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Partie I - Description hydrogéologique

I.2 Réseau hydrographique

Le réseau hydrographique de la basse vallée de l’Ain est caractérisé par deux cours

d’eau principaux, l’Ain qui la traverse du nord au sud et le Rhône qui la borde au sud.

I.2.1. L’Ain

I.2.1.a. Chenal principal

Le cours d’eau prend sa source dans le Jura puis rejoint le Rhône à la hauteur d’Anthon

après plus de 200 km. Son régime pluvial est fortement perturbé par les aménagements hydroélectriques situés en amont : les barrages de Vouglans, de Coiselet, de Cize-Bolozon et

d’Allement. Les modulations de débit de ces ouvrages peuvent provoquer des variations journalières importantes. Cependant, ils permettent également de réguler la rivière, et de

maintenir un débit réservé de 12,3 m3/s à l’aval du barraged’Allement. Les périodes d’étiage

interviennent généralement du mois de juin jusqu’aux mois de septembre - octobre. Enfin, une

augmentation normale des débits moyens est observée de l’amont vers l’aval, en réponse aux

apports des différents affluents dont l’Albarine s’écoulant du Massif du Bugey en rive gauche

et le Longevent prenant sa source sur le Plateau de la Dombes en rive droite. Ces deux

affluents ne confluent pas directement avec l’Ain (ou de façon épisodique lors des périodes de

hautes eaux) mais se perdent dans les alluvions de la plaine. Ils représentent cependant des

apports non négligeables aux aquifères et à la nappe d’accompagnementde l’Ain.

La station de Chazey-sur-Ain (V2942010), en aval de la plaine, fournit les caractéristiques suivantes :

- module interannuel moyen : 123 m3/s ;

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Description des sites

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Lônes du Rhône et de la basse vallée de l’Ain

- débit de crue de référence : Q5 = 980 à 1200 m3/s, Q10 = 1100 à 1400 m3/s, Q50 = 1500 à

1900 m3/s.

La dynamique de ce cours d’eau a été présentée dans une étude géomorphologique de la

basse rivière de l’Ain (Piégay, 2000). Cette étude précise que le lit de l’Ain a été soumis à un phénomène d’incision très marqué depuis le 19ème siècle, en aval de Chazey-sur-Ain à la

confluence avec le Rhône (précision Thèse Rollet 2007). Les tendances à venir s’orientent

vers une incision de 1 à 1,5 m sur un secteur allant du pont de Chazey au Rhône. Par ailleurs,

les migrations latérales du chenal ont créé d’anciens méandres dont certains sont aujourd’hui

devenus des lônes, connectées ou non au cours d’eau principal.

1.2.1.b. Les lônes de l’Ain

La rivière d’Ain possède plus d’une vingtaine de lônes, entre Pont d’Ain et sa confluence avec le Rhône. Notre étude s’intéresse plus particulièrement aux lônes de Bellegarde, Vers la Borne et des Brotteaux, sujettes à des assèchements saisonniers et

présentant néanmoins un faible taux d’atterrissement (Figure 2-1).

La lône de Bellegarde, fortement influencée par le chenal principal, est régulièrement

connectée à l’Ain par l’aval et présente un degré de trophie moyennement élevé. La lône des

Brotteaux, peu influencée par le chenal principal, est néanmoins connectée périodiquement

par l’aval. Proche de la confluence, elle est alimentée par des apports des nappes

d’accompagnement de l’Ain et du Rhône. Elle présente un degré de trophie moyennement

élevé. Enfin, la lône de Vers la Borne est entièrement isolée. Faiblement influencée par le

chenal principal, elle est alimentée essentiellement par des eaux souterraines et s’écoule

77 Figure 2-1 : L’Ain en amont de sa confluence avec le Rhône (secteur de la basse vallée de

l’Ain). Localisation de zones humides étudiées.

I.2.2. Le Rhône

I.2.2.a. Chenal principal

Le Rhône s’écoule en limite sud-est et sud de la basse plaine de l’Ain. Son débit est

régulé en amont par le barrage de Sault-Brenaz. La station de Lagnieu (V1630020) précise ses caractéristiques :

- module interannuel moyen : 460 m3/s ;

- QMNA5 : 190 à 210 m3/s ;

- débit de crue de référence : Q5 = 1500 à 1700 m3/s, Q10 = 1700 à 1900 m3/s, Q50 = 2100 à

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Description des sites

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Lônes du Rhône et de la basse vallée de l’Ain

Le plancher du Rhône étant excessivement bas, il draine la nappe d’accompagnement de l’Ain

au niveau de la confluence, puis la nappe de la Valbonne en rive droite.

Les affluents en rive droite du Rhône, en aval de la confluence, sont le Cotey et la Sereine.

Issus du Plateau de la Dombes, ils s’écoulent en bordure ouest de la nappe de la Valbonne.

I.2.2.b. Zones de tressage du Rhône

La partie supérieure du Rhône, appelée « le Haut-Rhône », de Genève à Lyon, garde les

traces d’une zone de métamorphose active au cours des derniers siècles (Bravard, 2010). Le

petit âge glaciaire est une période climatique froide survenue dans l’hémisphère nord entre

1550 et 1850, et fut, pour les fleuves alpins, la période de tressage la plus active depuis le

début de l’Holocene (Grove, 1988). Les glaciers ont augmenté rapidement, favorisant

l’érosion des pentes et le transfert de sédiments vers l’aval des bassins versants. A l’ouest des

Alpes, la dynamique de nombreux cours d’eau s’est transformée, passant d’un style

méandrage à un style de tressage intense sous l’effet d’un apport grandissant de matériaux

sédimentaires. Aujourd’hui, l’hydrologie de la partie supérieure du Haut-Rhône est caractérisée par des crues peu intenses, notamment du fait de la présence de larges plaines et de grands lacs alpins (Léman, Bourget). Le Rhône présente néanmoins quelques zones de

tressages au niveau de l’avant-pays Savoyard, influencées notamment par les apports de trois

affluents alpins (l’Arve, le Fier et le Guiers). La vallée subit un important rétrécissement en

traversant l’extrémité sud du Jura, où le Rhône présente un profil linéaire, avant de déboucher

dans la basse vallée de l’Ain. La rivière d’Ain, caractérisée par un débit élevé en hiver, induit

régulièrement de brèves et intenses crues. Remobilisant régulièrement les dépôts fluvio-glaciaires du bassin, elle restaurait un profil de tressage et de méandrage dans la vallée du

Rhône juste en amont de l’agglomération lyonnaise (lône du Méant et secteur de

Miribel-Jonage, Bravard, 2010) jusqu'à l’aménagement et l’endiguement du Rhône au cours des 19ème

et 20ème siècles. Son influence est encore perçue en aval de la ville de Lyon, en dépit du

rétrécissement urbain que subit le Rhône en la traversant. Le Rhône s’écoule ensuite à travers

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I.2.2.c. Lônes de Jons (Rive droite)

En aval de la confluence avec l’Ain, le Rhône présente une structure en tresses et des

traces d’anciens méandres (Figure 2-2). La dilatation active de la bande de tressage et de

méandrage est datée dès le début du 14ème siècle (Burnouf et al., 1991). Certains chenaux ont

été isolés au cours du 17ème et 18ème siècles, et abandonnés en marge de la plaine (Lônes du

Grand-Gravier, de la Chaume et du Platéron). Ces lônes se situent au-dessus de la nappe de la Valbonne, qui alimente en partie les lônes par le biais de sources phréatiques ponctuelles.

D’autres bras-morts, situés à proximité du chenal principal, ont été isolés au cours du 19ème

siècle suite à l’endiguement du Rhône (Lônes du Méant et des Îles-Nouvelles, Marmonier et

al., 1992). Ces lônes sont majoritairement influencées par les eaux de surface et les nappes

d’accompagnement du Rhône et de l’Ain. La lône du Méant, isolée du chenal actif par

l’amont depuis 1940, subit régulièrement les crues du Rhône lorsque son débit excède 1000

m3.s-1 (Bornette & Large, 1995 ; Bornette & Amoros, 1996).

Figure 2-2 : Le Rhône en aval de sa confluence avec l’Ain (secteur de Jons). Localisation des zones humides étudiées.

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Description des sites

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Lônes du Rhône et de la basse vallée de l’Ain