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Outils de l’hemovigilance

Dans le document SIDA POST-TRANSFUSIONNEL (Page 165-169)

Sida post transfusionnel

3. Outils de l’hemovigilance

Les principaux outils de fonctionnement d’un système d’hémovigilance sont : La traçabilité des produits sanguins labiles, la prévention des incidents transfusionnels, leur signalement et leur analyse, ainsi que l’information des patients transfusés et leur suivi post transfusionnel [85].

3.1 Traçabilité:

La traçabilité désigne l’enregistrement du circuit et des opérations qui intéressent un PSL tout au long de la chaîne transfusionnelle, Elle regroupe l’ensemble des mesures prises pour assurer le suivi des produits sanguins labiles du donneur jusqu’au receveur. Elle permet d’établir le lien entre le produit sanguin labile et le receveur effectif, tout en préservant l’anonymat du donneur et de sorte qu’il ne soit pas porté atteinte au secret médical [85] .

La traçabilité des produits sanguins labiles constitue le support de l’enquête transfusionnelle ascendante et descendante, c’est l’élément de base indispensable à l’hémovigilance, permet de connaître à tout moment le devenir des PSL distribués [85].

En cas de survenue d’un effet indésirable chez un receveur, elle permet de remonter toute la chaîne transfusionnelle jusqu’au donneur et de prendre les mesures correctives. De même, lorsqu’une anomalie biologique est détectée chez un donneur de sang, la traçabilité des produits sanguins labiles permet de retrouver le receveur et de le prendre en charge [85].

Ainsi, l’objectif de la traçabilité est de retrouver à partir d’un numéro de don, d’une part, l’historique du donneur et d’autre part, le ou les receveurs effectifs des produits issus de ce don. Le retour d’information repose sur les échanges de données entre les établissements de transfusion sanguine et les établissements de soins [85].

-La traçabilité doit être réalisée juste après avoir commencé la transfusion. Ses données doivent être conservées dans le dossier transfusionnel, qui est une composante du dossier médical [85].

-Chaque médecin qui a pratiqué une transfusion doit s'assurer que la nature et les

numéros des produits effectivement administrés ont été répertoriés dans le dossier transfusionnel. Il doit, par ailleurs tenir informé le patient de la transfusion et le suivre"

Toute administration d'un dérivé sanguin labile et/ou stable nécessite l'ouverture du dossier transfusionnel [85].

3.2 Signalement et déclaration des effets indésirables receveurs :

 Signalement :

Le signalement de tout EIR de PSL s’impose à tout professionnel de santé qui le constate ou en a connaissance (art. R. 1221-22 du Code de la santé publique en FRANCE) : « Tout médecin, chirurgien-dentiste, sagefemme, infirmière ou infirmier qui a connaissance de l’administration d’un PSL à un de ses patients et qui constate un effet inattendu ou indésirable dû, ou susceptible d’être dû à ce produit, doit le signaler sans délai et au plus tard dans les huit heures, au correspondant d’hémovigilance de l’établissement dans lequel a été administré le produit, Cette information peut se faire par tous les moyens disponibles localement » [84].

Le signalement d’un incident grave est une obligation pour les professionnels de santé, qui détectent un incident grave de la chaîne transfusionnelle [84].

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 Déclaration :

La déclaration des EIR est obligatoire et doit se faire en priorité au CH de l’ES. La forme, le contenu et les modalités de transmission de la fiche de déclaration d’effet indésirable survenu chez un receveur sont définis dans la décision du directeur. Elle définit notamment la gravité de l’EIR ainsi son imputabilité [84].

Tout personnel soignant témoin d’un incident transfusionnel doit le signaler le plus rapidement possible au correspondant d’hémovigilance de son hôpital. Ce signalement est déclenché dès la connaissance de l’incident que celui-ci soit concomitant à la transfusion ou révélé des années après celle-ci. Le correspondant d’hémovigilance hospitalier en collaboration avec son homologue de l’EFS va d’une part mener l’enquête et d’autre part remplir une fiche d’incident transfusionnel (FIT) qui est transmise dans les 48 heures aux autorités [84].

3.3 Information et suivi du patient transfusé :

« Tout malade transfusé doit être informé par écrit, au plus tard le jour de sa sortie, de la nature des produits transfusés, la date et le lieu de la transfusion ». Ce document doit être signé par un médecin du service dans lequel a été effectuée la transfusion. Pour les mineurs, l’information est délivrée aux titulaires de l’autorité parentale, et pour les incapables, à la personne qui exerce la tutelle. Par ailleurs, une information, adaptée et compréhensible, doit être donnée au patient dans le respect de la déontologie médicale, et notamment l’information sur les risques encourus et le suivi transfusionnel proposé [78].

Cette information doit être faite, sauf urgence vitale, préalablement à l’acte transfusionnel, et mentionnée dans le dossier [78].

 Avant toute transfusion :

Expliquer au patient le bien fondé de l’indication transfusionnelle ainsi que les risques éventuels : Incidents immédiats fréquents mais sans grande gravité : urticaire,

réaction fébrile. Incidents retardés : liés à la transfusion d’Ag érythrocytaires : Apparition d’Ac irréguliers pouvant avoir des conséquences sur les transfusions ultérieures. - liés au risque résiduel de transfusion de maladies infectieuses n’ayant pas été dépisté malgré toutes les mesures prises pour optimiser la sécurité transfusionnelle (hépatite, Sida) [121].

 Après la transfusion :

Remettre au patient une ordonnance (document de suivi post transfusionnel) lui permettant de contrôler 3 mois après la transfusion sanguine, celle-ci aura été préalablement lue et signée par le patient avant l’acte transfusionnel. Une copie sera gardée dans le dossier [121].

Les patients transfusés au cours de leur hospitalisation doivent en être informé au cours d’un entretien médical et par ordonnance remise proposant un dépistage post-transfusionnel VIH 3 mois après la transfusion. Le malade n'a pas l'obligation de les faire réaliser, mais le médecin à l'obligation de lui remettre l’ordonnance [121].

 Information post-don :

Le terme informations post-don (IPD) regroupe toutes les informations concernant le donneur, communiquées ou découvertes à ETS après un don de sang et susceptibles de compromettre la sécurité et la qualité des PSL issus d’un ou plusieurs de ses dons antérieurs. Les IPD englobent donc tous les événements survenus chez les donneurs et pouvant potentiellement entraîner un risque pour le receveur, que le PSL ait déjà quitté l’ETS ou non au moment du signalement, que ce risque soit avéré ou théorique [121].

Un document d’information post-don est remis à chaque donneur. Il invite ce dernier à signaler tout événement nouveau remettant en cause la qualité des produits sanguins issus du don et survenant dans les deux semaines suivantes [121].

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L'information post-don permet au donneur d'informer a posteriori l'établissement de transfusion de l'existence d'un risque d'exposition (résidence, séjours ou naissance dans un pays à risque, antécédent de transfusion, etc.) qui n'avait pas été signalé lors de l'entretien pré-don. Par ailleurs, en cas de découverte de marqueurs infectieux chez un donneur ayant effectué plusieurs dons, l'information post-don est utile pour identifier, de manière rétrospective, les dons précédents afin d'en vérifier l'innocuité par une nouvelle vérification biologique. Dans ces situations, l’enquête« ascendante »permet également d'identifier les receveurs des PSL issus de ces dons précédents et d'entreprendre des investigations biologiques chez ceux-ci au moindre doute [121].

Elles regroupent principalement les séroconversions, impliquant la prise en compte d’un risque pour le(s) receveur(s) des PSL issus du don antérieur, dans le cas où ce don aurait été prélevé en période silencieuse pour le marqueur incriminé. De ce fait, cette découverte implique l’initialisation d’une enquête descendante, destinée à identifier le ou les receveur(s) dans le but d’assurer leur prise en charge (information, contrôle biologique, traitement éventuel) [121].

Dans le document SIDA POST-TRANSFUSIONNEL (Page 165-169)