• Aucun résultat trouvé

RAPPEL SUR LES DIFFERENTES METHODES CONTRACEPTIVES

Nous ferons ici un bref rappel sur les différentes méthodes contraceptives

existantes, en insistant plus particulièrement sur les modes de contraception

hormonale qui intéressent spécifiquement cette étude.

1-Enjeu de santé publique et facteur de développement :

La contraception, en permettant la maîtrise de la fécondité et l’espacement des

naissances, est un facteur essentiel de réduction de la mortalité infantile et

maternelle (1). Une utilisation efficace et une large couverture contraceptive doivent

permettre de limiter le recours aux IVG et leurs complications.

Ainsi, un accès large et facilité à la contraception permet non seulement d’améliorer

la santé des femmes et des enfants, mais a également un impact financier à

l’échelle nationale ; une enquête au Royaume-Uni a estimé par exemple que, pour

une livre sterling investie dans la contraception, 11 livres sterling étaient

économisées à d’autres fins (1).

2-Contraception hormonale

La contraception hormonale comprend les méthodes combinées estroprogestatives

et les contraceptifs contenant un progestatif seul.

Des formes galéniques variées sont disponibles, allant de la classique « pilule »

contraceptive à l’implant, en passant par les formes transcutanées ou vaginales.

2-1-Contraception hormonale estroprogestative :

La contraception hormonale estroprogestative associe un estrogène de synthèse

(principalement l’éthinylestradiol EE) à un progestatif de synthèse.

La dose d’éthinylestradiol est variable, allant de 15 à 50 µg selon la pilule, fixe dans

les pilules monophasiques, à doses variables dans les pilules bi- ou triphasiques

(15,19).

Mécanismes d’action :

Le mécanisme d’action de la contraception hormonale combinée associe :

-­‐ un blocage de l’axe gonadotrope hypothalamo-hypophysaire par

rétrocontrôle négatif, aboutissant à l’inhibition des sécrétions de FSH et LH,

donc de la croissance folliculaire et de l’ovulation,

-­‐ une modification du mucus cervical rendant difficile le passage des

spermatozoïdes,

-­‐ et une modification de l’endomètre, le rendant impropre à la nidation (19).

Efficacité :

La contraception hormonale combinée est l’une des méthodes contraceptives parmi

les plus efficaces : son indice de Pearl (taux de grossesse non désirées pour 100

femmes pendant la première année d’utilisation) est inférieur à 1(19,Tableau 6).

Effets indésirables/ risques:

a) Complications cardiovasculaires :

Risque thromboembolique veineux :

La contraception hormonale combinée a un effet établi de longue date sur

l’hémostase : elle provoque une hypercoagulabilité par hyperaggrégabilité

plaquettaire, augmentation de certains facteurs de la coagulation (notamment le

fibrinogène et les facteurs II, VII, VIII, X) diminution des inhibiteurs de la coagulation

(antithrombine, protéine S), résistance acquise à la protéine C ; la génération de

thrombine et les marqueurs d’activation de la coagulation (fragment 1et 2 de la

prothrombine, fibrinopeptide A et D-Dimères) sont augmentés (2, 3).

Les progestatifs de troisième génération induisent des modifications plus

importantes que ceux de deuxième génération associés à la même dose d’EE,

notamment pour le test de résistance à la protéine C activée et les taux de protéine

S (2, 3).

De fait la contraception estroprogestative représente un facteur de risque

thromboembolique, notamment veineux, avéré ; différentes études ont montré que

le risque de thrombose veineuse était augmenté : il est globalement multiplié par 3 à

4 (4-8). Le risque est associé à la dose d’EE et diminue avec celle-ci (8-10).

Le type de progestatif associé joue aussi un rôle : les progestatifs de dernière

génération ont un risque relatif (RR) de thrombose veineuse profonde (TVP) plus

élevé que ceux de deuxième génération. Le tableau 1 indique l’incidence de la TVP

chez les jeunes femmes utilisant une contraception hormonale combinée (CHC) en

fonction du progestatif associé, et la figure 1 reprend les résultats d’une

méta-analyse récente de la Cochrane Collaboration évaluant le risque thromboembolique

veineux de chaque combinaison hormonale orale (6).

Le risque est plus important les premiers mois et la première année du traitement,

puis diminue (8, 10).

Type de CHC Risque de TVP par année

d’utilisation

Aucune contraception hormonale et non enceinte Environ 2 pour 10 000

femmes

CHC contenant du lévonorgestrel, de la norethisterone ou

du norgestimate

Environ 5-7/10 000 femmes

CHC contenant de l’étonogestrel ou de la norelgestromine Environ 6-12/10 000 femmes

CHC contenant de la drospirenone, du gestodene ou du

desogestrel Environ 9-12/10 000 femmes

CHC contenant de la chlormadinone, du dienogest ou du

nomegestrol

Non connu (études en cours

ou prévues)

Tableau 1. Risque global de développer une TVP par année d’utilisation d’une CHC en

fonction du type de progestatif de synthèse associé (source : Agence Européenne du

Médicament, 22 novembre 2013, www.ema.europa.eu (11)).

Risque cardio-artériel :

L’utilisation d’une contraception hormonale combinée augmente le risque

d’accident cardio-artériel, s’agissant de l’infarctus du myocarde (Odd Ratio OR :

1,7) comme de l’accident vasculaire cérébral ischémique (OR : 1,8) ; ce risque est

plus important chez les utilisatrices de pilules de première génération

comparativement aux pilules de deuxième et troisième générations, mais il n’a pas

I-Rappel sur les différentes méthodes contraceptives

été établi de différence significative entre les utilisatrices de pilules de deuxième et

troisième générations. Les dernières études publiées ne semblent donc pas mettre

en évidence d’avantage, concernant le risque artériel, des nouvelles molécules

contenant des progestatifs de dernière génération (12).

Figure 1. Risque thromboembolique veineux de chaque combinaison hormonale orale. Les

points représentent le RR global de thrombose veineuse de chaque catégorie de

contraceptif oral combiné, en fonction de la dose d’estrogène et du progestatif de synthèse

associé (coordonnées en abscisse) ; les lignes représentent l’intervalle de confiance à 95% ;

le groupe de référence est représenté par les non-usagers (« non-use ») (6).

Association tabagique et risque cardiovasculaire :

L’association au tabac n’augmente pas le risque thrombo-embolique veineux, bien

que certains travaux restent en faveur d’un modeste effet synergique du tabagisme

et des estroprogestatifs ; sur une étude le RR était évalué à 4 chez les non

fumeuses, et 5,5 chez les fumeuses, ce qui ne constitue pas une différence

significative (13).

En revanche, concernant le risque artériel des contraceptifs hormonaux combinés,

l’utilisation concomitante du tabac est responsable d’une augmentation du risque

d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral en particulier

hémorragique ; dans les deux cas le risque est proportionnel à l’âge, à la dose

tion of generations (see methods section for classification used), the results of eachgeneration compared with non-use remained thesame(first generation relativerisk 3.2, 95% confidenceinter -val 1.6 to 6.4; second generation 2.6, 1.5 to 4.7; third generation 3.5, 2.0to 6.1).A formal interaction

test did not show inconsistencies in the network (_2=2.97,P= 0.71).

N etwork meta-analysis comparing different combined oral c ont ra c ept ives

Of14studiesprovidingdataper typeoforal contraceptive(Table 7,Table8,Table9,Table 10), at least onepreparation

wasa more thwasan twofold inc rewasased risk of venous thrombosis com-pared with non-use(Figure4).Therelativerisk estimatewashigh-est in 50LNG users and lowestimatewashigh-est in 20LNG and 20GSD users. A doserelatedeffectwasobservedforgestodene,desogestrel,andlev-onorgestrel,withhigherdosesbeingassociated with higherthrom-bosisrisk. Therisk ofvenousthrombosisfor 35CPA and 30DRSP was similar to the risk for 30DSG (relative risk 0.9, 95% confi-denceinterval 0.6 to 1.3 and 0.9, 0.7 to 1.3, respectively, com-pared with 30DSG). A formal interaction test could not be per-formed because only two of 14 studiesprovided data for exactly thesamecontraceptives.

Figure 4. N etwork meta- analys is ,per contraceptive plotted on a logarithmic s cale.D ots (lines )=overall r elative risk (95% confidence interval) of venous thr ombosis ;non-us e=reference group.

S ensitivity analyses

We performed sensitivity analyses according to funding source, study design, and method of diagnosis confirmation (objectivevs subjective confirmation of venous thrombosis).Table 12shows

the result sfrom the sensitivityanalysis. Sensitivityanalysis strat-ified by funding sourceshowed that the risk estimate for third generation users(compared with non-users) waslower in industry sponsored studiesthan in non-industrysponsored studies(relative

1 1 C ombined ora lcontra ceptives: venous thrombosis (Review)

d’éthinylestradiol et au nombre de cigarettes consommées par jour. Ainsi il est

admis qu’aucune contraception estroprogestative ne devrait être prescrite après

l’âge de 35 ans chez les fumeuses (14).

b) Autres complications :

Les complications hépatiques de la contraception estroprogestative sont rares, en

particulier depuis l’apparition de pilules faiblement dosées en estrogènes, mais à

rechercher régulièrement devant la possible survenue d’une pathologie grave, le

carcinome hépatocellulaire (rarissime cependant chez la jeune femme), ou d’un

adénome hépatocellulaire (tumeur hépatique bénigne mais pouvant se nécroser et

conduire à des hémorragies intratumorales ou intrapéritonéales) : une très forte

corrélation a été établie entre la prise de contraceptifs oraux fortement dosés (50 µg

d’EE) et la survenue d’adénome hépatocellulaire (le risque était multiplié par 2,5

après 5 ans, et par 25 après plus de 9 ans d’utilisation) (15) ; les autres

complications, observées majoritairement avec les pilules fortement dosées, sont

l’altération de l’excrétion biliaire avec possibilité de lithiase biliaire (sans qu’il ait été

toutefois observé d’augmentation des complications de cette lithiase), et certaines

complications vasculaires (syndrome de Budd-Chiari, péliose, dilatations des

sinusoïdes périphériques, nécrose hémorragique focale) essentiellement connues

des hépatologues, et contre-indiquant formellement la contraception combinée

lorsque leur diagnostic est étayé (15).

La contraception hormonale combinée agit également sur le métabolisme

glucidique, et peut induire une baisse de la tolérance au glucose, un

hyperinsulinisme par diminution de la glycogénolyse et insulinorésistance

périphérique. Les effets d’intolérance au glucose et d’insulinorésistance

apparaissent notamment avec les progestatifs utilisés à forte dose et/ou à forte

activité androgénique (15).

La contraception hormonale combinée (CHC) agit sur le métabolisme lipidique : les

estrogènes de synthèse en augmentent tous les paramètres (triglycérides,

cholestérol total, HDL et LDL cholestérol). Quant aux progestatifs, leur effet est

variable en fonction de la molécule utilisée, et proportionnel à leur pouvoir

androgénique (15).

La contraception estroprogestative est évoquée comme facteur de risque de

certains cancers : concernant le cancer du sein, l’idée que la pilule en augmente le

risque est admise ; plusieurs études observationnelles et méta analyses l’ont

souligné, concluant cependant à un risque relatif peu important, compris entre 1 et

1,6, et avançant l’hypothèse d’un effet promoteur d’une tumeur déjà initiée plutôt

que d’un effet proprement carcinogène ; le risque est majoré en cours d’utilisation et

est réduit après son arrêt (16) ; la CHC est associée à une légère augmentation du

risque de lésion de haut grade et de cancer infiltrant du col utérin ; le risque

augmente avec le nombre d’années d’utilisation (RR de 1,1 pour moins de 5 ans de

prise, 1,6 pour 5 à 9 ans, 2,2 pour 10 ans et plus), et se normalise après 8 ans

d’arrêt (16, 17) ; enfin, il existe une association entre pilule estroprogestative et

cancer du foie (carcinome hépatocellulaire), avec un risque relatif estimé, dans une

méta-analyse récente à 1,57, qui augmente avec la durée d’utilisation (18) ;

rappelons néanmoins que ce cancer reste rare chez les jeunes femmes.

Les autres effets indésirables notables des estroprogestatifs sont l’élévation de la

tension artérielle ; ajoutons enfin les inconvénients mineurs tels que : saignements

intermenstruels (spottings), troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée),

mastodynies, céphalées, prise de poids, dépression, importants à retenir car ils

conditionnent souvent la tolérance et donc l’observance de cette contraception (15).

Contre-indications :

Les contre-indications de la CHC sont référencées dans le tableau 2 (19).

Avantages autres que contraceptifs :

Les bénéfices de la CHC, en dehors de son efficacité contraceptive sont reconnus,

notamment dans la prévention de la perte de densité osseuse, de certains cancers

(endomètre, ovaire, colon), des irrégularités menstruelles, du syndrome

prémenstruel, et de certaines tumeurs bénignes du sein (20, 21).

CONTRE-INDICATIONS ABSOLUES

Accident thombo-embolique artériel (présence ou antécédent d’IDM ou d’AVC)

Accident thrombo-embolique veineux (phlébite, EP) avec ou sans facteur déclenchant

Prédisposition héréditaire ou acquise aux thromboses artérielles ou veineuses

Affections cardiovasculaires (HTA, coronaropathies, valvulopathies, troubles du

rythme emboligènes, maladie cérébrovasculaire)

Diabète compliqué par une macro- ou une microangiopathie

Tumeur maligne du sein connue ou suspectée

Carcinome de l’endomètre ou tumeur estrogénodépendante

Adénome ou carcinome, affections hépatiques graves ou récentes

Tumeurs hypohysaires

Hémorragie génitale non expliquée

CONTRE-INDICATIONS RELATIVES

Tabagisme

Affections métaboliques : diabète, dyslipidémie (hypercholestérolémie,

hypertriglycéridémie)

Obésité (IMC>30)

Ostéosclérose

Hyperprolactinémie

Cholestase récurrente ou prurit récidivant lors d’une grossesse

Herpes gestationnel

Allaitement

INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES

Risque de diminution d’efficacité : inducteurs enzymatiques, ritonavir, modafinil

Risque de galactorrhée : flunarizine

Risque de cholestase : troléandomycine

Tableau 2. Contre-indications et interactions médicamenteuses des CHC.

Classification des contraceptifs oraux combinés commercialisés en France par

« génération » de progestatif :

Les tableaux suivants (3 à 5) présentent les différentes spécialités

d’estroprogestatifs commercialisées en France jusque fin 2013, classées selon leur

appartenance à la « génération » de progestatif qu’elles contiennent.

Tableau 3. Contraceptifs de première et deuxième générations.

DCI Dosage en

estrogène

Spécialité

C3G : Contraceptifs oraux EP contenant un progestatif de troisième génération (non

remboursables)

20 µg MERCILON, DESOBEL,

Désogestrel/éthinylestradiol

BIOGARAN, TEVA, ZENTIVA

Désogestrel/

éthinylestradiol

30 µg VARNOLINE, VARNOLINE CONTINU,

DESOBEL, Désogestrel/éthinylestradiol

BIOGARAN, TEVA, ARROW, ZENTIVA

15 µg MELODIA, MINESSE, EDENELLE,

OPTINESSE, SYLVIANE,

Gestodène/éthinylestradiol BIOGARAN,

TEVA, ARROW, ZENTIVA

20 µg HARMONET, MELIANE, CARLIN,

EFEZIAL, FELIXITA,

Gestodène/éthinylestradiol ARROW,

ACTAVIS, BIOGARAN, EG, RANBAXY,

RATIOPHARM, SANDOZ, TEVA,

ZENTIVA

30 µg MINULET, MONEVA, CARLIN, EFEZIAL,

FELIXITA, Gestodène/éthinylestradiol

ARROW, ACTAVIS, BIOGARAN, EG,

RANBAXY, RATIOPHARM, SANDOZ,

TEVA, ZENTIVA

Gestodène/

éthinylestradiol

30-40-30 µg PHAEVA, TRI MINULET, PERLEANE

Norgestimate/

éthinylestradiol 35 µg CILEST, EEFIPREV, TRICILEST, TRIAFEMI

Tableau 4. Contraceptifs de troisième génération.

DCI Dosage en

estrogène

Spécialité

C1G : Contraceptifs oraux EP de première génération (remboursables)

Noréthistérone/

éthinylestradiol 35 µg TRIELLA

C2G : Contraceptifs oraux EP de deuxième génération (remboursables)

20 µg LEELOO, LOVAVULO, OPTILOVA

30 µg MINIDRIL, LUDEAL Gé, OPTIDRIL,

ZIKIALE

Lévonorgestrel/

éthinylestradiol

30-40 µg

30-40-30 µg

ADEPAL, PACILIA, TRINORDIOL,

AMARANCE, EVANECIA, DAILY Gé

Norgestrel/

éthinylestradiol

Tableau 5. Contraceptifs de quatrième génération.

2-2-Contraceptions progestatives seules :

2-2-1-Microprogestatifs (15):

C’est l’administration continue d’un progestatif microdosé.

On distingue :

La contraception microprogestative orale, qui consiste en l’administration

quotidienne d’un progestatif microdosé ;

Les formes commercialisées en France sont le lévonorgestrel microdosé (Microval),

et le désogestrel microdosé (Cérazette, Antigone, Désopop, Claréal).

Seul Microval est remboursée.

et l’implant progestatif :

DCI Dosage en

estrogène

Spécialité

Autres contraceptifs oraux, contenant un progestatif de « quatrième génération » (non

remboursables)

Chlormadinone/

éthinylestradiol 30 µg BELARA

Drospirénone/

éthinylestradiol

20 µg BELANETTE, DROSPIBEL,

JASMINELLE, JASMINELLECONTINU,

RIMENDIA, YAZ, Ethinylestradiol/

drospirenone BIOGARAN,

Ethinylestradiol/

drospirenone BIOGARAN-CONTINU

30 µg CONVULINE, DROSPIBEL, JASMINE,

Ethinylestradiol/

drospirenone BIOGARAN

Diénogest/valérate

d’estradiol

3 mg-2 mg-1 mg QLAIRA

Nomégestrol

acétate/estradiol

1,5 mg ZOELY

Il se présente sous forme d’un bâtonnet cylindrique de 4 cm de long et 2 mm de

diamètre.

Figure 2. Implant progestatif.

Seul l’implant à l’étonogestrel est commercialisé en France (Nexplanon,

remboursable). Cet implant contient 68 mg d’étonogestrel, métabolite actif du

désogestrel. Après insertion sous anesthésie locale à la face interne du bras non

dominant, le taux de libération de l’étonogestrel est de 60-70 µg par jour après 5 à 6

semaines, puis diminue pour atteindre environ 35-45 µg par jour à la fin de la

première année, 30-40 µg par jour à la fin de la deuxième année et 25-30 µg par jour

à la fin de la troisième année.

Ces taux de libération restent supérieurs ou égaux pendant toute la durée

d’utilisation prévue de l’implant au taux seuil de 25-30 µg par jour nécessaire pour

obtenir une concentration sérique suffisante pour inhiber l’ovulation chez la majorité

des femmes.

Sa durée d’action, de 3 ans, est réduite à 2 ans en cas de surpoids (poids>70 kg).

Mécanisme d’action :

Tous les microprogestatifs agissent au niveau périphérique, par coagulation de la

glaire cervicale et modifications de l’endomètre.

Pour les pilules contenant du désogestrel, il existe une action supplémentaire

d’inhibition du pic ovulatoire, d’où leur efficacité plus grande.

Efficacité :

Les autres spécialités à base de désogestrel ont un indice de Pearl inférieur à 1

(0,5).

Effets indésirables :

La tolérance des microprogestatifs est généralement moins bonne que celle des

méthodes estroprogestatives, notamment en raison des effets indésirables inhérents

au mauvais contrôle du cycle. On note ainsi fréquemment des signes pouvant

évoquer une hyperœstrogénie (mastodynie, oedèmes cycliques, douleurs

pelviennes), des perturbations du cycle menstruel (spottings, absence ou irrégularité

des règles) observés chez environ 70% des utilisatrices, ainsi que des kystes

fonctionnels de l’ovaire.

Contre-indications :

Les méthodes microprogestatives sont contre-indiquées en cas d’accidents

thrombo-emboliques veineux évolutifs, de tumeurs sensibles aux progestatifs,

cancer du sein et cancer de l’endomètre, d’hémorragie génitale non expliquée, de

présence ou d’antécédents de pathologie hépatique sévère (tant que les paramètres

hépatiques ne sont pas normalisés), d’affection mammaire et/ou utérine, de

dysfonctionnement ovarien. Compte tenu de la diminution de motilité tubaire qu’ils

induisent, ils ne sont pas indiqués en cas d’antécédent ou de risque de grossesse

extra-utérine.

Certains inducteurs enzymatiques peuvent, lorsqu’ils sont associés à ces hormones,

entraîner une diminution de leur efficacité contraceptive ; il s’agit notamment du

millepertuis, de certains antirétroviraux (certains inhibiteurs de protéase du VIH et

notamment le ritonavir boosté), certains antiépileptiques (phénytoïne,

carbamazépine, barbituriques, primidone, topiramate, oxcarbazépine) et le modafinil

(22), (23)).

2-2-2-DIU au lévonorgestrel (Mirena) (19) :

Ce dispositif contient un réservoir pouvant libérer in utero 20 µg de lévonorgestrel

par 24 heures pendant une durée maximale de 5 ans. Son mécanisme d’action

combine l’action d’un DIU classique et celle d’une contraception hormonale :

l’activité hormonale est essentiellement locale, par décidualisation de l’endomètre le

rendant impropre à la nidation, et modification de la glaire cervicale prévenant le

passage des spermatozoïdes ; pour certaines femmes, il existe une action

d’inhibition de l’ovulation à un moindre degré.

Il est recommandé en seconde intention en cas de ménorragies sous DIU au cuivre.

En pratique il peut être prescrit par certains praticiens hors AMM en traitement des

ménorragies fonctionnelles, et en prévention de l’hypertrophie endométriale lors de

la substitution estrogénique en ménopause.

2-2-3-Progestatifs injectables, DEPO PROVERA :

D’utilisation exceptionnelle en France, la Commission de la Transparence de la HAS

du 10 décembre 2008 indique qu’il s’agit d’un contraceptif à longue durée d’action

(3 mois) recommandé lorsqu’il n’est pas possible d’utiliser d’autres méthodes

contraceptives ; il est « à ne considérer qu’en cas de difficultés d’observance ou

dans des contextes socio-culturels particuliers » ((23).

3-Dispositifs intra utérins (24):

On distingue les DIU au cuivre des DIU hormonaux (délivrant des petites quantités

de lévonorgestrel). Les DIU hormonaux ont été traités dans le paragraphe

précédent.

Un DIU au cuivre se compose d’un support en plastique radio-opaque, à bras

latéraux flexibles, autour duquel s’enroule un fil de cuivre. Sa taille est variable,

adaptée à la hauteur de la cavité utérine.

Mécanisme d’action :

Les DIU au cuivre agissent au niveau de la glaire cervicale, et induisent une

altération de la mobilité et de la capacitation des spermatozoïdes, les rendant peu

aptes à la fécondation ; dans la cavité utérine, ils exercent un effet cytotoxique et

une altération du transport des spermatozoïdes induits par le cuivre, l’argent et par

les modifications locales secondaires à la présence du dispositif dans la cavité

utérine ; ils altèrent les interactions entre les gamètes et leur mobilité, donc le

processus de fécondation, au niveau ampullaire ; enfin, le traumatisme de

l’endomètre induit une réaction inflammatoire locale qui entraîne un retard de

maturation de la muqueuse, qui constitue un milieu défavorable à toute implantation

en cas de fécondation.

Efficacité :

L’indice de Pearl est inférieur à 1.

Effets indésirables :

Les problèmes liés à l’insertion (douleurs, contractions utérines, saignements), le

risque d’expulsion, de perforation utérine, ainsi que les modifications du cycle

menstruel (ménorragies, saignements irréguliers, douleurs et crampes au moment

des règles) constituent les principaux effets indésirables des DIU, et conditionnent

leur tolérance.

Contre-indications :

Les contre-indications absolues à la pose d’un DIU sont essentiellement d’ordre

infectieux, inflammatoire (pathologies infectieuses et/ou inflammatoires

gynécologiques pelviennes) et carcinologiques ; ce sont : l’infection puerpérale en

post-partum, les suites immédiates d’un avortement septique, les maladies

inflammatoires pelviennes en cours, les cervicites purulentes en cours, ou l’infection

à Chlamydia spp. ou gonocoque en cours, la tuberculose génito-urinaire avérée, les

saignements vaginaux inexpliqués, une maladie trophoblastique gestationnelle

maligne, le cancer du col ou du corps utérins, la présence de fibromes utérins

déformant la cavité utérine, enfin la grossesse, et l’hypersensibilité au cuivre ou à

l’un des composants du dispositif.

Le risque accru d’infections sexuellement transmissibles n’est, avec le post-partum

(48 heures à 4 semaines après l’accouchement), qu’une contre-indication relative.

4-Stérilisation (masculine, féminine) (23, 24) :

La stérilisation reste rare en France.

C’est une méthode contraceptive destinée à être irréversible.

Les méthodes de stérilisation utilisées sont :

Pour la stérilisation féminine :

- la stérilisation tubaire, qui consiste en l’interruption uni ou bilatérale de la

perméabilité des trompes utérines ; différentes techniques peuvent être utilisées : la

ligature des trompes, les techniques électriques (électrocoagulation), l’obstruction

mécanique par mise en place d’un dispositif médical (clip ou anneau) ;

- l’insertion tubaire d’un micro-implant par voie hystéroscopique.

Documents relatifs