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MOND= MO-MOD MOD: matière organique digestible (g/kg MS)

III RESULTATS ET DISCUSSION

III.1 Etude de la composition des aliments et des rations 1 Composition chimique des aliments

III.1.2 Les rations

Les calculs des besoins pour chaque catégorie de femelles ont été réalisés selon les recommandations INRA (Jarrige, 1988 ; Hassoun et Bocquier, 2007).

Les besoins recommandés et les besoins couverts par les rations distribuées dans les deux sites expérimentaux sont représentés dans les tableaux 10 à 13. Les déséquilibres éventuels des rations surtout azotés (Equilibre PDIN-PDIE par estimation du Rmic= (PDIN- PDIE)/UF) y sont également.Notons que l’apport fourni par les pâturages dans les deux régions n’a pas été inclus dans les calculs.

III.1.2.1 Période de lutte et début de gestation

D’après les tableaux 10 et 11, on observe que le taux de couverture des besoins énergétiques durant la période de lutte et le début de gestation est inférieur aux besoins recommandés de 15,38 et 16,17 % respectivement pour les portées simples et doubles pour la région semi-aride et 10,07 et 11,42 % pour les portées simples et doubles dans la région aride.

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Ce déficit modéré en énergie peut être couvert par une légère mobilisation des réserves corporelles (Jarrige, 1988).

Concernant les besoins protéiques, on note un déséquilibre d’apport en PDIN par rapport à celui des PDIE indiquant un déficit en azote dégradable pour la flore microbienne du rumen, et des rapports Rmic, chez les deux catégories de femelles dans les deux zones, très négatifs avec - 39,64 et -29,32 pour respectivement les portées simples en zone semi-aride et aride et -40,49 et -30,58 pour les portées doubles au niveau des deux sites respectifs.

Tableau 10 : Besoins recommandés (INRA, 2007) et besoins couverts par les rations

distribuées en région semi-aride en période de lutte et début de gestation Période Lutte et début de gestation (400 g concentré/brebis/jour)

Portée Simple (PV0,75=19,64) Double (PV0,75=20,47)

Besoins

recommandés Besoins couverts Besoins

recommandés Besoins couverts MSVI 1,10 1,15 CI (UEM) 1,59 1,66 UF 0,65 0,55 0,68 0,57 PDI 49,11 51,18 PDIN 52,72 53,82 PDIE 74,70 76,82 Rmic -39,64 -40,49

Tableau 11 : Besoins recommandés (INRA, 2007) et besoins couverts par les rations

distribuées en région aride en période de lutte et début de gestation

Période Lutte et début de gestation (400g orge+ 200 g son de blé/brebis/jour) Portée Simple (PV0,75=20,47) Double (PV0,75=21,29)

Besoins recommandés Besoins couverts Besoins recommandés Besoins couverts MSVI 1,23 1,28 CI/ UEM 1,66 1,72 UF 0,68 0,61 0,70 0,62 PDI 51,18 53,22 PDIN 67,38 68,5 PDIE 85,37 87,51 Rmic -29,32 -30,58

MSVI : matière sèche volontairement ingérée ; PDI : Protéines digestibles dans l’intestin

PDIN : Protéines digestibles dans l’intestin permises par l’azote ; PDIE : Protéines digestibles dans

l’intestin permises par l’énergie ; P 0,75

: Poids métabolique ; Rmic : équilibre PDIN-PDIE de la ration

(= PDIN-PDIE/UF) ; CI : capacité d’ingestion ; UEM : unité encombrement mouton ;

UF : unité fourragère.

-Besoin UF = PV0,75 x0,033

70 - I note =0,081 pour une NEC de 3- 3,5

- Besoin PDI= PV0,75 x 2,5

En région semi-aride, un apport d’une quantité de 400 grammes de concentré s’avère légèrement insuffisant pour couvrir les besoins énergétiques des brebis au cours de cette période. Le déficit énergétique semble moins prononcé pour la région aride où les femelles reçoivent un mélange d’orge et de son de blé. Sachant que dans les deux sites, la paille, qui est un aliment encombrant et pauvre en éléments nutritifs, constitue l’élément de base de la ration. Au cours de cette période d’essai, les brebis ont une capacité d’ingestion variable selon le poids corporel des brebis (entre 1,59 et 1,72 UEM).A cette capacité d’ingestion réduite se trouve associée un aliment trop encombrant constitué de paille, et une quantité de concentré distribuée ne couvrant pas entièrement les besoins des animaux. Or dans les conditions optimales, un rationnement adéquat permet d’ajuster les quantités de concentré et des fourrages par effet de substitution, où l’augmentation de la quantité de concentré dans la ration permet de réduire la consommation du fourrage (Jarrige, 1988 ; Agabriel et al., 2007 cités par Safsaf, 2014). Par ailleurs, selon les recommandations de l’INRA, une ration équilibrée en protéines doit avoir des apports PDIE égaux aux besoins PDI, et des apports PDIN égaux ou supérieurs aux besoins PDIE. Dans notre étude le déséquilibre en apports protéiques des rations au niveau des deux sites est reflété par les valeurs très négatives du Rmic.

III.1.2.2 Période de fin de gestation

Les besoins recommandés (INRA, 2007) et les besoins couverts par les rations de fin de gestation distribuées aux brebis au niveau des deux sites expérimentaux sont représentés dans les tableaux 12 et 13.

Tableau 12 : Besoins recommandés (INRA, 2007) et besoins couverts par les rations

distribuées en région semi-aride en fin de gestation

Période Fin de gestation (500 g concentré, paille à volonté)

Portée Simple Double

Besoins recommandés Besoins couverts Besoins recommandés Besoins couverts MSVI 1,43 1,66 CI/UEM 1,29 1,4 UF 0,99 0,88 1,3 1,07 PDI 107 143 PDIN 86,66 105,29 PDIE 113,44 135,98 Rmic -30,33 -28,76

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Tableau 13 : Besoins recommandés (INRA, 2007) et besoins couverts par les rations

distribuées en région aride en fin de gestation

Période Fin de gestation (500g orge+ 200 g son de blé/brebis/jour)

Portée Simple Double

Besoins recommandés Besoins couverts Besoins recommandés Besoins couverts MSVI 1,40 1,59 CI/UEM 1,39 1,5 UF 1,03 0,80 1,34 0,91 PDI 110 146 PDIN 92, 47 104,25 PDIE 112,68 128,59 Rmic -25,17 -26,65

MSVI : matière sèche volontairement ingérée. PDI : Protéines digestibles dans l’intestin

PDIN : Protéines digestibles dans l’intestin permises par l’azote. PDIE : Protéines digestibles dans

l’intestin permises par l’énergie. P 0,75

: Poids métabolique

Rmic : équilibre PDIN-PDIE de la ration (= PDIN-PDIE/UF). CI : capacité d’ingestion UEM : unité encombrement mouton . UF : unité fourragère.

Au cours des dernières semaines de gestation, l’analyse des rations (tableaux 12 et 13) révèle une déficience énergétique et protéique dans les deux élevages. Le déficit énergétique observé est plus important en région aride par rapport à la région semi-aride et chez les portées doubles comparées aux simples. Il est estimé à 32,08 vs 22,33% en région aride contre 17,69 vs 11,11% en semi-aride pour les portées doubles et uniques respectivement.

De même le déficit protéique observé est exprimé par les valeurs négatives du Rmic et le déséquilibre entre PDIN et PDIE. Un résultat similaire a été rapporté par Safsaf (2014) en apportant 400g de concentré ONAB en fin de gestation. En effet, le déficit en PDIN représente 19,01 et 26,37% des besoins recommandés chez les brebis portant un et deux fœtus en zone semi-aride contre 15,94% et 28,60 % en région aride pour les deux catégories. Le déficit en PDIE est moins marqué que celui en PDIN et est observé chez les portées doubles avec 11,92

vs 4,9% en région aride et semi-aride respectivement. Selon Jarrige (1978), lorsque le déficit

énergétique et (ou) azoté est peu important (moins de 20% des besoins), il peut être couvert par une mobilisation modérée des réserves de l’animal. Si les apports sont trop faibles pour être complétés par une mobilisation modérée, il faudra distribuer un aliment complémentaire adéquat. Dans notre cas, où les rations sont plus ou moins riches en PDIE, l’urée peut être utilisée comme source d’azote fermentescible pour couvrir le déficit en PDIN. Dans ce contexte Chachoua (2015), dans son investigation au niveau de l’ITELV d’Ain M’lila, a enregistré un taux de MAT après traitement de la paille à l’urée de 14,37 contre 3,45 pour la paille non traitée. De plus, le traitement à l’urée a amélioré la matière sèche volontairement ingérée de 63%

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durant la phase critique de fin de gestation et de 11,5% en moyenne en dehors de la période de fin de gestation.

D’autre part, les capacités d’ingestion exprimées en UEM (unité encombrement mouton) ont diminué chez les deux catégories de femelles dans les deux régions comparativement à la période de lutte et au début de gestation. En effet, selon Hassoun et Bocquier (2007), au cours des trois premiers mois de gestation, les besoins n’augmentent pas considérablement par rapport à ceux d’une brebis en entretien vu la faible croissance du (ou des) fœtus. Toutefois, la fin de la gestation est une période délicate du cycle reproductif car la capacité d’ingestion des brebis diminue alors que ses besoins s’accroissent et cet effet est plus marqué pour les portées multiples (Jarrige, 1978 ; Bocquier et al., 1988). Green et al. (1994) trouvent que l’augmentation des taux d’œstrogènes en fin de gestation pourrait être un facteur important impliqué dans la diminution de la prise alimentaire. Ainsi, les besoins énergétiques s’accroissent de 150% ou 200% pour de la brebis à portée simple ou double respectivement (Cal-Pereyra et al., 2012). Cependant, l’exportation énergétique massive vers l’utérus, est associée à une capacité d’ingestion diminuée par réduction de la capacité ruminale consécutive à l’augmentation du volume utérin (Andrews, 1997 ; Xue et al., 2018). Dans le même contexte, en région semi-aride, on note que les quantités de MS volontairement ingérée sont passées de 1,10 et 1,15 en début période de lutte à 1,43 et 1,66 en fin de gestation pour les portées simples et doubles respectivement. En région aride les valeurs ont passé de 1,23 et 1,28 en début de gestation à 1,40 et 1,59 en fin de gestation. Cette variation de la quantité ingérée serait liée à la quantité de concentré qui a augmenté dans les deux sites. Cependant, malgré cette élévation de la quantité des concentrés dans les rations, elle reste insuffisante en termes de substitution pour pouvoir couvrir les besoins notamment chez les portées doubles. Du fait, que dans le cas normal le taux de substitution, dépendant principalement du stade physiologique, varie pour un stade donné selon la valeur d’encombrement du fourrage (Jarrige, 1988 cité par Safsaf, 2014). Ainsi, Jarrige (1978) recommande de réserver les fourrages de bonne qualité aux brebis proches de l’agnelage, et de les supplémenter avec un aliment concentré pendant les dernières semaines. Cette recommandation étant plus importante chez les brebis prolifiques, et que les apports doivent assurer des gains moyens de 5, 9 et 12 kg les deux derniers mois de gestation pour des portées respectives de 1, 2 et 3 agneaux (Jarrige, 1978).

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