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Conduite à tenir devant la découverte d'une sérologie VIH positive chez un donneur de sang

Dans le document SIDA POST-TRANSFUSIONNEL (Page 155-158)

Sida post transfusionnel

III. Conduite à tenir devant la découverte d'une sérologie VIH positive chez un donneur de sang

1. Annonce de la séropositivité

Le test ELISA systématique a été trouvé positif au niveau du don de sang, et le Western-blot, effectué pour confirmer la spécificité du résultat, a révélé la présence d'anticorps spécifiques du VIH. Le donneur dont le sang a ainsi été reconnu anti-VIH positif (avec confirmation par western-blot) a reçu une lettre personnelle lui signalant qu'une anomalie biologique avait été décelée lors de son dernier don de sang, et lui demandant de prendre contact avec un médecin du centre de transfusion pour être informé plus précisément sur cette anomalie ;

L'entretien médical avec le donneur, qui doit ménager le respect de la vie privée et garantir la confidentialité des informations revues, nécessite naturellement l'établissement d'un climat de confiance et une aide psychologique adaptée a la gravité de l'annonce faite au sujet [34].

Il convient de dire au sujet qu'il est séropositif, c’est-a-dire que son sérum contient des anticorps traduisant un contact infectant, plus ou moins récent, avec le VIH, et qu'il est donc porteur asymptomatique du virus, Il est important de lui préciser qu'il n'est pas atteint du SIDA, mais peut le développer un jour, Sans minimiser en rien le problème. Il est possible de rassurer le sujet sur son avenir médical immédiat [34].

Les autres points à expliquer sont les suivants :

- le test a été effectué de manière systématique et le donneur n'a pas fait l'objet d'une mesure particulière effectuée a son insu ;

-une nouvelle prise de sang doit confirmer le résultat du test effectué sur l'échantillon du sérum prélevé à partir de son don de sang, cette nouvelle sérologie comportera, comme la première, un test ELISA et un Western-blot. Cette prise de sang inclura en outre un certain nombre de paramètres virologiques (antigénémie p 25, taux sérique d'anticorps anti p 25), hématologiques (NFS-VS) et immunologiques (taux de lymphocytes CD4, taux sérique des immunoglobulines G et A), qui vont permettre d'apprécier l'état immunitaire et éventuellement l'ancienneté de l'infection ;

- le facteur de risque de l'infection VIH et les circonstances de contamination sont dans la mesure du possible à déterminer ;

L'efficacité de cet entretien nécessite naturellement que les médecins de collecte soient informés de ces aspects épidémiologiques pour adapter leur questionnaire aux aspects épidémiologiques actuels de l'infection [34].

 Si le donneur ne se présente pas pour annonce de sa séropositivité, ce cas peut se présenter dans différentes circonstances :

- il prend contact par téléphone mais refuse de se présenter a la consultation qui lui est proposée : il n'est naturellement pas question d'informer le donneur par voie téléphonique sur la nature de son anomalie, mais il est possible de lui demander de se mettre en contact avec son médecin traitant auquel le centre,

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- le donneur ne prend pas contact avec le centre, une lettre de rappel doit lui être adressée, cherchant a le sensibiliser sur l'importance de la consultation qui lui est proposée, mais sans donner plus d'information sur la nature de l'anomalie biologique pour laquelle il est contacté que dans la première lettre. Dans un certain nombre de cas, le donneur n'est pas contactable, ou ne répond pas aux convocations successives, et il apparait alors difficile, pour des raisons de confidentialité médicale, de chercher à le contacter de manière plus personnelle [117].

Il pourrait paraitre licite de chercher à le contacter par l'intermédiaire de tiers ou d'organismes divers, mais les risques de divulguer un secret médical ou même de susciter des doutes doivent faire interdire tout recours a une personne ne partageant pas les obligations du secret médical [117].

2. Information et suivi des sujets reconnus séropositifs

Le sujet est informé de sa séropositivité et de ses conséquences :

- En premier lieu, l'abstention définitive du don de sang, Cette abstention concerne également tout autre don d'organe, de tissu et de sperme ;

- La nécessité impérative et définitive de protéger les rapports sexuels par des préservatifs, afin de ne pas contaminer les partenaires futurs et de ne pas être contaminé par un partenaire lui même séropositif. En dehors de précautions de bon sens (effets de toilette personnels : brosses a dents, rasoir a main), il n'existe pas de précaution particulière dans la vie quotidienne ;

- il faut demander au donneur anti-VIH positif d'informer ses partenaires passés et actuels de sa séropositivité, afin qu'ils puissent effectuer un test sérologique ;

-Il s'agit d'une démarche qui ne peut être effectuée que par le sujet lui même et en aucun cas, par le médecin l'insu du donneur, ou malgré son refus ;

-Il convient de demander au sujet de ne pas conseiller ses partenaires de donner leur sang pour avoir le test, mais de recourir a un centre de dépistage anonyme et gratuit ou au médecin traitant ;

- Enfin, la nécessité d'un suivi clinique et biologique par un spécialiste ou par le médecin traitant, afin de mettre en route, en temps utile, une thérapeutique préventive, basée sur la prise d'un antiviral comme I'AZT en cas de signes biologiques d'évolutivité annonçant une évolution irréversible et prochaine vers la maladie ;

- la contre-indication de toute grossesse ;

- Les sérologies des hépatites B et C, de la syphilis étant systématiques au niveau des dons de sang, il n'est pas exceptionnel, en raison de facteurs de risque communs, de déceler, chez un sujet anti-VIH positif, la présence de marqueurs sériques de ces infections ;

-Un examen clinique appréciera le stade de l'infection en fonction de la classification du Center for Disease Control (CDC) : sujet asymptomatique (stade II) ou simplement porteur d'un syndrome lymphadénopathique (stade III) [117].

IV. Conduite à tenir en cas d’une sérologie positive chez un

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