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Recherche de densit´ e

fX(u)du Z y

−∞

fY(v)dv, ce qui montre quePZ est `a densit´efZ donn´ee par (5.13). R´eciproquement, le mˆeme calcul montre que (5.13) implique queP(X ≤x, Y ≤y) =P(X ≤x)P(Y ≤y) pour tous x, y ∈R. En utilisant le mˆeme argument que dans la preuve de la proposition 4.42, ceci entraine que P(X ∈A, Y ∈B) =P(X ∈A)P(Y ∈B) pour tous bor´eliens

AetB, d’o`u le l’ind´ependence deX etY.

5.4 Recherche de densit´ e

Dans ce paragraphe, nous abordons le probl`eme important suivant. SoitX un vecteur al´eatoire `a valeurs dansRd, admettant la densit´efX. Soit g une fonction mesurable deRd dansRd

0, de sorte queY =g(X) soit aussi un vecteur al´eatoire.

1. Est-ce queY admet une densit´e ? 2. Si oui, comment la calculer ?

Concernant la premi`ere question, la r´eponse est : en g´en´eral non ! pensez par exemple au cas o`ud=d0 = 1, la fonctiong est constante,g(x) =apour toutx∈R, alors la loi de Y est la masse de Dirac en a, qui n’a pas de densit´e. On peut aussi revenir `a l’exemple5.9qui illustre un cas mixte d’une v.a. `a valeurs dansRo`ug(x) = max(x, a), x∈R, place une masse au pointa.

5.4 – Recherche de densit´e 107

Continuons alors en supposant que la v.a. a une densit´e. Afin de r´epondre `a la deuxi`eme question, nous allons utiliser la caract´erisation de la loi d’une v.a. obtenue dans la proposition4.37, qui dans le cas pr´esent de recherche de densit´e se r´e-´ecrit : Proposition 5.24 Soit x un vecteur al´eatoire `a valeurs dans Rd. S’il existe une fonctionf telle queE h(X)

=R

Rdh(x)f(x)dx, pour toute fonction continue born´ee h, alors la loi de X admet la densit´ef.

On recherche alors une telle fonction de densit´e en ´ecrivant pour toute fonctionh continue born´ee : qu’on voudrait mettre sous la forme

Z

Rd

h(y)f(y)dy, (5.15)

en faisant le changement de variable y = g(x) dans cette int´egrale. Dans le cas unidimensionneld= 1, ceci n´ecessite quegsoit d´erivable et bijective “par morceaux”, et il faut faire tr`es attention aux domaines o`ugest croissante ou d´ecroissante. Plutˆot qu’exposer une th´eorie g´en´erale, donnons des exemples.

Exemple 5.25 Soit Y = aX +b, o`u a 6= 0 et b sont des constantes. Le peut ainsi conclureY est une v.a. de densit´e

fY(y) =fX

et nous trouvons donc queY est `a densit´e fY(y) = (fX(−√

y) +fX(√ y)) 1

2√

y1]0,+∞[(y). (5.16)

Exemple 5.27 Soit X une v.a. de loi N(0,1). La variable al´eatoire X2 suit la loi Γ(1/2,1/2) (´egalement appel´ee loi du Chi2 `a un degr´e de libert´e, et not´e X2(1)), car Y =X2 est `a densit´e (5.16) :

fY(y) = exp −y 2

1

√y1]0,+∞[(y).

Dans le cas des vecteurs al´eatoires, l’id´ee est la mˆeme : il convient d’appliquer la for-mule de changement de variable dans l’int´egrale que nous allons maintenant rappeler.

Th´eor`eme 5.28 SoitA un ouvert deRd, etψ:A−→B une bijection de classeC1. Alors,R

Bφ(y)dy=R

Aφ◦ψ(x)|det Jψ(x)

|dx, pourφpositive ou int´egrable.

Ici, nous rappelons que

— Jψ(x) est la matrice Jacobienne deψ, c’est la matrice de tailled×dde com-posantesJψ(x)ij =∂ψ∂xi

j(x), 1≤i, j≤d,

— det Jψ(x)

est appel´e d´eterminant Jacobien, et intervient par sa valeur absolue (car, contrairement `a la dimension 1, “il n’y a plus d’orientation” dans le calcul de l’int´egrale).

Comme premi`ere cons´equence de la formule de changement de variable dans l’int´egrale, on voit qu’il faut se restreindre au cas o`u X et Y sont de mˆeme di-mension. En effet, si Y est de dimension plus grande que X, alors Y = g(X) n’a pas de densit´e, et si Y est de dimension inf´erieure `a celle de X, alors il convient de “compl´eter” Y artificiellement avec autant de composantes que n´ecessaires afin de se retrouver avec la mˆeme nombre de composantes queX (voir la remarque5.32 ci-dessous).

Proposition 5.29 SoitXun vecteur al´eatoire `a valeurs dansRdde densit´efX nulle en dehors d’un ouvert A⊂Rd. Soit g :A −→B une bijection telle que g−1 est de classe C1. AlorsY est un vecteur al´eatoire de densit´e :

fY(y) = 1B(y)fX◦g−1(y)|detJg−1(y)|

= 1B(y)fX◦g−1(y) 1

|detJg(g−1(y))|, y∈Rd.

5.4 – Recherche de densit´e 109

Preuve. Sous ces hypoth`eses, nous pouvons continuer le calcul dans (5.14) en utilisant la formule de changement de variablex=ψ(y) =g−1(y) du th´eor`eme5.28:

E(h(Y)) = Z

A

h◦g(x)fX(x)dx= Z

B

h(y)fX◦g−1(y)dy, et on conclut grˆace `a la proposition5.24et au fait que|detJg−1(y)|=|detJ 1

g(g−1(y))|.

Exemple 5.30 (Coordonn´ees polaires.) Soit X = (U, V) un vecteur al´eatoire de R2, et Y = (R,Θ) ses coordonn´ees polaires. La transformation g est un diff´eomorphisme de A =R2\{0} dans B =]0,∞[×]0,2π], et son inverse g−1 s’´ecrit facilement : u=rcosθ,v =rsinθ. Alors le d´eterminant jacobien detJg−1(r, θ) =r et on obtient par la proposition5.29 que :

fY(r, θ) = r fX(rcosθ, rsinθ)1B(r, θ), (r, θ)∈R2.

Par exemple si U et V sont ind´ependantes et de loi N(0,1), (5.13) entraˆıne que fX(u, v) =1 exp

u2+v2 2 , et fY(r, θ) = 1

2πr e−r2/21]0,∞[(r)1]0,2π](θ), (r, θ)∈R2.

En particulier les v.a.R et Θsont ind´ependantes, la premi`ere suit la loi de densit´e re−r2/21]0,∞[(r), et la seconde est uniforme sur[0,2π].

Remarque 5.31 Supposons qu’il existe une partition finie(Ai)1≤i≤d deA={fX >

0}, telle queg:Ai −→Bi =g(Ai)est une bijection dont l’inverse est de classe C1. Dans ce cas, on d´ecoupe l’int´egrale selon les Ai, on applique la proposition 5.29 `a chaque morceau, et on obtient en sommant :

fY(y) =

d

X

i=1

1Bi(y)fX◦g−1(y) 1

|detJg(g−1(y))|, y∈Rd,

o`ug−1 est d´efinie sur chaqueBi comme image r´eciproque de la restriction deg`aAi. Remarque 5.32 Supposons que Y a moins de composantes que X, i.e. d0 < d.

Dans ce cas, on consid`ere un vecteur Y = (Y,Y0) compl´etant Y afin de construire une applicationg :Rd −→Rd dont les d0 premi`eres composantes co¨ıncident avec les composantes deg, et pour laquelle la proposition5.29s’applique. Nous obtenons ainsi la densit´efY deY =g(X)et nous appliquons l’extension ´evidente de (5.11):

fY(y) = Z

Rd−d0

fY(y,y0)dy0.

Exemple 5.33 (Loi bˆeta) Soit X = (U, V) un vecteur al´eatoire deR2, avec U et V ind´ependantes de loisΓ(α, θ)etΓ(β, θ). Alors, en notantA=]0,∞[2, la densit´e du vecteurX est

fX(u, v) = θα+β

Γ(α)Γ(β)uα−1vβ−1e−θ(u+v)1A(u, v), (u, v)∈R2.

Pour d´eterminer la densit´e de Y = U+VU , nous introduisons Y = (Y, Y0), avec Y0 = U +V, ce qui correspond `a une transformation g(u, v) = u+vu , u +v

. Cette application est bijective de A =]0,∞[2 dans B =]0,1[×]0,∞[, et nous avons g−1(y, y0) = (yy0, y0(1−y)), qui a pour d´eterminant jacobien y0. La proposition 5.29 donne :

fY(y, y0) = θα+β

Γ(α)Γ(β)y0α+β−1yα−1(1−y)β−1e−θz1B(y, y0), (y, y0)∈R2, et on d´eduit la densit´e de la premi`ere marginale par (5.11):

fY(y) = Z

0

fY(y, y0)dy0

= θα+β

Γ(α)Γ(β)yα−1(1−y)β−11]0,1[(y) Z

0

y0α+β−1e−θy0dy0

= Γ(α+β)

Γ(α)Γ(β)yα−1(1−y)β−11]0,1[(y), (5.17) en utilisant(5.8). On appelleloi bˆetade param`etresαetβla loi admettant cette den-sit´e. Nous obtenons aussi facilement la densit´e deY0. En effet, on voit quefY(y, y0) est le produit de fY(y)par la fonction

fY0(y0) = θα+β

Γ(α+β)y0α+β−1e−θy01]0,∞[(y0),

qui d’apr`es (5.11) est la densit´e de la v.a. Y0. Ceci montre queY0suit la loiΓ(α+β, θ).

On retrouvera ce r´esultat de mani`ere plus simple (grˆace `a la fonction caract´eristique) dans l’Exemple7.9.

Nous avons en fait d´emontr´e le r´esultat suivant.

Proposition 5.34 Si U et V sont ind´ependantes et de lois respectives Γ(α, θ) et Γ(β, θ), alorsU +V suit la loi Γ(α+β, θ) et est ind´ependante de UU+V qui suit une loi bˆeta de param`etresαet β.

En utilisant la mˆeme m´ethode on aussi le r´esultat suivant.