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Quantité vocalique

Dans le document Phonologie et morphosyntaxe du Maba (Page 37-44)

2 Phonologie et morphophonologie

2.1 UNITÉS DISTINCTIVES

2.1.2 PHONÈMES VOCALIQUES

2.1.2.3 Quantité vocalique

Du fait que les réalisations vocaliques longues peuvent recevoir plusieurs inter-prétations en maba, nous revenons sur ce point. De façon générale, la quantité vocali-que est à interpréter comme une sévocali-quence de deux voyelles brèves lorsqu’on peut la décomposer en deux morphèmes (Hyman 1985:5-12), mais sera à considérer comme une qualité inhérente à la voyelle dans le cas contraire, lorsque cette dernière est cons-tituée d’un seul morphème. Ces tendances se vérifient en maba, où il est nécessaire de

distinguer les deux types de quantité vocalique. En effet, la longueur vocalique peut être phonémique, étant l’un des traits distinctifs du système vocalique, ou résulter de la vocalisation d’un glide avant consonne, ou encore être l’expression d’un morphème dans le système nominal ou verbal, ou, enfin, être conditionnée par l’environnement phonique ou morphologique. Nous aborderons successivement chacun de ces points.

Dans les langues apparentées, la longueur joue un rôle, mais sans que celui-ci ne soit bien net en l’état actuel des connaissances. D’après Tieman (1995:28ss), le statut de la quantité vocalique en masalit n’est pas vraiment clair. En runga (Nougayrol 1989:22), la quantité vocalique est bien attestée phonétiquement, mais son statut pho-nologique n’a pu être établi avec précision.

La distribution des voyelles longues connaît des restrictions en maba, comme les termes dans lesquels l’on relève deux voyelles longues sont quasi-inexistants au singulatif, et rares au pluriel ou au pluratif (ex 49), une partie de ces lexèmes étant d’ailleurs des radicaux onomatopéiques ou rédupliqués (ex 50).

49. ɔ̀bbɔ̀ːlɔ́ː grandes lances 50. tîːtîːt

cordon bleu

Du fait de cette tendance, l’une des voyelles longues sera raccourcie lorsque, pour des raisons morphologiques, deux voyelles longues devraient être réalisées dans le même mot, combinaisons fréquentes dans le système verbal. Ainsi, dans (51), nous présentons quelques réalisations du verbes yyyyɔɔɔɔ̀̀̀̀kkkkɔɔɔɔ̀̀̀̀yínyínyínyín ayant vu, à savoir la forme du pas-sé, la forme interrogative, et la forme non finie. Comme nous le verrons, le glide du radical est vocalisé avant une consonne.

51. (a) l-ɔ̀kɔ̀ː-r-í (b) l-ɔ̀kɔ̀-r-áː

TH.2S-voir.PAS-PL-DECL TH.2S-voir.PAS-PL-Q

Tu vois As-tu vu? (c) [l-ɔ̀kɔ̀-r-íː=nù]

TH.2S-voir.PAS-PL-NFN=TPS

Quand tu as vu, … (M07.20)

2.1.2.3.1 Quantité phonémique

Il existe une longueur permettant de distinguer des signifiés, bien qu’il n’ait été relevé que peu de paires se distinguant uniquement par la longueur vocalique dans le lexique maba. Nous en avons identifié deux, la première opposant deux termes maba et la seconde illustrant des termes empruntés à l’arabe tchadien, dont le premier est d’emploi courant, raison pour laquelle nous présentons celle dernière (ex 52 et 53).

52. (a) kír t-ír-ì (b) kíːr t-ír-ì

FROID 3S-AUX\PAS-DECL BRAIRE 3S-AUX\PAS-DECL

Il a fait froid Il a brait 53. (a) íʃɛ̀ (b) íːʃɛ̀

Sur le plan tonal, on relève les mêmes possibilités pour les voyelles brèves que pour les voyelles longues, une indication que la quantité vocalique n’est pas à consi-dérer comme une séquence VVV+VV VVV dans les radicaux lexicaux. Malgré tout, bien que la modulation HB soit attestée, il s’agit d’une occurrence rare sur une voyelle brève (ex 54a), possibilité un peu plus fréquemment attestée lorsque la voyelle est longue (ex 54b). Ce fait pourrait indiquer que la quantité vocalique n’est pas à considérer comme trait distinctif de la voyelle, mais que les voyelles longues sont à interpréter comme séquence de deux voyelles brèves, chacune portant un ton ponctuel.

54. (a) ɲûg~ɲúg (b) jɔ̂ːndɔ́ŋ chien guêpe-papier

2.1.2.3.2 VOYELLE + glide

L’allongement vocalique suite à la vocalisation d’un glide peut être motivé par la structure morphologique du mot, dans le système nominal et le système verbal, ou être une variante du radical, dans le système nominal uniquement.

Dans le système verbal, il est attesté une longueur vocalique résultant de la combinaison du radical et de morphèmes TAM, un morphème à initiale consonantique provoquant la vocalisation du glide le précédant, et l’assimilation de ce dernier au timbre de la voyelle. Dans l’exemple (55), la structure du radical verbal est Φ----fy+afy+afy+afy+a1. En (55a), le morphème TAM est vocalique, alors qu’il est à initiale consonantique en (55b), d’où une réalisation différente2. Ces deux réalisations mettent en évidence que la longueur n’est pas inhérente au radical. Une autre analyse est possible, où l’on considèrerait que la quantité vocalique est inhérente au radical verbal et que la réalisa-tion comme glide dans (55a) est condiréalisa-tionnée par le suffixe à initiale vocalique. Cette dernière analyse correspond néanmoins moins bien aux faits de la langue, comme les radicaux verbaux comportant une longueur inhérente non ambiguë et dans lesquels le glide n’apparaît à la surface dans aucune forme sont rares, et que les voyelles longues sont généralement la première voyelle du radical, qu’on ne peut alors expliquer par la suffixation.

55. (a) à-bìy-á (b) à-bíː=tɛ̀ a-biy-a a-biy=tɛ

1S-dormer-PAS 1S-dormer=FUT

J’ai dormi Je dormirai

Ce phénomène est observé plus fréquemment avec /yyyy/ qu’avec /www/, qui tend à se w maintenir en cas d’adjonction d’un morphème à initiale CCC (ex 56). C

56. (a) ɛ̀-rɛ̀w-á-r-ì (b) ɛ̀-rɛ́w=tɛ̀ a-rɛw-a-r-i a-rɛw=tɛ

1S-récolter-PAS-PL-DECL 1S-récolter=FUT

J’ai récolté Je récolterai

1 Pour la structure du radical verbal ainsi que les règles de réalisation, nous renvoyons à la partie 9.2.

2 Bien qu’il soit envisageable de noter –y ou –w dans ces cas, il a été décidé de maintenir la forme

lexi-Dans le système nominal, le phénomène de la vocalisation d’un glide, bien que moins fréquent que dans le système verbal, a été observé à l’intérieur d’un radical ayant deux variantes, la réalisation à voyelle longue étant la plus courante en l’état actuel de la langue, la seconde étant toutefois attestée. Cette vocalisation se fait dans le même contexte phonétique que dans le système verbal, en position pré-consonantique.

57. ɔ̀ːlìg1

[òːlìk ~ àwlìk]

vent

Comme la vocalisation de yyyy dans le radical avant un clitique est régulièrement observée dans le système verbal, l’on peut envisager la même analyse dans le système nominal, bien que les faits de surface soient moins clairs dans ce dernier cas. Dans l’exemple (58), il n’existe pas de raison apparente pour l’élision du ----ɛɛɛɛ lors de la plura-lisation. Le suffixe pluratif -ɲiːɲiːɲiːɲiː est bien attesté dans la langue, et ne provoque pas ce type de modification. Trenga, dans son lexique (1947), donne koïkkoïkkoïk, dont la structure koïk morphologique est koy+gkoy+gkoy+g, pour le singulatif de ce terme. L’on peut tirer la conclu-koy+g sion que -ɛːɛːɛːɛː a été adjoint au radical kkkkɔyɔyɔyɔy2222, après effacement de la voyelle support et du suffixe singulatif ----gggg, et n’est plus réalisé au pluratif, n’ayant qu’une valeur morpholo-gique et non lexicale. L’allongement vocalique au pluratif est donc une réalisation de ɔy

ɔy ɔy

ɔy en position pré-consonantique.

58. (a) kɔ́yɛ̀ (b) kɔ̀ː-ɲíː kɔy-ɛː kɔy-ɲiː feuille feuilles

Du fait que la structure de certains noms d’arbres et d’arbustes est CCCC1VCVCVCVC2

C C C

C1VCVCVCVC2-gggg (ex 59a), il est possible d’étendre cette interprétation et de poser un allonge-ment de la voyelle de termes pour lesquels le radical non rédupliqué n’est pas attesté. Ainsi, la longueur de la voyelle de la première syllabe de sísísísíːsːsːsːsìwàgìwàgìwàgìwàg résulte de la struc-ture syllabique et morphologique, et n’est pas une caractéristique propre à la voyelle (ex 59b).

59. (a) kàbkàbíg (b) síːsíwàg kab.kab-g siw.siw-g arbre, sp arbuste, sp

La réduplication du radical est bien attestée également pour les coverbes (ex 60), les mêmes phénomènes étant observés que dans les systèmes verbal et nominal. L’allongement vocalique tend néanmoins à ne pas être réalisé lorsque la voyelle est de troisième degré et le glide est alors maintenu dans la forme de surface (ex 61a). Les radicaux ne sont pas toujours attestés à la forme simple, et les conclusions, bien que cohérentes avec le système, restent hypothétiques dans ces cas (ex 61a et 61b).

1 Trenga (1947) donne awlikawlikawlik pour ce terme. awlik

60. (a) tɛ́ŋ Φ-sù (b) tɛ̀ŋ-tɛ́ŋ-à-g

BRILLER TH-AUX.IMP BRILLER-BRILLER-V-SG

Brille! brillant 61. (a) láwláw sù (b) lɛ́ːlɛ́w-à-g

lew.lew-V-g

Enroule! léger, rapide

2.1.2.3.3 Quantité conditionnée par l’environnement 2.1.2.3.3.1 Monosyllabes

L’on observe, à la fois dans le système nominal et le système verbal, une ten-dance à une réalisation vocalique longue pour les monosyllabes de structure CVrCVrCVrCVr, lon-gueur qui n’est plus réalisée en cas de suffixation (ex 62). Il ne s’agit cependant que d’une forte tendance, des exceptions étant possibles (ex 63, et voir ex 52). Bien que la quantité vocalique soit conditionnée dans la majeure partie des monosyllabes, il est nécessaire de la transcrire, du fait de l’existence de quelques oppositions dans ce contexte (voir 52b).

62. (a) kàːr (b) k-ár-á-n

TH-venir-V-ANT

Viens! étant venu 63. kír t-ìr-í

FROID 3S-AUX/PRES-DECL

Il est froid.

La longueur est cependant maintenue dans certains contextes phonologiques lors de la pluralisation. Lorsque le ton du radical monosyllabique est bas au pluratif, quelle que soit sa structure syllabique, la longueur est maintenue afin de pouvoir assi-gner un accent tonique au radical lexical, les syllabes longues à ton bas étant nécessai-rement accentuées (ex 64b et 65b), contrainécessai-rement aux termes dans lesquels la syllabe du radical porte un ton haut, accentuée dans tous les cas et qu’il n’est donc pas néces-saire de mettre en relief (ex 66b). Cet allongement a été observé dans des cas où la voyelle du singulier était brève, la consonne finale du mot étant ɲɲɲɲ, pour les mêmes raisons prosodiques (ex 67).

64. (a) láː (b) làː-túː ['làː'túː] trou trous 65. (a) gùːr (b) gùːr-íː ['gùː'ríː] cynocéphale cynocéphales 66. (a) làːr (b) lɔ́r-túː [’lɔ́r'túː] gazelle gazelles

67. (a) bɔ́ɲ (b) bɔ̀ː-ɲíː ['bòː’ɲíː] nez nez, PL

2.1.2.3.3.2 Avant morphème

Il a été relevé deux types d’allongement vocalique conditionné par le contexte morphosyntaxique, le premier ne concernant qu’un petit nombre de radicaux dans le système nominal, et le second étant beaucoup plus régulier dans le système verbal.

Quelques radicaux nominaux et adjectivaux connaissent un allongement de la voyelle finale lorsqu’on leur adjoint les morphèmes =gín =gín =gín =gín LOCATIF ou =gu=gu=gu =gu DÉFINI SINGULATIF (ex 68). Comme il n’a pas été possible de trouver de conditionnement à ces réalisations, nous en concluons qu’il s’agit d’une particularité de ces radicaux1.

68. (a) kùllà-g

vieux-SG

vieux

(b) máʃí-g kùllàː=gú ɔ̀-kɔ́y

homme-SG vieux=SG.DEF 1S-voir.DECL

Je vois le vieil homme.

Un allongement2 a également été observé, de façon systématique, pour les for-mes non finies des verbes, lorsque celles-ci sont à finale vocalique et qu’elles sont suivies d’un clitique (ex 69).

69. gàg mínjì t-ìy-ɔ́=nún, kɔ̀ː-ɲíː t-ɛ́nɛ̀ː nímbíy-à-n [tìyɔ́ː-nún]

moment près 3S-devenir-PAS=TPS oreille-PL 3S-POS TH.CAUS.coucher-V-ANT

Quand il s’était approché, ayant rabattu ses oreilles, … (C5.04.21)

2.1.2.3.4 Longueur morphologique

À côté de la quantité vocalique non conditionnée, ayant une valeur lexicale dis-tinctive, et de la quantité vocalique conditionnée par l’environnement phonique ou morphosyntaxique, il existe une longueur vocalique morphologique, la quantité n’étant pas une caractéristique de la voyelle. Cette longueur a été relevée dans le sys-tème nominal ainsi que dans le syssys-tème verbal. Certains morphèmes sont en effet constitués d’une voyelle sous-spécifiée, recevant ses caractéristiques soit de la voyelle adjacente, dans le système nominal, ou d’une voyelle se combinant avec la voyelle du radical, dans le système verbal. Nous traiterons de la longueur morphologique du sys-tème nominal dans cette partie, et nous n’aborderons que brièvement celle relevée dans le système verbal, comme nous y reviendrons dans la partie 9.4.3.2.

2.1.2.3.4.1 Système nominal

Dans le système nominal, les noms et les adjectifs à finale vocalique voient cette voyelle réalisée systématiquement avec une longueur. Cette longueur est toujours

1 Cette longueur a été transcrite dans les exemples.

alisée, que la voyelle soit celle du radical ou d’un suffixe pluratif, et quel que soit la catégorie grammaticale du ce dernier (nominal, verbal ou coverbal). La longueur d’un radical singulier ou pluriel n’est pas réalisée, en règle générale, quand un suffixe no-minal, singulatif ou pluratif, est adjoint au radical (ex 70), mais elle l’est lors de l’adjonction du clitique marquant l’objet défini non singulatif (ex 71) ainsi que des clitiques locatifs. Lorsque le radical nominal est monosyllabique, la quantité vocali-que dépend de la hauteur tonale, ainsi vocali-que nous l’avons indiqué en 2.1.2.3.3.2.

70. (a) ndrɛ̀kɛ́ː (b) ndrɛ̀kɛ̀-túː vêtement vêtement-PL vêtement vêtements (c) ndúlúː (d) ndùlú-g hérisson hérisson-SG hérissons hérisson 71. (a) ndrɛ̀kɛ́ː=nú=gù (b) jìkì-síː=nú=gù

vêtement=DEF=OBJ souris-PL=DEF=OBJ

le vêtement (obj) les souris (obj)

Au vu de l’exemple (70b), l’on pourrait admettre que la longueur finale est conditionnée par le ton haut, et qu’elle se perd lorsque le ton est bas. L’on relève pourtant des mots où le ton est haut, bien que la voyelle soit brève (ex 72), ainsi que des mots où le ton est bas mais la voyelle longue (ex 73), la longueur vocalique n’étant pas conditionnée, de toute évidence, par la hauteur tonale.

72. (a) sɛ́k (b) sɛ́kɛ́-túː

caprin femelle caprins femelles 73. lánjá-tùː

beau.frère-PL

beaux-frères

Il est cohérent, en examinant ces données, d’analyser la quantité vocalique mar-quant les radicaux singulier ou pluriel doit recevoir la même interprétation que celle des suffixes pluratifs, du fait d’un comportement identique (voir les exemples (70a) et (70b), dans lesquels la longueur est réalisée sur la dernière syllabe, quelle que soit la structure morphologique du terme, alors qu’elle est maintenue dans le nom en cas d’adjonction du clitique dans les exemples (71)). Comme les nominaux – noms, ad-jectifs et dérivés verbaux ou coverbaux, sont nécessairement soit à finale consonanti-que ou à finale vocaliconsonanti-que longue, mais consonanti-que la quantité vocaliconsonanti-que n’est pas attestée dans cette position pour les autres catégories grammaticales majeures, l’on pourrait la considérer comme un phénomène servant à démarquer le constituant nominal. Cette hypothèse n’est pourtant pas compatible avec le fait que cette longueur est attestée pour tous les éléments nominaux d’un constituant, et non seulement le dernier, et que les clitiques nominaux ne comportent pas cette longueur. Il est envisageable alors qu’il s’agisse d’un phénomène prosodique indiquant un nominal dans l’énoncé, quan-tité ayant une fonction morphologique, d’autant plus qu’elle est relevée également pour les formes nominales du verbe, participe et nom de procès (voir 9.10.1). Étant donné le fait que le singulatif est distingué du non-singulatif dans le système de mar-quage du nombre, l’on peut également envisager que cette longueur vocalique marque

les nominaux non singulatifs. C’est cette dernière interprétation que nous avons rete-nue, en étant consciente de la nécessité d’affiner l’analyse1. Plus précisément, nous considérons que cette longueur est la réalisation d’une voyelle sous-spécifiée mar-quant un nominal non singulatif, quelque peu parallèle au suffixe ----gggg marmar-quant un no-minal singulatif. De ce fait, elle est réalisée par le suffixe pluratif et non le radical, comme les morphèmes pluratifs sont, des suffixes et non des clitiques.

Cette analyse ne rend pourtant pas compte du fait que les finales consonantiques sont attestées pour les nominaux, cette consonne étant le plus souvent une sonante. Quelle que soit l’interprétation retenue, la longueur permet de délimiter les nominaux sur le plan phonique et de les distinguer des verbes et des coverbes ainsi que des caté-gories grammaticales mineures.

2.1.2.3.4.2 Système verbal

Dans le système verbal, la fonction de la quantité vocalique est plus claire, du fait que l’impératif pluriel est marqué par ----iiii, celui-ci s’amalgamant avec la voyelle du verbe et provoquant son allongement (ex 74 et 75). Comme nous reviendrons sur ce point en 9.4.3.2, nous n’entrerons pas dans le détail des formes sous-jacentes.

74. (a) Φ-yàŋà (b) Φ-yáŋɛ̀ː

TH-boire.IMP TH-boire.IMP.PL

Bois! Buvez! 75. (a) Φ-lùsí (b) Φ-lùsìː

TH-attendre.IMP TH-attendre.IMP.PL

Attends! Attendez!

2.2 PROSODIE

Les fait de prosodie englobent l’accent tonique, prévisible et donc non distinctif, ainsi que la hauteur tonale, distinctive dans le lexique nominal et jouant un rôle dis-tinctif dans la morphologie verbale. L’unité porteuse de ton est la syllabe dans le sys-tème nominal, alors que c’est le mot (i.e. le radical ou la base et les morphèmes per-mettant de l’actualiser) dans le système verbal, où une analyse en profils tonals a été adoptée. Nous traiterons ici l’essentiel du système nominal et les grandes lignes du système verbal, les faits concernant le système verbal étant repris en détail dans le chapitre 9.

Il existe, en maba, une tendance à un rythme binaire, quelquefois ternaire, mar-qué par l’accent tonique, tendance nette lorsque tons hauts et tons bas se succèdent. Cette tendance a été relevée dans les énoncés en isolation tout comme dans les textes, bien qu’elle soit plus nette dans le premier cas.

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