• Aucun résultat trouvé

Extrapolation des résultats de l’analyse conjointe

Dans le document tudes & documents (Page 66-0)

B. Monétarisation des services rendus par les zones humides

3. L’analyse conjointe ou comment appréhender des valeurs d’usage et de non-usage

3.2 Extrapolation des résultats de l’analyse conjointe

L’utilisation des résultats des évaluations économiques dans l’aide à la décision politique nécessite l’extrapolation des valeurs individuelles pour calculer un bénéfice social à mettre en regard des coûts des politiques publiques.

3.2.1 Comment extrapoler ?

La méthode la plus courante pour l’agrégation dans le cadre des méthodes à préférences déclarées, consiste à multiplier le CAP moyen estimé sur l’échantillon par la taille de la population concernée. Une méthode plus élaborée, lorsqu’on dispose d’un modèle de qualité satisfaisante, est d’appliquer la fonction de valeur estimée aux valeurs moyennes des variables socio-économiques observées sur l’échantillon (ou sur la population entière), puis de multiplier la valeur ainsi estimée par la taille de la population.

3.2.2 Difficultés méthodologiques

Selon Morrison (2000)51, l’extrapolation présente plusieurs types de difficultés listées ci-dessous :

Il est difficile de connaître exactement l’étendue de la population concernéepopulation concernéepopulation concernéepopulation concernée (aussi appelée juridiction économique ou « economic jurisdiction » par certains auteurs). Certains auteurs pensent d’ailleurs que l’incertitude sur l’estimation des valeurs individuelles des CAP a une influence beaucoup plus faible sur le CAP total que les erreurs dans l’évaluation de la population concernée ;

Il y a des limites théoriques aux hypothèses d’homogénéité sur les préférences individuelles limites théoriques aux hypothèses d’homogénéité sur les préférences individuelles limites théoriques aux hypothèses d’homogénéité sur les préférences individuelles limites théoriques aux hypothèses d’homogénéité sur les préférences individuelles nécessaires pour l’extrapolation

nécessaires pour l’extrapolationnécessaires pour l’extrapolation nécessaires pour l’extrapolation ;;;;

Il peut y avoir des différences entre l’échantillon enquêté et la population totale différences entre l’échantillon enquêté et la population totale différences entre l’échantillon enquêté et la population totale différences entre l’échantillon enquêté et la population totale en termes de préférences par rapport au bien.

50 Cette Section bénéfice des apports et réflexions de Sylvie Morardet (Cemagref) concernant l’agrégation des bénéfices environnementaux.

51 Morrison, M., 2000. Aggregation Biases in Stated Preference Studies. Australian Economic Papers 39(2): 215-230.

a) a)a)

a) Déterminer la population concernéeDéterminer la population concernéeDéterminer la population concernée Déterminer la population concernée

Le premier point, sur la détermination de la population concernée par l’extrapolation des valeurs unitaires est le plus difficile à résoudre. Plusieurs auteurs ont montré que la population concernée par une modification d’un bien environnemental (la juridiction économique, définie comme l’espace regroupant l’ensemble des individus qui attachent une valeur au bien ou projet évalué) correspond rarement à des frontières administratives (ou juridiction politique)52.

La plupart des travaux relatifs à l’étendue de la population concernée ont porté sur l’effet sur les valeurs exprimées de la distance des personnes interrogées au bien considéré (« distance decay »). Mais dans le cas du PNR, cette caractéristique ne peut pas être exploitée puisque aucune relation significative n’est observée entre valeur et distance.

Dans ces conditions, des hypothèses, aussi réalistes que possible devront être formulées pour choisir la population concernée par les résultats de l’analyse conjointe (cf. Cas d’étude du PNR).

b) b)b)

b) Homogénéité des préférencesHomogénéité des préférencesHomogénéité des préférences Homogénéité des préférences

Concernant l’hypothèse d’homogénéité des préférences au sein de la population Concernant l’hypothèse d’homogénéité des préférences au sein de la populationConcernant l’hypothèse d’homogénéité des préférences au sein de la population

Concernant l’hypothèse d’homogénéité des préférences au sein de la population, elle suppose que la variation unitaire d’utilité d’un individu i soit comparable à la même variation unitaire d’un autre individu j. Cette hypothèse a été critiquée par Robbins (1937)53 qui estimait que les comparaisons interpersonnelles d’utilité ne sont pas possibles (notamment du fait que l’utilité marginale du revenu dépend du niveau de revenu) : ainsi la diminution d’utilité liée à une diminution de revenu d’un individu affecté négativement par un projet peut être supérieure à l’augmentation d’utilité liée à la même variation positive de revenu d’un individu affecté positivement. Hicks (1939) et Kaldor (1939)54 ont proposé de contourner cette difficulté en faisant l’hypothèse contourner cette difficulté en faisant l’hypothèse contourner cette difficulté en faisant l’hypothèse contourner cette difficulté en faisant l’hypothèse qu’il y a une compensation potentielle entre gagnants et perdants d’un projet

qu’il y a une compensation potentielle entre gagnants et perdants d’un projetqu’il y a une compensation potentielle entre gagnants et perdants d’un projet

qu’il y a une compensation potentielle entre gagnants et perdants d’un projet (Kaldor-Hicks potential compensation principle).

D’autres auteurs ont proposé de supposer la comparabilité des unités cardinales (les modifications de bien-être peuvent être mesurées en unités comparables même s’il n’est pas possible de déterminer le niveau d’utilité absolu des individus) pour permettre l’agrégation des préférences individuelles.

En pratique, la comparabilité cardinale totale (c'est-à-dire celle des changements et des niveaux absolus d’utilité) est souvent supposée pour estimer des fonctions de bien-être social. On définit le poids d’un individu en termes de bien-être social (« welfare weight ») comme le changement marginal de bien-être social lié à la variation d’utilité de l’individu. Johansson (1987)55 a montré qu’il n’y a que deux possibilités pour agréger les préférences individuelles : (1) faire l’hypothèse que le produit du poids en termes de bien-être social et de l’utilité marginale

52 Loomis, J.B., 2000. Vertically summing public good demand curves: An empirical comparison of economic versus political jurisdictions. Land Economics 76(2): 312-321.

53 Robbins, L., 1937. An Essay on the Nature and Significance of Economic Science. Macmillan and Co. Ltd, London. cité par Morrison, M., 2000. Aggregation Biases in Stated Preference Studies. Australian Economic Papers 39(2): 215-230.

54 Hicks, J.R., 1939. The Foundations of Welfare Economics. Economic Journal, vol. 49: 696-700, 711-712. et Kaldor, N., 1939. Welfare Propositions of Economics and Interpersonal Comparisons of Utility. Economic Journal, vol. 49: 549-552. cités par Morrison, M., 2000.

Aggregation Biases in Stated Preference Studies. Australian Economic Papers 39(2): 215-230.

55 Johansson, P-O., 1987. The Economic Theory and Measurement of Environmental Benefits. Cambridge University Press, Cambridge.

cité par Morrison, M., 2000. Aggregation Biases in Stated Preference Studies. Australian Economic Papers 39(2): 215-230.

du revenu est constant parmi les individus ou (2) faire l’hypothèse que tous les individus ont le même poids en termes de bien-être social et que l’utilité marginale du revenu est constante parmi les individus. Ceci implique en pratique que les modèles d’estimation des CAP fassent l’hypothèse que l’utilité marginale du revenu est constante parmi les individus.

En conclusion, les estimateurs agrégés ne doivent être considérés que comme la somme des bénéfices individuels liés à un changement de politique plutôt que comme la vraie fonction de bien-être social. D’où l’importance d’analyser de façon séparée les effets des politiques sur la distribution des revenus.

c) c)c)

c) Différences entre l’échantillon enquêté et la poDifférences entre l’échantillon enquêté et la poDifférences entre l’échantillon enquêté et la population totaleDifférences entre l’échantillon enquêté et la population totalepulation totale pulation totale

Même lorsque l’on utilise des techniques d’échantillonnage aléatoire il est difficile d’éviter les écarts entre échantillon et population totale. Cela peut être dû à la répartition non aléatoire des non-réponses ou à des problèmes d’échantillonnage (par exemple : liste de mailing non à jour, mode de sélection des répondants par l’enquêteur) ou simplement au hasard.

Deux types d’approches mutuellement exclusives sont utilisés pour répondre à cette difficulté (Morrison 2000) :

• L’ajustement des moyennes obtenues à partir de l’échantillon ;

• La formulation d’hypothèses sur les préférences des non-répondants.

Dans le cadre de cette étude, l’approche par la moyenne pondéréela moyenne pondéréela moyenne pondérée a été adoptée. Elle consiste à calculer le CAP la moyenne pondérée moyen pour différents segments de l’échantillon (ici, différentes taille de ville), puis de calculer la moyenne pondérée des CAP de la population en multipliant le CAP moyen de chaque segment par la proportion de la population dans chaque segment.

( )

= n

i

i

i

CAP

N

1

avec Ni part de la population dans la ième strate et CAPi consentement à payer moyen des répondants de la strate i.

L’avantage de cette approche est que le CAP ajusté reflète la distribution d’une variable critique au sein de la société, sans les conséquences négatives sur l’écart-type des estimateurs.

4. Approcher la valeur économique totale Approcher la valeur économique totale : les enjeux de l’agrégation Approcher la valeur économique totale Approcher la valeur économique totale : les enjeux de l’agrégation : les enjeux de l’agrégation : les enjeux de l’agrégation

L’obtention d’une valeur proche de la VET pour les zones humides du site étudié passe par l’agrégation des valeurs obtenues par « compartiment56 ». Il n’est pourtant pas possible de sommer les valeurs de façon « naïve » pour obtenir une VET. Un tri doit être fait pour clairement permettre :

La distinction entre fonction(s) des zones humides et usages(s) qui en dépendentLa distinction entre fonction(s) des zones humides et usages(s) qui en dépendentLa distinction entre fonction(s) des zones humides et usages(s) qui en dépendentLa distinction entre fonction(s) des zones humides et usages(s) qui en dépendent57 : en effet, les chaînes logiques des services (cf. Section B.4.1) ont permis de distinguer :

o Pour chaque fonction, l’ensemble des usages qui en dépendent directement. Pour illustrer cela, considérons la purification de l’eau qui peut permettre ou facilite l’activité conchylicole, la pêche à pied, l’alimentation en eau potable et dans une moindre mesure la pêche amateur en rivière ; et

o Pour un usage, les fonctionnalités du milieu qui autorisent ou facilitent sa présence. Pour illustrer cela, considérons l’alimentation en eau potable qui bénéficie à la fois du service de purification de l’eau pour la dimension qualitative et de la recharge des nappes pour la dimension quantitative.

• La prise en compte des différentes méthodes utilisées pour appréhender la valeur de chaque La prise en compte des différentes méthodes utilisées pour appréhender la valeur de chaque La prise en compte des différentes méthodes utilisées pour appréhender la valeur de chaque La prise en compte des différentes méthodes utilisées pour appréhender la valeur de chaque compartiment

compartimentcompartiment

compartiment. Différentes méthodes ont été mises en œuvre pour évaluer des fonctions (purification de l’eau, stockage de carbone, écrêtement des crues, etc.) et les usages qui en dépendent (alimentation en eau potable, agriculture, activités de loisir, etc.). Cette multiplicité de méthodes est justifiée par le fait que certaines méthodes ne capturent pas l’ensemble des valeurs accordées aux services écosystémiques (typiquement les valeurs de non-usage) et qu’il est nécessaire de croiser différentes approches pour un même service afin d’obtenir une fourchette de valeurs (chaque type de méthode possède ses propres incertitude). En voici deux exemples :

o Ainsi, l’usage « agriculture », peut être envisagé selon un angle « filière » ou « milieu ». Dans le premier cas, c’est le produit vendu à l’aide de la production des zones humides qui est valorisé (le lait et ses produits dérivés par exemple). Dans le second cas, c’est la valeur économique de la production brute (herbe, foin) des zones humides (exprimée en tonne de matière sèche) qui est estimée.

o Le service « purification de l’eau » permet de maintenir la qualité de l’eau sur le secteur d’étude, ce qui peut permettre d’éviter des investissements coûteux. Cette approche par les coûts a été complétée par une enquête auprès des citoyens (analyse conjointe) qui permet de connaître leurs préférences et la valeur qu’ils accordent à ce service.

Pour autant, ces différents « regards » sur un même service ou usage peuvent se recouper. C’est en particulier le cas pour les services ayant été évalués à la fois par l’analyse conjointe et par une méthode alternative basée sur les coûts. La Section B.4.2 propose une méthodologie pour combiner ces approches.

Les populations considérées pour chaque sLes populations considérées pour chaque service et usage et par chaque méthodeLes populations considérées pour chaque sLes populations considérées pour chaque service et usage et par chaque méthodeervice et usage et par chaque méthode : Comment ervice et usage et par chaque méthode traiter les personnes qui sont concernées par plusieurs services ou usages à la fois ? Une personne

56 La notion de compartiment est utilisée pour faire référence à l’évaluation séparée et systématique de chaque fonction des zones humides et chaque usage bénéficiant de ces dernières selon le cadre analytique définit dans la Section A.2.2.

57 Ces deux notions sont confondues dans la définition commune de la notion de service écosystémique. Cf. Section A.2.

être pêcheur, promeneur et habitant du secteur d’étude : elle serait donc considérée dans plusieurs compartiments qui ne peuvent pas être agrégés sans y porter attention.

4.1 Distinction entre fonction et usage

Comme cela a été expliqué dans la Section A.2, la liste de services proposée par le MEA pose un certain nombre de problèmes, dont le risque de doubles comptes qui intervient lorsque les services ne sont pas totalement indépendants, soit qu’ils soient mutuellement exclusifs (en totalité ou en partie), soit que l’un dérive de l’autre (notion de services intermédiaires et finaux).

En pratique, il n’y a pas, à notre connaissance, de solution proposée par la littérature économique pour pallier ces difficultés et très peu de travaux s’attachent à évaluer la VET d’un écosystème en recourant à des méthodes multiples.

Suivant et complétant les recommandations de Fisher et al. (2009) visant à distinguer les « services intermédiaires » des « services finaux » des écosystèmes, le principe de chaînes logiques explicité dans la Section A.2 traduit de manière opérationnelle la distinction entre la fonction écologique (primaires58 et secondaires), son potentiel et son utilisation effective (par un usage particulier). C’est alors lC’est alors lC’est alors lC’est alors l’ensemble de la chaîne, de la ’ensemble de la chaîne, de la ’ensemble de la chaîne, de la ’ensemble de la chaîne, de la fonction écologique primaire à son utilisation effective par l’Homme, qui constitue le service

fonction écologique primaire à son utilisation effective par l’Homme, qui constitue le servicefonction écologique primaire à son utilisation effective par l’Homme, qui constitue le service

fonction écologique primaire à son utilisation effective par l’Homme, qui constitue le service. On lui fera porter le nom de la fonction, notion centrale.

4.2 Articulation entre les méthodes basées sur les coûts et l’analyse conjointe

L’approche développée dans cette étude pour se rapprocher de la VET (cf. Figure 12) consiste à :

(1) Evaluer les valeurs d’usageEvaluer les valeurs d’usageEvaluer les valeurs d’usage en considérant les fonctions des zones humides qui bénéficient Evaluer les valeurs d’usage directement à une catégorie de la population, ainsi que la valeur ajoutée des zones humides pour certains usages particuliers (activités économiques, récréatives, culturelles, etc.). Pour cela, l’ensemble des méthodes économiques à l’exception des méthodes à préférences déclarées (méthode des coûts évités, coûts substituts, etc.) est utilisé ;

(2) Evaluer la valeur de nonEvaluer la valeur de nonEvaluer la valeur de non----usageEvaluer la valeur de nonusageusageusage associée aux zones humides en utilisant l’analyse conjointe et en considérant en particulier la valeur de non-usage liée à la biodiversité. La valeur d’usage liée à la biodiversité, qui s’exprime au travers des fonctions (et indirectement des usages) de l’écosystème est appréhendée à partir du point (1) ;

(3) Combiner les résultats obtenus par ces deux approches parallèlesCombiner les résultats obtenus par ces deux approches parallèlesCombiner les résultats obtenus par ces deux approches parallèles en s’assurant que l’on ne Combiner les résultats obtenus par ces deux approches parallèles génère pas de doubles comptes. Ce dernier point est le plus délicat dans la mesure où l’analyse conjointe59 ne permet pas d’isoler directement la valeur de non-usage et de la distinguer de la valeur d’usage, de la valeur d’option ou d’un biais d’inclusion potentiel.

58 Les fonctions écologiques primaires sont également appelé processus.

59 La distinction entre valeur d’usage et valeur de non-usage n’est pas non plus évidente lorsque l’on utilise la méthode d’évaluation contingente.

Analyse conjointe

Nota Bene : La répartition visuelle entre valeur d’usage, de non-usage, d’option et biais d’inclusion pour les valeurs issues de l’analyse conjointe n’est qu’indicative.

Figure Figure Figure

Figure 121212. Complémentarité des méthodes éc12. Complémentarité des méthodes éc. Complémentarité des méthodes économiques d’évaluation. Complémentarité des méthodes économiques d’évaluationonomiques d’évaluationonomiques d’évaluation

La distinction entre les différents types de valeurs s’effectue donc de façon théorique en considérant que la valeur déclarée (indirectement) par les personnes interrogées pour chaque attribut (biodiversité, purification de l’eau, paysage & accessibilité) est composée d’usage, de non-usage, d’option et d’un biais d’inclusion potentiel.

Deux hypothèses extrêmes peuvent être identifiées :

La part de la valeur de non-usage est de 100 % pour chacun des trois attributs. On suppose donc que l’analyse conjointe ne révèle que des valeurs de non-usage. Dans ce cas, les valeurs d’usage estimées par les autres méthodes sont sommées et la totalité des CAP estimés par l’analyse conjointe s’ajoute aux valeurs d’usage des autres services estimés par d’autres méthodes. L’analyse économétrique de données de l’analyse conjointe montre que, pour la valeur esthétique et récréative au moins, ce raisonnement est faux ;

Seule la valeur de la biodiversité est à 100 % du non-usage, les autres attributs ne captant pas de valeur de non-usage : on considère alors que toutes les valeurs de non-usage sont capturées par l’attribut

« biodiversité » utilisé dans l’analyse conjointe. Dans ce cas, on extrapole la valeur estimée par l’analyse conjointe pour l’attribut « biodiversité » à la population concernée (dont la détermination elle-même peut poser problème, comme évoqué plus haut) et on ajoute ensuite cette valeur aux valeurs des autres services correspondant à des valeurs d’usage (protection contre les crues, purification de l’eau, etc.) estimées selon diverses méthodes.

D’un point de vue théorique D’un point de vue théoriqueD’un point de vue théorique

D’un point de vue théorique, la seconde solution qui consiste à supposer que la valeur de non-usage des zones humides du PNR soit capturée par l’attribut biodiversité est la solution la plus pertinente entre ces deux extrêmes (le choix final d’agrégation est discuté et mis en œuvre dans le cas d’étude du PNR) :

Le questionnaire est formulé de sorte que les personnes interviewées ne fassent pas de lien entre biodiversité et l’usage qu’ils pourraient faire des services rendus par l’écosystème. Il y a donc de fortes chances pour que la valeur de l’attribut « biodiversité » soit quasi-exclusivement du non-usage ;

Tous les services pouvant susciter une valeur de non-usage sont fortement liés à la biodiversité et c’est celle-ci qui leur confère leur valeur de non-usage. Par exemple, lorsqu’une personne donne une valeur à

l’attribut de purification de l’eau, cette personne pense à l’usage qu’il pourrait faire de cette eau (valeur d’usage) mais aussi à l’importance d’avoir un écosystème diversifié (pour les générations futures ou pour sa valeur d’existence – valeur de non-usage), ce qui est une des composantes de la biodiversité.

D’un point de vue pratique D’un point de vue pratiqueD’un point de vue pratique

D’un point de vue pratique, les personnes interrogées passent par plusieurs canaux pour exprimer leur valeur de non-usage, et par exemple, par l’attribut de purification de l’eau pour les raisons évoquées ci-dessus.

Elles n’ont en effet pas toujours une bonne connaissance de l’écosystème qu’on leur demande d’évaluer. Seules les informations qui leur sont soumises dans le questionnaire peuvent être contrôlées, mais elles sont évidemment partielles. Les autres sources d’informations (médias, imaginaire collectif, culture, etc.) ont certainement une grande influence dans les réponses qui sont fournies, ce qui explique d’ailleurs qu’il sera si difficile de trouver des raisons objectives aux choix effectués par les individus dans le questionnaire ; une proportion importante des choix restant inexplicable.

Pour déterminer la proportion de la valeur de non-usage dans la valeur de chacun des attributs sur le PNR, il est donc nécessaire de passer par un artefact en séparant les personnes interrogées entre usagers et non-usagers.

Valeur de non-usage et valeur déclarée par les non-usagers ne sont évidemment pas équivalentes, mais il est raisonnable de penser que les non-usagers expriment une valeur dont la composante « non-usage » est plus importante.

C. Les résultats sur le site du PNR C. Les résultats sur le site du PNR C. Les résultats sur le site du PNR C. Les résultats sur le site du PNR

La Section C.1 synthétise les principaux éléments développés dans le cas d’étude du PNR. Il est bien évidemment indispensable de se référer au détail de ce cas d’étude afin d’avoir une bonne vision des méthodes appliquées, des hypothèses, des résultats et des incertitudes. La Section C.2 élargit la réflexion en comparant ces résultats aux principales valeurs de références. En guise de conclusion, la Section C.3 synthétise les principaux enseignements de cette étude et souligne des pistes de développement potentielles.

1. Synthèse des résultats du PNR Synthèse des résultats du PNR Synthèse des résultats du PNR Synthèse des résultats du PNR

Le PNR se caractérise par l’importance de sa superficie occupée par les marais à vocation agricole (plus de 39 000 hectares), ainsi que par sa localisation « entre deux mers » avec la présence notamment de la baie des

Le PNR se caractérise par l’importance de sa superficie occupée par les marais à vocation agricole (plus de 39 000 hectares), ainsi que par sa localisation « entre deux mers » avec la présence notamment de la baie des

Dans le document tudes & documents (Page 66-0)