• Aucun résultat trouvé

1. Compétence vectorielle de Culex pipiens vis-à-vis du virus West Nile et virus de la

1.1. Résultats

1.1.1. Réceptivité au VWN

Des femelles de génération F6 de la souche Cx. pipiens ”Tabarka”, originaire de Tunisie, ont été exposées à un repas infectieux contenant du VWN à 107.8 UFP/mL. Des lots de 20 femelles ont été sacrifiés à 1, 2, 3, 6, 9, 14 et 21 jours après l’infection expérimentale. Les salives ont été récoltées en utilisant la technique de salivation forcée puis titrées sur cellules Vero. La figure 24A donne le taux de transmission (TT) et le nombre moyen de particules virales par salive exprimé en Log10 UFP/salive. Le VWN est détecté dans la salive dès le 3ème jour après

l’infection. A ce jour, le TT est de 5% et augmente légèrement jusqu’à J9 post- infection (pi). A J14 pi, 40% des salives testées sont infectées avec un nombre moyen de particules virales qui est de 1,9 ± 1,2 log10UFP. Chez les femelles

sacrifiées une semaine après (J21 pi), le TT a doublé, il a atteint 80% tandis que le nombre de particules infectieuses a légèrement diminué (1,7 ± 0,9 log10UFP). Ainsi,

le jour 14 pi a été choisi pour évaluer les taux de transmission et d’infection disséminée (TID) du VWN pour les populations naturelles de Cx. pipiens.

Des femelles de chaque population ont été exposées à un repas infectieux contenant du VWN à 107.8 UFP/mL. Quatorze jours après l’infection orale des femelles, toutes les populations testées développent une infection disséminée et présentent des salives infectées. Les TID varient de 59,1% à 100% (Figure 25A) et les TT de 25% à 83,3% (Figure 25B). Le nombre de particules infectieuses varient de 1,0 ± 0,6 log10PFU à 3,5 log10PFU (Figure 25C).

Pour chaque site de récolte, on compare les TID et TT, de la population autogène (AU) et de la population anautogène (AN). Le statut des femelles (AU ou AN) n’influence pas le TID ni le TT à l’exception de deux cas pour lesquels une différence significative entre les femelles AU et AN a été observée; les TID des populations M1 (Maroc-Casablanca) (test exact de Fisher: p=0,02) et les TT des populations M2 (Maroc-Mohammedia) (test exact de Fisher: p=0,01). Egalement, le nombre moyen

54

de particules infectieuses par salive ne présente pas de différence significative (test de Kruskall-Wallis: p>0,05).

55

Figure 24. Taux de transmission et nombre moyen des particules virales présentes dans la salive de Cx pipiens ”Tabarka” infecté oralement par le VWN (A) et le VFVR (B)

56

Figure 25. Taux d’infection disséminée (A), taux de transmission (B) et nombre moyen de particules virales par salive (C) pour les populations naturelles de Culex pipiens, 14 jours

57

1.1.2. Réceptivité au VFVR

Des femelles de la souche Cx. pipiens ”Tabarka” ont été exposées à un repas infectieux contenant du VFVR à 108,5 UFP/mL. Les résultats obtenus sont présentés dans la figure 24B. Le VFVR est détecté à partir de J3 après l’infection avec un TT de 10% et 1,3 ± 0,2 log10UFP/salive. Le TT reste stable jusqu’à J14 pi pour atteindre

son maximum à J21 pi qui est de 40%. Parallèlement à cela, le nombre moyen de particules virales dans la salive est à son maximum à J6 avec 1,6 ± 0,4 log10 UFP et

diminue progressivement de J9 à J21. Pour les populations récoltées sur le terrain, les taux d’infection disséminée (TID) et de transmission (TT) ont été estimés à J14 et à J21 pi.

Les populations ont été exposées à un repas infectieux contenant du VFVR à 108,5 UFP/mL. Quatorze jours après infection, 69,2% des populations testées (9/13) développent une infection disséminée avec des TID variant de 6,2% à 38,1% (Figure 26A). Parmi les 9 populations ayant des TID positifs, 77,8% (7/9) présentaient des salives infectieuses avec des TT allant de 10% à 47,1% (Figure 26B). Pour les populations A1-AU (Algérie-Timimoune autogène) et T1-AN (Tunisie-Tabarka anautogène), le virus a pu disséminer chez les femelles au-delà du tube digestif mais n’a pas pu infecter les glandes salivaires et se concentrer dans la salive. Les populations AU et AN, ne montrent pas de différence significative en ce qui concerne les TID et les TT (test exact de Fisher: p>0,05) à l’exception de la population T1 pour les TT (test exact de Fisher: p=0,004). Par ailleurs, la plupart des TT positifs sont observés chez les femelles AU (6 populations AU et une seule AN) avec un nombre de particules virales qui varie de 0,6 ± 0,5 log10UFP à 1,7 ± 0,7 log10UFP/salive

(Figure 26C).

En augmentant la période d’incubation extrinsèque de 14 à 21 jours, on note que 78,6% des populations testées (11/14) développent une infection disséminée dont les taux varient de 5% à 36% (Figure 26D). 91% (10/11) des populations présentaient des salives infectées. Les TT varient de 6,2% à 50% (Figure 26E). De plus, aucune différence significative entre les femelles AU et AN n’a été observée quand on compare les TID et les TT (test exact de Fisher: p>0,05). Sur la totalité des populations testées, 78,6% (11/14) présentaient des particules virales dans leurs salives dont le nombre varie de 0,3 log10UFP à 2,4 log10UFP/salive (Figure 26F).

58

L’augmentation de la période d’incubation extrinsèque (PIE) a fait augmenter la proportion des populations avec des TID et TT non nuls (de 69,2% à 78,6% pour les TID et de 53,8% à 78,6% pour les TT). De plus, le nombre de particules virales dans la salive augmente également en fonction de la PIE même si statistiquement cette différence n’est pas significative (test de Wilcoxon Rank-sum: p>0,05).

Les femelles autogènes étaient plus capables d’assurer la dissémination et la transmission du VFVR à J14 et J21, avec des pourcentages respectifs de 61,5% et 57,1%.

Pour chaque population, les paramètres évalués à J14 (TID et TT) ont été comparés entre les infections avec le VWN et le VFVR. Pour les TID, toutes les populations présentaient des différences significatives entre les deux virus (test exact de Fisher: p<0,05). Concernant les TT, 4 populations des 13 testées présentaient des différences significatives (test exact de Fisher: p<0,05). Cependant, le nombre de particules virales présents dans la salive n’était pas significativement différent entre les deux virus (test de Wilcoxon Rank-sum: p>0,05).

59

Figure 26. Taux d’infection disséminée, taux de transmission et nombre moyen de particules virales par salive de Culex pipiens, 14 (A, B, C) et 21 jours (D, E, F) après l’infection avec le

60

Documents relatifs