• Aucun résultat trouvé

MACENTA LOLA N'ZEREKORE YOMOU KISSIDOUGOU GUECKEDOU Relief (en m) 304-457 457-608 608-762 762-914 914-1219 1219-1524 1524-1752

BEYLA : Chef-lieu de Préfecture

Limite de Sous-préfecture Cours d'eau important

Introduction générale

30

Carte 9: Sols de la Guinée Forestière

0 45 90 Kilomètres BEYLA MACENTA LOLA N'ZEREKORE YOMOU KISSIDOUGOU GUECKEDOU

Les sols de la Guinée Forestière

AssAssoc. des sols ferralitiq. indurés, gravillon et des squeletiques Assoc. des sols ferralitiq divers squeletiq et peu évolués Assoc. des sols ferralitiq. divers et des sols squeletiques Assoc. des sols ferralitiq. et squeletiques

Assoc. des sols ferralitiq. et terres hydromorphes

Assoc. des sols ferralitiq. indurés, gravillon et des squeletiques Assoc. des sols ferralitiq., divers alluviaux et squeletiques

Assoc. des sols ferralitiq., gravillon. squeletiq. divers et hydromorphes Assoc.des sols ferralitiques et alluviaux

LOLA : Chef-lieu de préfecture

C Ô T E D 'I V O IR E LIBÉRIA SIERRA LEONE HAUTE GUINÉE

Source : SIG/CRA-S/Macenta, M.F KONOMOU ET k ZOUMANIGUI, 1999 Reproduction : LAMAH D., février 2013

Les systèmes de production de la région se caractérisent généralement par la combinaison de plusieurs cultures que nous pouvons regrouper en deux types de mise en valeur du milieu (ZOUMANIGUI et KONOMOU, 2000) : les systèmes de productions basés sur la riziculture et ceux basés sur les cultures pérennes. Sur les coteaux, la riziculture (riz pluvial) se pratique couramment sous la forme associée avec des cultures secondaires telles que les légumes (piment, gombo, épinard, sorgho, sésame,…), des tubercules (manioc, …) et d’autres

céréales (maïs, mil,…). On y plante aussi souvent quelques bananiers24

entre le brulage et le grattage ou labour.

24

Le bananier est une plante qui a un triple caractère; elle est une culture pluriannuelle, vivrière et commerciale. Cependant, du fait qu’elle plus consommée par les populations rurales et urbaines du pays (donc essentiellement

Introduction générale

31

Dans les bas-fonds, la riziculture est plutôt pure dans les localités où les projets d’aménagement rizicole ont eu des effets significatifs. Dans les zones qui ont été faiblement touchées ou pas du tout par ces projets, les paysans associent parfois à la riziculture inondée des tubercules (comme le taro et la patate) et quelques bananiers. Dans ce cas, les tubercules ou les plants de bananiers sont mis dans les tas d’herbes déjà décomposées. Il s’agit des points de regroupement des herbes défrichées pendant la préparation du sol. Ces points ne sont pas inondés et sont particulièrement riches en engrais organiques et seuls propices pour les cultures qui ne peuvent pas réussir dans les sols à hydromorphie permanente.

En termes d’itinéraire technique, la polyculture pluviale à base du riz se caractérise par un système de jachère de durée variable selon la disponibilité des réserves foncières pour les ménages agricoles et selon la taille des bas-fonds dont disposent ces derniers. L’outillage utilisé est essentiellement manuel, composé de machette, de hache, houe ou daba et de couteau.

La région est également réputée être «la seule zone guinéenne qui présente un réel

potentiel pour le développement des cultures pérennes » (FAO-BM, 1980, annexe 2, p.1).

En effet, les systèmes de production à base de cultures pérennes s’observent surtout sur les coteaux sous la forme d’agro-forêts. Les statistiques détaillées d’envergure nationale ne sont pas abondantes. Mais les travaux de recensement national agricole de 2000-2001 fournissent des informations crédibles et détaillées permettant de saisir la place des différentes cultures pérennes à l’échelle nationale et régionale. Selon les résultats du rapport final de ce recensement, les principales cultures d’espèces pérennes développées dans le pays sont par ordre d’importance: le caféier (47,24%), le manguier (17,17%), l’anacardier (9,18%), le palmier à huile (7,04%), l’oranger (5,58%), le colatier (4,00%), le bananier (2,74%). La répartition régionale de ces cultures pérennes met en évidence une concentration particulière de certaines d’entre elles en Guinée forestière. Parmi celles-ci figurent au premier plan le café (98,80% de la superficie nationale), la cola (94,10%), la banane (56,93%), l’avocat (25,33%), le palmier à huile (18,86%). Le cacao est exclusivement cultivé dans cette région mais son importance nationale reste modeste : il représentait 1,87% de la superficie nationale des cultures pérennes en 2000-2001, l’intégralité étant concentrée dans la même région (cf. tableau 1, p.32). En dehors de quelques individualités récentes au sein des populations paysannes, le palmier à huile et l’hévéa restent essentiellement concentrés dans

vendue sur le marché national pour un bu alimentaire), nous estimons judicieux de classer le bananier parmi les cultures vivrières.

Introduction générale

32

la zone de la SOGUIPAH à l’extrême Sud-Est de la région, la majorité des paysans profitant de l’extraction artisanale de l’huile de palme à partir des palmeraies sub-spontanées mêlées aux jachères. La plupart de ces cultures sont installées sur les coteaux, à l’exception du cacao et du palmier à raphias25 qui réussissent dans les bas-fonds. A la différence des autres cultures pérennes, on peut rencontrer au moins une plantation de café dans chaque ménage agricole, à l’exception des zones de transition agro-écologique..

Tableau 1 : Vergers pérennes de Guinée Forestière

Cultures Sup_Nationale %_National GF

Autres

régions_Guinée % (GF)

%_autres régions

(ha) Sup. (ha) Sup. (ha)

Café 77 502 47,24 76 573 929 98,80 1,20 Colatier 6 558 4,00 6 171 387 94,10 5,90 Cacao 3 063 1,87 3 063 0 100,00 0,00 Banane 4 488 2,74 2 555 1933 56,93 43,07 palmier à huile 11 549 7,04 2 178 9 371 18,86 81,14 Hévéa 2 017 1,23 2 017 0 100,00 0,00 Avocat 1 425 0,87 361 1064 25,33 74,67 Goyave 3 805 2,32 348 3 457 9,15 90,85 Orange 9 153 5,58 312 8 841 3,41 96,59 Mangue 28 162 17,17 216 27 946 0,77 99,23 Anacardier 15 064 9,18 128 14 936 0,85 99,15 Citron 789 0,48 0 789 0,00 100,00 Autres cultures pérennes 485 0,30 82 403 16,91 83,09 Total 164 060 100,00 94 004 70 056 57,30 42,70

Source : Service National des Statistiques Agricoles, Recensement National de l’Agriculture 2000/2001.

L’espace rural de la région forestière guinéenne représente un enjeu complexe sur le plan socio-foncier. Les espaces agraires sont entièrement appropriées alors que les paysages donnent l’impression d’une existence abondante des terres vacantes. Les modes d’organisation et de gestion actuels de l’espace agraire ne constituent pas un phénomène spontané. Ils entrent dans les processus de construction du tissu rural. L’histoire agraire de cette région est en effet étroitement liée à l’évolution des facteurs démographiques, politiques, économiques et sociaux qui ont contribué non seulement à la transformation des paysages naturels, mais qui expliquent également la dynamique des modes de mise en valeur actuels dans la région.

25- Au-delà de leur valeur culturelle dans les cérémonies et travaux champêtres par le rôle du vin dans la stimulation du travail qu’ils produisent, ces palmiers à raphia font partie des cultures pérennes et constituent des sources de revenus importants aujourd’hui pour les paysans qui disposent des plantations et même des citadins qui se spécialisent dans la vente du vin qui en est extrait (le vin blanc).

Introduction générale

33

Depuis les années 1990, la problématique du foncier fait de cette région un espace totalement approprié (MAE/CIRAD/ IRAM, 2000), notamment dans les zones de Lola, N’Zérékoré, Yomou et Macenta. On peut aussi estimer que l’importance du foncier dans les rapports de production reste également bien visible dans les préfectures du Nord et du Nord-Ouest de la région (Beyla, Gueckédou et Kissidougou) de la région, même si des particularités écologiques, démographiques et économiques les différencient des quatre premières.

En effet, les modes de gestion de l’espace dans les terroirs villageois sont caractérisés globalement par la répartition des domaines de culture entre les lignages qui constituent la population du village. Cette répartition se poursuit progressivement par un processus de redistribution pour les derniers venus dans le village à travers leurs tuteurs en fonction de leur niveau d’intégration et de leurs besoins. Ceux-ci n’ont en général pas l’autorisation de vendre les terres reçues. Cependant, les évolutions récentes ont entraîné des mutations importantes au sein des populations autour des questions d’appropriation des terres de

cultures. Ces évolutions se caractérisent par l’accroissement de la population26

, la monétarisation généralisée des échanges ainsi que par les mutations sociopolitiques des pays de la sous-région (notamment le Libéria, la Sierra Léone et la Côte d’Ivoire) qui jouxtent la frontière. L’un des principaux corollaires de cette situation reste la multiplication des

tensions et conflits fonciers locaux27. Dans ce contexte de tension foncière qui ne laisse pas

indifférentes les zones rurales, le code foncier et domanial en vigueur dans le pays depuis 1992 n’arrive pas toujours à réguler efficacement la question de la gestion des terres rurales.

Il apparaît ainsi comme un facteur d’aggravation des conflits fonciers dans certaines zones28

aux conséquences graves et diverses au sein des communautés. C’est dans ce contexte que les populations rurales développent ces dernières années, des rationalités individuelles ou

26- Dans les terroirs villageois de cette région, la pression démographique sur les ressources foncières ne se traduit pas toujours par l’accroissement des densités de population, bien que des travaux récents mettent en évidence cette problématique d’accroissement des densités de façon variable selon les localités, depuis les années 1980. En d’autre terme, la pression foncière peut augmenter sans que la densité croisse de façon significative. Elle traduit par exemple une rente de situation. En zone rurale et du point de vue agricole, cette situation peut être liée au degré de fertilité du sol de la parcelle, sa accessibilité facile/proximité par rapport à la zone d’habitation etc.

27 Le caractère local de ces tensions et conflits fonciers se présente sous diverses formes. Ils peuvent être Intrafamiliaux, interfamiliaux, intergénérationnels ou ethnico-religieux.

28- C’est notamment le cas des zones de Sérédou (dans la préfecture de Macenta) et de Bounouma (dans la préfecture de N’Zérékoré qui avaient été le siège du projet Opération Pilote du Plan Foncier Rural en 1991-1992, sur le financement de la Banque Mondiale.

Introduction générale

34

familiales visant à mieux asseoir leur maîtrise foncière à travers soit l’extension ou la multiplication des plantations pérennes à base du caféier.

Deux principales variétés de caféiers peuvent être cultivées en fonction des altitudes qui leur conviennent. Mais la variété robusta (moins de 800 m) y est la plus développée. En plus du caféier, le colatier, le cacaoyer, le bananier, le palmier à huile, l’hévéa, l’avocatier, le manguier, les agrumes,… y bénéficient des conditions écologiques favorables même si certains d’entre eux n’ont qu’une importance locale.