• Aucun résultat trouvé

Si le concept de série nous a permis d'analyser l'évolution des interprétations des acteurs incarnant James Bond, cette même notion va pouvoir mettre en relief un phénomène unique mais problématique qui intervient à deux reprises114. Il s'agit d'abord de constater que l'acteur Charles Gray joue aux côté de Sean Connery dans On ne vite que deux fois le rôle de Henderson, un allié de James Bond, mais que l'acteur endosse également les habits de Blofeld dans les Diamants sont éternels alors que 007 est toujours joué par Connery. Un même acteur peut donc apparaître deux fois dans la série dans des rôles diamétralement opposés115. Cela se reproduit ensuite en la personne de Maud Adams qui, dans L'homme au pistolet d'or, est confrontée à Roger Moore en tant que maîtresse du méchant Scaramanga avant de revenir dans Octopussy, dans le rôle éponyme cette fois-ci. Là encore, une actrice interprète deux rôles face à un acteur identique, Roger Moore. Précisons d'emblée que dans

114 En nous focalisant sur les cas représentés par Charles Gray et Maud Adams, nous n'oublions pas que Joe Don Baker apparaît lui aussi à deux reprises, dans le rôle du marchant d'armes Brad Whitaker dans Tuer n'est pas jouer et dans celui de l'agent de la CIA Jack Wade dans Goldeneye et Demain ne meurt jamais. Néanmoins, Baker n'est pas confronté à un James Bond incarné par le même acteur, ce qui est le cas de figure envisagé dans cette section.

115 Nous n'oublions pas les célèbres précédents du Dictateur de Charlie Chaplin, où ce dernier interprète dans le même film un dictateur et un juif persécuté, et celui de Peter Sellers dans Docteur Folamour de Stanley Kubrick.

aucun des deux cas les films en question ne se suivent chronologiquement. Entre On ne vit que deux fois et les Diamants sont éternels se trouve Au service secret de Sa Majesté et entre L'homme au pistolet d'or et Octopussy, pas moins de trois autres films prennent place116. On prêtera attention au fait que, dans le premier cas, Sean Connery n'a interprété James Bond dans aucun autre film mais que c'est un autre acteur (Lazenby) qui a pris la relève avant son retour, à la différence de Roger Moore qui, lui, a bien figuré aux génériques des trois autres films.

Nous avons affaire à des « acteurs reparaissant » pour reprendre, en la détournant, l'expression de Daniel Aranda dans son article « Le lecteur dans le retour117 » et nous allons devoir également nous focaliser sur la place et le rôle du spectateur face à de telles situations. De quelle manière, en choisissant de reprendre des acteurs pour d'autres rôles que ceux qu'ils ont initialement interprétés, la série fait-elle naître des ambiguïtés de sens? Quelles incidences ces ambiguïtés peuvent-elles avoir en retour sur la série? C'est en se basant en partie sur les travaux de Daniel Aranda que ces questions vont pouvoir faire naître des réflexions signifiantes.

Pour comprendre les raisons qui ont pu décider les producteurs à retenir ces acteurs pour de nouveaux rôles, alors que leurs personnages précédents étaient tous les deux tués, il est difficile de se reposer sur les écrits existants, tout du moins en ce qui concerne Charles Gray. En effet, Sinclair McKay se contente de relever son retour, mais dans un contexte particulier:

À propos de manières efféminées, c'est le moment où la série Bond lance un 'bonjouuur' fruité à l'acteur Charles Gray, interprète de l'anglais expatrié Henderson, dont l'attirail comprend un style japonais de toge en soie et une voix raisonnant comme une invitation à la débauche. Il offre de la vodka à Bond, en lui précisant qu'il la reçoit 'du portier de l'ambassade russe, entre autre chose...' [...] [L]e personnage d'Henderson n'était portant qu'une répétition avant l'interprétation absolument outrancière de Blofeld dans les Diamants sont éternels, un film qui n'aurait pas pu être plus gay même s'il l'avait voulu"8.

116 Z, 'espion qui m aimait, Moonraker et Rien que pour vos yeux.

117 Daniel Aranda se focalise sur le « personnage reparaissant » dans la Comédie Humaine de Balzac. Daniel Aranda, « Le lecteur dans le retour. L'élaboration du personnage récurrent par l'instance lectrice », Poétique, n° 128, novembre 2001, p. 409-420.

118 « Speaking of camp, it is here that the Bond series says a fruity 'hellooo' to actor Charles Gray playing English expat Henderson, complete with silken Japanese design gown and a voice that purrs with debauchery. He offers Bond some vodka, telling him that T get it from the doorman at the Russian embassy - amongst other things...' [...] [T]he character of Henderson was merely a dry run for Gray's stratospherically over-the-top interpretation of Blofeld in Diamonds are forever, a film that simply

On ne rencontre pas d'autre tentative d'explication pour le retour de Charles Gray, si ce n'est cette filiation qui est esquissée entre deux personnages ouvertement homosexuels qui aurait nécessité dans une certaine mesure le même acteur. En revanche, Guillaume Evin parvient à mettre au jour les raisons du retour de Maud Adams, qui sont, pour le moins, le fruit d'une conjonction de hasards:

Alors que les producteurs cherchent un nouveau Bond pour succéder à Roger Moore, donné a priori partant après Rien que pour vos yeux, les candidats au smoking défilent. Les tests se multiplient, où Maud Adams est chargée de donner la réplique à ces apprentis 007 dans une pseudo scène de séduction. Finalement, après moult atermoiements, Roger Moore rempile. Faye Dunaway, la méga star pressentie pour lester la performance de l'éventuel nouveau, n'est du coup plus indispensable. Par un phénomène de vases communicants, la revalorisation du cachet de Moore oblige de facto à revoir à la baisse celui de la vedette féminine. Plus rien ne semble donc s'opposer au retour de la bombe qui venait du froid"9.

Il n'y a donc pas de raisons inhérentes à la mécanique de la série pour justifier le retour des acteurs. On pourrait, à la limite, déceler dans ce phénomène les traces d'un « esprit de famille » que les producteurs tiennent à maintenir et qui a fourni l'un des sous-titres de chapitre à l'ouvrage James Bond : figure mythique de Françoise Hache-Bissette, Fabien Boully et Vincent Chenille. En revanche, la série se retrouve questionnée par le fait même de l'existence de ces récurrences d'acteurs dans des rôles différents.

Si l'on part du principe que le fonctionnement d'une série qui s'affirme comme telle implique d'inciter le spectateur à la découvrir dans sa totalité120, et ce d'autant plus qu'il y a d'épisodes qui précèdent celui par lequel on l'a découverte, on est en droit de supposer qu'elle est bâtie selon quelque cohérence. Si les tractations quant au retour de Sean Connery dans les Diamants sont éternels peuvent, d'un certain point de vue, questionner une légitime attente de cohérence (on peut se demander pourquoi Sean Connery a laissé sa place à George Lazenby pour un film pour revenir une dernière fois avant que Roger Moore ne prenne la suite), c'est là un moindre problème en ce qu'il ne touche pas la diégèse elle- même et le principe sur lequel se bâtit toute série, à savoir l'équivalence qui est posée entre

couldn't be gayer if it tried. », Sinclair McKay, op. cit., p. 109-110.

119 Guillaume Evin, « L'impossible retour de Maud Adams », James Bond, la saga est éternelle, op. cit., p. 86-87. L'expression qui clôt la citation « la bombe qui venait du froid » fait référence au fait que Maud Adams est d'origine suédoise, même si le clin d'œil à Y Espion qui venait du froid de John Le Carré est patent.

120 Cette incitation est mise en avant par la formule du générique de fin « James Bond reviendra » qui annonce une existence quasi infinie de la série et du personnage, tout comme elle invite indirectement à prendre connaissance des aventures antérieures.

un acteur et un personnage. Sean Connery ne revient pas en effet dans la série en interprétant un autre rôle que celui pour lequel il est connu. C'est là où se situe la spécificité de Charles Gray et de Maud Adams. L'association que peut faire un spectateur entre eux et les rôles qui les ont introduit dans la série n'est plus valable à leur retour, en raison non seulement du nouveau personnage qu'ils interprètent mais encore plus en raison de leurs fonctions. Gray, un ancien allié, mort dans les bras de Connery, « ressuscite » en la personne de Blofeld, son meilleur ennemi. Maud Adams a d'abord interprété un rôle secondaire, ambigu vis-à-vis de James Bond, et ce personnage a été tué lui aussi avant que Adams ne se réincarne en la personne d'Octopussy, complice involontaire du Général Orlov, de Kamal Kahan et de leur intention de faire exploser une bombe russe dans une base militaire américaine en Allemagne de l'Ouest.

Il semblerait que le retour de ces acteurs est rendu possible à cause de leur mort dans le premier film. En effet, cet événement élimine toute possibilité au personnage de revenir mais laisse la porte ouverte à l'acteur d'interpréter un autre rôle. S'il n'y a rien d'extraordinaire à voir un acteur interpréter plusieurs personnages différents, nous ne pouvons assez souligner que c'est dans le cadre d'une série voulant souligner sa cohérence que de tels phénomènes posent, sinon des problèmes, du moins des questions, du point de vue du spectateur. À l'âge du DVD et du visionnement à la demande comme à l'époque de la cassette vidéo et des retransmissions télévisées, c'est le spectateur qui choisit l'ordre dans lequel il va découvrir chacun des épisodes. Il est très peu probable que tout un chacun connaisse l'ordre de production des opus et qu'il veuille le respecter au moment de les voir. Le hasard a dès lors une place très importante. C'est ce qui nous incite à prendre en considérations les réflexions de Daniel Aranda à propos de la Comédie humaine de Balzac. En effet, en étudiant les personnages récurrents et l'importance qu'à un lecteur dans leur création et leur caractérisation, il souligne le poids de l'ordre de lecture des œuvres:

La découverte d'un ensemble romanesque peut se définir aussi comme un parcours de lecture, avec cette particularité qu'il n'y en a pas un mais plusieurs possibles selon la quantité de romans lus, l'identité des romans exploités, l'ordre de lecture des textes121.

121 Daniel Aranda, op. cit., p. 412. La notion de « parcours de lecture » utilisée par Aranda, qui se caractérise par « la linéarité temporelle », est empruntée à Michel Picard, Lire le temps, Paris, Éd. de Minuit, coll. «Critique», 1989, p. 19.

.

Il décèle par là-même deux conséquences directes sur la perception des personnages et l'élaboration du sens de l'ensemble romanesque. Tout d'abord « [lj'image du personnage reparaissant sera différente suivant le parcours effectué ». Et Aranda de prendre le cas d'Ursule Mirouët où

Balzac donne une scène dans laquelle Savinien de Portenduère dîne avec Rubempré, Rastignac et quelques autres élégants parisiens. Pour un lecteur qui n'aurait pas lu d'autres romans de Balzac, Rastignac et Rubempré sont deux comparses interchangeables. Pour celui qui a également lu Illusions perdues, la présence en un même lieu de ces deux protagonistes revêt une signification supplémentaire: Rubempré et Rastignac se détestent et leur réunion dans un restaurant à la mode, le Rocher de Cancale, traduit une forme d'hypocrisie mondaine. Celui qui a lu de surcroît Splendeurs et Misères des courtisanes constate que si ces deux personnages se trouvent ici sur un pied d'égalité, ils connaîtront des destins contraires [...].

Pour pallier ce phénomène, Daniel Aranda souligne la nécessité des relectures qui atténuent « le rôle que joue chaque occurrence romanesque dans un tel parcours. Plus les relectures sont nombreuses, et plus les parcours se neutralisent, plus les ressources de chaque occurrence sont exploitées dans leurs possibles. »122

La seconde conséquence de l'ordre de lecture sur la compréhension d'un cycle comme la Comédie humaine est celle de l'annulation des « effets de suspens et d'énigme qui sont la matière première de bien des romans. » Ainsi « [l]e lecteur qui prend d'abord connaissance de Splendeurs et Misères des courtisanes sait d'avance, lorsqu'il lit la fin d'Illusions perdues, que Rubempré y échappera au suicide, puisque l'histoire du premier roman est chronologiquement postérieure à celle du second. »123 Ce désamorçage est dû au fait que

le lectorat visé par les feuilletonistes est celui qui découvre l'histoire au jour le jour dans les quotidiens, ou qui aborde les romans une fois publiés dans l'ordre chronologique de leur production. L'idée que des lecteurs pourraient parcourir leurs cycles postérieurement à leur achèvement, et donc découvrir les volumes dans le 'désordre', n'influence pas leur technique 12\

Nous avons jusqu'à présent raisonné en tenant compte de l'ordre dans laquelle la série a été pensée et conçue. C'est selon ce schéma que Gray passe du statut d'allié à celui de méchant et que Maud Adams passe de personnage secondaire à celui d'Octopussy, chef d'une organisation à tendance quasi-religieuse. Considérons maintenant la possibilité offerte au spectateur d'inverser la découverte des œuvres et de découvrir Charles Gray dans

122 ld

123/Z./W.,p.413. 124 Ibid, p. 414.

le rôle de Blofeld avant celui d'Henderson et Maud Adams dans celui d'Octopussy puis dans celui de la maîtresse de Scaramanga. Non seulement cette opportunité est-elle possible mais, bien plus, il y a une impossibilité à visionner la série et chacun des opus dans l'ordre de production si l'on n'est pas maître de la diffusion125. Ce n'est que depuis une vingtaine d'année que cela est envisageable si l'on est propriétaire des vidéocassettes ou des DVD de la série. Comment la compréhension de la série va-t-elle évoluer et se transformer? Considérons tout d'abord le cas de Maud Adams, avant de nous attarder sur Charles Gray.

Ce spectateur que nous présupposons maintenant associe Adams avec Octopussy, association d'autant plus forte que le rôle de cette femme est important. Elle a le statut d'alter ego de James Bond, même si ce dernier est d'abord réticent à lui accorder une totale confiance. En effet, ses projets sont troubles car elle est impliquée dans un trafic de diamants qui utilise la couverture de son cirque pour agir. Son association avec Kamal Kahn la rend encore plus suspecte pour James Bond, sachant qu'il est, depuis leur première rencontre à une vente aux enchères, désigné comme le méchant principal de cette aventure. La situation deviendra de plus en plus claire au fur et à mesure des découvertes de 007, notamment sur le rôle de Kahn dans le projet de déclencher une guerre entre les Américains et les Russes, projet auquel Octopussy n'est nullement associée. Il s'agit donc de souligner la part importante de ce rôle dans le film, non seulement par rapport à l'intrigue et à son déroulement, mais aussi par rapport à Bond lui-même. Elle ne cède que difficilement à ses avances et montre un caractère peu commun, ce qui la place dans la lignée de Pussy Galore dans Goldfinger, de Teresa dans Au service secret de Sa Majesté et d'Anya Amasova dans Y Espion qui m'aimait, à savoir une femme qui tient à montrer une indépendance certaine pour prouver qu'elle n'est pas un simple objet. Cela est souligné généralement par leurs responsabilités au sein d'entreprises ou d'organisations diverses, ce qui correspond au cas d'Octopussy, à la fois gourou d'une secte vénérant la pieuvre et propriétaire d'une troupe de cirque internationale. L'intérêt qu'on peut porter à ces femmes vient précisément du jeu qui s'établit entre l'espion britannique qui tombe sous leur charme et celles-ci qui se refusent au départ à lui par défi, honneur ou désintérêt pur et simple126 mais qui céderont au

125 Difficile en effet de compter sur les réseaux télévisés pour assurer une diffusion de l'ensemble des films dans l'ordre sachant qu'ils sont dans une autre logique.

126 Pussy Galore est ainsi présentée comme une lesbienne, « immunisée » contre les charmes que pourraient déployer James Bond.

terme de badinages divers. La tendance, suivant par là les évolutions des sociétés occidentales, est à la multiplication de tels exemples. Les femmes ne sont plus des « potiches ». Elles ont souvent un statut égal à celui de Bond. Pierce Brosnan travaille ainsi avec deux espionnes de son calibre, chinoise en la personne de Michèle Yo (Demain ne meurt jamais) et américaine avec Hally Berry (Meurs un autre jour). La série prise dans son ensemble sert d'ailleurs à constater ces choix, et leur multiplication, et peut servir de base à une étude plus poussée sur la transformation de l'image de la femme dans la deuxième moitié du XXe siècle.

Maud Adams peut ainsi être une femme de caractère, parfois intransigeante face à James Bond. Son apparition dans L'homme au pistolet d'or devient dès lors problématique à plusieurs niveaux. Il faut non seulement remettre en cause l'équivalence posée entre l'actrice et le personnage au sein de la série Bond, (Adams = Octopussy jusqu'à présent), mais, en plus, il faut la voir interpréter un rôle secondaire, représentatif jusqu'à la caricature de la place et du statut des femmes par rapport à l'espion 007 et à tous les hommes en général dans la série pendant très longtemps127. Maîtresse de Scaramanga, elle est sous son emprise. Interrogée par Bond, elle se fera tordre le bras et frappée pour ne pas lui avoir révélé rapidement où son amant se trouve. Nouvelle complice de 007 dans sa lutte contre celui qui tue avec des balles en or pour la somme d'un million de dollars, elle se fera assassiner. Difficile dès lors pour le spectateur de croire que c'est le personnage d'Octopussy qui peut ainsi être représenté!

La « suspension volontaire de l'incrédulité » telle qu'elle a été posée par Coleridge128, et telle qu'elle a pu être développée et appliquée au cinéma, suppose que le spectateur soit prêt à ne pas s'arrêter sur des détails de cohérence ou de logique pour apprécier l'œuvre qui lui est soumise. Nous pointons néanmoins le phénomène qui peut se créer dans le cadre d'une série où, quand les films sont liés les uns aux autres de manière somme toute assez visibles, le spectateur doit remettre en cause le principe d'association acteur/personnage pour accepter que plusieurs personnages puissent être joués par un même acteur. Là où, pour Daniel Aranga, de multiples lectures des œuvres littéraires permettent

127 Ce n'est que Le monde ne suffit pas de Michael Apted, seul exemple à ce jour, qui fait le choix de confier à une femme le rôle du cerveau criminel du film.

128 Coleridge, Biographia literario, chapitre 14, Samuel Taylor Coleridge, édité par H. J. Jackson, New York, Oxford University Press, 1985, p. 314.

d'appréhender de manière efficace les personnages reparaissant - car leur existence et leur cohérence dépend entièrement de la plume d'un auteur - le cinéma intègre une dimension interprétative par le biais des acteurs, du physique et de la dimension qu'ils confèrent aux personnages qu'il importe de ne pas négliger, surtout au sein d'une série. Erwin Panofsky souligne lui-même ce fait en affirmant:

Un personnage de film [...] vit et meurt avec l'acteur. Ce n'est pas l'entité 'Othello' interprétée