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Le choix de trois terrains et de trois contextes pour une enquête ethnographique

CHAPITRE 2. Une enquête, trois terrains d’études, une combinaison de méthodes

1) Le choix de trois terrains et de trois contextes pour une enquête ethnographique

Avant même le début de la thèse, il a été convenu que, vu les sujets et objets traités, l’enquête serait d’autant plus riche si elle se nourrissait de plusieurs contextes, d’où le choix de ne pas faire

une monographie, mais d’explorer trois terrains. Néanmoins, des monographies ont pu être

mobilisées : par exemple, l’enquête d’Edgar Morin qui a donné lieu à l’ouvrage Commune en

France : la métamorphose de Plozévet dans les années 1960 (Morin, 1984 [1967]) ou encore la

monographie écrite par Stéphane Beaud et Michel Pialoux, Retour sur la condition ouvrière :

enquête aux usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard (Beaud et Pialoux, 1999) ont permis

d’éclaircir la manière d’enquêter sur le terrain. Dans cette recherche, il s’agit bien d’une seule et même enquête - un mode parmi d’autres de production de données en sciences sociales (Olivier de Sardan, 1995) - réalisée sur trois terrains, avec des temps différents, des phases, des rebondissements, des évolutions, des remises en question, des détours. Parmi ces trois terrains,

deux sont majeurs : le territoire du pays de Brest et celui de la région de Québec, et l’un est

mineur : le territoire de Nantes-Saint-Nazaire.

Figure 9 - Les trois terrains à l'échelle internationale. Source : Florie Colin, 2020

1.1.Pourquoi et comment avoir choisi ces trois terrains ?

Avant tout, précisons que cette richesse et pluralité de terrains peuvent poser la question de la cohérence de l’ensemble. Mais les trois terrains, tous francophones, ayant une proportion élevée

de maisons et un phénomène de périurbanisation largement visible, tout en ayant entre eux

différents liens historiques, permettent de donner une cohérence et de garder une unité. Nous détaillerons pourquoi au fur et à mesure. Précisons aussi que fréquemment, tout au long de la thèse, les terrains d’études seront nommés ainsi : le terrain brestois, le terrain nanto-nazairien,

le terrain québécois. Ces dénominations englobent alors l’ensemble des territoires, comprenant

les alentours, le périurbain, les diversités communales, naturelles, etc., en bref le territoire, le

terrain géographique au sens large, et tout ce qui peut s’y atteler (la notion de terrain dépassant, justement, cette approche spatialisée).

Au début de la recherche, l’idéalisation d’un travail structuré, borné, hiérarchisé laissait croire

que je pourrais étudier ces trois terrains en y appliquant des méthodes similaires afin d’en faire une comparaison, dans le but de trouver de manière claire des variants et invariants, des

similitudes et différences. Très vite, la complexité du travail de terrain et de l’approche

ethnographique et qualitative m’ont fait accepter les aléas propres à chaque terrain. Ils ne pourraient pas être tous traités de la même manière, ne serait-ce que du fait des rapports que j’entretiens avec chacun. Une fois assumée l’idée de ne pas faire une comparaison stricte, mais plutôt un croisement, le travail de terrain et sa préparation se sont déroulés plus facilement. La hiérarchie et le rapport entre les trois terrains ont aussi évolué progressivement. Mener une enquête sur trois terrains d’études demande des réajustements et réadaptations, et de pouvoir classer, trier, choisir, laisser de côté des éléments qui auraient moins leur place dans le fil de l’enquête. Déceler les « bouts de terrain » qui auraient presque nécessité un traitement

spécifique était nécessaire, afin que l’enquête sur trois terrains (avec des différents moments,

bien sûr, au sein de l’enquête) ne devienne pas trois enquêtes sur trois terrains. À mesure que le terrain brestois s’affirmait par la richesse des matériaux empiriques, le terrain nanto-nazairien se trouvait marginalisé ; puis, le terrain québécois, que j’imaginais être mineur avant de l’avoir arpenté, s’est finalement avéré très important pour l’enquête (insertion rapide sur le terrain, richesse des échanges avec les chercheurs et les habitants, moments importants concernant des

projets immobiliers et urbains lorsque j’étais sur place, parallèles intéressants au niveau des

concepts au fil des lectures) laissant s’éloigner d’autant plus le terrain nanto-nazairien. Les

explorations guérandaises de début 2018 se sont avérées moins pertinentes qu’elles ne

l’auraient semblé ; cependant ce terrain a pu être rattaché à l’enquête, plus tard, lors des temps d’explorations cinématographiques de la fin 2019, mais de manière plus légère, ponctuelle et mineure. Cette imbrication entre terrains a fait l’objet de nombreuses discussions ; comment les articuler, donner de la place et du sens à chacun ?

Trois terrains, trois contextes, trois rapports différents entretenus avec chacun. Pour autant, ces trois terrains avaient été choisis parce qu’ils semblaient pouvoir être croisés : des liens, des

relations, des rapports existent bien entre eux47.

Voici d’abord quelques caractéristiques « géophysiques » qui les rapprochent. Il existe une forte proportion de maisons individuelles sur ces trois territoires. Dans le Finistère, 73 % des logements sont des maisons individuelles (la moyenne nationale française étant de 56 %). Au Québec, la présence de maisons unifamiliales et bungalows est également forte : environ 54 %. Surtout, on observe, grâce à l’enquête « Demain Québec », menée en 2015 par le GIRBa (Groupe Interdisciplinaire de Recherche sur les Banlieues) en partenariat avec l'Université Laval, une persistance du modèle de la banlieue avec la recherche de la propriété privée ; de plus, la

population déjà établie semble peu réceptive aux projets de densification résidentielle. Par ailleurs, ces trois territoires sont plutôt diffus et maillés, sans effet « couronne » dû à une grande métropole (à l’exception de Nantes, terrain le moins traité), ce qui est dû, en partie, à la taille des

villes48. Autre point commun : la Bretagne et Québec ont comme particularité d'avoir des

habitants généralement fiers de leur région, avec une forte identité régionale ; des articles de

journaux ou récits dans les médias en témoignent d’ailleurs49, ainsi que des recherches,

notamment celle du sociologue Ronan Le Coadic sur l’identité bretonne (Le Coadic, 1998) ou

encore quelques paroles habitantes50. Par ailleurs, Brest, Saint-Nazaire et Québec sont trois villes

portuaires : les deux premières sont littorales, la troisième fluviale. On pourra donc aussi observer l'influence de la présence de la mer, du moins pour les deux premiers territoires, sur le ressenti et la perception des lieux de vie. À Québec, des projets visent à « redonner les rives » du fleuve Saint-Laurent aux habitants, car le rapport à l'eau y est important également : beaucoup de citadins ont une résidence secondaire, un chalet, au bord d'un lac ou du fleuve. Le territoire

nanto-nazairien est le seul à être tributaire d’une double influence et d’une double polarité

urbaine : celle exercée par Saint-Nazaire et celle de Nantes, distantes de 65 kilomètres seulement.

D’autre part, Saint-Nazaire serait a priori plus difficile à étudier, du fait de son territoire

géo-morphologiquement fragmenté (présence du parc naturel régional de Brière et des marais salants). C’est l’une des raisons pour laquelle le territoire nanto-nazairien sera un terrain mineur

dans cette enquête, et qu’il ne sera mis à contribution que ponctuellement. Des critères plus

subjectifs ont également joué dans les choix, ce que nous verrons juste après pour chaque terrain. Cette enquête est multisituée : elle consiste à faire varier les lieux d’observation et à les mettre en relation dans un même cadre d’étude (Marcus, 1995). On mène la recherche avec différents points de vue sur un même objet, en plus d’être menée sur plusieurs terrains géographiques, où les immersions empiriques sont démultipliées tout comme les entrées et sorties sur les terrains

(Debonneville, 2017). Le territoire multisitué dépasse donc l’idée de localisation (Cortes et

Pesche, 2013). Une méthode liée est aussi proposée : L. Devisme précise que « l’ethnographie

multi-sites signifie certes que l’on peut camper en plusieurssites mais surtout qu’il faut pouvoir

recomposer ce qui les relie, d’autant que l’on ne peut “tout” observer » (Devisme, 2014b, p. 138).

En somme, « qu’elle renvoie à un objet spécifique, une démarche relative à la pensée de la relation,

une posture réflexive – ou les trois à la fois –, la recherche multisituée n’est pas le propre d’une

discipline » (Baby-Collin et Cortes, 2019).

En ce qui concerne les temporalités, une phase plus longue a concerné le terrain brestois : elle s’est déroulée continûment sur un an (2017), et a comporté des retours ponctuels par la suite (2018-2019). Le moment de terrain québécois a duré trois mois et demi (2018), mais en pleine immersion. Quant au troisième terrain, un premier temps d’enquête s’est déroulé sur cinq mois

48 Aucune de ces villes n’est une mégalopole ou une grande métropole, même si elles ne sont pas toutes de même taille : la ville de Saint-Nazaire est deux fois plus petite que celle de Brest en termes de population.

49 « Les raisons d'être fier d'être breton », Ouest France, 07/04/2013 ; « Bretons avant d'être Français : pourquoi sont-ils si fiers de leur région ? », Journal Télévisé de 13h, 30/04/2019 ; « La fierté d’être Québécois en héritage », Le Journal de Québec, 28/10/2017.

50« Je suis fier de la façon que j'parle, je suis fier de t'sais... Des différences qu'on a avec le reste de l'Amérique du Nord... le système de santé gratuit, le système d'éducation... Ok il est pas parfait mais au moins il est accessible puis... Je pense qu'on a des bonnes réalisations ici qui font que je suis content d'être là. » (Jason, Québec)

(2018), puis un second durant environ quatre mois (2019), mais de manière moins intense et plus parsemée.

Figure 10 - Temporalités schématiques des terrains d’enquête durant la thèse.

Source : Florie Colin, 2020

Détaillons maintenant les contextes de ces trois terrains, qui ne sont pas tous traités de la même manière et dans la même intensité : rappelons en effet que le terrain brestois est le principal, le québécois secondaire et le nanto-nazairien mineur. Le contexte peut être défini comme un

« cadre local et perceptif dans lequel se déroule une activité et espace de parole auquel les

participants se réfèrent au cours de l’échange. Du point de vue d’une écologie des activités, le terme

désigne l’environnement et les ressources disponibles. Du point de vue de la cognition située, il renvoie aux indices permettant aux participants de faire des inférences sur l’action ou la

conversation en cours » (Joseph, 1998). En plus de présenter les contextes et la position de la

chercheure sur chacun, nous allons donner les informations factuelles nécessaires à une bonne compréhension des territoires. Le lecteur trouvera également l’Annexe A (p.528), ainsi que des compléments au fil de l’eau, selon les besoins.

Précisons que les photographies ont été peu exploitées dans ce travail ; en effet, les images mentales, les descriptions et les restitutions ont été privilégiées. Ainsi, la mémoire et les propos

déterminent ce que l’enquêteur et les enquêtés mettent en avant. Néanmoins, quelques

illustrations et explications visuelles seront tout de même utilisées. De plus, j’ai choisi d’écarter

quand cela était possible les termes officiels rendant compte des découpages administratifs (pôle

métropolitain du Pays de Brest, Communauté Métropolitaine de Québec, pôle métropolitain

Nantes-Saint-Nazaire, CAP Atlantique) puisque ma recherche porte sur les territoires vécus ; la parole

habitante a donc été privilégiée. Nous parlerons, à quelques exceptions près, de terrains brestois, québécois, et nanto-nazairien, ou des territoires de Brest, de Québec, de Nantes Saint-Nazaire, expressions relativement courtes et immédiatement significatives.

1.2.Un contexte de familiarité : le terrain brestois Des lieux familiers depuis l’enfance

Le terrain brestois peut être considéré comme un terrain biographique, et probablement comme

un lieu d’attachement, d’ancrage et d’appartenance51. J’entretiens avec ce terrain et certains

acteurs présents un rapport de familiarité voire une intimité.

Figure 11 - Maison familiale dans la commune de Saint-Renan. Source : André Colin, 2019

Nous l’avons vu au chapitre 1, j’ai vécu mes dix-huit premières années dans une maison

individuelle à Saint-Renan, petite ville située à une quinzaine de kilomètres au Nord-Ouest de

Brest. Cette commune, et d’autres environnantes, sont des lieux familiaux et familiers52, liés aux

périodes de l’enfance et de l’adolescence, mais aussi synonymes d’un retour aux sources

fréquent. Passé et présent y cohabitent ; les souvenirs et les remémorations importent donc

beaucoup dans cette enquête. Comme l’affirme Malika Gouirir, « cet ensemble de connaissances

antérieurement acquises a constitué essentiellement une espèce de sens pratique réactivé pour

l'enquête » (Gouirir, 1998, p. 117). Durant un an (janvier 2017 - février 2018), l’immersion in situ

a permis de tirer parti de la « position d'indigène » (Gouirir, 1998, p. 120) et de « l'existence

d'expériences partagées » (Gouirir, 1998, p. 118). De nombreux entretiens avec des habitants ont

51 Ces notions ont donné lieu à plusieurs études et recherches ; elles seront développées et précisées au fur et à mesure de la thèse, en regard des expériences habitantes et situations décrites et analysées. Précisons

simplement dans un premier temps que l’ancrage n’est pas antonyme de mobilité ; ces deux termes sont d’ailleurs

complémentaires. Comme le précise Nathalie Ortar, « résidence et ancrage peuvent se confondre. Rester implique des mouvements de balancier entre éloignement consenti et retour. Les lieux familiaux ruraux sont investis mais pas nécessairement en permanence, même si lors de chacun des séjours ils sont habités et en cela constituent des ancrages d’une mémoire individuelle, voire des points d’enracinement d’une histoire familiale » (Ortar, 2011, p. 246).

52Notons que, même si c’est le cas ici, un lieu familial n’est pas forcément familier : cela dépend du rapport que

été réalisés, ainsi que de nombreuses observations ; voici un extrait des notes de terrain de l’une de ces observations autour de lieux familiers :

Juin 2017. Vers 17 heures, confrontés à quelques embouteillages pour sortir de Brest, on rejoint, un ami et moi, la plage des Blancs Sablons, spot de surf. En trente minutes de voiture, on passe par des ambiances très différentes. Au milieu urbain, où on est entouré de nombreuses voitures, se succèdent un paysage plus vert et un tissu résidentiel moins dense. On passe devant le terminus du tramway avant de rejoindre la belle route « à 90 » qui file vers la plage. On continue et on arrive sur la petite route boisée en pente, qui symbolise l’arrivée au Conquet.

Figure 12 –L’arrivée au Conquet, au niveau de l’étang de Kerjean. Source : Paul Michalet, 2020

Enquêter sur et dans des communes familières, prendre des routes empruntées depuis longtemps, mais les observer différemment ; en découvrir de nouvelles menant vers des communes inconnues, aller dans des lieux qui paraissent à la fois si proches et si lointains, casser ses préjugés, ses barrières, ses points de vue ancrés. Cette enquête en contexte de familiarité s’avère finalement être aussi un premier temps de décentrement, du fait du recul nécessaire à prendre pour ne pas se focaliser uniquement sur ce que je connais. En effet, une difficulté réside dans la nécessité de « bien » se positionner : il fallait trouver le juste équilibre entre profiter du fait que je connaissais le terrain brestois pour en tirer avantage, tout en sachant prendre du recul pour me mettre dans la position de la chercheure. Nicolas Renahy, dans son travail d’enquête sur

la jeunesse rurale qui a donné lieu à l’ouvrage Les gars du coin, était confronté au statut

d’enquêteur-ami, ce qui appelait donc à une posture compréhensive et réflexive face à ce positionnement particulier pour ce travail ethnographique (Renahy, 2005). Dans le cadre de cette monographie, l’absence de mises en perspective comparatives avec d’autres terrains rend

plus laborieuse la tâche ; l’enquêteur a forcément exercé une incidence durant ces dix années

d’amitié, et il est important de prendre cela en compte afin d’être conscient de la possible

transformation d’attitudes de la part des enquêtés, comme l’exprime Nathalie Ortar dans sa

recension de l’ouvrage où elle insiste sur l’importance capitale non seulement de savoir se

sur les enquêtés. S’appuyer sur « d’autres parcours et éléments de contextualisation » permet d’éviter les écueils inhérents à la méthode (Ortar, 2008).

Afin que le lecteur puisse suivre la logique et appréhender le contexte dans lequel s’inscrit cette recherche, une « autocritique » de mes postures semblait nécessaire. En effet, des influences évidentes sur le sujet et le terrain existent, à la fois par mon passé et mon parcours personnel en

plus des lectures, autres enquêtes de terrain, etc. Mon sujet de thèse découle d’ailleurs

probablement en partie du fait que je vienne moi-même d'un lieu que certains pourraient

considérer comme périurbain : cela joue sur mon intérêt et mon envie de travailler sur ce sujet,

alimenté par cette expérience, cette connaissance, ce vécu. En effet, cette enquête serait probablement différente si elle avait été menée par quelqu’un qui n’était pas familier ni de la

région, ni du mode de vie dans une maison périurbaine.

Le pôle métropolitain du Pays de Brest, territoire administratif

Figure 13 – Le pôle métropolitain du pays de Brest, 2019. Source : https://www.pays-de-brest.fr/le-pole

Depuis 2012, le Pays de Brest est un pôle métropolitain du nord-ouest du Finistère (Bretagne), comprenant 419 561 habitants (2018). Il comprend 103 communes réparties sur 7

intercommunalités (Établissement Public de Coopération Intercommunale à fiscalité propre)53 :

- Brest Métropole : 209 722 habitants (8 communes)

- Pays de Landerneau-Daoulas : 48 394 habitants (22 communes)

- Pays d'Iroise : 48 230 habitants (18 communes)

- Pays des Abers : 41 028 habitants (13 communes)

- Lesneven-Côte des Légendes : 27 469 habitants (15 communes)

- Pleyben-Châteaulin-Porzay : 22 949 habitants (17 communes)

- Presqu'île de Crozon-Aulne maritime : 22 841 habitants (10 communes)

La superficie du Pays de Brest est de 2102 km² (celle de Brest Métropole est de 218 km² et celle de Brest de 50 km²). 226 200 logements sont répartis sur le territoire, qui comprend 599 km de linéaire côtier. La dynamique démographique a augmenté de 0,31 % par an entre 2010 et 2015. Le Pays de Brest contient 190 000 ménages, avec 2,1 personnes en moyenne (et 39% de ménages

d’une seule personne). 60% de la population a moins de 50 ans54. Le Pays de Brest contient aussi

une grande zone d’emploi (environ 150 000 emplois) et est un pôle étudiant (environ 24 000

étudiants)55. La ville de Brest, ville portuaire (1er port d’intérêt national et 1er centre français de

réparation navale civile), contient 140 064 habitants, pour une densité de population de 2 829 hab./km². Elle perdait de la population depuis 1975, puis en a regagné 700 depuis 2015.

Elle assure un rôle d’équilibre territorial à l’échelle régionale. La ville de Guipavas, dans Brest

Métropole, accueille le premier aéroport du territoire breton.

53Pour plus d’informations, se référer au site Internet pays-de-brest.fr. Les chiffres donnés sont ceux de 2017. Avant 2017, année de la fusion de la Communauté de Communes de Pleyben-Châteaulin-Porzay, le Pays de Brest regroupait 89 communes sur 6 intercommunalités.

54 Pour des compléments, se référer aux chiffres de l’EMD :

https://enquete-deplacements-2018.pays-de-brest.fr/les-chiffres-cles-de-la-mobilite

55 Centre de référence internationale en matière de recherche liée à la mer, Université de Bretagne Occidentale (UBO), Telecom, Centre Hospitalier Régional et Universitaire (CHRU), École Nationale d’Ingénieurs de Brest, ENSTA (École Nationale Supérieure de Techniques Avancées) Bretagne, etc.

Figure 14 – Vue aérienne de Brest, rive gauche. Source : photographe V.Mouchel / Maxppp

Donnons maintenant quelques précisions utiles à l’échelle de la région, la Bretagne. Une de ses singularités est le nombre élevé de propriétaires et de maisons : le taux de maisons individuelles est de 72 % quand il n’est que de 56 % au niveau national ; 66,3 % des Bretons sont propriétaires de leur logement contre 44,7 % de l’ensemble des Français. Le pays de Brest est particulièrement

propice pour étudier cette caractéristique dans un contexte périurbain. La Bretagne est l’une des

régions où le surendettement est le plus faible : 275 pour 100 000 habitants, contre 305 situations pour 100 000 habitants au niveau national, avec un endettement médian (hors immobilier) plus faible également : 14 345€ contre 16 812€. L’endettement médian concernant l’immobilier est de 85 305 € en Bretagne contre 93 503€ au niveau national (et en part dans

l’endettement global, 40.7 % contre 35.2 % au niveau national)56. Les Bretons demeurent

davantage dans leur département de naissance que l’ensemble des personnes nées en France métropolitaine (69.2 % des natifs du Finistère, toutes générations confondues, y vivent