pour la coordination. Il a fallu aller chercher des fonds soit auprès des ministères de la santé et de la recherche, soit auprès de l’INVS et de plusieurs organismes. Le dynamisme de quelques individus ont permis de collecter 10,5 millions d’euros sur deux ans : 2009 et 2010. Ces fonds sont provenus des ministères, beaucoup de l’INSERM, peu du CNRS, un peu de l’IRD et de la DGS. C’est une petite somme, surtout si on la compare aux sommes équivalentes aux Etats Unis (plusieurs centaines de millions de dollars).

Mais aucun financement n’était en place au début de la pandémie, contrairement à l’Allemagne, qui a décidé dès le départ de mettre 20 millions d’euros sur la recherche contre ce virus. L’approche française a été totalement différente : il a fallu générer des projets, les démarrer sans avoir le financement nécessaire.

A titre d’exemple, 400 000 euros ont été accordés par le cabinet du ministre de la Santé en novembre pour des études sur les femmes enceintes. Cette somme a été affectée à l’ARH de la région parisienne, envoyé à l’AP où elle a été perdue, puis retrouvée, avant d’être envoyée à la direction de la recherche publique à l’AP. Mais il aura fallu un contrat avec l’INSERM qui a fait l’avance des fonds.

Les laboratoires pharmaceutiques ont financé des essais pour une somme globale de 700 000 euros sur les 10,5 millions d’euros, en s’engageant par contrat.

GSK a ainsi financé un essai en partenariat chez les patients VIH et transplantés ; Sanofi des essais chez les femmes enceintes ; Roche une étude de cohorte dans les formes graves.

Il y avait deux grands pourvoyeurs de fonds potentiels : le programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) et l’Agence nationale de la recherche (ANR).

L’ANR, interpellée a dit qu’elle ne pouvait pas répondre en situation d’urgence. Or l’ANR est totalement autonome. Sa décision ne relève donc que d’elle-même.

Il faut tenir compte de cet état de fait, si l’on se projette dans le futur. Pour M. Delfraissy, il ne sera pas sain de prévoir de passer par l’ANR, « véritable Etat dans l’Etat, pilotée par des banquiers, et non par des scientifiques. L’ANR est faite pour la recherche fondamentale, par pour la recherche clinique et translationnelle qui doit être pilotée autrement. »

Le PHRC, qui finance la recherche clinique, a fait par contre preuve de grande volonté. Son appel d’offre étant fermé dès décembre, il n’a pas pu financer des actions sur 2009, mais a anticipé de garder des fonds pour l’année suivante, en indiquant que des projets évalués seraient financés en 2010.

Dans la pratique, des projets démarrés en juin 2009 feront l’objet de financement en juin 2010. Est-ce sain ? N’est-ce pas de la cavalerie ?

Il serait préférable de mettre en place une coquille administrative, une structure légère permettant de développer une enveloppe consacrée à la recherche en urgence pour des situations de crise sanitaires. Cette structure pourrait être placée auprès du Premier ministre. Si elle n’utilise pas son enveloppe, celle-ci pourrait être reversée au ministère de la recherche en octobre. Cela permettrait de lutter contre l’inertie administrative.

En tout état de cause, il vaut mieux ne pas dissocier coordination scientifique et financement.

DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE VIRUS PARTICULIERS

I. LE CHIKUNGUNIA