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La qualité de l’éducation : une priorité de la CONFEMEN

Assurer la qualité de l’éducation dans toutes ses dimensions fait partie des priorités des États et gouvernements, membres de la CONFEMEN. D’ailleurs, lors de la 49e session ministérielle, tenue à Bamako (Mali) en 2000, les ministres de la CONFEMEN avaient souligné toute l’importance de la réalisation de l’EPT pour améliorer la santé des populations, promouvoir l’exercice de la démocratie, assurer le développement durable des sociétés et même favoriser la vigueur de la Francophonie6.

Les diverses réflexions et actions de la CONFEMEN ont permis d’orienter les politiques éducatives des États et gouvernements membres et ont donné lieu à des plans d’action stratégiques, contribuant ainsi au développement des systèmes éducatifs.

À ce jour, la majorité des pays ont réalisé des progrès importants en ce qui concerne l’accès à l’éducation. Pourtant, en raison des diverses missions de l’école ainsi que de toutes ses dimensions, une préoccupation importante demeure : celle de la qualité de l’éducation.

En effet, d’après le Rapport mondial de suivi de l’EPT 2010 « des millions d’enfants quittent l’école sans avoir acquis les compétences de base et, dans certains pays d’Afrique subsaharienne, la probabilité que de jeunes adultes qui ont fréquenté l’école pendant cinq ans soient analphabètes est de 40% »7.

Non seulement les faibles performances des élèves des pays en voie de développement dans la maîtrise des éléments du programme sont déplorables, mais encore la grande difficulté des élèves, tant ceux des pays du Nord que du Sud, à appliquer les connaissances dans un contexte différent de celui du scolaire questionne davantage tout l’aspect curriculaire et les méthodes d’enseignement.

5 - Lors du Séminaire francophone sur l’Éducation au développement durable, qui a précédé la Conférence mondiale de l’UNESCO sur l’Éducation pour le développement durable, tenue à Bonn (Allemagne) en 2009, un bilan partiel à mi-parcours de la DEDD en Francophonie a permis de constater l’état d’avancement de sa mise en œuvre relativement à l’existence d’un comité national, la présence d’ONG et des syndicats à ce comité, l’existence d’un plan national pour la DEDD et la coordination gouvernementale.

6 - CONFEMEN (2001). Stratégies pour une refondation réussie des systèmes éducatifs. Document de réflexion et d’orientation, Dakar : CONFEMEN.

Dans les pays du Sud, les limites excessives de filières et de parcours scolaires orientent les jeunes à la poursuite du système formel répondant peu aux besoins de la plupart d’entre eux. Il existe, certes, des initiatives prises par les pays offrant un cadre d’apprentissage hors des institutions formelles. Toutefois, ces parcours, souvent en l’absence de passerelles ou de reconnaissance d’acquis, ne conduisent pas à une formation qualifiante, décourageant par le fait même ces jeunes à poursuivre leur formation.

De plus, en ce qui concerne plus spécifiquement les dispositifs de formation professionnelle et technique, ceux-ci semblent, selon plusieurs employeurs, trop théoriques, peu diversifiés et ne répondant pas aux besoins du marché actuel de l’emploi.

À cela s’ajoutent les mauvaises conditions de gestion du système éducatif, la faiblesse en matière d’imputabilité et de reddition de comptes ainsi que les insuffisances sur le plan de l’évaluation et de la collaboration des divers acteurs.

Ces dernières années, les pays de la CONFEMEN poursuivent leurs efforts pour répondre aux exigences de l’éducation de qualité pour tous et atteindre les objectifs du Millénaire, en définissant des orientations en matière d’éducation et de dynamique partenariale et en révisant les stratégies, adoptées jusqu’à ce jour, en vue de renforcer celles qui ont un caractère porteur.

L’Appel de Caraquet (Canada/Nouveau-Brunswick)8, élaboré lors de la 53e session ministérielle à l’attention du XIIe Sommet, rappelait la responsabilité des gouvernements envers l’éducation afin de concourir à la réduction de la pauvreté, au progrès économique et social et au développement durable. Non seulement nous sommes à mi-parcours des engagements pris pour la DEDD, mais aussi c’est en 2015 que les objectifs de l’EPT doivent être atteints. Il est donc urgent de répondre aux enjeux auxquels les pays et la communauté éducative ont adhéré.

La CONFEMEN est convaincue que la mise en synergie des efforts de l’ensemble des acteurs est susceptible d’apporter les réponses appropriées aux défis actuels, que ce soit en termes d’obtention de ressources (financières, matérielles, humaines) suffisantes ou en termes de gestion rationnelle de ces ressources et de leur utilisation optimale, car il faut être en mesure de transformer ces ressources en résultats scolaires.

8 - CONFEMEN (2008). Actes de la 53e session ministérielle de la CONFEMEN, Caraquet (Canada/Nouveau-Brunswick) du 31 mai au 7 juin 2008, Dakar : CONFEMEN.

Dans le cadre de la prise en compte de la qualité, la CONFEMEN avait déjà proposé un certain nombre de facteurs politiques, pédagogiques, socio-culturels, dont les curriculums, le matériel didactique, l’enseignant, la réduction du redoublement, les langues nationales et les filières et programmes de formation.

À cette liste, s’ajoutent d’autres facteurs, dont ceux qui sont liés à la bonne gouvernance et à la dynamique partenariale. La CONFEMEN a choisi de mettre l’accent sur une analyse qualitative des systèmes éducatifs pouvant aider les États et gouvernements membres à prendre des mesures adéquates pour pallier les insuffisances constatées.

Pour ce faire, outre le travail du PASEC, elle a organisé, particulièrement depuis 2006, des réunions-débats sur divers thèmes concernant l’éducation afin de constater l’état d’avancement des efforts fournis, de se pencher sur de nouvelles pistes de solutions pour résoudre les difficultés qui demeurent et d’émettre des recommandations. Ces espaces de concertation, d’échanges, de partage ont été mis en place pour impliquer tous les acteurs dans le processus d’amélioration des systèmes éducatifs.

Les Assises francophones de la gestion scolaire : avril 2006 à Antananarivo (Madagascar)

Ces Assises visaient essentiellement l’analyse de la situation actuelle relative à la gestion scolaire au regard des recommandations proposées par la CONFEMEN en 1994 lors de sa 46e session ministérielle et le Forum de Dakar. Cette rencontre avait également pour but de réfléchir sur les paradigmes et les fonctionnements qui ont démontré une plus grande efficacité dans l’administration de l’éducation, du plan national jusqu’au plan local et enfin, l’élaboration d’un cadre d’action pour favoriser une évolution positive de la qualité de l’administration scolaire et, plus globalement, du pilotage des systèmes éducatifs dans les pays francophones. Cinq thèmes ont été abordés, soit la bonne gouvernance, la centralisation/décentralisation/

déconcentration, la mobilisation des ressources, la gestion des manuels scolaires et la professionnalisation de la gestion scolaire.

Journées de réflexion sur la pratique de la dynamique partenariale dans les pays francophones d’Afrique : octobre 2007 à Dakar (Sénégal)

En plus de faire le bilan de la mise en œuvre de la pratique de la dynamique partenariale en Afrique francophone, ces Journées avaient, entre autres, comme objectifs, d’identifier les éléments problématiques de l’exercice du partenariat en éducation, d’illustrer des pratiques exemplaires, de mener une réflexion sur les fonctionnements efficaces et de dégager les mesures de régulation.

Les principaux thèmes abordés portaient sur la décentralisation efficiente des systèmes éducatifs, le développement de la culture de consultation, de concertation et de dialogue politique ainsi que la dynamique partenariale et ses impacts sur les performances des systèmes éducatifs.

Pour compléter ce bilan une étude a été initiée par la CONFEMEN pour couvrir l’ensemble de l’espace francophone.

Réunion-débat sur les facteurs essentiels de la qualité de l’Éducation : novembre 2008 à Bujumbura (Burundi)

À la lumière des réflexions et orientations de la 49e session ministérielle, qui avait retenu six facteurs essentiels à la qualité de l’éducation, la CONFEMEN a voulu faire le point de la situation de la qualité de l’éducation au sein de l’espace francophone, particulièrement sur quatre de ces facteurs pris en compte dans la mise en œuvre des politiques éducatives et leur impact sur les apprentissages. Il s’agit de la réforme des curriculums, la mise à disposition des manuels scolaires, la valorisation du métier d’enseignant et la réduction du redoublement.

Réunion-débat sur la pratique de classe : mai 2009 à Dakar (Sénégal)

Cette réunion se voulait un cadre d’échanges et de partage de pratiques efficientes en ce qui a trait au rôle renouvelé de l’enseignant, à la transformation et à la diversification des méthodes d’enseignement et d’apprentissage, à l’ouverture de l’école à la communauté et à l’adéquation entre le curriculum officiel et le curriculum implanté. Les objectifs généraux de cette rencontre étaient de faire l’état de la situation de la pratique de classe et de l’environnement scolaire et extrascolaire depuis les réformes, d’identifier les conditions favorables ainsi que les dispositions institutionnelles à prendre.

Assises sur les réformes curriculaires : juillet 2010 à Brazzaville (Congo)

En juillet 2010, ce sont les réformes curriculaires qui ont retenu l’attention de la CONFEMEN. Des représentants des ministères, de la recherche, des encadreurs pédagogiques et des enseignants ont échangé sur l’état d’avancement des réformes curriculaires, leur élaboration, leur implantation et le suivi-évaluation nécessaire pour une régulation efficace. Au-delà des recommandations issues des travaux d’ateliers, un Cadre d’action a été adopté par les participants.

La 54e session ministérielle et le 50e anniversaire, moment privilégié pour un bilan : novembre 2010 à Dakar (Sénégal)

Outre le but de constater l’état d’avancement des efforts fournis et de formuler des nouvelles recommandations, les diverses réunions-débats servaient de préparatifs au contenu de la 54e session ministérielle. Cette importante rencontre revêt un caractère particulier puisqu’elle coïncide avec le 50e anniversaire de la CONFEMEN.

Cinquante ans de travail dans le domaine de l’Éducation représente, pour la CONFEMEN, le moment idéal pour faire un bilan des diverses actions réalisées par l’institution, prendre conscience de son impact sur les politiques éducatives et envisager de nouvelles perspectives afin de parfaire sa mission.

À partir d’un examen attentif des résultats obtenus et des recommandations retenues lors des diverses réunions-débats organisées depuis le plan de relance, les ministres ont déterminé les nouvelles orientations pour permettre à la CONFEMEN de mieux assumer ses missions statutaires et de jouer son rôle d’orientation de la programmation de l’OIF dans le domaine de l’éducation.

CHAPITRE 2

SITUATION DES FACTEURS PÉDAGOGIQUES