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par les leucocytes sont transportées dans les points le plus recu¬

lés des poumons(Charcot) oùelles formentdesamas infarctueux qui ont poureffet plus ou moins

immédiat

de

diminuer

le champ

de l'hématose et surtout d'irriter vivement le parenchyme au contact duquel elles se trouvent. A l'irritation succède bientôt

l'inflammation avec diapédèse, l'hypertrophie du tissu intersti¬

tiel qui se sclérose ou biens'ulcère et forme des foyers purulents

ou gangréneuxpar ramollissement des parties

sclérosées.

Cetétat d'une partie dupoumon fait naîtrepresquefatalement

en d'autresrégions des phénomènes d'emphysème decompen¬

sation, et la dilatation bronchique n'est pas rare. Mais une des conséquences les plus néfastes de cette bronchite professionnelle chroniqueest de préparer le terrain à la phtisie,de lui créer une porte d'entrée.

Tuberculose. En cas dedébilité généraledel'organisme en effet, de prédisposition à la tuberculose, cette irritation locale

dans un pomon sera le point d'élection ou ne tarderontpas à pul¬

luler les bactériespathogènes. Or il est reconnu aujourd'hui que le mode detransmission le plus certain de la tuberculose pul¬

monaire est constitué parle fait de respirer un air contenantdes poussières contaminéespar desbacilles deKoch,ces bacillespro¬

venant des crachatsdesséchés. Supposons qu'une ouvrière

délis-seuse soitphtisique et expectoreces bacillessur le solde l'atelier,

oubienencore queles chiffonstravaillés soientsouillésdecrachats,

de pustuberculeux desséché, dans les deuxcas les poussières de l'atmosphère pourront contenir le germe infectieux, et ce germe trouverafacilementunchemin de culture dansun poumonirrité, bronchitique.

Ce que nousavançons là n'est pas unesimplehypothèse, nous

avons pu constater parnous-mème que les ouvrières occupées

dans différentespapeteries au triage et coupage des chiffons paientà la tuberculose untribut élevé relativement à leur nom¬

bre, surtout au début, au moment de l'apprentissage, passé un

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certain âge en effet onrencontre dans ces ateliers de nombreux

cas d'emphysème, d'asthme, mais peu de tuberculose. Les ren¬

seignementsoraux ne nous ont pas manqué à ce sujet, nous avons pu recueillir aussi quelques observations de phtisiques

dont l'origine de la maladie n'est pas douteuse, mais ces récits isolés n'auraient aucun intérêt et ne sauraient constituer une

statistiquesérieuse.

Variole. La tuberculose n'est pas la seule maladie conta¬

gieuse dont le travail des chiffons peut favoriser la transmis-sibilité : à différentes reprises en effet on a rendu les chiffons responsables d'épidémies de variole. Nous ne saurions mieux faire que de rapporter ce que dit à ce sujet le P1' A. Layet (Traité cVhygiène industrielle, \). 598) Une affection viru¬

lente contagieuse,à laquelle les ouvriers quimanipulentles chif¬

fons sont également exposés, c'est la variole.

» A Lewis, en 1865, a rapporté,un des premiers, de nombreux

cas de variole développés chez les ouvriers d'une fabrique de papier. Ces cas auraient été produits parl'introduction, dans la fabrique, de 20 balles de chiffons provenant de la Californie.Sur 21 ouvrièresqui furent occupées à manier ces chiffons, 7 furent atteintes; d'autres qui travaillaient dans la même pièce furent également contaminées, ainsi que quelques-unes employées

dans des ateliers différents de lafabrique, mais qui avaient tra¬

versé la pièce infectée. Ilyeut, entout, une quarantaine de cas^

et sur ce nombre de 13 à 14 décès, portant principalement sur lespremières malades.

»La plupartdescas présentèrent des anomalies, surtout pen¬

dant la période d'invasion et au début de l'éruption, avec des complications denature septicémique.

» En 1879, G-ibert, deMarseille, a insisté d'une façon spéciale

sur le danger dutriage des chiffons au point devue dela propa-gationdes maladies infectieuses; et il démontra que la variole frappait surtout les quartierscontenant le plus de chiffonniers et de fripiers.

»En mai, 1.880, une épidémie de variole éclata à Abenliein,

canton deWorms(Hesse-Rhénane); orparmi les premiers

ma-lades setrouvaient 5 femmes qui travaillaient dans une fabrique

de chiffons etqui étaient occupées àcouper et

à assortir lesdits

chiffons. En remontant à l'origine de la maladie, on trouva

qu'unepartie des chiffons provenait de

Marseille, où la variole

sévissait très fortement.

»Dans la récente épidémie de variole, à Bordeaux, que

j'ai

suivie et dontj'ai fait l'historique (1892) les

chiffonniers et

ou¬

vriers des dépôts de chiffons ont payé un large tribut

à la

ma¬

ladie. Ils ont été,à plusieurs reprises, les agents de

dissémina¬

tion de la maladie au loin.

» En1879, le DrRuysh, médecin-inspecteur sanitaire à

Maës-tricht, constata dans cetteville une épidémie de variole surve¬

nue parmi les ouvriers d'une fabrique de papier.

Une des

ouvrières de cettefabrique avait manipulé des chiffons prove¬

nant de Liège, où la variole sévissait à cette époque, tandis que l'onn'en observait aucun autre cas à Maëstricht.

» Le Dr Parson a relaté, dans son rapport de 1882, tous les

faits d'épidémie devariole importée dans les papeteries par des

chiffonsinfectés. En 1881, une épidémie grave de variole se pro¬

duisitparmi les femmes employéescomme rogneuses dechiffons

dans unepapeterie à Saint-Mary-Cray. Sur 160 ouvrières, il y eut25 malades, toutes employéesautriage et au découpage des

chiffons. A la même époque, uneépidémie semblable fut obser¬

vée dans lapapeterie de Maidstone; d'autres cas furent signalés

danstrois autres papeteries, à la suite du triage des chiffons.

M. Parson a trouvé dans les documents sanitaires, la relation de8 épidémies analogues, en Angleterre, de 1875 à 1881.

» Il est bien démontréque c'est surtout dans les papeteries où

l'onfabrique lepapier fin et où l'on emploie le chiffon propre¬

ment dit que les accidents sont à craindre; tandis que les pa¬

piers grossiers qui sont fabriquésavec de la paille, du bois, du sparte,des drilles ou vieux cordages ne peuvent être infectéspar la variole.

» Les chiffonsexcessivement sales sont les plus dangereux;

les chiffons blancs fournis par le linge de corps, les chemises, lesmouchoirs, sont plus dangereuxque les chiffons de couleur

provenant de vêtements quine sont pas en contact direct avec la peau.

» C'est dans lesfabriques où l'on emploieces chiffons de linge

blanc que les accidents ont eu lieu le plus souvent.»

Le docteur H. Napias rappelle égalementque les épidémies

locales de variole, observées en Angleterre, à Cauterbury, à Bradfort, à Wakefield, à Wittlesford, etc., ont eu pour origine

évidente la manipulation des chiffons dans les entrepôts ou

fabriques de papier, que les cas se sont montrétoutparticulière¬

ment sur des ouvrières des papeteries, que l'immunité des hommes du reste s'explique par ce fait que cesont seulement les femmes qui sont employées au triage des chiffons.

Lewis, en 1875, rapporte de nouvelles observations de trans¬

mission de variole, et de plus de rougeole et d'autres maladies par des chiffons dans une fabrique de papier de New-York ( Marseille-MécLical).

Witliington (Transmission of infectionsdiseases throughle

médium ofrags, Boston 1887), signaleégalementdes épidémies

de variole qui ont éclaté dans les papeteries de l'Etat de Massa-ehussetts.

De notre côté, nous avons observé il y a une dizaine d'années,

une très forte épidémie de variole ayant exercé ses ravages au¬

tour d'unepapeterie, en Bretagne. Parmi les premières victimes deux ouvrières employées au triagedes chiffons furent atteintes et répandirentla contagion. Les cas de mort furent nombreux dans lesvillages voisins, des séances de vaccination faites aussi¬

tôt réussirentà enrayer le mal. A la même époque, une épidé¬

mie de variole éclata égalementparmi les ouvriers d'une autre papeterie établie dans le même département,mais à une,grande

distance de la première; toutle personnel fut aussitôt vacciné?

et il n'y eutaucun décès à déplorer. Nous n'avons pu établir si ultérieurementla provenance exacte des chiffons employés dans

ces papeteries au moment des épidémies de variole, notons seu¬

lement que c'étaient des chiffons blancs et de couleur, prove¬

nant de linge decorps, de vêtements horsd'usage.

D'autres maladies contagieuses peuvent encore avoir comme

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mode de transmission le travail des chiffons et commevéhicules pour les agents infectieux les poussières engendrées par ce tra¬

vail. Telles sont la septicémie, le charbon, la fièvre typhoïde, la diphtérie, le choléra, toutes les maladies probablement dont

les microbes spécifiques ou tout au moins leurs spores ont

une résistance suffisante à la dessication.

Charbon. iku sujet de latransmission possible du charbon et d'infection générale septicémique, nous devons nous en rap¬

porter àcequi aété écrit àce propos par les auteurs étrangers, n'ayantjamais été amené à constater parnous-même de pareils accidents, etl'enquête que nous avonspoursuivie dansun grand

nombre de papeteries françaises nousayant constamment donné

des réponses négatives.

En 1887(Britisch MédicalJournal, 12 février 1887, et Revue d'Hygiène, même année), les docteurs Schultz, Kraunhals, Hergraven et Radecki ont communiqué à la Société médicale Priga la relation d'une épidémie qui a sévi sur les trieuses de

chiffons employées dans une fabrique de papier. « Le premier

cas eut lieu le 15 avril; le 28, il y avait 7 décès. Les symptômes

consistaient d'abord en tremblements, chaleur vive, malaise général; puis perte de l'appétit, céphalalgie, pouls faible, dyspnée, toux avec expectoration modérée. Quand la terminai¬

son devait être fatale, chute de la température, faiblesse crois¬

sante du pouls, cyanose et collapsus. A l'autopsie : rapide décomposition du corps, épanchements sous le péricarde, la plèvre, le médiastin, gonflement des ganglions bronchiques et de la rate. Le liquide pleural injecté sous la peau d'un chien

causa un œdème malin et amena la mort en trois jours Les culturessur agar donnèrentun microbe analogue à celui décrit

parKoch et Hesse dans l'œdème malin. »

Septicémie. D'a itre part, nous nous rallions absolument à

ce qui aété écrit àcesujeten 1894,parle professeur Layet: «Une maladie spéciale, sévissant chez les ouvriers trieurs de chiffons,

a été observée pour la première fois en Autriche, on lui donna lenom de « maladie des chiffonniers Hadern-Grankheit».

Successivement observée par Ballard, à Londres; Pratter,

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-Frisch, Eppinger (1888), en Autriche; Krannhals et Schultz, à Riga (1886); Foa et Bonome, à Turin (1887); cette singulière affection, caractérisée par des infiltrations œdémateuses des poumons, desmuqueuses respiratoires et digestives; de

l'épan-chementpleural, une hypertrophie considérable des ganglions bronchiques, delàdiffusion hémorrhagique des ganglions abdo¬

minaux, a été considérée par les uns (Schlemmer, Klob, Frisch, Eppinger) comme étant une affection analogue au charbon interne, et par les autres (Krannhels, Bonome, Radecki) comme le résultat d'une infection purement septicémique.

» Sans nier absolument que dans quelques circonstances et pour certains chiffons, ilnepuisse y avoir suspicion de souillure charbonneuse et danger decontracter le charbon pour les chif¬

fonniers qui ramassent à la fois débris d'animaux, os, cornes, chiffons, il est au moins étrange qu'il vienne à se manifester chez les trieuses de chiffons dans les fabriques de papier.

» Or, sans aucun doute, il existe ici une affection de nature essentiellementvirulente, dans laquelle le vibrion septique spo-ruléjoue le principal rôle, et qui s'explique suffisamment par la nature sordide des matières quel'on manipule et le genre de souillure qui les caractérise.

» Aussi, les pneumonies septiques causées par l'inhalation des poussières éminemment infectieuses qui s'en dégagent sont-elles, plus que partout ailleurs, susceptibles de se montrer chez les ouvriers qui procèdent au déballage et au triage des

chiffons. »

Notons enpassant la grande résistance à la dèssication dont font preuve les spores de la bactéridie charbonneuse, c'est

un argument en faveur delà transmission possible du charbon parles chiffons ayant fait partie de vêtements de gens contami¬

nés eux-mêmes ou ayantvécu en contact avec des animaux con¬

taminés.

Diphtérie. Un autre agent infectieux dont la virulence de

longue durée est également bien connue, est le bacille de la

diphtérie.

Nul douteque des chiffons contaminés par ce terrible bacille,

nesoientaptes à communiquer la maladie

spécifique à

un orga¬

nisme en état de réceptivité, les circonstances s'yprêtant.

Nousvoulons citer à ce sujet deux observations identiques

recueilliespar nous dans unepapeterie et

qui, si elles

ne

sont