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Lutte 3 à 3,5 Flushing efficace si la note est comprise entre 2,5 à 3,

I.3. Les facteurs influençant les paramètres de la reproduction :

I.3.1. Les facteurs influençant la fertilité :

La fertilité est un caractère composite difficile à mesurer et qui implique des processus physiologiques variés. Pour les femelles, la fertilité peut être définie comme leur propre capacité à être fécondées suite à une mise à la reproduction.C’est le facteur le plus important de la productivité. Une fertilité maximale est toujours recherchée. Elle est à la fois dépendante du sexe (la fertilité femelle reste souvent la plus limitante), de la technique de reproduction employée (naturelle ou artificielle) et du moment choisi pour la mise à la reproduction (intervalle mise bas - saillie, saison) (Bodin et al., 1999 ; Petrovic et al., 2012).

I.3.1.1. Effet de l'âge des brebis :

Alabart et al. (2002) ont étudié l'influence de l'âge sur la fertilité des brebis Rasa Aragonesa âgées de 1 à 12 ans. Dans leur étude, la fertilité maximale (56,7%) a été observée à 3 ans et les brebis âgées de 2 à 5 ans avaient une fertilité moyenne supérieure à 50%. Alors que Anel et al. (2005) ont enregistré de meilleurs taux de fertilité chez les brebis âgées de 1,5 à 4,5 ans et une baisse notable au-delà de cet âge. Selon Boujenane et Chikhi (2006), l'âge des brebis a un effet hautement significatif (p<0,001) sur la fertilité ; les plus faibles performances ont été réalisées par les brebis âgées de moins de 30 mois, et les plus élevées chez celles âgées de 54 à 66 mois pour la race Sardi et de plus de 78 mois pour la race Boujaâd. De plus, les taux d'ovulation et de conception / fertilité seraient plus bas chez les agnelles que chez les brebis matures (Annett et Carson, 2006).

Fukui et al. (2010) ont rapporté que les taux de gestation et d'agnelage des brebis diminuaient de manière significative avec l'âge, et que la baisse de la fertilité avec l’avancement de l’ âge pourrait s’expliquer par le risque accru des troubles de la reproduction et des taux d’ovulation réduits chez les brebis âgées par rapport aux brebis plus jeunes. Toutefois, Safsaf (2014) a rapporté une absence de significativité entre les femelles OD primipares et multipares avec un taux de fertilité de 65% chez les deux catégories d’âge.

L'état physiologique des brebis lors de la lutte a aussi un effet significatif (p<0,05) sur la fertilité. Les brebis non allaitantes ont un taux nettement supérieur (94 %) à celui des brebis allaitantes (64 %). Cette différence est à imputer à la production laitière (Arbouche et al., 2013).

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I.3.1.2. Effet de l’état corporel des brebis :

Plusieurs travaux de recherche (Atti et al., 2001; Madani et al., 2009 ; Slavova et al., 2015) ont confirmé l’influence significative du poids vif et de la note d’état corporel au début de la lutte sur la fertilité des brebis. Une relation directe existe entre la note d'état corporel (NEC) et le taux d'ovulation (Scaramuzzi et al., 2006). La plupart des auteurs recommandent une note d'état corporel de 2,5 à 3,0 pour les luttes naturelles ou inséminations artificielles (Abdel-Mageed, 2009,Contreras-Solis et al., 2009) ou entre 3 à 3,5 (Vatankhah et al., 2012). Généralement les brebis en bonne condition corporelle auront de meilleures performances reproductives que celles à faible NEC (Kenyon et al., 2014). Dans leur étude, Fukui et al. (2010) ont noté que la fertilité des brebis après une IA est affectée par la condition corporelle et l'âge de la brebis, mais pas par leur poids. Ils rajoutent que les brebis nullipares âgées de moins de 3 ans et ayant une note corporelle supérieure à 3,0 devraient avoir une fertilité supérieure à celle des autres brebis.

I.3.1.3. Effet de l'alimentation :

La nutrition est l'un des facteurs les plus importants influençant la fertilité (Petrovic et al., 2012), ses effets bénéfiques sur la reproduction chez les ovins sont bien connus (Forcada et Abecia, 2006). Une supplémentation à court terme (6 à 9 jours) des brebis avec des grains de lupin à haute teneur en protéines pourrait augmenter les taux d'ovulation de 20 à 30% environ (Oldham et Lindsay, 1984). De plus, Lassoued et al. (2004) ont montré des interactions importantes entre le génotype et le niveau de nutrition. Ainsi, pour la race très prolifique D’Man, une supplémentation avant et pendant la lutte est associée à une amélioration des performances de reproduction. Pour les brebis modérément (D’Man × Queue fine de l’Ouest) ou peu prolifiques (Queue fine de l’Ouest), augmenter l’apport nutritionnel en concentré n’améliorait pas le taux d’ovulation (Lassoued et al., 2004 ; Rekik et al., 2007). Une attention particulière doit être accordée aux suppléments minéralo- vitaminiques (Petrovic et al., 2012). Ibrahim et al. (2013), en apportant une supplémentation énergétique aux brebis Barbarine (0, 200 et 400 g de concentré), ont constaté un meilleur taux de fertilité chez le groupe à 200 g (95,61%), comparativement aux lots témoin et celui supplémenté à 400g (95,31%, et 91% respectivement). La diminution de fertilité chez le groupe à 400g traduit l’effet néfaste de suralimentation des brebis en bonne condition corporelle sur les performances reproductives. Récemment, Kochewad et al. (2018) ont étudié l’effet du système d’exploitation sur la fertilité. Ils ont rapporté un taux de conception meilleur (75%) chez les brebis nourries en intensif (300

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g de concentré et fourrage vert à volonté), contre 58,3% pour les systèmes semi-intensif (150 g de concentré + 4 h de pâturage), et 66,6% pour l’extensif (pâturage vert de 8h00 à 16h00 tous les jours).

I.3.1.4 Effet du mode de lutte :

L’effet du mode de lutte est hautement significatif (p<0,001) sur la fertilité (Arbouche et al., 2013). Le regroupement des chaleurs des brebis par l'effet bélier se répercute positivement sur la fertilité. Il se manifeste chez les brebis, par des œstrus regroupés en deux pics espacés de 6 jours. Selon Thimonier et al. (2000),le 1er pic correspondrait aux brebis ayant des follicules en cours de développement et le 2ème aux brebis en anœstrus plus profond. D’après Harkat et Lafri (2007), le taux de fertilité n'augmente pas avec la dose de PMSG employée (60, 75 et 60 % pour des doses de 400 UI, 500 UI et 600 UI respectivement) contre 60 % pour le lot témoin,. Ainsi, un programme de synchronisation des chaleurs par l’utilisation de progestagènes, combinés à l’eCG et associé à l’effet bélier, améliore fortement les performances reproductrices de la brebis OD au printemps, et que les doses de 400 UI d’eCG sont largement suffisantes pour obtenir d’excellents résultats (Moumène et al., 2014). Ce résultat est également avancé par Narimane et al. (2016) qui ont enregistré, en lutte de printemps, un taux de fertilité plus élevé de 4% pour une dose de 400UI d’ eCG comparativement à 300UI d’eCG. D’autre part, selon Bodin et al. (1999), la diminution de l'intervalle agnelage-IA à moins de 40-50 jours diminue significativement la fertilité, même après une monte naturelle. La plupart des auteurs recommandent de ne pas inséminer les brebis avant 50 jours post-patum (Anel et al., 2005).

I.3.1.5. Effet de la saison :

Benyounes et al. (2013a), en étudiant le comportement repro-productif de la brebis OD soumise à deux luttes naturelles et libres en deux saisons de reproduction par an, ont constaté une variabilité des taux de fertilité d’année en année mais les meilleurs taux de fertilité et de prolificité ont été observés durant l’automne (p<0,05). Ils traduisent la réaction des femelles à l’introduction des béliers (effet mâle), combinée fort probablement à l’état corporel de ces animaux au moment de leur mise à la lutte. Sachant qu’en dehors des périodes de luttes, les béliers étaient séparés des femelles et logés dans la même bergerie(Benyounes et al., 2013a). Arbouche et al. (2013) rajoutent que le mois de lutte a un effet hautement significatif (p<0,001) sur la fertilité. Le taux maximal est à attribuer aux mois de mai et juillet (69,4 et 69 % respectivement), alors que les taux les plus bas sont signalés aux mois d'avril et août (53,2 et 51 % respectivement).

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Dans leur étude en région aride, Deghnouche et al. (2017) ont indiqué une augmentation significative des taux de prolificité, de fertilité, de productivité numérique, et de fécondité en saison humide comparée à la saison sèche, probablement en relation avec l’état des pâturages pauvres en saison sèche conduisant à une sous-alimentation des animaux qui ne reçoivent aucune complémentation. Cependant, Taherti et Kaidi (2018) ont rapporté, dans la région de Chlef, des taux de fertilité et de productivité des brebis OD très significativement élevées (P ˂0,0001) à la lutte de printemps comparativement à celle de l’automne : avec respectivement 80,75% et 89,03 contre 35,31%. De plus, l’étude a révélé une fertilité de 91,04% dans le mode de reproduction d’un agnelage par an à lutte exclusive de printemps, contre 59,35% dans le système traditionnel à agnelages étalés sur l’année (lutte permanente, le bélier est présent en permanence dans le troupeau). Pour les races saisonnées, la saison de lutte affecte significativement la fertilité. De plus, la mise à la reproduction précoce des femelles ayant mis bas en automne n’est pas limitée par une involution utérine incomplète ou par l’anœstrus post- partum. A l'inverse, les brebis agnelant au printemps achèveront l'involution utérine pendant l'anœstrus saisonnier et devront surmonter une photopériode inhibitrice en plus des effets potentiellement inhibiteurs de l'allaitement et de la lactation avant de pouvoir se reproduire avec succès (De et al., 2016).

I.3.1.6. Effet de la race et du type génétique :

Les caractères de reproduction ont une faible héritabilité, une expression phénotypique discrète et sont exprimés uniquement chez les brebis sexuellement matures, ce qui conduit à une sélection lente et nécessitant plusieurs générations.Des gènes majeurs affectant la fertilité ont été identifiés chez de nombreuses races ovines dans le monde. Des mutations génétiques pouvant entraîner une infertilité sont possibles. Ils peuvent également donner lieu à un développement anormal des embryons conduisant à la mort ou à l’atrophie du fœtus. Ils sont appelés facteursléthaux(Petrovic et al., 2012). Dans leur investigation, Gaskings et al. (2005) ont noté des différences hautement significatives (P < 0,001) des taux de fertilité entre les races étudiées avec 93% pour la race Polypay comparativement aux races Columbia, Targhee, et Rambouillet (50, 60 et 75%, respectivement).

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