1-Hypothèse
Nous avons formulé l’hypothèse que la prescription des pilules de dernière
génération a été le fruit d’une prescription « systématique » d’un mode de
contraception hormonale orale jugé plus avantageux par certains praticiens, car en
théorie plus respectueux de l’équilibre hormonal et physiologique de la femme, et
partant mieux toléré. Cette prescription a été faite auprès de patientes mal
informées, et non demandeuses de produits « spécifiques », sans véritable prise de
décision commune quant au choix du mode de contraception qui leur serait adapté.
Prescription qu’on peut considérer comme fréquemment non justifiée eu égard aux
recommandations déjà formulées par la HAS en 2007. Elle concernerait plus
souvent des patientes de niveau socio-économique élevé bénéficiant d’une
mutuelle, dont le suivi est plus fréquemment assuré par des médecins spécialistes
gynécologues.
2-Objectifs
2-1-Objectif principal
Comprendre le contexte de prescription des contraceptifs oraux combinés de
dernière génération (professionnels de santé prescripteurs, identification de
justifications de prescription, durée de prise, raisons de l’arrêt le cas échéant,
participation de la patiente au choix du contraceptif, information reçue).
2-2-Objectif secondaire
Rechercher des facteur(s) socio-démographiques associés à la prescription et à
l’utilisation de ces pilules.
3-Déroulement de l’étude
3-1-Type d’étude :
Enquête transversale, par questionnaire anonyme d’un échantillon de patientes
consultant dans des cabinets de médecine générale et en pharmacie, avec recueil
de données qualitatives et quantitatives.
3-2-Réalisation du questionnaire :
Le questionnaire réalisé comportait essentiellement des questions à réponses
fermées, au nombre de 22 (Annexe 2). Celui-ci a été testé sur un échantillon de la
population cible avant la réalisation de l’enquête afin d’optimiser la compréhension
des questions et la qualité des réponses.
Il se composait de deux parties, permettant d’évaluer :
1. Les critères associés à la prescription de la pilule (type de prescripteur,
prescription de première ou de seconde intention, satisfaction, durée
d’utilisation, raisons de l’arrêt le cas échéant, information reçue sur les
bénéfices, les risques liés à cette méthode contraceptive, ainsi que sur les
autres méthodes contraceptives, demandes particulières de la patiente, et
participation de la patiente au choix de cette contraception).
2. Le profil socio-démographique des utilisatrices.
Afin de faciliter l’identification des patientes répondant aux critères d’inclusion par
les médecins et les pharmacies ayant accepté de participer à l’enquête, la liste des
pilules de « dernière génération » a été jointe au questionnaire ; seuls les produits de
contraception orale combinée ayant l’AMM pour la contraception étaient étudiés (de
fait les utilisatrices de la pilule Diane n’étaient pas incluses dans l’étude).
3-3-Critères d’inclusion/exclusion :
Critères d’inclusion :
Patientes en âge de procréer, utilisatrices de pilules de dernière génération au cours
de la dernière année à partir du début de l’enquête.
Critères d’exclusion :
Patientes parlant et/ou lisant mal le français.
3-4-Recrutement des patientes :
Lieu :
Cabinets de médecine générale de Paris et de Montrouge, puis secondairement
pharmacies du 11
èmearrondissement parisien.
Nombre de sujets nécessaires :
L’objectif était de recueillir 100 questionnaires.
Dates :
Des questionnaires ont été distribués puis recueillis de juin à novembre 2013.
Modalités de recrutement :
Le recrutement des cabinets médicaux s’est fait selon les modalités suivantes : les
15 premiers cabinets apparaissant sur la première page du site des pages jaunes
catégorie médecin généraliste - de chaque arrondissement parisien étaient
successivement contactés ; les médecins généralistes acceptant de participer à
l’enquête recevaient par courrier postal ou électronique (selon leur préférence) cinq
exemplaires du questionnaire à retourner une fois remplis.
Malheureusement, devant le très faible taux de réponse via ce mode de
recrutement, et ce malgré un rappel téléphonique des médecins à deux reprises au
cours de l’enquête, nous avons procédé à d’autres modalités de recueil de données
à partir de septembre 2013 :
Deux cabinets de région parisienne (11
èmeet 20
èmearrondissements) ont accepté de
mettre à disposition leurs logiciels médicaux afin de réaliser une étude
« multicritères », permettant de cibler les patientes de leurs cabinets respectifs,
utilisatrices des pilules de dernière génération au cours de la dernière année (les
critères de sélection utilisés étaient donc le médicament et la date de prescription).
Les patientes concernées dont les coordonnées figuraient dans le dossier étaient
ensuite contactées par téléphone et sollicitées pour participer à l’enquête de façon
anonyme ; en cas d’accord elles répondaient ensuite au questionnaire par téléphone
ou par courriel via une boîte mail créée à cette occasion. Une fois les données
recueillies, les courriels ont été supprimés afin de respecter leur anonymat.
J’ai par ailleurs pu recruter des patientes au cours de mes remplacements dans
deux cabinets médicaux à Paris dans le vingtième arrondissement et à Montrouge
pendant le temps de l’enquête.
Enfin une pharmacie du onzième arrondissement de Paris m’a également aidé à
recruter quelques patientes à la fin de l’enquête pour arriver aux objectifs définis
plus haut.
Ceci permet de préciser que les questionnaires ont toujours été remplis en présence
d’un professionnel de santé.
4-Analyse des données :
Les données ont été saisies grâce au logiciel Microsoft Excel et analysées à l’aide
du logiciel en ligne VassarStats website for statistical computation
(http://vassarstats.net).
Nous avons effectué une analyse descriptive des données : description brute des
résultats obtenus, exprimés en valeur absolue et en proportion (entre parenthèses).
Dans un second temps, les analyses statistiques des variables d’intérêt principal
que l’on a souhaité comparer (notamment prescripteur ou suivi par médecin
généraliste ou gynécologue, famille de progestatif de troisième ou quatrième
génération) ont été effectuées à l’aide des tests appropriés (comparaison de
proportions, test du χ
2d’association, test exact de Fisher) lorsque les données le
permettaient.
Le seuil de significativité retenu est p=0,05.
5-Retombées attendues :
La meilleure compréhension des motifs et du contexte de prescription des pilules de
dernière génération, doit permettre d’aller au devant des demandes et du manque
ou de la mauvaise information reçue par les patientes, afin de mieux les guider
quant à l’intérêt de la poursuite de cette contraception, ou au contraire de les
réorienter vers un nouveau mode contraceptif qui leur serait plus adapté.
Dans le document
DIPLÔME
D’ETAT
DE
DOCTEUR
EN
MEDECINE
(Page 51-56)