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question. L'aspect et la qualité des chiffons ont été très bons et jamais on

n'aremarqué des traces de pourriture.

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La désinfection s'opère dans un local construit en pierre et qu'une cloison divise en deux parties inégales A et B. La partie A, dont le planchera unesuperficie de 52,5 mètres carrés, necommunique avec la partie B, dont leplancher à environ 71 mètres carrés, que par untuyau acoustique. La salle Aest destinée aux chiffons bruts, la salle B aux chiffons désinfectés. Une moitié de la chambrede désinfection setrouve en A, la sortiese faiten B. Dans cette dernière salle onétale leschiffons

après leur désinfection, surle sol, dont il est recouvert, pour cela, d'un

enduit imperméable. Les chiffons, qui arrivent en balles, sont portés,

sur unpetit charriot, dans la chambrede désinfection en Aetrepris en B après la désinfection.

La chambre de désinfection, chauffée à la vapeur, contient un thermomètreavertisseur réglé à 112° C. etun thermomètre maxima.

Des expériences ont été faites en plaçant les thermomètres au milieu des balles. On réglait la température au moyen de soupapes d'in¬

troduction etd'échappement adaptées auxtuyaux de vapeur.

Pour que ceprocédé pùts'appliquer parfaitement dansla pratique,il fallaittenircompte des conditions suivantes : lo toutes les parties de la

masse de chiffons doivent êtreportées, le plus promptement possible, à 112° 0., et être maintenues à cette température; les chiffons ne doi¬

vent pas absorbertrop d'eau; 3° la duréeet les frais de l'opération de doivent pasêtre tropgrands.

Un grand nombre d'expériences furent faites pourétudier cemode de désinfection :23.000 kilos furent traités et l'on recueillit 159 observa¬

tions,dont voici le'résultat : L'opération de la désinfection a augmenté,

en moyenne, de 4,30/0la proportion d'eau contenue dans les chiffons;

minimum,2,000/0;maximum, 6 0/0.Le thermomètre à maximaplacé

à l'intérieur des balles n'a jamais marqué moins de 125°, ni plus de 130°. L'introductionetla sortiedes chiffons duraient 10 minutes. L'élé¬

vation de latempérature jusqu'à 112o durait de 7 à 30 minutes. Les chiffons étaient maintenus pendant 18 minutes à la température de désinfection. Cetteopération nécessitait doncen moyenne 50 minutes et l'on traitait chaque fois 80 à 100 kilogrammes de chiffons.Après la désinfection, des ouvriers, les mainscouvertes de gants de peau qui les garantissaient de la chaleur, étendaient les chiffons sur le sol de la salleB, où ils séchaient en un instant. Laproportion d'humidité, avant

ladésinfection, était de 7,5 à 8,90/0, atteignit après 8,5 à 11,90/0.

Des4,3 0/0 de surcroît moyen d'humidité, il nerestait en moyenne que 2 0/0dans les chiffonsqui, au bout d'une demi-heure, étaientdéjà par¬

faitement refroidis.

Ces expériences démontrentqueles craintes mentionnées au commen¬

cement de cet article n'avaient aucun fondement, puisque la quantité d'eaucontenue dans les chiffons ne s'accroîtpas notablement etque le

travail n'est aucunement retardé. On peut d'ailleurs économiser les

frais de déballage des chiffons, après leurdésinfection, lorsqu'ils ne doi¬

vent pas être employés immédiatement,car on areconnu parexpérience

que, même dans ce cas et à l'intérieur des balles, l'humidité n'estpas considérable. Au reste, une petite augmentation de la quantité d'eau

contenue dans les chiffons, n'est pas désagréable, parce qu'elle empêche ceux-ci de répandre autant de poussière quandon lescoupe.

Enfin, lesfraisde l'opération sont minimes, puisque la désinfection de 250 à350 kilogrammes de chiffons exige seulement quatre ouvriers pendant 1 heure et une dépense de 0,6 à 0,7 de vapeur. Les frais

d'amortissement de la chambre de désinfection, à raison de 10 0/0,

s'élèvent à 6 kopecks par poud de chiffon (0,0145par kilogramme), ce qui équivaut àpeuprès à 3 0/0 dela valeur des chiffons.

Pour nous, nous croyons cà lanécessité absolue de désinfecter

tous les chiffonsayantfait partie devêtements, de linge decorps, etc., enparticulier ceux quiproviennent des villes, des hôpitaux

tout particulièrement. Mais nous necroyons pas que cette désin¬

fection doive être pratiquée dans l'usineà papier;en effet, entre

le moment où un morceau de chiffon souillé et hors d'usage

serajeté au coin d'une rue ou dans le panier aux ordures de l'hôpital, et celui ou il sera stérilisé dans le lessiveur de la pape¬

terie. quede genspeuvent être contaminéspar son contact !

C'est donc dans les entrepôts de chiffonsen gros quedevraient

fonctionner les désinfecteurs, les étuves à vapeur d'eau sous pression ou autres appareils spéciaux. De cette façon, avant

même la miseen balles, le chiffon pourrait être-désinfectéau fur

et à mesure de son arrivée àl'entrepôt, la sécurité serait dès

lors pour ainsi dire assurée dans les usages que l'on pourrait

faire de cettematière première. Il estvrai que cette désinfection

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abandonnée aux entrepositairesn'offrirait probablement aucune garantie. Il faudrait qu'elle fûtexercée par un

service public, et

est, croyons-nous, la principale difficulté d'exécution.

Dans les ateliers môme de triage et de délissage de chiffons,

que ces chiffons aient été ou non désinfectés avant leur

entrée

dans la papeterie, l'obligation n'en reste pas moins grande

d'as¬

surerlasécurité des ouvrières par desdispositions particulières.

Disonstout d'abord qu'undélissoir doitêtre vaste, bien éclairé, énergiquement ventilé afin d'assurer l'évacuation des pous¬

sières dont laformation estinévitable.

L'aspiration au moyen de ventilateurs mécaniques donnera

de bons résultats, mais cette aspiration en grand « par

ascen-sum » au moyen deventilateursplacés à la partie supérieure de

l'atelier serait insuffisante.En effet ce mode depurification d'une atmosphèresouillée pardes principes toxiques est surtout utili- -sablelorsqu'il s'agil de gaz, mais lapoussière issue des chiffons

délissésest assez lourde; projetée dans l'air elle tendbientôt à retomber, une bien faible partie seulementserait lancée à l'exté¬

rieur par des ventilateurs ordinaires.

Nepourrait-on pas favoriser l'entraînement de ces poussières

dès leurformation enemployant dans cebut un dispositif spé¬

cial qui fonctionne dans les usines de plusieurs industries à poussières.

Leperfectionnement que nous proposons serait l'installation

de caissesmétalliques au-dessous de chaque établi, véritables

bouches aspiratrices communiquantau moyen de canalisations

avecun appareil aspirateur entièrement clos et suffisamment puissant. La table de l'atelier, constituée par des grillages métal¬

liques, reposerait directement sur ces caisses d'aspiration, la

faux étant installée au centre de ce grillage au moyen de sup¬

ports convenables. Les poussières qui se dégagent surtout au moment de la section des chiffons seraient ainsi entraînées à

peine formées dansun appareil absolumentclos.

On les recueillerait en dernierlieu au moyen d'un collecteur

de poussières de modèle quelconque (CycloneRansome, Collec¬

teur Jouanny, etc.).

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Des appareils de ce genre,destinés à l'aspiration directe des poussières produites, fonctionnent dansun certain nombre d'in¬

dustries et rendent les plus grands services.

Dans la fabrique d'éventails enbois de MM. Boitel et Giron, à Méru(Oise), parexemple, onéviteles inconvénients des poussiè¬

res produites parle polissage à la meule des lamelles de bois au moyen deboîtes fermées, servant de chambres aspirantes, en¬

tourant les cylindres polisseurs. « Ces cylindres sont disposésen

unemême ligne sur un tambour horizontal ou boîte fermée ser¬

vant de chambre à poussières, chacun d'eux enveloppé en arrière et surles côtés par une caisse protectrice. Cette caisse

est en communication avec le tambour commun d'où part un

tuyau d'aspiration surle parcours duquel fonctionne un ventila¬

teur à ailettes animé d'une vitesse suffisante pour aspirer les poussières et les rejetter au dehors. »

De même, dans letravail des tours employés au polissage à

sec, au brossage des objets moulés ou façonnés, tels que pièces

de poterie, faïences, etc., on se débarrasse des poussières, très

nuisibles, par undispositif analogue. Ce dispositifconsiste essen¬

tiellement à entourer chaque tour d'une caisse métallique au fonds de laquelle s'ouvre un tuyau d'aspiration qui conduit les poussières dansun collecteur commun.

Un autre moyen de préservation très efficace contre les pous¬

sières est l'usage des masques respirateurs individuels,appareils précieux quede récentsperfectionnements ont rendu très prati¬

ques ; il est malheureusementtoujours très difficile de lesfaire adopterpar les ouvriers.

Les modèles de ces masques sont nombreux; celui qui

nous semble être appelé à rendre le plus de services, et dont le port serait excellent dans lesateliers de triage des chiffons, est

le masque du docteur Detourbe, dont le type définitif,

basé

sur le principe posédès 1878parleprofesseur Layet, d'unechambre

à

air ménagée entre le visage etla couche filtrante et

destinée

à s'opposerà réchauffement de lafigure, nous semble

réunir

tous

les avantages.

Enfin comme indications générales destinées à contribuer à la

salubrité dans un atelier de chiffons, nous recommandons les précautions suivantes: lavages fréquents du sol (cimenté) et des

murs de l'atelier avec des liquides antiseptiques (chlorure de chaux sulfate de cuivre sublimé, etc.).

Solutions d'acide borique à la dispositiondes ouvrières pour le lavage des mains et du visage, pour les soins delabouche; de plus, bains douches facultatifs lorsque la chose serapossible;

Vêtements de travail spéciaux, interdiction de boire, de

manger, de dormiret même de parler et surtout chanter dans

ces ateliers.

Cessation immédiate du travail en cas deblessuresaux mains, lavages et pansements antiseptiques en ce cas.

Dans le choix du personnel, éviter toujours les constitutions délicates, les ouvrières semblent devoir être prédisposées aux affections desbronches, à la tuberculose.

Interdiction absolue d'employer des enfants, des femmes au-dessous de 18 ansà cetravail, la loi est du reste formelle à cet

égard. (Décret du 13 mai 1893.)

| 3. Action délétère des gazdégagés pendant les opérations

du blanchiment. prophylaxie.

Dans les fabriques de papier, le blanchiment des chiffons se fait généralementau moyen de chlorure de chaux, d'où déga¬

gement de vapeurs de chlore qui rendent l'atmosphère de la salle essentiellement nuisible, sinon d'une façon constante, du moins à certains moments des opérations.

Il n'estguère en effetpour l'organisme de vapeurs plus irri¬

tantes que celles du chlore. Son action s'exerce principalement

sur les voies respiratoires et il suffit d'une petiteproportion de chlore dans l'air d'une salle mal ventilée pour occasionner rapidement des accidents. Ces accidentsprésentent constamment le même caractère: accès de toux sèched'abord, suffocante, sen¬

timent pénible deconstriction dularynx, de la poitrine, grande difficultéde la respiration et de la parole. Cet état peut persister

pendant un temps assez long, une ouplusieursheures, la liberté

absoluedes mouvements respiratoires est toujours très longue à revenir. Lorsque l'intoxication aété prolongée,ilse produit une abondante sécrétion de mucosités par la bouche, un coryza

violent,parfois même des hémoptisies graves. Nous en avons observé deuxcas chez des femmes qui étaientemployées dans

une salle de blanchiment.

L'état de sensibilité plus 011 moins grande des voies respira¬

toires selon l'individu influe beaucoup sur la fréquencedes acci¬

dents, il est absolument impossible à certains ouvriers de séjourner dans les ateliers de blanchimentalorsque d'autres n'y éprouvent rien.

Il faut du reste remarquer que lorsque le chlore se dégage en permanence, mais en très faible quantité, l'ouvrier peut en arriveràunesorted'accoutumancedes voiespulmonaires, accou¬

tumance sur laquelle il nefautpas trop comptercependant ; si

l'irritation locale du poumon ne se manifeste plus, la débilitation générale del'organisme n'en continue pas moins à progresser, l'hématose se faisant toujours mal dans un poumon soumis à

l'action de gazdélétères.

L'expérimentationaprouvé combien sontdélétères lesvapeurs de chlore répandues dans l'air destiné àla respiration.

« D'après Hirt, cité par leprofesseur Layet dansson

Traité

d'Hygièneindustrielle, quand onmet des lapins dans une atmos¬

phère contenant vingt millièmes dece gaz, ilssont pris

d'inflam¬

mationstrès aiguës consistanten laryngites, bronchites et pneu¬

monies. La mort survientaprès un à trois jours. »

Et dans le même ouvrage : « Des expériences récentes de

Lehmann, de Munich, entreprises pourétudier l'action délétère

du chlore et du brome dans le milieu ambiant, semblentdémon¬

trer quela présence de faibles quantités de vapeurs

de chlore

dans l'airrespiré est beaucoup plus dangereuseencore qu'on ne

le croyait. Ces expériences ont été faites sur

des chats, des

lapins et des cobayes. Les symptômes,

qui offrent

une

certaine

importance au point devue pratique, affectent

l'appareil respira¬

toire : salivation, ralentissement des mouvementsrespiratoires;

au bout dequelques joursonconstate de la bronchite muco-puru-lente et de la pneumonie catarrhale disséminée, cela avec des doses moyennes, 15 à 30 cent millièmes ; avec des doses un peu

plus fortes, 45 à 60 cent millièmes, on observe déjà au bout de trois heures et demie à cinq heures des accidents qui mettent la

vie de l'animalendanger. Ces accidentssont en rapport avec de l'œdème pulmonaire et une inflammation hémorrhagique des

poumons ; en même temps, se développe une bronchite puru¬

lente.

Avec des doses plus fortesencore, les animauxsuccombent au bout d'une heure au plus, aux suites de l'envahissement du larynx, de la trachée et des bronches, mêmes les plus fines, par

une pseudo-membrane fibrineuse. Uneenquête faite dans une

fabrique de papiers lui a démontréqueles ouvriers ne respirent impunément de l'air tenant en suspension du chlore qu'autant quela proportion decedernier gaz ne dépasse pas un cent mil¬

lième chez les ouvriersqui bénéficient de l'accoutumance.

« Or, ajoute le docteurLayet,c'est un fait d'observation que dans certaines fabriques de papieril est souvent presqu'impos-sible, malgré l'emploi d'appareils hermétiquement clos, que l'air de la salle de blanchiment des chiffons ne soit pasplus

ou moins irrespirable. C'est principalement dans les fabriques

de papier à écrire et de papier de tenture l'opération est conduite vivement, que cela se rencontre. Ilesttelle fabrique le blanchiment est brassé en moins d'une heureenjetant à la fois dans la pile la pate à papier, le chlorure alcalin et de l'acide sulfurique, et où l'atmosphère de l'atelier devient verte par la proportion de chlore dégagé. »

On ne saurait donctrop, dans un atelier se dégagent des vapeurs de chlore, se mettre engarde contre les accidentsgraves qui menacent la santé des ouvriers.

Une ventilation énergique de la sallesera lapremière précau¬

tion àprendre, on l'obtiendra au moyen de hottes surmontant directement les cuves ou bassins se font les dégagements nuisibles, ces hottes étant misesen communication directe avec une cheminée d'appel ou un ventilateur mécanique.

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La fermeture hermétique (couverture mobile à joints hydrau¬

liques) des piles àblanchiment et des réservoirs à chlorure de

chaux ouà eau de chlore serait une condition de sécurité, un obstacle apporté à la dissémination constante du gaz dans l'atmosphère,

L'ouvrier devra redoubler deprécautions s'il vient àverserde

l'acide dans une pile contenant du chlorurede chaux, cemoment

del'opération du blanchiment étant des plus dangereux

à

cause

du dégagement de chlore qui se produit

brusquement et

en grande abondance si l'aciden'est pas

versé

avec

précaution. Un

simple linge humide placé devant la figure

à

ce

moment,

ou

mieux encore un masque respirateur dont le coton

serait légère¬

ment humecté d'une solution alcaline constitueraient un mode

deprotection efficace.

Ilseraitprudent de construire les piles

et appareils à blanchir

dans des bâtiments isolés où seuls pénétreraient les ouvriers spéciaux à ce genre de travail;

la préparation et le transport