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Vers la profondeur de l'âme

Dans le document Marier la source et la blessure (Page 95-107)

Au fond de chaque mot j'assiste à ma naissance1.

Alain Bosquet, Premier poème L'être a besoin de se dépasser et de s'exprimer. Il cherche à redécouvrir cet autre lui- même, le plus proche de lui parce que inlassablement « les pendules traînent leurs revenants assoiffés de parole » (Marier la source et la blessure p.7). L’écriture poé- tique, comme tout processus de création, requiert du temps et une attitude d'ouverture afin de laisser émerger une conscience de soi. C’est un travail exigeant et lent qui, à partir d’expériences de vie, se réalise dans la continuité. Distinguant ce qui lui appar- tient et ce qui lui a été inculqué, le poète renoue avec son moi profond : « J'aime ces flocons blancs de la pensée perdue / dans le vent de l'hiver et le printemps mordu / Mon esprit délivré de ces chaînes anciennes / Et que la rouille a dénouées » (SV. 207) .

Écrire, permet de partir à la recherche d’un langage incarnant l’expérience person- nelle. Rilke dit que le poème résume toute l'expérience antérieure du poète. Savoir prendre du recul et persister. Éprouver le doute et poursuivre. « Le but primordial d’une œuvre étant de prouver d’abord à celui qui l’a faite qu’elle était pour lui le vrai, le seul moyen d’amener son être au summum de puissance et de perfection dans le concret.2 »

Quand l’être exprime ce qu’il ressent, il touche à la pureté originelle. Il est en commu- nion avec le monde. En explorant et décryptant l’univers des mots, en les laissant inte- ragir, des images naissent. « Une expression poétique forte, c’est quelquefois le jaillis- sement brutal, imprévu d’une sensation enregistrée depuis des ans3 ». Il arrive que

« Plus loin, on désespère / Et tout autour du ciel les étoiles s’éteignent / L’air s’achève

1 Cité par Gaston Bachelard, op.cit., La poétique de la rêverie, p. 25 2 Pierre Reverdy, op.cit., Cette émotion appelée poésie, p.134 3 Ibid., p.122

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aux derniers rayons / Entre mes mains trop pleines / C’est le jour qui attend / Il faut que l’on revienne / À une autre saison / Ou à une autre peine » (SV. 90).

Les mots du langage familier sont axés sur la communication pragmatique. Le poète quant à lui fait place à l’intériorité. Le chemin de la poésie le conduit dans un lieu d’accomplissement où l’être délaisse la raison pour accueillir son intuition. L’être avance alors vers ce qu’il a de plus personnel en se réappropriant les mots; des « mots diamants, des mots velours percent les armures » (Marier la source et la bles- sure p.28) pour exprimer ce qui est ressenti. L’espace des sensations et des senti- ments laisse advenir l’émotion, porteuse de sens. Il développe son style, c'est-à-dire qu'il apprend à exprimer sa personnalité dans ce qu'elle a de plus authentique.

Reverdy soutient que : « Le style, c’est l’expression juste de la pensée, c’est son image ».

Émotion d’ordre esthétique indéfiniment renouvelable parce qu’elle s’insère dans l’être même de celui qui la reçoit et lui apporte une augmentation de lui- même.Émotion provoquée par ce qui est dit, certes, mais surtout par la façon dont c’est dit, le timbre sur lequel c’est dit.4

Le timbre dont parle Reverdy révèle la profondeur de la source d'où [jaillit] ce qui est dit. C'est en fait ce qu'il y a de plus personnel chez le poète. Tout le défi consiste à en témoigner à l'aide des mots. Surgit alors le piège de la raison qui tend à s'imposer. Trop réfléchir sur les mots alors même que le poème est en gestation étouffe la possi- bilité d’ouvrir sur de la nouveauté. Il faut savoir rester à l’écoute des mots et voguer dans l’imaginaire. « La poésie se fixe à l’aide des mots, avec la seule aide des mots, et l’écueil de la poésie, c’est le mot5 ». Néanmoins, il importe de se rappeler que « Les

mots les plus simples, les tournures de phrases les plus souples sont ceux qui expri- ment le plus » (LB. 121).

De plus, « [il] faut des mots très près de la matière qu'ils représentent, simples et durs comme des bûches dont la flamme qui va en jaillir dépend aussi beaucoup de la façon

4 Pierre Reverdy, op.cit., Cette émotion appelée poésie, p.105

89 simple et habile de les équilibrer6 ». Prenons quelques exemples : « et cette lucarne

du ciel / qu'est la lune / te regarde (SV. 116); Les joues roses des cerisiers » (SV. 186). Ces mots très près de la matière, sont les seuls avec lesquels, il devient possible de « bâtir sa propre maison, (il faut] prendre les mots anonymes et les rendre habi- tables, porteurs de sens, de chaleur, de lumière, sans nier leur mystère7 ».

Apprivoiser la rêverie, cette inépuisable réserve de la vie latente (Henri Bosco, Un ra-

meau de la nuit), donne accès aux mots délivrés de leur gangue. Cette conscience de

bien-être, cet état dans lequel « il sent son existence sans prendre la peine de pen- ser » (J.J. Rousseau, Ve Rêveries d'un promeneur solitaire8) laisse émerger les désirs

profonds. Dégagé de ses préoccupations, celui qui vit cet état connaît le bonheur de la tranquillité et de la solitude si chère à Reverdy : « Que de dettes contractées envers la solitude. Sans elle j'aurais été seul ! ».

« La rêverie Ŕ non pas le rêve ŕ est la libre expansion de tout anima. C'est sans doute avec les rêveries de son anima que le poète arrive à donner à ses idées d'ani-

mus la structure d'un chant, la force d'un chant9 ». Le langage du cœur se manifeste

dans un lieu de liberté loin de toute forme de censure. Le rêveur de rêverie éveillée garde le contact avec la réalité tout en prenant contact avec la matière d'une nouvelle manière. D'une certaine manière, il accueille la confirmation et la valeur de son exis- tence. La rêverie est un état ayant trait à la sensation.

« Écrire, c’est avant tout transposer dans la langue une vision, inventer et réinterpréter inlassablement le monde, créer des possibles dans ce noyau de temps qui nous est donné10 ». Le regard nouveau sur l’univers, la rencontre de soi et de l’autre, l’éveil des

sens, l’ouverture à l’imaginaire, autant de ficelles à dénouer et à renouer, une tâche sans fin. Défricher son espace de parole, c’est participer au renouvellement de la langue. Écrire signifie chercher sa propre origine. Pour ce faire, « plonger la main aux racines du cœur (Reverdy) ». Le chemin de sa propre parole est un chemin

6 Ibid,. p. 43

7 Jean-Noël Pontbriand, op., cit., Écrire en atelier ou ailleurs, p.12 8 Georges Jean, op.cit., La poésie. p. 57

9 Gaston Bachelard, op.cit., La poétique de la rêverie, p.57

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d’aventures dont le point culminant est une plus grande liberté et une affirmation de soi. La liberté de rêver, de créer sa propre vie en accord avec soi-même. Pour Wladi- mir Weidlé, l'écrivain participe à sa propre naissance dans la mesure où il prend le temps de « contempler l'univers et chacune de ses parties ». Cette attitude lui permet de développer son goût esthétique.

Il devient plus facile d’identifier ce qui dynamise la création. Aller vers la co-naissance de son langage favorise l’enracinement de sa personnalité et de son besoin d’accomplissement parce que l'auteur au moment où il s'abandonne à l'écriture, est poussé par une certaine urgence d'expression (un besoin de vivre une expérience de connaissance intuitive, de participation) qui le pousse vers l'écriture d'un texte qu'il ne connaît, au départ, que d'une façon très vague qui se dévoilera lentement, au fur et à mesure de son déroulement11 ». Et en un instant, « Sur le fil bleu du ciel, où le cri de

l’hirondelle », vivre l’émerveillement. Puis à nouveau, l’inquiétude et le doute refont surface « parmi tous ces oiseaux du ciel qui cherchent une oraison » (SV. 81).

La richesse de l’expression émerge de cette rencontre unique entre celui qui écrit et celui qui lit. Le poème Note montre bien que « Le mystère qui se dégage d’une œuvre dont le lecteur est ému sans s’expliquer comment elle a été composée est la plus haute émotion qu’on ait jamais pu atteindre en art12 ».

Il s’agit d’une longue démarche amenant le poète vers les racines de son destin. Ex- plorant sa mémoire affective, il dégage ce qui essentiel à ses yeux. Georges Jean parle d'une hyperlucidité envers lui-même; Rousseau, quant à lui, en parle ainsi : « Je ne vois bien que ce que je me rappelle et je n'ai de l'esprit que dans mes nirs13 ». C'est dire que la conscience créatrice du poète fait un tri dans son passé pour

ne garder que ce qui est porteur d'émotion. « Le poète doit chercher partout et en lui-

11 Jean-Noël Pontbriand, op.cit. Les mots à découvert, p. 96

12 Pierre Reverdy, Nord-Sud Self-Defence et autres écrits sur l’art et la poésie, Flamma-

rion, 1975, p. 60

91 même, et c'est cette substance qui lui impose la seule forme qui soit nécessaire14. Ain-

si, l'enfance, creuset de la vie émotionnelle, lui est poétiquement utile.

Le besoin du poète à l'effet de communiquer ce qu'il ressent l'incite à poursuivre sa recherche. Son dessein est de faire émerger sa propre parole : « Le poète dépasse ses sensations. Il doit pour les aiguiser faire craquer l'écorce qui voile la réalité. Pour le poète, sentir implique dévoiler15 ». Il cherche à garder intact l'effet d'un état émo-

tionnel et à le faire vivre dans le temps, au-delà du temps. Ce qu'il offre dans son écrit, c'est l'incarnation d'une émotion. De nature éphémère, elle devient accessible et in- temporelle. « Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir16 ». L'enthousiasme

ou l'exaltation reste vivant malgré le fait que la source de ce sentiment appartienne à un passé plus ou moins lointain.

Inlassablement, [il] « cherche le trait d'union entre son être profond avec tout ce qui lui est étranger, mais sympathique dans l'univers17 ». Tout au long de sa démarche, ses

perceptions s'affinent et lui permettent de voir autrement. Reverdy parle de l'impor- tance de garder le contact avec l'existence faute de quoi « il ne tracera jamais autre chose que des lignes de cendre sur une feuille de papier18 ». Pour lui, écrire et vivre

profondément ne font qu'un.

Écrire pour plaire, c'est s'écarter de l'être. Les mots assemblés pour divertir ne sont guère que des lignes de cendre n'ayant aucune puissance évocatrice, ni force de création. L'identité de la destinée poétique et de la destinée humaine ŕ cette marche incertaine et précaire sur le vide ŕ aspiré par en haut, attiré par en bas, avec l'effroi à peine contenu d'une chute sans nom et l'espoir en- core mal chevillé d'une fin ou d'un éternel commencement dans l'éblouisse- ment sans tourbillon de la lumière. (GC. 19)

14 Pierre Reverdy, op.cit., Nord-Sud Self-Defence et autres écrits sur l'art et la poésie

(1917-1926), Le Rêveur parmi les murailles, p. 213

15 Georges, Jean, op.cit., La poésie, Paris, Éd. Du Seuil, p. 56 16 René Char, op.cit., Georges Mounin, Avez-vous lu Char ? , p. 99 17 Pierre Reverdy, op.cit., Cette émotion appelée poésie, p. 167

18 Pierre Reverdy, Œuvres complètes, Cette émotion appelée poésie, 1974, Flammarion,

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Il dit encore :

La poésie n'est pas un simple jeu de l'esprit. Ce n'est pas pour se distraire ou pour distraite un public quelconque que le poète écrit. Ce qui l'inquiète, c'est son âme et les rapports qui la relient, malgré tous les obstacles, au monde sensible et extérieur. Ce qui pousse le poète à la création, c'est le désir de mieux se connaître, de sonder sa puissance intérieure constamment, c'est l'obscur besoin d'étaler sous ses propres yeux cette masse qui pesait trop lourdement dans sa tête et dans sa poitrine. (GC.42)

L’exploration des mots est une source inouïe de connaissance de l’être. Henri Bosco confie : « J'ai mes amulettes : les mots19 ». Certes, cette démarche est ardue, mais il faut savoir vaincre l’hésitation persistante. Le propos de Bachelard « Admire d’abord tu comprendras ensuite » est assurément un conseil de bon aloi.

Il est vrai, cependant, que le poète naissant va d’abord vers l’œuvre d’art Ŕ et c’est juste. Il va y connaître l’émotion Ŕ transformée mais exprimée Ŕ et quand il aura péné- tré que toute émotion, pour être exprimée, doit être transformée, il aura compris le mé- tier20.

19 Cité par Gaston Bachelard, op.cit., La poétique de la rêverie, p. 25

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Conclusion

L'homme ne peut rester longtemps dans un état conscient et doit se replonger dans l'inconscient, car là vit la racine de son être. Goethe Ma démarche en écriture poétique a comme plusieurs autres emprunté un itinéraire jalonné d'hésitations et de doutes incluant de fréquents arrêts. À l’adolescence, quelques tentatives suscitées par la nécessité d'exprimer ce qui m’habitait, ce que je ressentais. Puis, beaucoup plus tard, la décision d'y consacrer plus de temps et de m'approprier des outils pour écrire l'indicible. Dans ce parcours, surgit l’œuvre de Pierre Reverdy. Auparavant Baudelaire, Apolinaire, Gaston Miron, Roland Giguère, René Char, Jacques Brault, Lorand Gaspard, Marie Uguay. D'autres avaient retenu mon attention. Cependant, c'est avec Reverdy que Cette émotion appelée poésie a eu la plus grande résonance chez moi.

Après l’écriture de nouveaux textes, je me suis engagée dans un projet de maîtrise portant sur la poésie de ce précurseur du renouvellement de l'écriture poétique, pour qui : « Être ému, c'est respirer avec son cœur1 ». Je sais aujourd'hui que le sujet choisi

à ce moment-là ne correspondait pas à ce que je cherchais intuitivement. La première mouture de ma démarche axée principalement sur le volet linguistique m'a tout de même permis de réfléchir sur les mots, leur sonorité et le rythme dans un texte. Tous les modes d'expression requièrent une fine connaissance du matériau utilisé. L'exa- men d'aspects structurels du langage via des propos savants sur des mécanismes littéraires m’éloignait d'une écriture poétique sensible où l'expérience existentielle s'incarne dans les mots. L'étude théorique de phonèmes, de sèmes ne me proposait aucune clé me permettant d’avancer dans le lieu originel de la poésie.

Encore maintenant, plus je lis Reverdy, plus je suis à la fois remuée et fascinée par la sobriété de ces textes. Une écriture sensible et une puissance suggestive forte pré- sentant de petits tableaux de vie vrais, intenses, mais jamais futiles : « le jour s'est

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déplié comme une nappe blanche; dans le fossé le silence étendu dort; les feuilles en tombant faisaient trembler la terre; les paupières défont leurs plis;

Un nuage passe trop bas / Le chemin s'éclaire / le ruisseau rampe et s'en va ».

Rien de la poésie dite de circonstance ou du style vagabondage poétique. Il y a dans cette œuvre des images surprenantes, une exploration de l'espace de la page, des poèmes plutôt brefs où règne une tension qui se résorbe à la fin. Tout au long de cette écriture je perçois la puissance de cette émotion esthétique, qui élargissant la cons- cience, éveille l'énergie créatrice.

Ma première démarche se situait sur un plan rationnel. Je m'éloignais de la qualité sensible de l’œuvre. Les définitions conceptuelles de la création poétique me rete- naient dans la dimension des mots ayant trait à l'avoir et non pas à l'être. Ce faisant, j'allais vers une écriture enfermée sur elle-même. « J'habite cet espace d'avant la pa- role » (Marier la source et la blessure, p.18). Il me fallait me détacher de la significa- tion des mots pour aller vers le sens, mettre de côté la fonction cognitive des mots au profit de l'émotion. J’avais besoin de me mettre en mouvement pour me retrouver dans ce lieu originel parce que sans relâche au fond de moi « le vent tourmente mes humeurs » (Marier la source et la blessure, p.10).

Depuis mon enfance, j'aime les mots pour leur réconfort, leur souplesse, leur rythme autant que leur mystère et leur rigueur. Petite dernière de la famille, les plaisirs de la jeunesse ont bien souvent fait place aux choses sérieuses. Les conversations et les préoccupations des grandes personnes et l'acquisition de la lecture m’ont révélé le pouvoir des mots, ces avaleurs de silence. Je me revois participante à des concours s’articulant autour de récits et d'aventures. J'avais l'occasion de partager avec d’autres le plaisir que j'en retirais moi-même. J'apprivoisais ce lieu de rencontre où les mots de tous les jours, ceux du banal quotidien faisaient place à la voix de la culture. : « Notre enfance éternise un parfum de velours » (Milosz).

Écorchée par des deuils et la crainte de la maladie chez mes proches, j’ai su assez jeune occulter une profonde tristesse : « pour toute révolte les eaux glacées de l'ou- bli » (Marier la source et la blessure p.9). Ainsi, j'ai grandi avec ce curieux mélange de peur et de confiance. La présence, l'attention, la joie de vivre des adultes autour de

95 moi m’accompagnaient dans mes découvertes. Mais leur peine et leur désarroi face à des évènements m’incitaient à la prudence, voire à la méfiance. La lecture devenait alors une évasion et un refuge. La rencontre de ces êtres imaginaires m'apaisait, leur espace de vie devenait mien. Je transposais mes désirs et mes craintes à d’autres. Mon appréhension du monde s’estompait. Je m’évadais des moments troubles de mon enfance où « le vent saigne jusqu'à l'âme » (Marier la source et la blessure p.15). Je pense qu'il en est ainsi pour ma démarche d'écriture née de balbutiements. Un acheminement graduel vers une plus grande présence à soi-même laissant s'accom- plir l'acte de création.

L’expérience de l'écriture poétique me permet de renouer avec cette partie de moi que j’ai voulu protéger de déchirements, « au bout de mes doigts des mots de feu s'inven- tent des vies » (Marier la source et la blessure p.26) et cette énergie éclaire ma réalité intérieure. Doucement je lève des barrières, je retire des voiles. «Chaque goutte de rosée me ramène à la mer » (Marier la source et la blessure p.9), « je ne sais pas ce qui se cache dans le ventre des miroirs », […] je ne sais pas ce qui se trame derrière ce voile » (Marier la source et la blessure p.7), « derrière les mots des gouttes de sang » (Marier la source et la blessure p. 21).

Bien que souvent « ma main cherche ses mots » (Marier la source et la blessure p.22), « j'avance dans la profondeur de l'inconnu » (Marier la source et la blessure p.11), avec un attitude plus de détachement et d'accueil, porteuse d'une liberté d'esprit puissante. « Je compose ma vie » (Marier la source et la blessure p.14), avec ces ex- périences, témoins de ma présence au monde. Passant de la signification à l'imagi- naire, je sais que les mots du langage poétique sillonnent la route du voyage intérieur et « entre l'exil et la souvenance / je compose ma vie » (Marier la source et la blessure p.14).

Juliette a écouté avec attention. Elle sait que dorénavant elle n'abordera plus la lecture de poésie de la même façon. Elle croit mieux saisir que pour le poète cette écriture engage à « Naître à l'autre en soi » (Marier la source et la blessure).

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Bibliographie

Ouvrages sur l'écriture, l'imaginaire et la philosophie

BACHELARD, Gaston. 1996. La flamme dune chandelle. Paris, Quadrige Presses, Uni- versitaires de France, 112 p.

ŕ. 1992, L'intuition de l'instant, Paris, Stock, 154 p.

ŕ. 1989. Poétique de la rêverie. Paris, Quadrige Presses Universitaires de France, 183 p.

ŕ. 1979. L‘intuition de l’instant. France, Éditions Denoël Gonthier, Bibliothèque

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