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PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

Dans le document Td corrigé REPUBLIQUE DE DJIBOUTI pdf (Page 63-123)

2.1 – Valorisation du Capital humain 2.1.1 – Valorisation du Capital Humain

La valorisation du capital humain est la préoccupation majeure du Gouvernement qui tente de combler l’énorme déficit en la matière depuis le début des années 2000. L’élément clé de cette valorisation résidant dans la relation entre l’éducation, la formation et l’emploi, ce volet traite de l’accès à l’éducation et à l’emploi-formation des hommes et des femmes du pays, avec un accent particulier mis sur la protection sociale, ainsi que sur la promotion de la femme et de la jeunesse djiboutiennes.

2.1.1.1 - L’accès à l’éducation A. Contexte

En 1977, quand Djibouti accède à l’indépendance, le pays hérite d’un système éducatif basé sur le modèle français. La qualité et la pertinence du système sont préoccupantes. L’efficacité globale reste médiocre. Les performances des élèves en fin du cycle primaire sont particulièrement basses.

Les années 1977-1989 sont marquées par de fort taux de redoublement, et surtout par de fortes déperditions d’élèves soit 75% entre le début du primaire et l’entrée au collège, et 76%

entre le collège et l’entrée au lycée. Durant cette période, le développement de l’école djiboutienne se fait en rupture avec les attentes et les besoins d’un pays en développement.

Plus de dix années après l’indépendance, l’école reste une entité lointaine tant pour les familles que pour les élèves.

Quant aux années 90, elles sont marquées sur le plan national par un environnement social, politique et économique difficile, et au niveau international par une transformation du paysage politique et un militantisme nouveau pour l’universalisation de l’éducation avec la tenue à Jomtien en 1990 de la première Conférence mondiale pour une « Education pour tous ».

Durant cette période, après avoir connu une évolution contrastée, caractérisée par un accroissement relatif de la scolarisation et de gros handicaps au niveau de la qualité et de l’efficacité, le système éducatif doit faire face, dans une conjoncture difficile, à un défi démographique marqué par une croissance naturelle élevée et une urbanisation galopante, avec en particulier un développement rapide de la capitale et l’arrivée massive des populations rurales fuyant la situation de sécheresse ou de conflit dans l’arrière pays.

De plus, le déséquilibre entre l’offre et la demande potentielle subit de plein fouet les tourments du conflit civil qui éclate en 1991. Comme la plupart des pays africains, Djibouti est à la traîne par rapport à la décennie de l’éducation pour tous (1990-1999). Les quelques avancées observées ne semblent pas être à la hauteur des défis qui s’y posent.

Le diagnostic établi par les hauts cadres du Ministère en 1999 est clair. L’école djiboutienne est traversée par une crise tridimensionnelle qui pèse lourdement sur son efficacité : i) une crise d’identité ; ii) une crise de valeurs ; iii) une crise de finalités.

Les constats de carences, et le fait que le système d’éducation et de formation se soit développé sans planification et sans réelles réformes, plaident en faveur d’une véritable refondation du système.

Dès son élection à la magistrature suprême en mai 1999, le Président de la République, Monsieur Ismaêl Omar Guelleh met un point d’honneur sur l’éducation visant à créer « une Ecole pour tous ». Après avoir entrepris un examen rigoureux du système éducatif au cours de Etats généraux de l’éducation, le Gouvernement adopte un schéma directeur décennal 2001-2010. Un premier plan d’action à moyen terme (2001-2005) est mis en œuvre avec succès avec l’appui de nombreux partenaires au développement.

Pour son deuxième mandat (2005-2011), les directives du Président sont claires et consignées dans la Feuille de route du Gouvernement.

Extrait de la Feuille de route du Gouvernement 2005-2011

- Mettre en œuvre la politique du Gouvernement en matière d’éducation formelle et informelle visant à favoriser l’accès aux savoirs. A cet égard, le défi majeur demeure que l’école doit être une école pour tous qui ouvrira à chacun sa voie.

- Poursuivre et accroître les investissements publics en faveur de l’éducation et de la formation professionnelle, comme moyen d’améliorer les compétences techniques et scientifiques de notre population…

- Le Gouvernement s’emploiera également à relever le défi de l’appropriation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication à des coûts accessibles pour les couches les plus larges de notre population.

B.- Bilan

La nouvelle loi d’orientation de l’éducation, promulguée en 2000, ayant instauré l’Enseignement Fondamental obligatoire de neuf ans (cycle primaire de cinq ans, suivi du cycle moyen général ou professionnel de quatre ans) pour tous les enfants de 6 à 16 ans, le Département de l’éducation élabore un deuxième plan d’action triennal 2006-2008.

Dans le cadre de ce plan, les actions menées sont nombreuses. Des mesures institutionnelles, budgétaires et pédagogiques accompagnés de projets de société et de santé scolaire sont engagées. Les enfants ne sont plus refusés à l’inscription. La capacité d’accueil au Primaire croit au fil des ans avec la construction de nouveaux établissements scolaires (écoles, collèges et lycées) à tous les niveaux d’enseignement. Toutefois, l’enseignement préscolaire reste facultatif.

Un espace de partenariat et de cogestion de la vie scolaire est créé dans les établissements scolaires et des comités régionaux d’éducation sont mis en place dans les districts de l’intérieur du pays.

Dans l’Enseignement Fondamental, les conditions d'accueil sont améliorées. Des cantines scolaires et dortoirs sont construits dans la majorité des écoles rurales isolées pour accueillir les enfants des populations nomades. Des kits scolaires sont distribués à tous les élèves des écoles primaires publiques, afin d’alléger le poids des coûts de l’éducation des ménages.

Des activités de mobilisation sociale destinées aux populations faiblement scolarisées sont entreprises. La scolarisation des filles est en nette amélioration. Près de 2.000 enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux sont intégrés dans le système scolaire.

Une attention particulière est accordée à la formation des instituteurs et des professeurs dont le nombre croit d’année en année. L’encadrement pédagogique des enseignants et des chefs d’établissements est amélioré. Les services d’inspection sont renforcés. De nouveaux programmes d’enseignement sont développés selon une nouvelle approche pédagogique dite « approche par les compétences ».

Une politique du livre visant la réduction des coûts est mise en place. Des manuels scolaires et documents pédagogiques sont conçus sur place et distribués gratuitement aux élèves et aux enseignants. Les pratiques d’examens terminaux sont réformées et une politique d’évaluation continue visant à réduire les déperditions scolaires est mise en place.

Dans l’Enseignement Secondaire, la réforme du lycée et du Baccalauréat djiboutien est amorcée en corrélation avec la prospective économique et la recherche d’une meilleure adéquation formation-emploi.

L’Enseignement et la Formation Techniques et Professionnels (EFTP) est en pleine gestation.

La nouvelle loi d’orientation de l’éducation prévoit un segment nouveau dans le système éducatif, celui de la filière technique et professionnelle au niveau de l’enseignement moyen, délivrant une formation qualifiante basée sur les besoins et les potentialités de l’économie régionale et nationale. Des assises nationales de l’EFTP ont lieu en 2007.

Le Pôle Universitaire, créé en 2001 et dispensant l’Enseignement Supérieur, est transformé en une Université nationale de plein exercice en 2006. Les filières d’études sont rénovées et adaptées aux besoins du monde de l’emploi. De nouveaux partenariats sont mis en place avec des Universités étrangères.

En ce qui concerne l’éducation des adultes, une stratégie nationale d’alphabétisation et de l’éducation non formelle est définie en 2006. Des programmes d’alphabétisation fonctionnelle financés par les bailleurs de fonds sont mis en œuvre en partenariat avec la société civile (ONG et associations locales).

En termes quantitatifs, les effectifs des élèves dans l’Enseignement Fondamental (primaire, moyen général et professionnel) passent de 56.385 en 2000 à 86.316 élèves en 2008.

Evolution des effectifs de l’Enseignement Fondamental (cycles primaire et moyen)

(Source : annuaire statistique 2007/2008 du Ministère de l’Education Nationale) Les effectifs de l’Enseignement Secondaire, toutes filières confondues, passent de 3.897 à 11.145 élèves.

Evolution des effectifs de l’Enseignement secondaire (public + privé)

(Source : Annuaire statistique- MENSUP -2007)

Les effectifs de l’Enseignement Supérieur connaissent également une progression rapide en passant de 500 en 2001 à près de 2.300 étudiants en 2007.

Evolution des effectifs de l’Université de Djibouti

(Source : Annuaire statistique de l’éducation)

Sur le plan financier, le secteur éducatif bénéficie d’un traitement particulier dont l’aspect le plus patent se reflète dans la dotation budgétaire. La part du budget allouée au secteur connaît une nette amélioration en passant de 25,1% en 2002 à 29,3 % en 2008.

Part de l’éducation dans le budget de l’État et dans le PIB

(Source : Rapport d’évaluation du PAE II / MENESUP/2008)

En terme de PIB, Djibouti consacre 8,2 % de son PIB au secteur de l’éducation en 2002. Ce taux évolue en hausse jusqu’à 2005 pour atteindre 9,4%, puis se tasse légèrement à 8,1% en 2008.

► L’évolution des indicateurs de résultats qui apparaissent dans le tableau ci-dessous montre que des progrès sont faits à tous les niveaux d’enseignement. De plus, l’évolution du taux d’achèvement de la scolarité au niveau du cycle primaire, considéré comme indicateur important de l’efficacité interne, affiche un accroissement moyen annuel de 10 points de pourcentage entre 2005 et 2007. L’Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD 2) relatif à la scolarisation primaire universelle serait donc probablement atteint à l’horizon 2015.

Evolution des indicateurs de résultats dans le domaine de l’éducation

Indicateurs Données

2005-06

Réalisations 2006-07

Réalisations 2007-08

Cible

2008/09 Cible 2015 1- EDUCATION PRESCOLAIRE

Proportion d’enfants de 5 ans

dans le préscolaire 4,28% 5,74% 5,69% 6,50% 35,00%

Indice de parité sexospécifique 0,91 0,87 0,86 1,23 1,00

2 ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL 2.1 Enseignement primaire

Taux brut d’admission en 1ère

année (TBA) 64,68% 67,48% 78,00% 69,50% 100,00%

Taux brut de scolarisation au

primaire (TBS) 54,79% 57,03% 68,89% 65,70% 100,00%

Taux d'achèvement du primaire (public uniquement)-Profil de scolarisation longitudinal

51,94% 61,66% 71,73% 80,00% 100%

Indice de parité sexospécifique

(calculé sur les TBA) 0,84 0,90 0,92 0,93 1

Nombre des élèves ayant des besoins spéciaux (EABS) intégrés en classe régulière

1071 1152 1423 + 20% +60%

2.2 Enseignement moyen Taux de passage du primaire

public au moyen public 66% 60% 67% 85% 90%

Taux brut d’admission en 1ère

année du moyen (TBA) 37% 48% 34% 62,00% 84%

Taux brut de scolarisation au

moyen (TBS) 34% 39% 47% 58,5% 77,0%

Indice de parité sexospécifique

(calculé sur les TBS) 0,66 0,67 0,70 0,76 0,93

% d’élèves de neuvième année

obtenant le BEF 42% 46% 61% 60,00% 80,00%

3. ENSEIGNEMENT SECONDAIRE Taux de passage du moyen au

secondaire (diplômé du moyen) 59,66% 63,94% 75,07% 60,00% 75,00%

% d’élèves du secondaire suivant une formation technique et professionnelle- BEP- Bac Pro

21,90% 20,56% 18,00% 26,00% 24%

% d’élèves de terminale du secondaire général obtenant le Baccalauréat

58,36% 57,57% nd 59,00% 65%

4. ENSEIGNEMENT SUPERIEUR Taux d’admission des bacheliers

à l’Université de Djibouti (UD) 68,26% 75,13% 84,04% 85,00% 90%

Rapport effectifs d’étudiants boursiers/ effectifs d'étudiants de l'UD

40,66% 36,63% 33,91% 27,00% 10,59%

(Source : Rapport d’évaluation du PAE II/2006-2008/ MENESUP/2008) C. Perspectives

Malgré les efforts louables accomplis, le système éducatif reste confronté à des défis plusieurs ordres7.

En premier lieu l’accès à l’éducation demeure encore limité, compte tenu de l’insuffisance de l’offre, face à une demande sociale en expansion. Le taux brut de scolarisation (TBS) étant de 68,89 % en 2008, plus de 30 % des enfants du pays ne sont donc pas encore scolarisés et les transitions entre cycles d’enseignement demeure toujours sélectives.

En deuxième lieu, il existe des disparités selon le niveau de vie et le genre. La pauvreté influence négativement les chances de scolarisation. Le nombre d’enfants, issus de classes pauvres en général et celui des filles en particulier, diminue au fur et à mesure que l’on remonte les différents cycles et ordres d’enseignement. L’efficacité interne du système reste encore marquée par le redoublement et les abandons.

7 D’après la revue conjointe d’évaluation du PAE-II (2006-2008) / mai 2008.

En troisième lieu, la qualité et la pertinence du système éducatif sont médiocres, et son efficacité reste faible, compte tenu du taux d’insertion des sortants du système sur le marché du travail.

Face à ces défis, le Ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur, dans le cadre de la préparation de son troisième plan d’action 2009-2011, s’est fixé des objectifs et actions prioritaires concourant, entre autres, à l’amélioration de l’accès, de l’équité et de la qualité de l’éducation à tous les niveaux d’enseignement (préscolaire, fondamental, secondaire et supérieur.

► Les objectifs visés :

- Réduire les disparités d’accès géographiques (milieu urbain, milieu rural) et de genre (rapport filles/garçons) ;

- Porter le taux brut d’admission (TBA) dans le Préscolaire de 6,06 % en 2008/09 à 12,78 % en 2011/12 et 35 % en 2015, pour favoriser l’épanouissement de l’enfant djiboutien ;

- Porter le taux brut de scolarisation (TBS) dans le cycle Primaire de 70,8 % en 2008/09 à 86,1 % 2011/12 et à 100 % en 2015 avec un indice de parité de 0,98, pour accroître l’accès et aller vers la scolarisation primaire universelle ;

- Porter le taux brut de scolarisation (TBS) dans le cycle Moyen de 53,6% en 2008/09 à 58,1% en 2011/12 et à 83,2% en 2015 avec un indice de parité de 0,92 ;

- Accroître les effectifs de l’Enseignement technique et professionnel moyen et secondaire, afin de stimuler l’emploi,

- Réduire le taux de redoublement à 5% en 2011 et à 2% en 2015, et le taux d’abandon de 1% en 2011 à 0 % en 2015 dans l’Enseignement Fondamental (Primaire et Moyen).

- Augmenter les effectifs totaux des élèves de l’Enseignement Secondaire (public et privé) de 12.687 élèves en 2008/09 à 23.084 élèves en 2011/12 et à 27.232 en 2015.

- Augmenter les effectifs totaux des étudiants dans l’Enseignement Supérieur de 2.627 en 2008/09 à 3.689 en 2011/12 et à 7.052 étudiants en 2015, pour accroître la formation, stimuler l’emploi et la recherche ;

- Réduire les effectifs des étudiants boursiers à l’étranger de 709 en 2008/09 à 646 en 2015 ;

- Porter le taux d’alphabétisation des 15-24 ans à 65 % en 2011 et à 95 % en 2015, pour lutter contre l’analphabétisme et améliorer les conditions de vie et d’employabilité des populations.

► Les actions prioritaires :

- Au niveau de l’Education Préscolaire : i) extension du réseau de classes de maternelle du secteur privé et associatif et création de classes maternelles dans les écoles publiques des secteurs pauvres de la banlieue de Djibouti ville et dans les localités importantes du reste du pays.

- Au niveau de l’Enseignement Fondamental (Primaire et Moyen) : i) réhabilitation et extension d’écoles existantes, ainsi que l’équipement des salles nouvelles ou réhabilitées ; ii) augmentation des taux d’accès à l’enseignement de base des filles et des enfants de milieux défavorisés par la prise en charge des frais de scolarisation ; iii) renforcement du fonctionnement des cantines scolaires dans les zones rurales et périurbaines pauvres, par la disponibilité de vivres et de crédits de fonctionnement suffisants ; vi) fourniture gratuite de manuels scolaires aux élèves des couches vulnérables ; vii) création des foyers de jeunes filles avec la construction de dortoirs.

- Au niveau de l’Enseignement Secondaire Général, Technique et Professionnel : i) mise en place d’une stratégie pour le développement et la pertinence de l’enseignement technique et professionnel (ETP) ; ii) mise en place d’une procédure d’orientation des élèves, efficace et pertinente, vers l’ETP ; iii) développement du partenariat avec le monde professionnel et des affaires ; iv) élaboration de nouveaux programmes d’ETP ; v) renforcement en équipements des établissements d’ETP ; vi) mise en place d’un politique d’insertion professionnelle des sortants de l’ETP ; vii) mise en place d’un processus et/ou procédure de validation des acquis professionnels ; viii) construction et équipement d’un lycée polyvalent dans le district d’Arta ; ix) construction et équipement d’un lycée d’enseignement général dans la commune de Balbala ; x) poursuite de la réforme du baccalauréat.

- Au niveau de l’Enseignement Supérieur : i) renforcement des capacités de collaboration avec les Universités étrangères partenaires ; ii) formation des enseignants ; iii) mise en place d’une politique de la recherche ;

- En ce qui concerne l’Alphabétisation et Education non formelle : i) élaboration et généralisation d’un curriculum fonctionnel adaptable aux besoins des populations cibles ;

- Pour participer à l’effort de démocratisation de l’école des mesures incitatives sont prises pour renforcer le développement de l’Enseignement privé ;

- Enfin, pour renforcer l’accès aux techniques de l’information et de la communication (TIC) : i) mise en place de réseaux de communication basés sur les TIC, reliant toutes les localités éducatives ; ii) formation des enseignants à l’utilisation et au développement des cours en lignes.

2.1.1.2.- L’accès à l’emploi - formation A- Contexte

Durant la période 1977-1991, les résultats économiques du pays sont modestes. Le taux de croissance moyen du PIB se situe autour de 1%.

Le début des années 90 marque une détérioration de la situation socio économique due aux problèmes aussi bien internes (troubles au Nord du pays), qu’externes (réduction de l’aide budgétaire, concurrence régionale accrue, afflux de réfugiés de Somalie et d’Ethiopie, etc.).

La croissance économique est alors négative et les finances publiques se sont dégradées.

Face à cette crise sans précédent, le Gouvernement entame des négociations avec le Fonds monétaire International et la Banque Mondiale en 1996. Celles-ci débouchent sur la signature d’un accord de confirmation sur la période 1996-1999 qui marque le début de la politique d’ajustement structurel (PAS). Les maîtres mots de cette nouvelle philosophie sont la réduction des déficits budgétaires et la mise en œuvre de réformes structurelles profondes.

Ces réformes permettent d’accroître les marges de manœuvre de la puissance publique et libérer les forces vives du marché. La libéralisation du marché de l’emploi en 1997 conduit le Ministère de l’emploi à mettre en œuvre une politique du marché de l’emploi, afin de remédier au problème du chômage.

A partir de 2002, le pays rentre dans une dynamique de croissance économique continue, même si celle-ci reste modeste.

Mais sur le plan social, les indicateurs sont en rouge. Le pays fait face à un taux de chômage de presque 60% révélé par l’Enquête Djiboutienne Auprès des Ménages (EDAM-IS2/2002).

La pauvreté associée au fort taux de chômage s’accroît et touche sans distinction toutes les couches de la population.

Face à ce constat et comme beaucoup de pays du Tiers Monde, Djibouti est contraint d’élaborer un Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) en 2001 qui donne lieu à un Document de Stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) en 2004. Mais ladite stratégie de lutte n’est pas à la hauteur des espérances, faute de réelle mise en œuvre.

Le marché du travail demeure toujours une réalité aux contours flous. Les seules informations disponibles mais parcellaires sont fournies par le Service national de l’emploi (SNE). Les Agences privées de l’emploi (APE), institutions de placement, ne communiquent pas systématiquement leurs statistiques au SNE. Les embauches directes qu’elles effectuent restent donc pendant un certain temps non enregistrées par les services publics.

Par ailleurs, les différents départements publics ne partagent pas non plus leurs informations qui deviennent de la sorte inutiles. De surcroît, les statistiques sur l’emploi des entreprises opérant dans la Zone Franche et celles bénéficiant du Code des investissements sont rares et peu complètes.

Le SNE constate que d’année en année, les demandes d’emploi sont supérieurs aux placements, ce qui laisse à penser que le nombre des sans emploi augmente aussi d’année en année.

En mai 2005, à sa réélection la Magistrature suprême, les directives du Président à l’endroit du Ministère de l’Emploi sont les suivantes :

Extrait de la Feuille de route du Gouvernement 2005-2011

- Mettre en œuvre, suivre et évaluer les politiques sectorielles dans les domaines suivants : la législation du travail, l’emploi, la formation professionnelle, la gestion des agents de l’Etat, les réformes administratives et la protection sociale.

- Le Gouvernement doit renforcer dans l’immédiat les programmes d’emploi des jeunes et des stages professionnels et, à court terme réunir les conditions d’une création massive d’emplois durables, avec come point de mire l’emploi des jeunes.

- Miser sur le secteur privé et établir un véritable partenariat entre ce secteur et le secteur public, ainsi que poursuivre les politiques qui créent et préservent un environnement permettant au secteur privé de s’affirmer et de devenir un important employeur, créateur de richesse et moteur de l’économie.

- Favoriser une politique permettant le renforcement de la compétitivité de la production artisanale et faire de ce secteur un véritable tremplin pour l’émergence de PME-PMI et mettre aussi en place un cadre institutionnelle, juridique et réglementaire à même de favoriser la création d’une environnement propice à la promotion de métiers d’artisans dyanamiques et compétitifs.

- Le Gouvernement doit veiller aussi à améliorer l’adéquation entre formation et besoin du marché du travail.

- Lier la formation, encore plus, aux sphères e l’éducation des services, aux sphères agro-pastorales, aux produits de la mer et des industries y afférentes, et surtout veiller à l’efficacité de l’utilisation des ressources, ainsi qu’à la qualité de l’enseignement.

B- Bilan

L’enquête auprès des ménages8 sur la gouvernance à Djibouti en 2007 révèle que 73,4 % des ménages n’ont pas facilement accès à un emploi rémunéré. Le problème du chômage perdure.

Pour lutter donc contre le chômage et répondre aux directives du Chef de l’Etat, le

Pour lutter donc contre le chômage et répondre aux directives du Chef de l’Etat, le

Dans le document Td corrigé REPUBLIQUE DE DJIBOUTI pdf (Page 63-123)