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Les réflexions sur la caféiculture en Guinée Forestière se sont intensifiées au cours de la 2e République dans le cadre du projet national de relance de cette filière (RC2) ou dans le cadre des agro-forêts (en partenariat avec des équipes de chercheurs de Montpellier…). L’intérêt de ce second axe de partenariat se justifie par le fait que les agro-forêts africaines sont encore très peu connues et les partenaires souhaitent contribuer à sa connaissance dans la littérature scientifique actuelle. Les spécialistes en la matière reconnaissent en effet à l’agroforesterie sa potentielle contribution à la durabilité agronomique et écologique des écosystèmes tropicaux cultivés (CORREIA et al, 2008). L’état des connaissances souligne, à partir de photos aériennes datant de 1979, que les agro-forêts représenteraient 5 % du territoire régional (KONOMOU et al, 2002). Cela représentait 2012 km² selon la même source. CORREIA et al. (2008) notent qu’en Guinée Forestière, les agro-forêts à base du café sont actuellement en expansion sur les espaces agricoles autour de la plupart des villages (2008) sans en donner une idée sur les distances (même moyennes) qui séparent ces écosystèmes du village. Ils mettent l’accent sur l’évaluation de la structure, la composition et la performance environnementale de ces écosystèmes en termes notamment de biodiversité, ainsi que sur les pratiques paysannes pour y arriver.

De précédentes études sur les systèmes de production villageois (CAMARA, 2007 ; LAMANDA et al, 2007) de la Guinée Forestière ont révélé une expansion récente des systèmes agroforestiers de type «agroforêt» associant essentiellement des caféiers, cacaoyers et colatiers, à des arbres appartenant à diverses espèces originaires des forêts locales.

Les initiatives de recherche scientifiques des institutions étatiques de recherche agronomique avec des partenaires étrangers dans des programmes concernant les systèmes agro-forestiers sont certes en cours depuis la création de l’Institut de Recherche Agronomique de Guinée (IRAG) le 13 avril 1993. Mais c’est surtout à partir de 2005 que les

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ambitions s’affichent mieux. En 2008 par exemple, les objectifs principaux et les attentes de la partie guinéenne sont définis dans le discours d’ouverture de l’Atelier International sur les « Agro-forêts d’Afrique de l’Ouest et du centre », prononcé par le Directeur Général de

l’IRAG29

à Sérédou le 11 novembre 2008.

Ce discours met en exergue le champ d’encrage des axes de partenariat scientifique sur la productivité biologique des Agro-forêts et des systèmes agro-forestiers. On y reconnaît cependant que les questions économiques, foncières, sociales et environnementales qui surgissent dans l’étude des Agro-forêts et des systèmes agro-forestiers restent peu explorées dans la région.

Les finalités de recherche de l’équipe de recherche de Montpellier sur les axes agro6forestiers sont:

- Evaluer la durabilité des pratiques des agriculteurs de Guinée forestière pour accompagner le développement local (vers des projets de recherche-action ?) ;

- Valoriser un moyen original de conservation de la diversité arborée ;

- Faire connaître et reconnaître les systèmes à faible niveau d’intrants inventés par les agriculteurs.

Des programmes et projets importants ont déjà été réalisés dans ce cadre dont le FSP30 et la

DURAS31. L’objectif poursuivi dans ces programmes et projets est prioritairement de mieux

connaître les pratiques paysannes mises en œuvre dans les agro-forêts à travers trois villages aux conditions écologiques et socio-économiques contrastées. Ce sont les villages de Boussédou (50 hbts/km2, zone de contact forêt-savane et touché par la forêt classée de ziama) ; Boo (95 hbts/km2, zone forestière et très touché par la forêt classée de ziama) et Nienh (70 ht/km2, zone forestière et non touché par une forêt classée).

A l’échelle nationale, il est difficile aujourd’hui de communiquer avec conviction sur la production caféière de la Guinée par an, ni sur les flux commerciaux de ce produit au titre du marché national et des quantités exportées avec exactitude32. Les données des services

29 Discours d’ouverture du Dr Famoï BEAVOGUI, Directeur Général de l’IRAG à l’Atelier international sur les «Agroforêts d’Afrique de l’Ouest et du centre » à Sérédou le 11 novembre 2008.

30 Fonds de Solidarité Prioritaire.

31 Promotion du Développement Durable dans les Systèmes de Recherche Agricole du Sud.

32 Les flux sortant par les frontière terrestres ne sont pas maîtrisés par l’appareil étatique alors que la porosité des frontières de la région de production agricoles destinées à l’exportation en temps de stabilité, est incontestable ave la Côte d’Ivoire, le Libéria et la Sierra-Leone. Les quantités enregistrées à la Direction Générale des

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statistiques étant souvent mises à jour par des approches projectives. Le modèle de simulation de l’économie guinéenne (MSEGUI) est par exemple l’une des bases techniques principales de ces procédés d’actualisation statistiques. Les données que nous avions eues en 2011 sur cette base couvrent en effet un peu plus de deux décennies (1989 à 2011), avec une année de référence (2003) au cours de laquelle des enquêtes sérieuses ont été réalisées sur le secteur agricole. De nombreuses informations sont fournies par ce modèle, mais avec projection entre 2003 et 2011 : surface cultivée par culture, rendement à l’hectare, production annuelle en kg), prix au producteur, quantité exportée par produit et le revenu correspondant (à l’échelle national) etc. Il échappe très probablement à ces calculs l’effet des aléas climatiques qui ont un impact incontestable sur la production agricole annuelle, l’agriculture guinéenne étant dépendante des conditions climatiques. En plus, l’accès relativement limité aux archives qui existent et les conditions de leur exploitation posent d’autres difficultés33

sérieuses à l’exception de quelques services. En effet, l’accès efficace aux archives dépend parfois des relations personnelles du chercheur et de ses capacités de négociation.

Les modes actuels de mise en valeur agricole des milieux mettent en évidence trois principaux systèmes : les systèmes agro-forestiers (principalement à base de caféiers), les systèmes de culture riz-palmier/jachère sur coteaux, les bas-fonds rizicoles (WAGLER, 2007). De nos jours, en dépit de l’accroissement de la superficie de ces agro-forêts à base de café aux dépens de celle des cultures vivrières, les revenus issus de la caféiculture ne semblent pas être très significatifs pour les producteurs par rapport à son importance spatiale sur les coteaux, alors que ces populations vivent de plus en plus de riz importé pour leur

alimentation34. CAMARA et al. (2009) montrent ainsi qu’à Kobéla (préfecture de

N’Zérékoré), l’espèce de base des agro-forêts est le café à 66%, avec un doublement des superficies entre 1979 et 2003, les jeunes plantations (1 à 6 ans) représentant 31% de l’occupation spatiale des agro-forêts. Les rendements de la caféiculture dans la région restent cependant faibles en général par rapport au rendement issu d’une agriculture

Douanes ne concernent cependant que les deux principaux ports à savoir les ports de Conakry et celui de Kamsar.

33 Ces difficultés peuvent se poser parce que l’accès aux documents ne sont difficiles si vous n’avez pas de relation avec certaines personnes intournables dans le service ou si vous n’avez pas le moyens d’offrir le pot de vin…Ce de dernier cas arrive souvent lorsque les données sont mal organisées et que les assistants du service ont besoin d’une motivation monétaire pour vous aider à cet effet.

34- En dépit de la diversité des produits vivriers qui se cultivent en Guinée forestière, le riz reste l’aliment de base pour tous. Les autres produits sont considérés comme des aliments secondaires qui ne sont souvent valorisés (dans les localités plus ou moins éloignées des centres villes) qu’en période de soudure. On regroupe dans cette catégorie : le mil, le taro, la patate, la banane, le manioc, etc.

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conventionnelle35, estimé à 2,50T/ha (WAGLER, 2007). Selon le CIRAD (1999, in

WAGLER, 2007), ces rendements se situent à 330kg/ha de café marchand en moyenne. Mais ils baissent parfois de façon remarquable, variant de 70 kg/ha à 200kg de café marchand (ZOUMANIGUI et KONOMOU, 2000). Alors que les densités démographiques continuent d’augmenter depuis 1985, la logique principale qui sous-tend le développement spatial actuel des plantations de café dans les structures de production agricole n’est pas encore suffisamment explorée. Contribuer à la compréhension de cette logique des acteurs ruraux constitue notre intérêt dans ce travail. Se posent alors les questions suivantes :

a)- L’extension des plantations de café s’inscrit-elle dans une logique de spéculation lucrative et/ou de sécurisation des terres au sein des exploitations familiales en Guinée Forestière?

b)- Comment l’évolution des rapports de production au sein des unités familiales contribue-t-elle à donner à la caféiculture un rôle central dans la transformation des paysages agraires de la région ?

c)- Quelle place tient la caféiculture par rapport au système de cultures vivrières à base du riz dans la dynamique d’occupation des terres de coteau?

Le sous-secteur agricole est l’un des axes privilégiés des différents gouvernements successifs dans les stratégies de réduction de la pauvreté en Guinée depuis Les indépendances. Cela se justifie non seulement par l’importance du potentiel agronomique du pays, mais aussi pas celle de la population active que ce sous-secteur emploie.

Une littérature grise abondante existe sur ce domaine à l’échelle nationale mais également à celle de la région forestière. Les travaux récents concernant la Guinée Forestière n’abordent pas suffisamment les enjeux de cette culture en interaction avec les rapports internes aux unités sociales de production. Les mutations de ces rapports sociaux de production et leurs interactions d’une part, avec les systèmes d’activités pratiquées, et d’autre part, avec le choix cultural des membres de ces unités restent souvent soit ignorées, soit dissimulées dans des approches plus techniques.

35 Par le terme agriculture conventionnelle, nous pensons à toute agriculture dont les itinéraires techniques sont relativement modernes par l’emploi des intrants agricoles et qui bénéficie des traitements phytosanitaires permettant non seulement un meilleur rendement à l’hectare ou par arbre mais aussi une bonne qualité des produits. Une telle agriculture correspond évidemment à un cahier de charge exigeant pour les producteurs et les marchés.

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Les nombreuses publications récentes qui existent sont entre autres des articles et communications scientifiques, des mémoires, quelques thèses, des rapports de missions d’évaluation ou de faisabilité des projets agricoles dont le café, le riz…, des rapports de stages etc. Elles concernent aussi les systèmes agro-forestiers. On n’y consacre pas suffisamment de place aux enjeux socio-fonciers, qu’il s’agisse des conflits ou des stratégies de sécurisation des droits d’accès, de contrôle et d’appropriation foncière (par les plantations pérenne à base du café) pour les jeunes ou en termes de genre. L’homogénéité et la stabilité de ces unités familiales de production sont ainsi souvent prégnantes dans les approches préconisées alors qu’elles ne le sont généralement pas. Pourtant, au-delà des valeurs économiques, le café semble jouer plus de rôles stratégiques en matière de gestion des rapports sociaux et de sécurisation foncière intergénérationnelle dans un contexte doublement complexe : l’ineffectivité du code foncier et domanial en milieu rural guinéen en vigueur depuis 1992, puis la fréquence et la récurrence des conflits fonciers et domaniaux. A cela on peut ajouter la question d’autonomisation des jeunes.

Notre engagement dans cette recherche est parti essentiellement des résultats de notre Master qui soulevaient de nouveaux questionnements d’une part, autour des problèmes fonciers qui exacerbent aujourd’hui la vulnérabilité des systèmes de production, et d’autre part, autour de la difficile applicabilité de la législation foncière en place (notamment en zone rurale). Parmi les formes de résiliences qui se développent dans ce contexte, figure l’extension et la multiplication des plantations individuelles de café, même si celles-ci ne sont pas toujours bien rentables pour les producteurs. Notre projet doctoral constitue donc une suite logique de la réflexion engagée depuis nos travaux de master 2, cette fois élargie à l’échelle de la région forestière guinéenne.

Le questionnement que nous venons de formuler plus haut est décliné en trois hypothèses complémentaire.

La première hypothèse est la suivante : Le rythme actuel d’extension des systèmes de culture à base du caféier s’explique par des logiques économiques qui ne sont pas nécessairement lucratives et qui aboutissent éventuellement à la constitution et à la

sécurisation d’un patrimoine foncier familial36

ou individuel.

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L’expression « patrimoine familial » est surtout employée dans le sens de la famille restreinte, en privilégiant là un héritage foncier garanti pour les enfants biologiques, en particulier les garçons.

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Nous entendons par le terme lucratif, toute action visant et permettant la création d’un maximum de richesse pour l’acteur. Ce type d’action permet, au-delà de l’autosuffisance économique, de créer plus de richesse financière durable.

Une première interprétation que nous pouvons faire de la course à l’occupation des espaces cultivables par les plantations de caféiers est qu’effectivement les gens ont un besoin économique à satisfaire par l’exploitation des ressources naturelles, la terre en particulier. Puisque cette ressource productive principale est de plus en plus convoitée et se fait rare, chacun veut s’en approprier suffisamment à travers les plantations de café pour éventuellement mettre en place un système de production performant ou capitaliser par la suite. Cette stratégie se situe dans un contexte de concurrence effrénée, de mutation des règles coutumières de gestion foncière, et d’ineffectivité de l’application des textes règlementaires en la matière. Peu importe le rendement et le revenu qui peut résulter de ces plantations à court terme, l’essentiel pour chaque acteur local étant de faire reconnaître par la communauté ses droits fonciers. C’est ce cadre qu’un témoin nous rapportait sur le terrain en ces termes : «Etre sans terre chez nous est un facteur majeur de vulnérabilité dans l’exploitation des

ressources foncières ».

Au-delà de cet aspect économico-statutaire, on peut aussi lire des stratégies territoriales à l’échelle inter-villageoise par le biais de ces plantations.

On comprend bien que les paysans sont aussi prévoyants dans la gestion de leur environnement socio-économique et territorial. Ils développent, selon les contextes, des rationalités pour résoudre leurs problèmes en contournant les principes officiels de conduite. Une telle réflexion correspond à la question de la rationalité de l’acteur. Celui-ci oriente son action en fonction de son objectif, lui-même conditionné par le contexte dans lequel il se trouve (CUMUCHIAN, MAROIS, 2001). Dans le cas des ressources protégées par exemple comme les forêts classées, le contexte de la conquête des réserves foncières se caractérise par une certaine effectivité de la loi en la matière. L’autorité compétente devant appliquer et faire respecter la loi et les principes dans toute leur rigueur en matière de gestion des ressources foncières, se trouve elle-même affaiblie par trois facteurs majeurs :

i) la non prise en compte suffisante des valeurs traditionnelles régulatrices de la gestion des ressources naturelles entre les exploitants ;

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iii) l’insuffisance des terres cultivables pour des populations en croissance continue, dans un contexte de règlementation juridique foncière ineffective en milieu rural.

La logique individuelle dont nous parlons consiste à dire que l’important aujourd’hui, c’est d’avoir la terre ; mais comment faire de la terre une propriété personnelle ? La stratégie consiste à développer des cultures pérennes en général pour qu’à l’avenir ces domaines deviennent une propriété personnelle. En effet, à la place des cultures annuelles qui font circuler souvent les parcelles entre les membres de la famille et de la communauté villageoise,

celles qui sont pérennes permettent d’atteindre cet objectif d’appropriation individuelle37

des terres, et la caféiculture semble être développée dans ce sens. Le paysan sait toujours pourquoi il choisit telle culture pour telle parcelle car il connaît ses objectifs à court, moyen ou long terme.

Dans le contexte actuel de l’extension des caféières, l’action des planteurs qui sont confrontés à des risques de conflits fonciers peut être interprétée à deux niveaux. En effet, la caféiculture procure non seulement de l’argent même si ce revenu reste modeste, mais elle renforce aussi les possibilités individuelles du contrôle foncier. Ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs économiques. C’est cette appropriation foncière par chacun qui permet à chaque acteur de constituer un "patrimoine foncier familial" afin de permettre à leurs descendants d’être fiers de leur appartenance à la communauté autochtone villageoise. Ces attitudes des paysans apparaissent donc comme une sorte de résilience à la raréfaction des terres et à la concurrence effrénée pour cette ressource, le tout marqué par un contexte de règlementation juridique inefficace. Dans la conduite des systèmes de cultures, c’est essentiellement ce jeu à double sens que nous cherchons à comprendre.

Notre deuxième hypothèse est formulée comme suit : La transformation des paysages agraires et la dynamique des systèmes de cultures par la multiplication des plantations de caféiers traduisent une volonté d’appropriation individuelle de la terre et donc une évolution des rapports de production au sein des unités familiales.

Une observation attentive des paysages agraires à l’échelle des terroirs villageois actuels de la région permet facilement à l’observateur de faire deux constats essentiels : le premier met en évidence que les plantations de caféiers ne se concentrent plus seulement dans la deuxième

37 Dans une société où la nucléarisation économique des familles s’accélère, et où la terre reste le support principal de la subsistance des ménages l’appropriation individuelle de cette ressource apparaît comme un moyen incontournable pour tous les membres par qui se transmettent les héritages et les noms. Les sociétés de la Guinée forestière étant patrilinéaires, ce sont les noms de familles des hommes qui se transmettent.

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auréole des terroirs, mais qu’elles gagnent de plus en plus de l’espace dans la dernière auréole. Dans ces localités, l’enchâssement social du foncier est tel qu’au-delà de l’occupation quasi-totale des terres dans les terroirs des villages anciens, la lutte pour l’appropriation individuelle de la terre apparaît plus intense au sein des exploitations agricoles à travers la prolifération des jeunes plantations de caféiers. Comme le souligne PELISSIER (1966, p.123) par rapport à la région du Cayor au sénégal, «contrairement à certaines apparences, il n’y

subsiste plus un pouce de terre sans maître». Du fait d’une part, de cet amenuisement des

terres (qui ne se traduit pas nécessairement partout par l’importance des densités de population), et d’autre part, en raison du caractère très stratégique du caféier dans les modes actuels de sécurisation foncière, cette course socio-foncière aboutit finalement à la formation de deux systèmes agro-forestiers dans cette région: les agro-forêts à couvert arboré38 et le parc aelaeis guineensis (les agro-forêts à base de palmiers à huile sub-spontanés, c’est-à-dire des jachères39 où sont parsemés ces palmiers).

Il apparaît que les principaux systèmes de culture souvent adoptés par la majorité des populations agricoles ne présentent pas les mêmes coûts d’opportunité en termes d’investissement financier, d’effort humain, de matériels et d’intrants agricoles, etc. A cette diversité de facteurs de différenciation relative à la capacité des paysans à conduire normalement les différentes cultures, il faut ajouter les contraintes foncières, avec comme corollaire la multiplicité et la récurrence des conflits fonciers. Ainsi, dans un contexte de concurrence pour la terre, l’inégalité d’accès à cette ressource entre les membres de l’unité de production (la famille) ou entre des unités de production différentes peut entraîner des conflits où les plus riches et les plus dynamiques écrasent les faibles…C’est pourquoi la caféiculture occupe une place stratégique importante dans les choix culturaux des paysans, même si ces choix se font à des degrés divers.

L’ensemble de ces facteurs conduit généralement les populations à faire un choix stratégique de cultures en fonction de leur niveau d’équipement agricole, de leur capacité à

38- Ce sont des systèmes agro-forestiers très anciens, caractéristiques des abords villageois en Guinée forestière.