• Aucun résultat trouvé

Il est certain qu'à chaque conversation que l'on peut avoir sur James Bond, la question de la meilleure scène, de la meilleure réplique et in fine de la meilleure interprétation de l'agent secret surgira. La série s'est en effet bâtie dans la durée grâce aux capacités des producteurs à renouveler l'acteur principal incarnant le rôle. Il est impossible de songer à James Bond sans voir les visages de Sean Connery, qui, le premier, a endossé les habits du personnage au grand écran89 entre 1962 et 1971, puis de Roger Moore qui a officié entre

1973 et 1985, de Timothy Dalton en 1987 et 1989, de Pierce Brosnan entre 1995 et 2002, sans oublier George Lazenby en 1969 et Daniel Craig en 2006 et 2008. La filiation entre les cinq premiers acteurs a été mise en scène par les auteurs de la série eux-mêmes dans des visuels promotionnels de certains objets dérivés, comme le jeu James Bond The Ultimate Dossier, sorti en même temps que le n*"16 long métrage, Goldeneye. Nous avons reproduit sur la page suivante l'affiche principale90.

89 Rendons justice à Barry Nelson, premier véritable interprète de James - Jimmy pour l'occasion - Bond à la télévision dans une fiction produite en directe par CBS en 1954, première version de Casino Royale avec Peter Lorre dans le rôle du Chiffre.

90 Image 1 : James Bond The Ultimate Dossier © 1996, Danjaq, Inc. et United Artists Corporation. Tous droits réservés. 007 Gun Symbol © 1962, Danjaq, Inc. et United Artists Corporation. Tous droits réservés. Création de l'affiche © 1996 MGM Home Entertainment, Inc. Tous droits réservés.

Si l'on se concentre sur les acteurs présents à la droite de l'affiche, on constatera que le plus récent d'entre eux à l'époque, en l'occurrence Pierce Brosnan, est situé au premier plan, entouré à sa droite et à gauche par les autres acteurs. Non seulement la filiation est-elle ainsi visuellement affirmée, mais un jugement sur les interprétations peut y être trouvé puisqu'on observe que George Lazenby et Timothy Dalton sont à la base de la pyramide que forment ces visages, une place attribuée aux seconds rôles dans d'autres affiches reprenant cette disposition. Est-ce en raison du moins grand nombre de films qu'ils ont tournés ou de la place relative qu'ils occupent dans l'imagerie collective ? Plusieurs pistes peuvent s'ouvrir en fonction de l'interprétation de chacun.

On ne retrouve plus cette imagerie avec Daniel Craig91 en raison de la rupture qu'il est censé incarner dans la série : sa prestation dans Casino Royale fait remonter James Bond au temps où son permis de tuer n'était pas un acquis. Ce « retour aux sources » se traduit paradoxalement dans le film par une utilisation renouvelée des références à l'univers bondien tel que la série les ont développées. Ainsi la voiture qui a été confiée à 007 par le service de Q, sur ordre de M, dans Goldfinger, se voit-elle gagner par l'espion à une partie de poker dans Casino Royale. De même le smoking, associé visuellement à Bond depuis James Bond contre Dr. No, trouverait-il son origine dans les bons soins prodigués par Vesper Lynd. Par ces nouvelles utilisations d'icônes préexistantes, le film ne fait néanmoins que renforcer ses liens avec ses prédécesseurs, si ce n'est que pour montrer à quel point il tient à prendre ses distances.

Sean Connery tient une place particulière dans la série car il est la première incarnation du héros. Il est de fait la référence incontournable, le point focal, dès que l'on évoque les autres acteurs qui ont pris sa suite.

Si Sean Connery fait l'unanimité aujourd'hui, il ne faut pas masquer la part de nostalgie qui entre enjeu dans cette appréciation meliorative, non plus le fait qu'il a été l'interprète fondateur qui sert de maître-étalon pour évaluer ses successeurs92

tiennent à souligner Françoise Hache-Bissette, Fabien Boully et Vincent Chenille. C'est en effet par rapport à son interprétation, ou à l'image que l'on en a, que l'on juge les chemins empruntés par les autres. George Lazenby, le premier à avoir inauguré ce qui deviendra à terme une tradition, sera considéré comme un « inconnu inexpérimenté93 », sur lequel les plus folles rumeurs vont courir, eut égard aux raisons qui ont poussé les producteurs et le réalisateur Peter Hunt à le choisir, tandis que Roger Moore apportera au rôle la personnalité télévisuelle de l'acteur, surtout à partir de l'Espion qui m'aimait. Timothy Dalton sera vu comme le premier à avoir tenté de transcrire à l'écran le personnage romanesque de Bond94 alors que Pierce Brosnan en fera un dandy - « prestance, élégance, charme et une sorte de raffinement dans l'humour le distinguent95 », quasi homme-sandwich pour les nombreuses marques voulant profiter de l'exposition que leur permet une participation à une série unique. Que sont ces orientations, sinon des inflexions au modèle que Sean Connery représente ?

Il est aisé de parler « d'ère » Sean Connery et « d'ère » Roger Moore en raison du nombre de films les mettant en scène, six et sept respectivement, et du nombre d'années passées à reprendre ce rôle, neuf ans pour le premier, douze ans pour le second. Dans quelle mesure peut-on parler pour autant de transformation, voire d'évolution du héros? Si dans les romans de Ian Fleming se dégage une certaine constante dans la représentation de Bond, tueur désabusé, froid, consommateur de femmes, force est de reconnaître que chaque acteur dans les transécritures, entendues cette fois comme le résultat du processus de transécriture, a mis en relief des caractéristiques différentes.

92 Françoise Hache-Bissette, et al, James Bond .figure mythique, op. cit., p. 57. 93 « an inexperienced unknown », Sinclair McKay, op. cit., p. 117.

94 « ... avec Timothy Dalton [...] Bond faisait preuve pour la première fois à l'écran d'une complexité et d'une noirceur qui l'inscrivaient dans la lignée de son alter ego littéraire. [...] Authenticité, vérité, conscience de la gravité des enjeux : tels sont les mots qui s'imposent devant le Bond de Dalton », Françoise Hache-Bissette, et al., James Bond: figure mythique, op. cit., p. 59.

Sean Connery joue un espion froid mais teinté d'une ironie tendant à relativiser ses actions. Ainsi dans James Bond contre Dr. No, il assassine de deux coups de pistolet le professeur Dent qui n'a plus qu'une arme déchargée entre les mains, ce qui constitue pourtant une séquence « raccourcie après que les censeurs eurent qualifié cette scène de meurtre gratuit96 ». L'ironie qui permet de relativiser se décèle dans des moments comme à la fin du combat inaugural d'Opération tonnerre où Sean Connery prend le soin de jeter des fleurs sur le cadavre de Bouvier alors que les complices de celui-ci commencent à le poursuivre ou, dans Bons baisers de Russie, après s'être débarrassé de Rosa Klebb, par la remarque « elle avait du piquant », référence à la pointe du couteau au bout de la chaussure qui devait le tuer. Cette dimension n'est pas constitutive du personnage romanesque et Jean-Marc Leveratto et Fabrice Montebello tendent à l'expliquer par « l'effet conjoint du travail de scénariste, de la personnalité de Sean Connery et de la remémoration par le public des situations les plus plaisantes de la saga des James Bond97 » qui permettent à 007 de se moquer de lui-même. « Sean Connery est un James Bond dur et cynique, au ton parfois cassant, en particulier quand il admoneste ses ennemis alors qu'il est en fâcheuse posture98 » précisent Françoise Hache-Bissette, Fabien Boully et Vincent Chenille.

Roger Moore accentue ce côté ironique pour en faire sa marque de fabrique. Les bons mots deviennent légions mais leur mise en scène même évolue. On s'en convaincra par un exemple tiré de Y Espion qui m'aimait où, après avoir tué Sandor en le faisant tomber du haut d'un immeuble, James Bond, resté seul, lance, tout en remettant sa cravate en place: « Quel homme serviable ». Un plan en plongée nous montre le cadavre au sol et c'est à l'occasion du contrechamp sur Bond que la réplique est livrée au spectateur. L'humour se dégage de cette scène par la gratuité de la réplique et par le fait qu'elle est destinée uniquement au spectateur - aucun personnage dans la diégèse ne peut la recevoir. Il s'agit donc là d'un clin d'œil complice à l'audience pour la rassurer et relativiser la violence qui vient de se dérouler. Le caractère dramatique du meurtre est annulé par la réplique. Ce même procédé avait cours chez Sean Connery, nous en avons eu des exemples, mais, à chaque fois dans son cas, il y a un destinataire diégétique pour la réplique, cette

96 Lee Pfeiffer et Dave Worrall, James Bond 007, le guide officiel, Paris, Flammarion, 2005, p. 17.

97 Jean-Marc Leveratto et Fabrice Montebello, « Emploi et incorporation du rôle de James Bond. La culture du spectateur et la 'formule personne-rôle' au cinéma », dans James Bond (2)007. Anatomie d'un mythe populaire, op. cit., p. 104.

dernière n'étant pas ouvertement adressée au spectateur. Ainsi, la référence au piquant de Rosa Klebb est-elle lancée à Tatiana Romanova. Dans Opération tonnerre, «je l'ai harponné » est destinée à Domino Derval pour la rassurer tandis que dans James Bond contre Dr. No la phrase « je pense qu'ils allaient à des funérailles » s'adresse à un ouvrier à ses côtés, une fois la voiture de ses poursuivants en flamme et précipitée au bas d'une falaise. Roger Moore, lui, s'oriente vers un badinage plus inoffensif99.

Les orientations suivies sous l'ère Moore trouvent leur cristallisation dans une scène de Y Espion qui m'aimait, l'affrontement dans un train de Bond et de Requin, l'assassin de plus de deux mètres à la mâchoire d'acier joué par Richard Kiel. Cette péripétie est une relecture de la scène de combat dans l'Orient Express de Bons baisers de Russie entre Bond et Donald Grant, joué par Robert Shaw. Si les situations sont presque semblables - après avoir mis en sécurité la femme qui l'accompagne, James Bond affronte à mains nues son adversaire - ni les combats, ni leurs conclusions ne sont identiques. Dans Bons baisers de Russie, 007 étrangle Grant après avoir réussi à tirer profit du fil que ce dernier tentait d'utiliser pour l'étrangler. C'est la fin d'un combat rude, éclairé d'une lumière à dominante bleue (simulant la veilleuse du compartiment), tendant presque vers un noir et blanc, d'une durée d'une minute et 53 secondes pour 57 plans. Le cadavre de Grant reste dans le train alors que Bond va rejoindre Tatiana pour finir la nuit à ses côtés. Dans YEspion qui m'aimait, le combat s'étend sur une minute et 37 secondes pour 48 plans avec deux différences majeures. Il n'y a pas la volonté de créer une dramatisation par le biais de la lumière car la scène se déroule sous un éclairage d'intérieur puissant. La chorégraphie du combat insiste sur l'opposition physique entre Bond et Requin, ce dernier étant grand et imposant, ce sur quoi la mise en scène insiste allègrement, jusqu'à faire naître un comique de situation. Nous en voulons pour preuve la facilité avec laquelle Requin tient Bond à bout de bras, 007 montrant moins de la douleur qu'un visage surpris face à l'ennemi qu'il affronte, ou encore le plan qui souligne que la main de Requin est plus grande que la tête de Bond. La conclusion de l'affrontement voit Requin éjecté du train, passer à travers un

99 C'est ce que confirme James Chapman: « Whereas Connery's one-liners had been used to mitigate violent situations by making a joke about them — such as the occasion in Thunderbolt where he shoots a villain with a spear-gun (what in reality would be a very nasty death) and remarks T think he got the point' - Moore's one-liners were delivered in such a way as to suggest that the violence was all a joke to begin with. », James Chapman, op. cit., p. 150-151.

grillage électrique et se relever en rajustant son costume. Il n'est pas mort et va réapparaître à la fin du film ainsi que dans Moonraker, l'opus suivant. Guillaume Evin dit de lui qu'il

incame même à lui seul toute la démesure du genre 007. Il est l'exact reflet des années Moore, quand l'autodérision le disputait au grotesque. Jaws [son nom en version originale] est trop énorme pour être vrai. [...] C'est justement pour cela qu'il a toute sa place dans la saga. Impossible n'est pas Bond dans ces années-là. La dimension cartoon du personnage affleure sans cesse. Elle lui confère son coefficient de sympathie100.

Le côté dramatique est donc supprimé par le fait même de la survie du méchant. Si le rythme des découpages se rapproche, c'est plus au niveau des combats et de leurs aboutissements que se trouvent mises en scène les divergences propres à éclairer les choix de deux interprètes de James Bond.

Avec le changement de l'acteur principal, sur lequel repose chacun des films, la série James Bond a également l'occasion de s'interroger fréquemment sur son rapport aux écrits de Ian Fleming à travers la question d'un « retour aux sources ». C'est avec George Lazenby qu'un premier réajustement a lieu. James Chapman le confirme: « Alors qu'On ne vit que deux fois avait totalement mis de côté l'intrigue de Fleming, Au service secret de Sa Majesté est de tous les films celui qui est le plus proche de sa source originale101 » même si justement cette fidélité est « hors de propos par rapport à la direction prise par la série dans son ensemble102 ». Face aux excès du spectacle cinématographique offert par le précédent opus - dans une certaine mesure symboliser par le décor du volcan créé par Ken Adams - et face à la difficulté d'imposer un nouvel acteur dans le rôle, le choix des créateurs a été de porter à l'écran un épisode où la fin tragique - à peine marié avec Teresa, James Bond voit sa femme assassiner par Blofeld - s'ajoute à la tentation qu'éprouve 007 de s'attacher pour longtemps à une seule femme. Il semble qu'un tel virage pouvait être tenté en raison même du changement d'acteur. Avec un ton sarcastique qui lui fait la marque de son propos, Simon Winder affirme que c'est avec On ne vit que deux fois que débute

l'alternance on-gonfle-puis-on-purge si caractéristique, depuis, des films Bond: l'excès absolu ne pouvait se surpasser. Il fallut contrer cette vérité première par une tentative, d'une rigueur

100 Guillaume Evin, James Bond, la saga est éternelle, Boulogne, Timée-Éditions, 2006, p. 38.

101 « Whereas You Only Live Twice had completely discarded Fleming's plot, Secret Service is the closest of all the films to its original source », James Chapman, op. cit., p. 137.

quasi calviniste, de retour au texte et à la pureté originelle, en l'occurrence Au service secret de Sa Majesté [...]m.

Pour autant, il ne s'agit pas de généraliser, ainsi qu'en témoigne Rien que pour vos yeux, le film produit après Moonraker. Si Roger Moore demeure l'interprète de l'agent

secret, une redirection a lieu, redirection avouée par le producteur Albert Broccoli lui-même dans ses mémoires: « Il est possible qu'alors nous avions trop mis l'accent sur les outils sophistiqués dans nos films104 », reconnaît-il à propos de Moonraker, insistant dès lors sur sa volonté de « se concentrer plus sur les personnages et sur l'histoire que sur les explosions familières des décors105 » dans Rien que pour vos yeux. Ce réajustement peut trouver sa cristallisation dans la séquence où Bond fait basculer dans le vide la voiture où se trouve le tueur Locque : pas de remarque blagueuse pour détendre le dramatique de la situation, pas de clin d'œil complice pour le spectateur, bref, aucune présence des signes familiers accompagnant les actions de Roger Moore dans le rôle destinés à rassurer. Si donc chacune des ères représentent des orientations différentes les unes par rapport aux autres, il ne faut jamais omettre qu'en leur sein des courants différents sont présents, parfois au point de questionner la cohésion globale, surtout pour le spectateur106.

En effet, in fine, ce sont les effets d'un renouvellement régulier de l'acteur interprétant James Bond sur le spectateur qu'il s'agit de questionner. Au-delà de la possibilité d'une série cinématographique qui n'aurait jamais de fin, car sachant se renouveler avec régularité, il nous semble important de pointer le caractère intemporel du personnage qui viendrait précisément de son incarnation par plusieurs acteurs et, paradoxalement, grâce à des aventures qui reflètent au fur et à mesure les bouleversements du monde. Si l'on ne peut nier que dans les Diamants sont éternels et dans Dangereusement vôtre Sean Connery et Roger Moore apparaissent vieillissants, on peut néanmoins raisonnablement postuler que chacun des acteurs interprètent Bond dans une

103 Simon Winder, op. cit., p. 218.

104 « It may be that by then we had overworked the sophisticated hardware in our pictures », Albert R. Broccoli, avec Donald Zee, When the Snow Melts: The Autobiography of Cubby Broccoli, London, 1998, p. 254, cité par James Chapman, op. cit., p. 200.

105 « to focus more upon character and story than the familiar set-piece fireworks », id.

106 Le travail mené par Jean-Claude Carrière dans Le film qu'on ne voit pas, Paris, Pion, 1996, à partir du film Cet obscur objet du désir de Bunuel, dont Carrière est le scénariste, montre cependant à quel point les spectateurs prennent pour acquis ce qu'ils pensent voir. Ainsi, peu ont remarqué que le personnage féminin principal était interprété par deux actrices en même temps, chacune alternant avec l'autre des scènes, voire des plans. C'est la preuve de l'interprétation de la réalité qu'opère le cerveau à partir des formes et des idées qu'il se donne a priori.

même tranche d'âge, entre quarante et cinquante ans. Ce choix est clairement souligné par les producteurs eux-mêmes, notamment quand on apprend qu'envisagé à l'âge de vingt- deux ans pour prendre la suite de Sean Connery, Timothy Dalton a été recalé à cause de son trop jeune âge107, tout comme Pierce Brosnan l'a été quand son choix avait été envisagé pour prendre la suite de Roger Moore108. James Bond aurait de ce fait, sinon un âge, du moins une expérience de la vie certaine.

Si nous avons montré dans quelle mesure le renouvellement de l'acteur principal fige en une entité quasi éternelle le personnage de James Bond, il faut nous souvenir que le personnage romanesque avait déjà, lui-même, quelques-unes de ces caractéristiques. En effet, pour trouver une description de l'agent secret, c'est vers Bons baisers de Russie qu'il faut se tourner, pour constater que le portrait le plus complet que le lecteur peut avoir provient de la lecture de son dossier « Angliski Spion » par... ses ennemis du SMERSH!

First name: JAMES. Height: 183 centimetres, weight: 76 kilograms; slim build; eyes: blue; hair: black; scar down right cheek and on left shoulder; signs of plastic surgery on back of right hand (see Appendix "A"); all-round athlete; expert pistol shot, boxer, knife-thrower; does not use disguises. Languages: French and German. Smokes heavily (NB: special cigarettes with three gold bands); vices: drinks, but not to excess, and women. Not thought to accept bribes109.