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La biodiversité sur le site du PNR

Dans le document tudes & documents (Page 129-132)

2 Caractérisation des services et usages associés

2.4 La biodiversité sur le site du PNR

L’article 2 de la convention sur la diversité biologique définit la biodiversité comme : « la variabilité des êtres vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie : cela comprend la diversité au sein des espèces, ainsi que celle des écosystèmes ».

Si les définitions de ce vaste concept font parfois débat, son approche économique et la classification parmi les services écosystémiques sont encore plus controversées. La biodiversité – prise dans sa définition large, c’est-à-dire incluant la diversité écologique, spécifique, génétique et fonctionnelle – (cf. Rapport d’étude) est généralement mise de côté dans l’analyse des services écosystémique. Elle pourra être placée à un niveau supra ou trans-services dans la mesure où d’une part de nombreux services dépendent de la biodiversité et d’autre part la biodiversité n’est pas utilisée en tant que telle. La chasse, la pêche, l’observation de la nature ou l’industrie pharmaceutique et médicinale sont potentiellement des activités qui en dépendent, mais la biodiversité possède une valeur en soi, qui peut ne pas être rattachée à un usage (valeur de non-usage). Elle ne rentre donc pas dans le schéma habituel (fonction-potentiel-usage) et doit être analysée autrement (une analyse conjointe – enquête statistique – a par ailleurs été réalisée en Basse-Normandie afin d’appréhender cette valeur de non-usage).

Cette section permet de caractériser plus en détails la biodiversité et de faire ressortir les liens entre cette dernière et la présence de zones humides.

a)a)a)

a) Les atouts du territoire du PNRLes atouts du territoire du PNRLes atouts du territoire du PNR Les atouts du territoire du PNR

La multiplication des différents périmètres portant sur des mesures d’inventaires (ZNIEFF, ZICO), de protection ou de gestion (Ramsar, NATURA 2000) sur le site d’étude, atteste de l’importance que le site revêt pour la biodiversité à l’échelle nationale et internationale.

Les caractéristiques hydrologiques du PNR, avec une grande surface de zones humides associées à sa localisation entre deux franges littorales et l’inter connectivité des différents milieux, permettent au territoire de présenter une mosaïque de milieux naturels très intéressante pour le développement d’une biodiversité à la fois patrimoniale et exceptionnelle avec une richesse spécifique importante comme le démontrent les inventaires réalisés. Les différents milieux n’ont pas forcément la même fonction, ni le même intérêt pour la biodiversité.

• La baie des Veys est comme tous les milieux estuariens une zone de production primaire extrêmement importante. Caractérisée par la présence de prés salés et de polders comme transition avec la partie terrestre, elle représente une zone idéale pour l’alimentation et la reproduction des espèces marines, poissons, mammifères (deuxième colonie française de phoque veau-marin) et oiseaux migrateurs (limicoles principalement). Elle fait l’objet d’une Zone de Protection Spéciale, d’un périmètre Natura 2000 et d’une ZNIEFF ;

• Les cours d’eau présentent quatre espèces de poissons migrateurs appartenant à l’annexe II de la Directive Habitats : la lamproie de Planer (Lampetra planeri), la lamproie fluviatile (Lampetra fluviatilis), la lamproie marine (Petromyzon marinus) et le saumon atlantique (Salmo salar) fréquentent l’Ay et ses affluents. Les trois espèces de lamproies se reproduisent au sein des zones de marais des Landes de Lessay (présence de frayères et de juvéniles) ;

• Les marais à vocation agricole sont des prairies pour le pâturage ou la fauche, situées parfois sur un substrat tourbeux. Les espèces présentes sont caractéristiques de ce type de milieux. Les espèces dominantes sont des carex et des agrostis.

La superficie du territoire concernée, couplée à la richesse inter spécifique, à l’importance des populations et à la faiblesse des pressions anthropiques, permet de considérer le PNR comme un réservoir de biodiversité vis-à-vis de la régression générale de celle-ci. En effet, la richesse spécifique et les populations doivent permettre aux différentes espèces de s’adapter aux éventuelles modifications du milieu.

En plus des périmètres d’inventaires et de protections présents sur le site d’étude, l’existence de 3 Réserves Naturelles Nationales au sein même du PNR démontrent de l’importance du site vis-à-vis de la biodiversité locale, voire nationale.

b) b)b)

b) Espèces animales suEspèces animales suEspèces animales sur le PNREspèces animales sur le PNRr le PNR r le PNR

Le site présente au total 21 espèces d’intérêt communautaire, résumé dans le Tableau 16 : Tableau

Tableau Tableau

Tableau 16161616. Espèces d’intérêt communautaires présentes sur le territoire du PNR. Espèces d’intérêt communautaires présentes sur le territoire du PNR. Espèces d’intérêt communautaires présentes sur le territoire du PNR. Espèces d’intérêt communautaires présentes sur le territoire du PNR

Mammifères Poissons Invertébrés Amphibiens et reptiles

Phoque veau-marin Saumon atlantique Agrion de mercure Triton crêté

Fluteau nageant Grande alose Damier de la sucisse

Grand dauphin Lamproie marine Vertigo moulinsiana Flore

Petit Rhinolophe Lamproie de rivière Ecaille chinée Liparis de loesel Grand Rhinolophe Lamproie de planer Lucarne cerf-volant

Grand Murin Murin à oreilles

échancrées Murin de Bechstein Barbastelle d’Europe

c) c)c)

c) RichessRichessRichesse et diversité d’habitatsRichesse et diversité d’habitatse et diversité d’habitatse et diversité d’habitats

Il est difficile - et pas forcément pertinent - de faire ressortir les espèces végétales principales du secteur d’étude.

La caractérisation des habitats attribue en effet au site une richesse spécifique floristique très importante qu’il est difficile de résumer en une liste comme pour les espèces faunistiques. De ce fait, nous proposons une liste des habitats d’intérêts patrimoniaux114, base des cortèges floristiques présents.

Même si à première vue, les milieux présentent une grande uniformité liée à l’activité agricole des marais, la densité du réseau hydrographique (naturel ou anthropique) et la localisation du marais entre deux zones

114 Source : annexes scientifiques du Docob Natura 2000 (Directive Habitats et Oiseaux Marais du Cotentin et du Bessin – Baie des Veys, FR2500088 et FR2510046).

littorales permettent le développement d’un grand nombre d’habitats distincts. Sur les 22 habitats d’intérêts communautaires européens existants, 3 sont définis comme prioritaires (en gras dans les Tableau 17 et 18).

Tableau Tableau Tableau

Tableau 171717. Liste des habitats biologiques d’intérêts européens au ni17. Liste des habitats biologiques d’intérêts européens au ni. Liste des habitats biologiques d’intérêts européens au ni. Liste des habitats biologiques d’intérêts européens au niveau des maraisveau des maraisveau des marais veau des marais

Ces milieux sont liés à l’activité agricole, qui permet un maintien des habitats existants par diverses activités agricoles traditionnelles telles que la fauche ou le pâturage.

Tableau Tableau Tableau

Tableau 181818. Liste des habitats biologiques d’intérêts européens littoraux18. Liste des habitats biologiques d’intérêts européens littoraux. Liste des habitats biologiques d’intérêts européens littoraux. Liste des habitats biologiques d’intérêts européens littoraux Code Natura 2000

Code Natura 2000 Code Natura 2000

Code Natura 2000 DénominationDénomination DénominationDénomination Estimatif de surfaceEstimatif de surface Estimatif de surfaceEstimatif de surface

1130 Estuaire 2 508 ha

1140 Replats boueux ou sableux exondés à marée basse 99 ha 1150

11501150

1150 Lagunes côtières Lagunes côtières Lagunes côtières Lagunes côtières 8 ha8 ha8 ha8 ha

1210 Végétations annuelles des laisses de mer 12 km

1310 Végétations annuelles à Salicornes 12 ha

1330 Prés-salés atlantiques 290 ha

2110 Dunes mobiles embryonnaires 2,5 km

2120 Dunes mobiles du cordon littoral 24 ha

213021302130

2130 Dunes fixées à végétation herbacée Dunes fixées à végétation herbacée Dunes fixées à végétation herbacée Dunes fixées à végétation herbacée 82 ha82 ha82 ha82 ha

2170 Dunes à saule rampant < 1 ha

2190 Dépressions humides intradunales 3 ha

Code Natura 2000 Code Natura 2000Code Natura 2000

Code Natura 2000 DénominationDénomination DénominationDénomination Estimatif de surfaceEstimatif de surface Estimatif de surfaceEstimatif de surface

3110 Végétations des eaux oligotrophes 7 ha

3140 Végétations benthiques à Characées Inconnu

3150 Végétations des eaux eutrophes naturelles aux environs de 1 500 km

3160 Végétations des mares dystrophes naturelles < 1 ha

1410 Prairies suhalophiles 2 ha

6410 Prés hygrophiles acides oligotrophes 1 069 ha

6430 Mégaphorbiaies 49 ha

7140 Tourbières de transition et tremblants < 1 ha

7210 72107210

7210 Marais neutroMarais neutroMarais neutroMarais neutro----alcalins à Marisque alcalins à Marisque alcalins à Marisque alcalins à Marisque 121 ha121 ha121 ha121 ha

7230 Tourbières basses alcalines 282 ha

L’ensemble de ces milieux est situé sur les dunes arrière littorales sur la frange littorale orientale du PNR (zone 2 - Figure 24). L’influence des eaux de mer et le substrat majoritairement sableux permet le développement d’une flore xérophile présentant une diversité spécifique importante.

La Baie des Veys recèle de vastes surfaces d'estran et d'herbus qui sont soumis périodiquement aux phénomènes de marées, et donc à de fortes variations naturelles de morphologie et de salinité. Cet espace est le siège d'activités économiques qui nécessitent le maintien d'une bonne qualité de l'eau : conchyliculture, pêche à pied.

d) d)d)

d) Localisation des princLocalisation des princLocalisation des principaux axes de migrationLocalisation des principaux axes de migrationipaux axes de migration ipaux axes de migration

La multiplicité des milieux naturels comme les marais, les polders, les prairies tourbeuses, le réseau hydrographique dense, la baie des Veys ou encore les zones d’estrans sont des zones préférentielles pour l’avifaune locale (reproduction, repos, nourrissage).

Source : Yesou, 1983

Légende : flèches épaisses = axes principaux ; flèches fines = autres axes importants Figure

Figure Figure

Figure 41414141. Représentation schématique des deux grands axes migratoires des anatidés à trave. Représentation schématique des deux grands axes migratoires des anatidés à trave. Représentation schématique des deux grands axes migratoires des anatidés à travers la France. Représentation schématique des deux grands axes migratoires des anatidés à travers la Francers la France rs la France

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