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Rapport au contexte social

• En évoquant le contre transfert :

« Je crois que non. Mais je ne sais pas à l’avance. Je crois que probablement ce n’est pas pareil avec une mère ou un père, ce n’est pas pareil avec une nounou, ce n’est pas pareil probablement avec quelqu’un de telle nationalité ou d’une autre, ce n’est pas pareil avec les mamans voilées et les mamans pas voilées, parce que je suis humaine, donc ça peut produire des choses et je vais probablement être différente…

mais je ne peux pas vous dire exactement parce que ce n’est pas écrit avant ».

« Je pense que c’est évident qu’il y a des mamans pour lesquelles la relation contre transférentielle fonctionne tout de suite positivement, et des mamans ou des parents avec lesquels c’est moins facile, ça c’est humain, et on le travaille en supervision »

En essayant de s’adapter à ce qu’elles pensent être leurs attentes, ou leur malaise dans cet univers féminin, en étant plus attentives :

« Oui, je pense quand même qu'on accorde plus d'attention aux pères. En général, il ne va rester qu'avec son enfant, rester en retrait, on ne va pas être forcément à l'aise pour lui alors on va y faire attention. Ce n'est pas simple d'arriver comme ça dans une ambiance de femmes et de personnes qui se connaissent déjà, aussi bien pour les hommes que pour les femmes d'ailleurs. Celui qui venait ici ne trouvait pas vraiment sa place. »

« Avec les papas je pense qu'on explique plus les choses. Au niveau du jeu. Parce que c'est vrai que les papas ne sont pas sûrs quand ils se lancent dans un jeu, que c'est l'âge de l'enfant ».

puéricultrice, c’était la puéricultrice, quand c’était moi, on allait les chercher. On faisait 17-18 km pour aller les chercher. C’était des parents qui ne seraient jamais venus. Et la puéricultrice et l’assistante sociale y tenaient… c’était impératif ».

Ce fonctionnement s’est assoupli cette année, mais cela leur donne l’impression de ne plus vraiment remplir leur mission :

« On n’a pas rempli notre rôle, on aurait dû ramener beaucoup plus de parents, les faire venir ».

La plupart des lieux accueillent des personnes de toutes origines géographiques, mais deux lieux ont du mal à les toucher. Certains parlent des questions que cela pose parfois, par rapport :

• aux personnes qui restent entre elles

aux communautés qu’ils n’arrivent pas à toucher : la communauté turque pour deux lieux, et africaine pour un, alors qu’elles ont des personnes d’autres origines.

• aux différences éducatives.

Certains lieux ont la même mixité culturelle dans l’équipe, qui est jugée enrichissante :

« J’interviens d’une manière auprès des mamans maghrébines, que je n’interviendrais pas pareil auprès d’une maman française, dans le sens où ma culture me facilite la communication avec les Africains, les Maghrébins », « Elle nous aide aussi nous à comprendre la culture des familles qu’on accueille ».

La question de la possibilité d’un impact différent selon le type de public accueilli a provoqué le plus souvent dans un premier temps de l’embarras, la pensée par catégorie sociale n’étant pas dans les habitudes des LAEP, et l’impact du lieu de toute façon difficile à évaluer.

L’idée même que cet impact social différent puisse exister ne fait pas l’unanimité, même au sein d’un même lieu, comme l’illustre cette discussion entre deux accueillants (structure type « Maison Verte », quartier d’habitat social) :

« - Moi j’imagine, je ne sais pas, que par exemple les familles qui ont très peu d’argent il va y avoir aussi un bénéfice au niveau de la présence des jouets, de l’espace, ça permet d’avoir un lieu aussi qui est riche au niveau des jeux qui sont proposés aux enfants

- L’impact ? Et bien non, c’est le même impact parce que c’est le même objet de toute façon, c’est la relation entre l’enfant et ses parents, la famille, et que c’est des enfants partout, et que quel que soit le niveau social ou le public en fait, on ne va pas différencier selon, l’impact lui-même non, dans la mesure où c’est toujours le même objectif, le même objet ».

Et l’accueillante d’un autre lieu :

« J’ai l’impression que c’est les mêmes, les effets ; les raisons au départ pour que les familles viennent ne sont pas du tout les mêmes, toujours de bonnes raisons, les

trouvent, les effets de ce qui se passe ici, je pense à des mamans qui ont des profils tout à fait différents, au final les effets de trouver un contact humain, des relations, des échanges, l’écoute, c’est pour tous ».

Parmi les réponses envisageant la possibilité d’un impact différent, certaines différencient selon les catégories sociales, d’autres selon l’origine géographique et culturelle.

Impacts selon la catégorie sociale :

Plusieurs insistent sur les difficultés sociales dans lesquelles se débattent nombre de parents, et accueillent par exemple des personnes logées dans des foyers de la SONACOTRA ou des CADA :

« Evidemment entre une chambre et ici ils sont contents ».

« Ca dépend des situations, mais il y a des situations pour qui on va leur offrir une bouteille d’oxygène, tout un tas d’échange (…) on va leur apporter autre chose que ce qu’ils découvrent à la maison, en fait ».

« On peut penser que pour un enfant d’un milieu très précaire, sur le plan matériel, sur le plan culturel, langagier, par exemple un milieu où on ne parle pas, je pense que le lieu va beaucoup apporter, c’est sûr, et avoir des effets intéressants. (…) Mais c’est compliqué, en plus là je suis partie vers des notions de difficultés, parce que ça participe d’une réalité, mais c’est pas tout à fait comme ça qu’on veut voir les choses… moi je pense à une maman qui a une histoire très compliquée, qui pourrait être vraiment dans une grande confusion et dont les enfants grandissent vraiment très bien, très harmonieusement (…) On ne peut jamais la faire (la relation entre le lieu et la manière de grandir) parce qu’on ne sait pas. On peut supposer. Ce serait beaucoup trop ambitieux de la faire. Et même pas réaliste. Qui peut le dire ? ».

Impacts selon l’origine culturelle :

« Il y a des mères qui sont autorisées à venir parce que c’est sur le lieu d’accueil ».

« Je pense que ça peut modifier des choses peut-être un peu directement quand il y a des femmes par exemple de pays différents, elles échangent « et bien moi dans mon pays il n’y a pas de garderie, c’est les familles qui se débrouillent », elles échangent des trucs, elles comparent avec ce qui se passe en France et disent « chez nous c’est mieux » ou « c’est moins bien », il n’y a pas longtemps il y avait des femmes qui parlaient comme ça, c’est mieux c’est moins bien, il y avait du bien dans l’origine de cette femme, mais il y avait du bien aussi en France où il y avait des lieux comme ici, des crèches, etc. ».

« Je voudrais peut-être nuancer. Il y avait une ouverture où il n’y avait que des femmes musulmanes, et je trouvais beaucoup plus difficile le travail quand c’était comme ça monoculturel, parce qu’elles jonglent avec le cadre. Et pour moi qui ai du mal à quelquefois le poser, encore que non j’ai fait des progrès, je trouvais que du coup c’était plus difficile comme ça sur le moment dans l’immédiateté. Au final quand

ça, finalement maintenant je fais attention avec mon fils à la maison, je ne fais plus ça », quand on a des retours après, dans l’après-coup je me dis non, simplement la forme n’est pas la même ».