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PARTIE 4 : DISCUSSION

2. Discussion des résultats

2.1. Profils des patients

2.1.1. Parité homme-femme et ancienneté de la maladie

L’échantillon de patients « naïfs d’ETP » est composé de 23 patients avec une quasi-parité hommes-femmes ayant une pathologie diagnostiquée depuis

moins de 5 ans à plus de 20 ans et en moyenne de 14 ans pour les patients

diabétiques et 12 ans pour les malades respiratoires chroniques. La répartition

quasi-égale entre les diagnostics datant de plus de dix ans et ceux de moins de 10

ans, dont 50% datent de moins de 6 ans, permet d’explorer les besoins transversaux de tout patient quelle que soit l’ancienneté de sa maladie avec possiblement des problématiques différentes, notamment sur les médicaments.

En ce qui concerne la population de patients « Groupe ETP » recrutée à

ProxYDiab38, on retrouve 3 hommes et 8 femmes diabétiques de type 2. Cette

différence du ratio homme-femme peut s'expliquer par une plus grande majorité de

femmes participant à l'atelier médicament, avec 15 femmes pour 25 participants

entre Janvier et Octobre 2017. La problématique des médicaments serait-elle d’un intérêt supérieur pour les femmes ? La perception d’une offre ciblant l’acquisition de connaissances pourrait être un frein au choix de cet atelier « médicaments ». Une

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stratégies complémentaires en réponse aux questions du quotidien pourrait faire

varier cette répartition. La majorité (7 / 11) ont un diabète ancien (supérieur à 10

ans) ce qui témoigne d’une certaine relation vécue avec les médicaments.

Ce profil patients, quel que soit le groupe, est en accord avec les données

retrouvées dans l’étude ENTRED 2007-2010, pour laquelle l'ancienneté moyenne des patients diabétiques de type 2 était de 11 ans (38). De même, une étude de

grande ampleur réalisée dans 7 pays Européens sur 2430 patients BPCO dont 573

en France, avait estimé l'ancienneté moyenne de la maladie des personnes

interrogées d'environ une dizaine d'années. (76) Cette différence d’ancienneté du diagnostic permet d’appréhender différents vécus face à la maladie, la gestion médicamenteuse et d’émettre l’hypothèse selon laquelle l’échantillon patient permet d’apporter des données riches en expériences vécues, ancrées dans la réalité quotidienne des patients.

2.1.2. Age de la population étudiée

La moyenne d’âge par pathologie est de 68 ans pour les patients « naïfs d’ETP » diabétiques, 64 ans pour la population diabétique issue de ProxYDiab38, 64 pour les patients BPCO et 39 ans pour les patients asthmatiques, ce qui est en

accord avec les données épidémiologiques disponibles dans la littérature (68,8 +/-

12,7 ans pour les patients BPCO (74)et 64,8 +/- 13,8 ans pour les patients DT2 (77)

). L’effectif des patients asthmatiques est trop faible pour pouvoir le comparer aux données de la littérature. Cependant une étude réalisée à partir des données de

l'ESPS (Enquête Santé Protection Sociale) de 2006 a déterminé l'âge moyen sur

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accord avec les résultats. La tranche d’âge de cette population est majoritairement de l’ordre de 65 ans et plus : une population typiquement « consommatrice » de médicaments et de soins en général.

2.1.3. Les catégories socio-professionnelles

En ce qui concerne les catégories socioprofessionnelles des patients, toutes

sont représentées par au moins une personne avec une majorité de patients « naïfs

d’ETP » dans les catégories « cadres et professions intellectuelles supérieures » et « ouvriers ». Par contre, l’échantillon de patients « groupe ETP » montre une prédominance d’employés. Ces résultats questionnent l’accessibilité de l’offre éducative qui touche préférentiellement les employés dont l’organisation et le type d’offre sont compatibles alors que les populations de cadres et d’ouvriers se heurtent potentiellement à des difficultés d’accès d’ordre organisationnelles, d’intérêt en partie du fait d’une potentielle non adéquation de l’offre aux problématiques pratiques. L’INVS démontre au travers de l’étude ENTRED de 2001(78), que la majorité des patients diabétiques sont des ouvriers ou des

employés. Le fait d’avoir autant de « cadres ou de professions intellectuelles supérieures » chez les patients « naïfs d’ETP » peut s’expliquer par les lieux de recrutement qui ont pu biaiser ces données ou alors la répartition

socioprofessionnelle des malades respiratoires chroniques est différente de celle

des patients diabétiques et nuance les données. Sur l’ensemble des 37 patients participants, 19 sont retraités ( 3 patients « groupe ETP », «14 naïfs d’ETP » et 2 représentants de patients). Le groupe ETP ne représente pas celui ayant le plus de

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freine la venue à l’offre éducative sur les médicaments, mais cible l’intérêt pour les patients en regard de la représentation qu’ils se font de sa forme et de son contenu.

2.1.4. Les traitements des patients

Les patients se retrouvent confrontés à la gestion d’un nombre conséquent de médicaments prenant en charge différentes problématiques liées à leur santé.

Cette polymédication nécessite l’acquisition de compétences d’auto-soins (capacités techniques, organisationnelles) et psychosociales importantes laissant

présager un environnement propice à l’exploration des représentations et des difficultés liées à l’objet médicament. De plus, de par leur diversité, les patients de l’échantillon ont un nombre de médicaments variables, dans des sphères thérapeutiques différentes ce qui rend l’analyse de la problématique pertinente.

La diversité de profils patients, leurs modes de vie, les différents niveaux

d’ancienneté de la maladie et la diversité des traitements médicamenteux permettent de considérer que l’échantillon patient donne accès à une exploration variée des attentes et besoins des patients envers leurs thérapeutiques

médicamenteuses et non médicamenteuses.