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Qualification biologique des dons

Dans le document SIDA POST-TRANSFUSIONNEL (Page 173-178)

Sida post transfusionnel

VII. sécurité transfusionnelle infectieuse

2. Etapes clés de la sécurité transfusionnelle infectieuse:

2.2 Qualification biologique des dons

Étape sécuritaire tout aussi essentielle, cette qualification est basée sur des analyses systématiques obligatoires, des analyses obligatoires orientées et des examens facultatifs. Leurs résultats permettent de qualifier le don et d'autoriser l'utilisation transfusionnelle des produits sanguins correspondants, elle se positionne dans la chaîne transfusionnelle à deux niveaux : organisationnel et sécuritaire [22].

La QBD participe ainsi au sein de la chaîne transfusionnelle, à la sécurité transfusionnelle des receveurs, tant sur le plan immuno-hématologique que sur celui de la prévention de la contamination par les agents transmissibles par le sang, tout en gardant à l’esprit le respect du donneur et de son don, par l’utilisation de réactifs sélectionnés et de méthodes maîtrisées [22].

Au cours des dernières décennies, la QBD a significativement contribué à l’amélioration de la sécurité transfusionnelle, grâce à la mise en place de nouveaux tests de dépistage de plus en plus sensibles et spécifiques, du dépistage génomique viral et de l’évolution des performances des automates [22].

De nombreux tests réglementaires dont les bonnes pratiques transfusionnelles décrivent l’organisation et les obligations des laboratoires de QBD, qui réalisent les mêmes analyses obligatoires définies dans le code de la Santé publique [22].

Elle est définie dans le texte des « Bonnes pratiques transfusionnelles » comme une activité qui intègre l’ensemble des analyses obligatoires systématiques ou non, effectuées sur des échantillons provenant de l’activité de prélèvement homologue et autologue, le traitement d’informations disponibles liées au don ou au donneur utiles à la qualification biologique, que ce soit les données administratives et biologiques du donneur, les données de l’entretien pré-don, les informations post-don, les données de vigilances, ainsi que les résultats du suivi de la qualité [22].

Mais la qualification intègre également les autres analyses non obligatoires, qui complètent les qualifications de certains produits sanguins labiles, afin de répondre à des utilisations thérapeutiques spécifiques, L’ensemble de ces données concourt à l’établissement du statut du don [22].

Deux technologies ont été sélectionnées en France après réalisation d’une étude de faisabilité nationale, Une technologie basée sur le principe de transcription isotherme de l’ADN en ARN (Transcription Mediated Amplification), qui utilise des pools de 8 échantillons, et Une technologie basée sur le principe de la PCR qui associe une extraction d’acide nucléique à un automate d’amplification-détection et utilise des pools de 24 échantillons. Ces 2 technologies ont été organisées en chaînes réalisant l’ensemble des opérations depuis l’étape de poolage jusqu’au rendu des résultats et leur gestion informatique, elles présentent des sensibilités équivalentes et une excellente spécificité [69].

Dépister les infections: Les tests biologiques sont très performants, mais ils sont néanmoins incapables de détecter une contamination récente. Lorsqu’une personne est contaminé par un virus, il existe une période d’une dizaine de jours au

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détectable par un test biologique. On l’appelle « période silencieuse » car le test est négatif, alors que le sang est contaminant. Aucun don ne doit donc être réalisé pendant cette période [69].

Le dépistage systématique des dons de sang séropositifs contre le virus de l'immunodéficience humaine VIH, mis en place le 1er août 1985, révèle une diminution de la prévalence de la séropositivité au niveau des donneurs de sang, en France comme aux États-Unis. Les éléments de dépistage dans les centres de transfusion sont un entretien médical avant chaque don, afin d'exclure les donneurs présentant un facteur de risque d'infection HIV, et un 'test sérologique (Elisa) mettant en évidence les anticorps dirigés contre le virus. Cependant, ce test ne permet pas de détecter les sujets qui, récemment infectés, sont encore séronégatifs. Les études sérologiques portant sur les malades transfusés après le 1er août 1985 vont permettre d'apprécier le risque transfusionnel résiduel actuel d'infection VIH [69].

Depuis le 1er août 1985, le dépistage des anticorps anti-VIH est obligatoire en France pour tous les dons de sang : ce dépistage est effectué à l'aide d'un test immuno-enzymatique (Elisa), dont la positivité doit être, en raison de la possibilité de faux positifs confirmée par un test de western-blot [69].

Tout prélèvement positif est exclu de l'utilisation transfusionnelle, Après confirmation de la séroposivité par western-blot, le donneur est convoqué et informé par un médecin de l'établissement de transfusion sanguine [69].

Le dépistage génomique viral (DGV) des virus VIH-1 et VHC, a été introduit en France le 1erjuillet 2001, dans le but de renforcer la sécurité virale transfusionnelle par la réduction du risque résiduel que représente la fenêtre sérologique précédant la détection des marqueurs sérologiques,Les techniques actuellement disponibles sont des techniques semi-automatisées, difficilement applicables à un grand nombre d’échantillons, d’où la nécessité de pratiquer le dépistage des génomes viraux sur des pools d’échantillons [69].

Après un an de pratique, le DGV a permis de dépister 2 dons séronégatifs-ARN positifs : 1 pour le VIH et sur un total d’environ 2,5 millions de dons. Au cours de la même période, 2 dons ARN VIH positifs avec une très faible charge virale n’ont pas pu être détectés. Par ailleurs, la mise en place du DGV a eu très peu d’incidence sur la disponibilité des produits sanguins labiles, en particulier celle des concentrés plaquettaires d’aphérèse [53].

Au Maroc la qualification infectieuse du don de sang: est régis par:

l’article 1 du décret n° 2-94-20 (22 joumada II 1416) 16 novembre 1995 pris pour l’application de la loi n° 03-94 relative au don, au prélèvement et à l'utilisation du sang humain qui notifie que le don de sang doit faire l'objet des analyses biologiques suivantes:

- Le dépistage sérologique de la syphilis ;

- La détection de l'antigène HBs (marqueur de l'hépatite B) ;

- La détection des anticorps dirigés contre le virus responsable du syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) ;

- Le dépistage de l'Hépatite C - Le dosage des ALAT ;

Cette liste peut être complétée ou modifiée par arrêté du ministre de la santé publique en fonction de l'évolution des connaissances médicales [53].

Certains agents pathogènes font l’objet d’un dépistage spécifique réglementaire pratiqué sur tous les dons, ce dépistage réglementaire fait l’objet d’une actualisation régulière en fonction de l’évolution des risques et des méthodes [69].

Le dépistage actuel, basé sur la sérologie, ne repère pas le don : le test Elisa détecte les anticorps anti-VIH, non le virus lui-même, cette phase de silence sérologique est de l'ordre de quelques semaines (inférieure à deux mois), certains auteurs ont suggéré que cette phase pourrait être parfois beaucoup plus longue, de

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Le problème était d'importance, car un délai d'incubation aussi prolongé pouvait laisser supposer l'éclosion de nombreux nouveaux cas transfusionnels dans les prochaines années.

Il a également été rapporté que des sujets pouvaient être infectés par le VIH, inscrit sous forme d'ADN dans le génome de certaines cellules, sans que cet ADN provoque la synthèse des protéines virales, donc sans production de virions, ces sujets n'exprimeraient pas d'anticorps anti-VIH: ils resteraient séronégatifs, bien qu'ils soient infectés (et peut-être infectants), et ne seraient pas reconnus par le dépistage biologique actuel, qui n'est fondé que sur la recherche d'anticorps anti-VIH [69].

La technique de PCR (polymerase chain reaction), récemment mise au point permettrait sans doute de reconnaître ces sujets, mais elle est encore loin d'être standardisée et applicable en routine [69].

 Analyses systématiques:

– Recherche d’anticorps anti VIH 1 et 2 (août 1985)  Fenêtre sérologique moyenne = 22 jours

_ Dépistage génomique viral (DGV) VIH (juillet 2001)  Fenêtre sérologique moyenne = 11 jours

Anti-VIH-1 + anti-VIH-2 + antigène p24

Où les stratégies de dépistage doivent comprendre au moins la détection des anticorps car l’identification de l’anticorps spécifique reste la méthode de dépistage la plus fiable, Il est préférable qu’elles utilisent aussi la détection des antigènes, les anticorps peuvent être détectés approximativement trois semaines après la contamination et environ six jours après la première détection des antigènes [69].

L’antigène p24 du VIH peut apparaître entre 3 et 10 jours après l’ARN viral, et sa détection peut encore réduire la fenêtre sérologique de 3 à 7 jours avant la détection des anticorps ;

L'antigénémie p25 (test antigène) détecterait sans doute un certain nombre de sangs parmi ceux effectués entre le premier contact infectant du virus et la séroconversion. Toutefois, des raisons de coût et de rentabilité ont fait différer jusqu'à présent son utilisation au niveau de tous les dons de sang [69].

Le dépistage des anticorps anti-VIH est à la base du dépistage des dons de sang depuis le milieu des années 1980 et la sérologie du VIH est par conséquent bien connue ;

Bien qu’il existe une réactivité croisée entre les principaux types viraux (VIH-1 et VIH-2), on ne peut se fier à une épreuve spécifique du VIH-1 pour détecter tous les cas de VIH-2[69].

Depuis le début des années 1990, les épreuves de dépistage des anticorps anti-VIH comprennent des antigènes spécifiques du anti-VIH-1 et du anti-VIH-2, Néanmoins, la recherche des seuls anticorps a été supplantée lorsque cela était possible par l’utilisation de tests combinés antigène-anticorps (associant Ag p24 du VIH et anti-VIH-1 + anti-VIH-2),Par rapport à la recherche des anticorps, ces nouveaux tests offrent une sensibilité accrue au début de l’infection, en réduisant la fenêtre sérologique[69].

ARN du VIH

L’ARN viral peut être détecté environ 7 à 11 jours après la contamination, c’est à-dire quand les résultats des tests combinés antigène-anticorps sont encore négatifs ;

La détection de cet ARN peut donc réduire le risque de transmission du VIH par transfusion de dons de sang infectés pendant la fenêtre sérologique des tests de détection d’antigènes et d’anticorps [69].

Dans le document SIDA POST-TRANSFUSIONNEL (Page 173-178)