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QUATRIÈME QUESTION: CAPACITÉ D’ADAPTATION

“SCORE DE CONFRONTATION”

V.5 QUATRIÈME QUESTION: CAPACITÉ D’ADAPTATION

Étant donné que dans chaque situation stressante, certains comportements sont adaptés alors que d’autres ne le sont pas, il convient de se demander ce qu’il en est de la capacité des adolescents à produire justement les comportements qui sont adaptés dans chacune de ces situations. Plus précisément, parmi toutes les stratégies que chaque individu met en œuvre pour gérer une situation stressante, combien sont réellement adaptées aux circonstances ?

Ainsi définie, cette question fait référence au rapport quantitatif entre le nombre de comportements observés qui sont considérés comme adaptés, et l’ensemble des comportements que la personne a réalisés dans la même situation.

La raison pour laquelle nous proposons de considérer le rapport entre ces deux nombres est que, dans ce contexte expérimental, comme c’est probablement aussi le cas dans les situations stressantes de la vie courante, chaque personne met en œuvre de nombreux comportements, et parmi ceux-ci, seule une partie plus ou moins importante est adaptée aux circonstances. Ainsi une personne peut avoir réalisé plusieurs comportements adaptés, mais tellement plus de comportements inadaptés que l’effet des premiers est à peine palpable.

Étant donné qu’il ne s’agit plus, comme à la question précédente, de déterminer quels sont les comportements qui sont adaptés, mais bien de voir combien les individus sont capables d’adapter leurs conduites au contexte, il semble nécessaire, pour répondre à cette quatrième question, de considérer le rapport entre le nombre de comportements adaptés et le nombre de comportements produits, et non pas seulement le premier des deux.

V.5.1 MESURES

Comme pour la question précédente, les mesures employées sont les fréquences d’utilisation des différents comportements mis en évidence par l’analyse contextuelle, séparément pour chaque niveau du jeu compris entre II et VIII. Précisons que ces fréquences n’ont pas été recodées en valeurs binaires comme pour la question précédente, il s’agit donc des variables nos. 219 à 421.

V.5.2 MÉTHODE D’ANALYSE

Sur la base de ces variables, pour chaque individu et pour chaque niveau de jeu considéré, un score proportionnel de comportements adaptés a été calculé (variables nos. 589- 595). Ce score est le rapport entre la somme des comportements adaptés qu’une personne a réalisés au cours d’un niveau

(variables nos. 582-588), et le total de comportements mis en oeuvre par l’individu sur ce même niveau (variables nos. 451- 457).

Un score d’adaptation a ainsi été calculé séparément pour chaque niveau compris entre II et VIII, et une moyenne de ces scores a été calculée pour représenter la capacité globale des individus à réaliser des comportements adaptés sur l’ensemble des situations stressantes du jeu expérimental (variable no. 596). Sur cette base il a été possible de comparer d’une part, les différentes situations, quant à la distribution des scores d’adaptation y relatifs (variables nos. 1302 à 1305), et d’autre part, les individus, relativement à leur score moyen d’adaptation (variable no. 596).

V.5.3 RÉSULTATS

La table no. 21 résume la distribution des scores d’adaptation pour chacun des niveaux allant de II à VIII, ainsi que celle de la moyenne des scores d’adaptation qui sera la valeur retenue ensuite pour chaque adolescent. Dans l’annexe no. 7, se trouvent les histogrammes des scores proportionnels de comportements adaptés pour les différents niveaux du jeu, tandis que celui du score d’adaptation moyen est présenté en figure no. 15 ci-dessous.

Table no. 9 : Distribution des scores proportionnels de comportements adaptés

Score d’adaptation du Niveau : M SD min. max.

II .69 .28 0 1 III .08 .13 0 .50 IV .55 .25 0 1 V .17 .18 0 .75 VI .23 .21 0 .80 VII .28 .18 0 .67 VIII .43 .29 0 1

Score moyen d’adaptation (variable no. 596) .35 .09 .17 .54

Notons que la valeur maximum des scores d’adaptation est de 1 dans plusieurs situations, indiquant qu’au moins un joueur a réussi à ne produire que des comportements adaptés dans ces niveaux, alors que dans d’autres situations ça n’est pas le cas. La valeur minimum par contre reste invariable pour toutes les situations, signifiant que dans chacune d’elles, certains individus ne parviennent pas à produire un seul comportement adapté.

Figure no. 8: Distribution du score moyen d’adaptation

Score moyen d'adaptation toutes situations confondues ,550 ,525 ,500 ,475 ,450 ,425 ,400 ,375 ,350 ,325 ,300 ,275 ,250 ,225 ,200 ,175 Fréquence 10 8 6 4 2 0 Std. Dev = ,09 Mean = ,348 N = 48,00

Le fait que le score moyen d’adaptation varie entre deux valeurs supérieures à zéro, et inférieures à un, indique qu’aucun individu n’est parvenu à ne réaliser que des comportements adaptés dans toutes les situations du jeu, de même, si dans chaque situation un ou plusieurs adolescents ont un score nul, aucun d’entre eux n’a un score nul sur l’ensemble des situations. Autrement dit, même si certaines personnes ne trouvent pas une façon de faire adéquate dans l’une ou l’autre de ces situations, il ne s’agit pas d’une constante : ne pas s’en sortir dans un contexte ne signifie pas ne jamais s’en sortir.

Si nous nous arrêtons sur cet aspect qui peut paraître simple, c’est aussi parce que ces résultats montrent que les situations du jeu, tout en étant difficiles, étaient gérables, et laissaient place à des différences aussi bien inter-individuelles qu’intra individuelles.

Au moyen de cette question de recherche, des différences individuelles ont été mises en évidence relativement à la capacité de produire des comportements adaptés aux circonstances des situations rencontrées. Le score moyen d’adaptation ainsi obtenu sera repris par la suite, et mis en rapport avec d’autres variables, à commencer par les différents styles de coping.