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Quatre propositions sont filtrées par cette variable, qui ici aussi échappe à la relation scalaire (les villes moyennes ayant tendance à se détacher des petites villes) : cela concerne l’autoroute, l’immigration, Center Parcs et les retraités.

-Une nouvelle autoroute en faveur des villes moyennes ?

Si l’on observe la réaction majoritaire (majorité relative), la structure des réponses des métropoles et des petites villes se ressemble un peu : elles donnent la priorité au désaccord (40%), alors que dans les villes moyennes on donne la priorité à l’accord (44%). La position des petites villes, quant à elle, est exactement inverse de celle des villes moyennes (tableau 152).

Mais la particularité de la réponses en métropoles est le faible taux d’accord (28,5%, alors que les autres sont à 37% et 44%) et l’importance de la position « mitigée » (8% de plus que les deux autres).

Comment dénouer cet écheveau ? Les habitants des villes moyennes semblent voir dans l’autoroute une solution de développement par le désenclavement, alors que dans les métropoles cette solution pourrait être perçue comme moins évidente, du moins s’agissant de l’équivalence /autoroute=A32/ (ils sont moins enclavés et peut-être moins contraints d’utiliser l’autoroute pour aller travailler).

TAILLE

Autoroute métropole moyenne petite Total D'accord 28,5% ( 30) 44,1% (137) 37,0% ( 91) 39,0% (258) Mitigé 30,4% ( 32) 22,5% ( 70) 22,7% ( 56) 23,9% (158) Pas d'accord 40,9% ( 43) 33,2% (103) 40,2% ( 99) 37,0% (245) Total 100% (105) 100% (310) 100% (246) 100% (661)

Tableau 152 :

La nécessité de l’autoroute selon la taille de la commune

Lecture : en Métropoles on est d’accord à 28,5 %, alors que la fréquence dans l’échantillon est de 39%.

Les cases tramées en gris clair sont celles où l’effectif réel est nettement inférieur à l’effectif théorique ; les cases tramées en gris foncé sont celles où l’effectif réel est nettement supérieur à l’effectif théorique.

Tests : La dépendance est significative. χ2=9,91, ddl = 4, 1-p = 95,81% ; % de variance expliquée (V de Cramer) : 0,74%

-Immigration : la défiance des villes moyennes

Ce qui fait la saillance des différences ici (tableau 153), ce n’est pas la modalité « mitigé » (à peu près égale à 30% dans les trois groupes), mais la position isolée des habitants des métropoles. Ils sont favorables en majorité absolue à la continuation de l’immigration (51,4%), alors que cet accord ne se situe qu’entre 25 et 30% dans les deux autres groupes. En outre, le taux de désaccord y est aussi nettement plus faible : 19% contre 39,6% dans les petites villes et 43,5% dans les villes moyennes.

TAILLE

Immigration métropole moyenne petite TOTAL D'accord 51,4% ( 54) 25,4% ( 79) 30,7% ( 76) 31,5% (209) Mitigé 29,5% ( 31) 30,9% ( 96) 29,5% ( 73) 30,2% (200) Pas d'accord 19,0% ( 20) 43,5% (135) 39,6% ( 98) 38,2% (253) TOTAL 100% (105) 100% (310) 100% (247) 100% (662)

Tableau 153 :

La continuation de l’immigration selon la taille de la commune

Lecture : en Métropoles on est d’accord à 51,4%, alors que la fréquence dans l’échantillon est de 31,5%.

Les cases tramées en gris clair sont celles où l’effectif réel est nettement inférieur à l’effectif théorique ; les cases tramées en gris foncé sont celles où l’effectif réel est nettement supérieur à l’effectif théorique.

Tests : La dépendance est très significative. χ2=29,45 ; ddl = 4 ; 1-p =>99,99%. % de variance expliquée (V de Cramer) : 2,20%

L’écart étant important et la symétrie des réponses quasi parfaite, il nous faut bien risquer une interprétation : ne pourrait-on dire que le fait d’habiter en grande ville atténue la crainte de l’immigration (car c’est bien à cela que l’on peut ramener l’item), alors que c’est pourtant bien le lieu privilégié de sa visibilité diurne – mais peut-être aussi de son invisibilisation nocturne (ils sont principalement logés à la périphérie de ces agglomérations) ? Quoi qu’il en soit, le rejet de la proposition est le plus fort dans les villes moyennes, peut-être celles où ce tour de passe-muraille est le plus compliqué à réaliser.

-Center Parcs : un projet pour villes moyennes ?

Ce sont les habitants des villes moyennes qui adhèrent le plus à la « formule Center Parcs » : on note un écart de 20% avec les métropoles et de 12% avec les petites communes. Par ailleurs, c’est dans les métropoles que l’adhésion à l’idée est la plus tiède : les avis favorables sont à 42,4% et les mitigés à 37,7% (soit 10% au-dessus des villes moyennes).

Faut-il en conclure que Center Parcs est un projet pour villes moyennes ? Ce pourrait pourtant être un projet pour redynamiser des zones rurales. Or, les petites communes, sans partager le scepticisme des métropoles, n’y sont pas autant attachées.

TAILLE

Center Parcs métropole moyenne petite Total D'accord 42,4% ( 45) 62,7% (194) 50,8% (123) 55,0% (362) Mitigé 37,7% ( 40) 27,5% ( 85) 33,8% ( 82) 31,5% (207) Pas d'accord 19,8% ( 21) 9,7% ( 30) 15,2% ( 37) 13,3% ( 88) Total 100% (106) 100% (309) 100% (242) 100% (657)

Tableau 154 :

L’intérêt de Center Parcs, selon la taille de la commune

Lecture : en Métropoles on est d’accord à 42,4%, alors que la fréquence dans l’échantillon est de 55%.

Les cases tramées en gris clair sont celles où l’effectif réel est nettement inférieur à l’effectif théorique ; les cases tramées en gris foncé sont celles où l’effectif réel est nettement supérieur à l’effectif théorique.

Tests : La dépendance est très significative. χ2=17,54 ; ddl = 4 ; 1-p = 99,85%. % de variance expliquée (V de Cramer) : 1,31%

-La mobilisation des retraités a plutôt l’assentiment des villes moyennes

L’effet de taille de la commune joue aussi, toujours dans le même sens, pour la mobilisation des retraités. C’est dans les villes moyennes que l’on soutient le plus cette proposition (46,1%) et dans les métropoles qu’elle a le moins d’approbation (31,2%), les petites communes occupant une position intermédiaire (39,2%). On remarquera que pour la métropole, c’est la modalité « mitigé » qui est la plus recherchée (45,9%).

C’est une question qui avait reçu une réponse globale assez peu consensuelle. Ici, au contraire, se dessinent des différences un peu plus marquées : l’idée ne semble vraiment plaire qu’aux habitants des villes moyennes. Mais les éléments d’interprétation de cette relation non scalaire nous font défaut.

TAILLE

Retraités métropole moyenne petite Total D'accord 31,2% ( 34) 46,1% (142) 39,2% ( 97) 41,1% (273) Mitigé 45,9% ( 50) 32,7% (101) 31,1% ( 77) 34,3% (228) Pas d'accord 22,9% ( 25) 21,1% ( 65) 29,5% ( 73) 24,5% (163) Total 100% (109) 100% (308) 100% (247) 100% (664)

Tableau 155 :

La mobilisation des retraités, selon la taille de la commune

Lecture : en Métropoles on est d’accord à 31,2%, alors que la fréquence dans l’échantillon est de 41,1%.

Les cases tramées en gris clair sont celles où l’effectif réel est nettement inférieur à l’effectif théorique ; les cases tramées en gris foncé sont celles où l’effectif réel est nettement supérieur à l’effectif théorique.

Tests : La dépendance est très significative. χ2=13,96 ; ddl = 4 ; 1-p = 99,26%. % de variance expliquée (V de Cramer) : 1,04%

3.La disponibilité

En ce qui concerne les attitudes de promotion de l’image (ce que l’on a appelé la disponibilité), une seule question est filtrée par la variable « taille ».

-La promotion : des conditions de distance et de proximité

On vérifie encore une fois ici (tableau 156) la position originale des villes moyennes.

TAILLE

En parler métropole moyenne petite Total D'accord 59,6% ( 65) 77,6% (242) 67,9% (169) 71,0% (476) Mitigé 31,2% ( 34) 17,9% ( 56) 23,7% ( 59) 22,2% (149) Pas d'accord 6,4% ( 7) 1,3% ( 4) 5,6% ( 14) 3,7% ( 25) Sans réponse 2,8% ( 3) 3,2% ( 10) 2,8% ( 7) 3,0% ( 20) Total 100% (109) 100% (312) 100% (249) 100% (670) Tableau 156 :

La promotion de proximité, selon la taille de la commune

Lecture : en Métropoles on est d’accord à 59,6%, alors que la fréquence dans l’échantillon est de 71%.

Les cases tramées en gris clair sont celles où l’effectif réel est nettement inférieur à l’effectif théorique ; les cases tramées en gris foncé sont celles où l’effectif réel est nettement supérieur à l’effectif théorique.

Tests : La dépendance est très significative. χ2=20,58 ; ddl = 6 ; 1-p = 99,78% ; % de variance expliquée (V de Cramer) : 1,54%

C’est chez les répondants de cette catégorie que l’on trouve le plus fort taux d’adhésion à l’idée d’une promotion de proximité : 77,6% contre 67,9% dans les communes et 59,6% dans les métropoles. Ces dernières sont encore une fois les plus tièdes, puisqu’elles sont aussi les plus « mitigées » (31,2% contre respectivement 17,9% et 23,7%).

A priori, on pourrait penser que les petites communes pourraient être le lieu par excellence de la promotion de proximité. Or les scores y sont inférieurs à ceux des villes moyennes. Il faut donc en conclure que cette promotion de proximité n’est pas liée à l’interconnaissance (à supposer bien sûr que l’interconnaissance soit supérieure en zone de petite commune qu’ailleurs). « En parler autour de soi en toute occasion » semble surtout avoir du sens dès lors que l’on sort précisément de son cercle de connaissances, mais à la condition de se trouver dans un lieu où l’interaction sociale de proximité reste possible. Ce qui pourrait être le portrait d’une ville moyenne (si du moins l’on en croit leurs publicités).

✔ Les sept croisements analysés ici montrent au fond deux choses principales.

Tout d’abord, on voit que les attitudes face à l’image ne sont pas liées de façon simple à la taille de la commune de résidence (la « façon simple » serait une relation scalaire du genre : plus la taille de la ville augmente, plus l’attitude…).

L’une des conséquences est la position singulière des villes moyennes, qui semblent dégager une réponse plus nette, surtout en ce qui concerne les propositions d’action : elles sont les plus favorables à l’autoroute, aux Center Parcs, à la mobilisation des retraités et à la promotion de proximité et elles sont les plus défavorables à l’immigration.

Cette dimension mériterait d’être approfondie dans le cadre d’une analyse multivariée, qui pourrait permettre de décider s’il s’agit d’une singularité conjoncturelle de notre échantillon ou d’une différence structurelle sur laquelle des politiques d’image pourraient prendre pied. Toutefois, sans attendre, on peut espérer trouver, dans les résultats des travaux de la deuxième phase – qui ont eu majoritairement pour lieu de déroulement des villes moyennes – des éléments qualitatifs autorisant quelques avancées dans cette direction.

* Fin du tome 1