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PARTIE 3 : RESULTATS

2. Analyse des discours de patients

2.1. Perception et représentation des médicaments

2.1.2. Importance accordée aux médicaments, représentation d’utilité et

et hiérarchisation

Importance liée aux bénéfices ressentis

15 patients accordent de l’importance aux médicaments car ils ressentent un bénéfice suite à la prise de ceux-ci : « je me rends compte de l’efficacité, même si

elle n'est pas immédiate. Je les prends quand je suis malade, quand j'en ressens le besoin puis quand ça va mieux j'oublie. », « Si je pouvais m’en passer ce serait bien

mais quand j’en ai besoin, que j’ai du mal à respirer et que je les prends ça m’aide

beaucoup. Quand ça va mieux, je fais moins de crises j’arrête de les prendre car

j’oublie. Je n’ai pas l’impression de les prendre « au long cours » », dont la

prévention des complications au long terme de la maladie : « Pour moi c'est

important pour éviter les complications du diabète. » ; « Je commence à prendre de l'âge donc c'est important si je veux pas avoir de problèmes » ; « c’est important car

ça me permet de limiter les complications de la maladie ».

Représentation d’utilité et d’importance des médicaments, sans hiérarchisation

9 patients mentionnent que tous les médicaments sont des objets de soins

importants sans hiérarchisation : « C’est difficile à dire car ils marchent tous

ensemble, je les mettrais tous sur la même ligne » ; « Ils sont tous importants » ; « Je ne sais pas les différencier donc pour moi il n’y en a pas de plus importants que

d’autres ». Parmi ces 9 patients, 3 patients estiment que tous les médicaments sont

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les médicaments prescrits sont importants sinon on nous ne les donnerait pas » ; « à partir du moment où ils sont sur prescription c’est qu’ils doivent être importants ».

Une nécessité

Pour 8 patients, la prise de médicaments est perçue comme quelque chose

de positif qui les aide à vivre au quotidien et leur est nécessaire : « Les médicaments

sont une aide, ils permettent de me sentir mieux. » ; « Je pense que ça m’aide à

vivre et à gérer ma maladie. » ; « j’en pense que du bien, grâce à eux je vis

normalement ». Pour 8 patients, la prise de médicaments est vécue comme une

obligation : « j'ai pas le choix, sinon j'aurai d'autres problèmes de santé » ; « Il faut

le faire, donc je le fais » ; « C'est difficile mais je suis obligée de les prendre car j'ai

beaucoup de maladies ». Pour 4 patients les médicaments sont décrits comme

étant vitaux : « de toute façon je ne peux pas vivre sans » ; « Les médicaments sont

indispensables et nécessaires pour traiter des maladies. » ; « Je les prends car j’en

ai besoin, ils m’aident à respirer ».

Hiérarchisation

 En fonction des bénéfices ressentis

6 patients estiment que certains médicaments sont plus importants que

d'autres selon les bénéfices ressentis:« le médicament le plus important est celui

pour la tension, Le Levothyrox® est bien sûr important. Le Symbicort® est moins

important, car à part des essoufflements, je ne me sens pas malade, je n'ai pas de

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important car je me sens mieux depuis que je le prends» ; « Certains agissent plus rapidement que d’autres, je pense donc qu’ils sont plus importants».

 En fonction de la pathologie ciblée

Enfin, 5 personnes classifient l'importance de leurs médicaments en fonction

de la pathologie ciblée: « Les médicaments pour le cœur et le diabète sont plus importants que d’autres, je pense au Dafalgan® par exemple qui est accessoire »;

« pour le diabète c'est plus important que le Doliprane® pour les douleurs » ; « tout

est important, mais pour moi c'est surtout ceux pour mes problèmes respiratoires ».

 En fonction de l'ancienneté et des preuves d'efficacité

Pour 3 patients, les médicaments importants sont ceux pour qui on a des

preuves d'efficacité ou les plus anciens: « la metformine et le furosémide j'en prends

depuis des années donc ça doit être important » ; « la metformine est importante car c’est un vieux médicament qui a fait ses preuves » ; « on a plus de recul dessus

donc ils sont plus importants pour moi ».

2.1.3. Appréhension et méfiance envers les médicaments

Méfiance liée à une représentation négative des médicaments

8 patients verbalisent des représentations négatives envers les médicaments

pouvant être le lit de la méfiance exprimée : « je ne comprends rien, je ne sais pas

si c’est du poison ou non » ; « je ne sais pas ce que ça fait dans mon ventre mais

ça ne doit pas être beau à voir ». ; « Je n’aime pas prendre n’importe quoi, moi je

n’aime pas trop » ; «les médicaments j’en pense que du mal » ; « les médicaments

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Conscience de la probabilité d’effets indésirables

8 patients évoquent les risques d’effets indésirables liés aux médicaments « Il faudrait également que les notices soient « traduites », elles sont illisibles et quand vous les lisez, vous prenez peur, il faudrait qu’elles ciblent les vrais

risques. » ; « il y a des effets qui sont néfastes, on a les conséquences ou parfois

non » ; « Les génériques donnent des effets secondaires: j'ai eu des diarrhées avec

la metformine » ; « En plus à cause du Symbicort® j'ai souvent des aphtes dans la

bouche même si je me rince la bouche bien à chaque fois, j'ai aussi pris du poids

depuis que je le prends, surtout au niveau abdominal » ; « j'ai de gros problèmes d'intestin, des problèmes de diarrhée qui m'empêchent de sortir…si je prends mon

cachet et que je mange quelque chose je ne pourrai pas y aller. » « ils ont beaucoup d’effets indésirables, de contre-indications ».

Doutes sur l’efficacité des traitements si pas de ressentis visibles, palpables

Les patients expriment des doutes sur l’efficacité des traitements avec 3 patients qui n’obtiennent pas de résultats satisfaisants : « je doute de l'efficacité du Symbicort®, je vois mon pneumologue tous les 6 mois minimum et ma fonction

respiratoire ne s'améliore pas, ça m'inquiète un peu et c'est surtout démotivant », « j’ai des problèmes à régler le diabète avec mes médicaments », « certaines

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Méfiance liée aux controverses sur les médicaments médiées par les

médias et les professionnels de santé

Pour 2 patients, la méfiance envers les traitements médicamenteux repose

sur les polémiques médiatiques et les confrontations de différents points de vue : «

Une grande partie de la pharmacie est inutile voire mauvaise, vous n’avez pas

entendu le dernier article de 60 millions de consommateurs ? » ; « Mon propre beau-frère est pharmacien … il y a des médicaments qu'il me dit de ne pas prendre

et que lui-même ne prendrait pas donc c'est bien qu'ils ne sont pas tous sains! …

Et il y a aussi l'histoire du Levothyrox® qu'on a entendu à la télé, moi j'ai eu tous les

symptômes qu'ils ont dit ».