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Répartition géographique 1 Le puma d’Amérique

CHAPITRE II Vie en liberté

I. Répartition géographique 1 Le puma d’Amérique

Le puma est apparu il y a environ 500 000 ans en Amérique, il était alors présent sur tout le continent, de la Colombie britannique au sud de l’Argentine [82].

Aujourd’hui, malgré l’explosion démographique humaine, le puma reste l’animal terrestre qui occupe la zone géographique la plus étendue du Nouveau Monde. Ainsi, l’aire de répartition transcontinentale du puma couvre un peu plus d’une centaine de degrés de latitude. On retrouve donc le puma dans l’ouest canadien, aux États-Unis, et dans chaque pays d’Amérique du Sud excepté l’Uruguay [47, 82]. Il est absent au centre et à l’est de l’Amérique du Nord ainsi que des îles (Caraïbes, Antilles) sauf dans l’île de Vancouver où il abonde [40].

Figure 27: Répartition géographique du Puma concolor

http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Puma_range.png 2. Le puma au Québec et aux États-Unis :

On trouvait autrefois le puma dans les forêts du grand Nord mais il a peu à peu disparu du Canada et des États-Unis. Ceci est dû en partie à la disparition des grands ongulés, nourriture principale des pumas [45]. À celà, il faut ajouter le fait que le puma a été beaucoup chassé aux 19e et 20e siècles, que ce soit pour sa fourrure ou pour protéger les troupeaux. Ce sont environ 350 pumas qui furent exterminés tous les ans entre 1910 et 1957 rien qu’en

Ainsi, la sous-espèce de l’est, Puma concolor couguar, a presque totalement disparu, il ne reste que quelques individus dans le sud-est du Canada (Ontario, Québec, Nouveau- Brunswick et Nouvelle-Écosse) [82].

Au Québec, le puma n’a sans doute jamais été présent en abondance. Quelques témoignages rapportent la présence de l’animal mais la seule preuve irréfutable de la présence du félin (soit un cadavre) a montré après analyse qu’il s’agissait d’une espèce d’Amérique du sud : un félin échappé d’un parc zoologique ? ou d’un lieu où il était retenu en captivité ? Aujourd’hui, le puma fait l’objet d’observations et de collectes d’informations précises par les bureaux de la Société de la faune et des parcs du Québec. À ce jour, les scientifiques ont confirmé la présence d’environ 8 individus à travers la province. En 2005, la présence du couguar dans deux régions du Québec (Gaspésie et Saguenay-Lac-Saint-Jean) a été officiellement confirmée par le ministère de la faune et des parcs. D’autres observations ont été faites depuis ; ainsi au printemps 2007 la présence d’un couguar a été confirmée à Fortierville et un dans l’Ouataouais et enfin en octobre 2007 un autre a été identifié à Montmorency au nord du Québec [82].

Aux États-Unis, après avoir été chassé jusqu’à quasi extinction, le puma a fait sa réapparition. Sa population est aujourd’hui estimée entre 10 000 et 30 000 individus et est principalement centrée dans l’ouest du pays, dans les Montagnes Rocheuses [40]. Il est présent dans 14 états de l’Ouest et en Floride [64]. Il serait environ 5 000 dans les montagnes de Californie où la loi le protège, environ 5 000 au Colorado et une cinquantaine en Floride où la sous-espèce « Florida Panther » est aujourd’hui menacée d’extinction (cf partie I, chapitreV, II).

Les pumas tentent aujourd’hui de reconquérir l’est du pays et semblent aujourd’hui présents dans les états du Missouri et du Michigan. On pourrait donc penser à une reconquête de la totalité du territoire dans les années à venir, mais des obstacles s’élèvent devant cette reconquête. Ainsi, la réintroduction des loups dans les montagnes des Rocheuses est une véritable menace pour le puma car il est un prédateur carnivore en compétition avec le puma. D’autre part, l’urbanisation pose problème et de nombreux pumas meurent percutés par des automobiles ou des camions [82].

La carte suivante représente la répartition actuelle des pumas en Amérique du Nord.

Figure 28: Répartition des pumas en Amérique du Nord Currier, M. J. P. : Mountain Lion (Felis concolor).

II. Milieu de vie et territoire

Le puma est doté d’une grande faculté d’adaptation, aucun milieu ne lui est vraiment interdit. Ainsi, il peut aussi bien vivre dans des régions semi-désertiques, des forêts pluviales tropicales de l’Amazonie, des forêts de pins au Canada, des jungles marécageuses, des prairies, de la brousse ou des régions enneigées. On le trouve du niveau de la mer jusqu’à 5900 mètres d’altitude dans les Andes ; altitude la plus élevée jamais atteinte par un félin. Il est à l’aise partout, pourvu qu’il y ait un peu de végétation derrière laquelle se cacher avant de capturer ses proies [40, 47, 68].

Le parc de Torres del Paine au sud du Chili est une petite réserve de Patagonie, d’une surface de 2500 km² créée pour la conservation de la faune animale. L’espace naturel offert par ce parc n’était pas des plus idéaux pour le puma mais il a su s’y adapter : la morphologie des spécimens qui y vivent s’est renforcée pour faire face aux rigueurs du climat [54].

Il préfère la végétation dense qui lui permet plus facilement de s’abriter mais il s’adapte aussi à des régions où la végétation est plus éparse ; il a déjà été aperçu dans des régions agricoles intensives [40]. Il n’aime guère se mouiller, mais peut traverser facilement un petit cours d’eau en cas de nécessité [6]. Il sait donc se contenter de peu : un point d’eau et un petit abri naturel si possible [54].

L’animal reste cependant timide et discret, il se trouve alors à son aise dans les lieux inhabités et exempts de toute activité humaine, soit des zones retranchées dont la configuration naturelle ne permet pas l’implantation de l’homme [47, 68].

Le puma est un animal solitaire qui est attaché à son territoire. Toutes les études effectuées jusqu’à présent ont montré que chaque animal ocupe son territoire et évite ses congénères sauf dans la période de reproduction. Les pumas ne vont pas pour autant se disputer pour un territoire, ils se contentent de s’éviter, l’espace est assez vaste pour tout le monde [6].

La situation et l’étendue du territoire varient en fonction des saisons. Le puma descend vers le fond des vallées en hiver et remonte sur les hauteurs à la fonte des neiges. En fait, l’animal suit la migration de ses proies [6]. Plusieurs études ont été menées et on estime que le domaine des mâles s’étend sur environ 35 à 90 km² en moyenne mais peut aller jusqu’à 1000 km² en Amérique du Nord suivant la migration des proies. Les femelles ont un territoire un peu plus petit, en moyenne 12 à 80 km². Habituellement les domaines vitaux des mâles ne se chevauchent pas, mais les domaines d’une ou plusieurs femelles peuvent être inclus partiellement ou totalement dans celui d’un mâle, même si les animaux ne se rencontreront que pendant les périodes de reproduction [40, 47, 68].

L’animal est très mobile, il couvre de grandes distances chaque jour sans avoir de gîte fixe excepté pour les femelles qui vont mettre bas ou qui sont accompagnées de leur progéniture. Son mode exploration semble intelligente puisqu’il découvre son territoire zone par zone en effectuant des sortes de rotations. Les mâles arpentent ainsi inlassablement leur territoire et repassent au même endroit jusqu’à 10 ou 20 fois par jour [47, 68].

De façon à montrer que son territoire est occupé, mâle ou femelle le marque régulièrement ; même si les mâles le marquent plus fortement. Ainsi, le puma créé des bornes de 80 centimètres à 1,1 mètre en grattant le sol, amassant feuilles, épines, brindilles et terre ; bornes qu’il arrose copieusement de son urine ainsi il informe tant au niveau olfactif que visuel de sa présence. Comme nos petits félins de compagnie, il n’hésite pas à se « faire les griffes » sur les troncs d’arbre de façon à se faire connaître. Les pumas possèdent également des glandes sudoripares au niveau des pelotes digitales et plantaires qui laissent aussi un marquage odorant [40, 47, 68].