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La proximité des commodités et de la nature : « tout avoir à côté »

CHAPITRE 4. Les aménités des territoires au quotidien

1) La proximité des commodités et de la nature : « tout avoir à côté »

« Daniel Le Couédic et Lionel Prigent expliquent que le territoire de la Bretagne est

structuré autour de nombreux petits bourgs et que l’habitat individuel qui y domine n’est pas associé à la mode du pavillon de banlieue. Ce territoire rural relativement dense, multipolaire et bien innervé de routes, affiche des éléments de durabilité et ne

devrait pas être réduit au phénomène d’urbanisation diffuse, car il constitue également une “ville invisible” qui, à bien des titres, pourrait être érigée en modèle. » (Mercier, Simard et Côté, 2014, p. 327)

Ces géographes québécois évoquent quelques caractéristiques de la Bretagne, que l’on retrouve dans le Pays de Brest ; voyons comment les habitants les perçoivent.

1.1.Les habitants affirment « on a tout ce qu’il faut » Tout avoir

Commençons par analyser certaines paroles entendues lors des entretiens : plusieurs habitants

me disent « on a tout », « il y a tout », « il y a tout ce qu’il faut », « on a tout ce qu’il faut autour ».

Murielle qui vit à Locmaria-Plouzané, commune littorale, affirme ainsi : « ah de Brest, ah oui je

peux m’en passer oui. Ben oui parce que tu vas à Saint-Renan t’as tout, donc moi je vais plus

facilement maintenant sur Saint-Renan que sur Brest. » Même si ces propos sont à nuancer,

puisqu’elle se rend à Brest pour aller au cinéma par exemple, cela montre que Brest n’est en tout cas pas le seul repère. Annie qui habite à Lanrivoaré, en parle :

« - Et vous allez souvent à Brest vous, hormis pour voir votre maman du coup peut-être, mais pour autre chose est-ce que vous allez ?

A : Et ben de façon étonnante, avant j’y allais énormément ! Et j’y vais presque plus ! (Petit rire) Parce que je trouve que la ville est pfiouf (soupir) et puis… Il y a pas un

intérêt majeur, sauf pour aller au cinéma ! Euh… Ou chez Dialogues148 en gros ça se

limite à peu près à ça ! Et… Et sinon à Saint-Renan c’est vraiment… Saint-Renan, on y trouve… Il y a tout ce quil faut maintenant à Saint-Renan ! Grandes surfaces, Picard, enfin… C’est… C’est la vie de château ! (Rires) »

D’autres exemples sont parlants, comme les descriptions de Gildas qui habite avec sa famille à

Saint-Renan : « En essayant de trouver ce compromis-là, c’est-à-dire : d’être à la fois près de la ville !

Ville de taille… Petite quand même hein, Saint-Renan c’est quand même pas la grosse ville ! Mais

voilà d’une certaine taille où on trouve tout ce quil faut, le supermarché, les écoles, au moins

jusqu’au lycée etc., euh les clubs de sport, le marchand de… de vélos, enfin voilà, tout ce… C’était un de nos critères. »

Émilie, la conjointe de Raphaël, me dit à trois reprises lors de l’entretien « on a tout » en plus du

« il y a tout à Landerneau et Guipavas », deux villes où ils se rendent facilement au quotidien. Ils

vivent en famille à Saint-Thonan. En effet, ils sont proches de leurs lieux de travail, un de leurs fils fait du football dans une association à Saint-Thonan, un Drive - qu’Émilie sollicite beaucoup

pour les courses alimentaires (« Ah ben c’est juste là ! ») - est présent à quelques centaines de

mètres, tout comme un garage agricole, utile à Raphaël dans le cadre de son activité d’agriculteur

(et qui se rend aussi à l’Espace Émeraude à Saint-Éloi), une petite supérette, une station essence, une boulangerie, un bar, deux restaurants, une petite bibliothèque, un centre aéré où leurs fils se rendent l’été, au sein de la commune ; l’autre fils fera probablement de la natation l’année prochaine à la piscine de Landerneau, où une agréable médiathèque est également présente. Ils

précisent que Landerneau et Guipavas sont là plutôt pour les « petits trucs de tous les jours », et

que « Brest c’est plus… Les grands magasins Décathlon tout ça, Ikea149, les sorties après avec les

collègues […] et le cinéma » bien que Landerneau soit également doté d’un cinéma. À Landerneau,

ils trouvent aussi ce qu’il faut pour les jouets et cadeaux des copains de leurs fils, ainsi que pour la banque et le vétérinaire. En ce qui concerne les achats de vêtements, ils se rendent systématiquement à Brest. Même une des plages, Keremma, est à 20 minutes selon leurs dires. Soulignons qu’en vérité, la durée est un peu plus longue selon les données GPS… Mais ce qui est à retenir est qu’ils ont la sensation d’être proches : régulièrement, les habitants ont un ressenti face à cette sensation de distance ou de proximité. Selon les paysages, les routes, les habitudes de conduite, ils peuvent avoir l’impression d’être plus proches que ce qu’ils sont ou inversement.

Concernant les déplacements, Christophe qui vit à Plouarzel explique : « ça ne nous a jamais posés

de problème parce qu’on est… À Plouarzel il y a tout donc on… y’a pas besoin d’aller loin ! » Quand

nous évoquons les activités, cette expression revient également : « Ah ben… Ici il y a tout hein ! À

Plouarzel on a tous les sports. On peut en profiter sans problème hein. Il y a de la musique, il y a du sport, il y a des assos historiques, culturelles, enfin il y a tout hein ! » Concernant le rapport à la

voiture et à l’habitude de l’utiliser, idem : « Le problème c’est toujours pareil… Quand tu… Est-ce

qu’on est dépendant ? C’est de savoir si on est dépendant. Et ça on sait pas si on est dépendant. Parce que justement on a tout à côté. (Soupir) Savoir si on est dépendant de ce genre de services. Est-ce que ça nous emmerderait d’aller à Saint-Renan faire les courses systématiquement tout le temps ? Alors c’est vrai qu’avoir le Super U ici, tu commences à faire à manger, il te manque un pot de crème hop tu prends la bagnole tu vas chercher tu reviens. Ça serait à Saint-Renan… ». Finalement, Christophe et sa femme m’expliquent qu’ils ont tout : à la fois la proximité des services, et leur désir de calme, de campagne :

« - Oui c’est ça mais ici vous considérez quand même que c’est vraiment la campagne quoi ?

C : Eh oui. Exactement. (Agnès acquiesce, pensive) Mais je comprends ta question (rires).

A : Oui oui oui oui.

C : C’est la campagne parce qu’il y a des champs à côté. (Rires)

A : Mais on n’est pas isolé, on n’est pas isolé, donc du coup… On a tout ce qu’il faut autour. »

S’il convient de préciser que les localisations de résidence sont choisies ou subies par les habitants par rapport à de nombreux facteurs (professionnels, familiaux, financiers, géographiques, etc.), nous nous focaliserons ici sur la manière dont les habitants arbitrent ces choix. Ils ne vivent pas forcément dans leur idéal au niveau des situations ou des espaces. Pour

149 À noter que les magasins Décathlon et Ikea ne sont pas situés à Brest mais dans une zone commerciale attenante, le Froutven, qui se trouve dans la commune de Guipavas. Le terme « Brest » peut aussi être assimilé à ces zones commerciales situées en périphérie.

eux, le plus juste équilibre, la meilleure balance, le bon compromis, donnent ce résultat, perçu comme un choix, plus ou moins limité en fonction des contraintes internes et externes. En général, ils expriment très peu de manques d’aménités urbaines, même si cela peut arriver, tout

comme le manque d’aménités naturelles (l’exemple de Mario, qui évoquait le manque d’un

terrain de chasse à côté, était assez évocateur du fait que ce ne sont pas forcément les aménités urbaines qui peuvent manquer aux habitants). Rappelons que l’aménité est un terme emprunté

à l’anglais amenity, synonyme d’agrément, de tout ce qui peut rendre un endroit agréable

(Talandier, 2009). Nous regrouperons ici sous le terme d’aménités urbaines celles liées à la

culture, à l’accessibilité, aux commerces et services, etc. Quant aux aménités naturelles, elles sont

présentes par le littoral ou d’autres éléments de nature et du paysage que les habitants

apprécient avoir proche de leur domicile.

Les habitants différencient souvent le lieu de vie en fonction du type de communes, plus que par rapport à la distance à la métropole ou à la grande ville, ici Brest. Considérant souvent que tout est à côté, cela les amène à des mobilités de proximité à la fois spatiale et temporelle, comme l’explique Annie qui vit à Lanrivoaré :

« - Oui donc vous vous sentez pas non plus bloquée de faire les activités que vous

souhaitez, de par votre lieu d’habitation qui est situé un peu en dehors ? Ou est-ce que parfois vous pensez que vous auriez pu faire plus de choses si vous étiez ailleurs ?

A : Je crois pas parce que c’est pas… D’abord parce qu’à Saint-Renan il y a plein de propositions, et je suis pas loin de Saint-Renan, et que même, euh, on est tout près de Brest, je mets un quart d’heure à aller à Brest, c’est rien ! Et pour le coup l’accès à Brest est TRÈS bien. Et très pratique. La quatre-voies arrive pratiquement dans le centre-ville et tout, y’a pas… Les gens qui sont plutôt du côté de Lannilis et tout ça mettent plus de temps à rentrer, que nous ! Nous c’est… vraiment très pratique. (Longue pause) Non mais le fait de vivre ici c’est assez agréable hein, parce que c’est ce que j’ai toujours dit… Ici c’est facile d’élever des enfants ! On est près DE TOUT, tout est accessible à des prix à peu près corrects, parce que… C’est pas des prix parisiens et tout ça, et c’est… tout… Tout est accessible quoi. »

« A : Mon mari travaille moins que moi maintenant donc il fait plus les courses, ou sinon moi quand je les fais, j’ai toujours fait mes courses là où je travaillais ! Parce que c’est beaucoup plus pratique ! Euh je finis de travailler, j’ai une grande surface ici à Guipavas. »

Annie insiste aussi sur le fait que ce ne sont pas des « prix parisiens », évoquant finalement une qualité de vie possible dans ces lieux grâce à des prix raisonnables. Ces différents lieux et choix de pratiques quotidiennes s’articulent de manière spatio-temporelle pour les habitants. Rappelons aussi que le besoin, le désir et la nostalgie d’être sont trois éléments différents, comme

l’évoque Yves Chalas dans Les logiques de l’habiter (Chalas, 1992) : trois logiques sur lesquelles

… à proximité, proche, pas loin

« On a tout », sous-entendu tout à proximité. En effet, les habitants insistent sur le fait d’être proche, de ne pas être loin, mais de quoi ? Des commodités ? De la nature ou de la mer ? De la

ville, d’un centre-ville ? Des commerces ? Du travail150 ? Des écoles ? Des activités sportives151 ?

Des spécialités médicales ?152 De la famille153 ? De la maison ? Au-delà des pratiques, dans

l’imaginaire aussi le besoin d’être proche se fait ressentir, même si dans les faits les habitants ne vont finalement quasiment jamais sur les lieux. J’ai pu comprendre cela grâce aux croisements entre paroles lors des entretiens et observations, ou lorsque je faisais préciser des propos. Les

habitants l’expliquent en disant « si jamais », « au cas où », « au moins c’est possible si je veux ».

Cette proximité est donc perçue comme un avantage, qu’ils en profitent réellement ou non. Ils

soulignent d’ailleurs que, plus qu’être « là », c’est être « à proximité » (ce qui pour eux se calcule en temps plus qu’en distance, nous y reviendrons) qui leur importe. La définition de la proximité n’est pas la même pour tous : pour des citadins et des habitants de centre-ville de métropoles, elle signifie une distance moins grande qu’un habitant de la campagne. Christine Roméro l’évoquait dans son étude autour de la signification de la distance et de la proximité dans les

espaces ruraux périurbains, en expliquant « l’attitude des populations rurales périurbaines par

rapport à la proximité : une proximité qu’ils revendiquent, notamment celle des équipements et

services, et qu’ils rejettent, avec vigueur parfois, quand elle leur paraît susceptible de dénaturer

l’environnement physique ou humain de leur lieu de résidence. Ce faisant, ils manifestent leur

volonté de choisir, d’agir pour maîtriser cette partie de leur espace de vie » (Roméro, 2000).

Émilie et Raphaël insistent sur le fait d’être « juste à côté », « à côté », « pas loin », de la ferme pour

le travail de Raphaël mais aussi de certaines villes, dont celle de Brest. Émilie dit d’ailleurs « J’ai

tout à côté ! », proximités qui s’expriment selon des échelles différentes. Par exemple, être à côté

à pied ou en voiture n’aura pas les mêmes significations, et les distances seront toutes relatives. Gildas insiste sur l’échelle locale, sur l’importance pour lui d’avoir la boulangerie et l’école à côté,

tout comme Stéphanie : « On est à côté d’une boulangerie, c’est un critère très important pour moi,

d’aller à pied chercher son pain ». Albert154 insiste, lui, sur la proximité entre le lieu de la maison et les différentes commodités :

« Alors la première maison on avait justement choisi près du bourg de Locmaria à

cause justement des commodités ben pour l’école, les courses et tout ça, le car s’il y avait besoin pour l’école. On avait eu… On aurait eu des possibilités déjà d’acheter par ici à l’époque ! Enfin possibilité… On pouvait y songer au moins, le prix peut-être était pas… Mais on aurait pu mais on voulait pas venir là… Moi j’ai un beau-frère qui a construit là quand il était jeune et on disait ben nous on voudrait pas parce que… Pour

150 Comme pour Daniel et Éliane. 151 Comme pour Carole.

152 Comme pour Mireille : « D'ailleurs tout ce qui est médical on a gardé Brest parce que c'est pas très loin. Dentiste, les médecins, pour tout. C'est pas loin ! »

153 Comme pour Carole, Gaëlle, Stéphanie, Murielle…

154 Murielle, 61 ans et Albert, 62 ans vivent à Locmaria-Plouzané, commune littorale. Elle est à la retraite et lui

travaille entre Brest et Quimper. Ils sont installés dans cette maison qu’ils ont fait construire il y a 18 ans. Elle est

de plain-pied, il y a une piscine et une vue surplombant la mer. Ils ont trois enfants et cinq petits-enfants. Albert songe à un éventuel déménagement pour avoir une plus petite maison voire un appartement ; Murielle ne souhaite pas déménager. Ils ont deux voitures. J’ai réalisé le premier entretien uniquement avec Murielle, et un second avec Albert, à un autre moment, Murielle étant dans les parages par instants.

l’école pour tout ça. Donc on avait choisi plutôt dans le bourg de Locmaria. Voilà donc on était à 150 mètres du bourg de Locmaria. Ce qui était pratique aussi parce que les enfants à un moment donné ils pouvaient aller seuls à l’école, ils pouvaient aller chercher le pain enfin… Une certaine liberté quand même des commodités. »

D’autres habitants savent qu’ils sont à côté et considèrent cela comme « faisable à pied » et non

pas ancré dans leurs pratiques, comme Régine et Patrick : « - Et pour l’achat du pain par exemple ?

P : Tout en voiture ! C’est à 600-800 mètres…

R : C’est-à-dire qu’en général quand on va acheter du pain, on profite pour faire autre chose. C’est rare que j’aille seulement acheter du pain. Je vais au Leclerc après, ou je vais à mes activités… De temps en temps le matin Patrick va acheter du pain frais mais vu que c’est avant le déjeuner, très tôt, tu vas en voiture. Bon maintenant ça nous arrive de temps en temps d’aller à la pharmacie à pied ou acheter du pain mais c’est 3-4 fois l’année.

P : Mais s’il fallait parce que la voiture trop chère ou si on pouvait pas conduire, ça me dérangerait pas !

R : C’est faisable disons c’est à côté. »

Gildas évoque aussi la relativité de cette proximité quand il parle du marché : « on n’est pas loin

mais… Il y a quand même un bout ! » sous-entendu un peu loin pour le faire à pied, même si en

voiture c’est tout proche. Le cas de Jeanne montre que les habitants ne peuvent ou ne doivent évidemment pas obligatoirement profiter de tout ce que nous offre la proximité :

« - Et donc il y a un supermarché à Plouguerneau, vous faites à Plouguerneau vos courses tout le temps ?

J : Oui. Oui. Oui il y a deux quand même, il y a deux supermarchés à Plouguerneau. Sinon à Lannilis, ben c’est à côté, c’est à… 4 km d’ici.

- Oui il y a le grand Leclerc là aussi… J : Voilà.

- Et par contre vous allez jusque Lannilis ou vous allez plutôt à côté ? J : J’aime pas Leclerc donc…

- Ah oui d’accord.

J : Je… J’aime pas Leclerc. J’aime pas ceux qui sont actuellement là-bas… Mais… mais oui je peux y aller, si… s’il y a quelque chose qui m’intéresse, par exemple si j’ai vu sur une pub, j’y vais quoi. Je vais voir.

- Oui vous allez pas vous bloquer…

J : Non. (Pause) Il y a Lesneven aussi qui est pas très loin non plus. Oui il y a 14 km à peu près ! »

Agnès et Christophe expliquent en quoi telle ou telle situation est mieux, pour eux, qu’une autre, en prenant comme critère ce qui est loin ou non, en termes de distances mais aussi de temps :

C : (en parlant de Ploumoguer) cest pas loin mais c’est vrai que c’est différent. C’est comme on parlait du Porsmeur tout à l’heure ! […] Ici, de Plouarzel, c’est direct Saint-Renan, c’est direct Brest. Melon ! Melon, Argenton.

C : voir par Ploudal, remonter par Ploudal, pour pouvoir rejoindre Saint-Renan… donc là tu rajoutes quand même un peu plus de temps. Alors que là… là c’est rapide. En 20 minutes t’es à Brest. Donc c’est rapide.

A : C’est idéalement placé. Donc…

C : Et Ploumoguer… Bon Ploumoguer c’est pareil. Mais si tu commences à aller sur Ilien, sur la côte, là tas plus rien ! C’est pire que Trezien. Donc… C’est vrai que c’est complètement différent. Par contre Lampaul, (geste, mime et bruit de bouche), super. Là t’as beaucoup de choses à Lampaul. Et tous les quartiers de Lampaul sont pas loin du bourg et… t’es tout de suite sur la rocade qui te ramène sur la sortie de Plouarzel. Et…

A : Ben oui t’as la boulangerie, pharmacie, t’as le petit… la petite supérette là ! C : Hmm ! et puis le Super U de Plouarzel est rapide d’accès hein !

A : Et après t’as le super U ! Et t’as Saint-Renan qui nest pas loin non plus donc…

Mais… ouais.

C : Par contre Brélès c’est pareil. Brélès t’es obligé de faire des… des petits chemins pour atteindre… quelque chose. »

Il existe des rapports différents aux contraintes, aux obligations et au bien-être, aux désirs plus personnels. Les habitants peuvent trouver un équilibre entre être à côté de ces deux facettes. Parfois, le fait d’être trop proche peut aussi être vu comme un inconvénient : effectivement,

lorsque l’on est trop proche des usines (Régine), du travail (Marko155), des voisins, de la route…

L’exemple des achats alimentaires et nécessaires

Les achats font partie d’une des activités qui rythment le quotidien des habitants, et les lieux où ils se déroulent font eux aussi partie intégrante de ce « tout ». Voyons certaines habitudes

québécoises. Jason et Cynthia 156 me racontent leur organisation concernant les

courses alimentaires :

« J : T’as sûrement croisé un Maxi là-bas… Parce que ça coûte pas cher. Non mais c’est pas vrai c’est pas tout en fait, il y a le potager qui nous fournit quoi deux-trois mois par année en fait ! Faque… En termes de légumes. Puis en réalité on se fait livrer de la viande surgelée trois fois par année ici qu’on range dans le congélateur dans le