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Profession et niveau d’éducation des parents des participants

Chapitre 2 : Profils socioculturels et économiques des étudiants français à Montréal

2.2 Profession et niveau d’éducation des parents des participants

La profession, le revenu ainsi que le niveau d’instruction des parents sont trois indicateurs particulièrement importants pour situer les participants dans un contexte socioculturel et économique. Le choix des participants et la méthode de recherche employée ne permettant pas l’accès aux revenus des parents, un intérêt particulier a été mis sur l’analyse de la profession et le niveau d’instruction de ces derniers, ainsi que de leur famille immédiate.

Afin de situer la position professionnelle des parents dans un contexte socioculturel et économique, leur profession a tout d’abord été classée selon la « catégorisation des groupes socioprofessionnels de l’Insee » 3.

3 Nomenclature des PCS 2003 réalisé par l’Isee. Niveau 1, sur huit postes. https://www.insee.fr/fr/information/2400059

Catégories socioprofessionnelles de l’Insee (Nomenclature PCS, 2003, Niveau 1).

Nombre de parents

Agriculteurs exploitants 0

Artisans, commerçants et chefs d’entreprise 1 Cadres et professions intellectuelles supérieures 26

Professions intermédiaires 10

Employés 6

Ouvriers 1

Retraités 0

Sans activité professionnelle 3

Total 47

La majorité des parents des participants se situent dans la catégorie « Cadre et professions intellectuelles supérieures ». À l’intérieur de celle-ci, un peu moins de la moitié des parents occupent des positions de cadres supérieurs dans des multinationales, des entreprises nationales ou encore dans la fonction publique. Plusieurs parents exercent dans le domaine de la médecine, du journalisme et de la comptabilité. On compte aussi trois ingénieurs, un architecte, un avocat et un professeur universitaire. Puis, cinq parents autoentrepreneurs complètent cette catégorie, dont trois ont un deuxième emploi qui se classe également dans le groupe « Cadre et professions intellectuelles supérieures ». La catégorie recensant le deuxième plus grand nombre de parents est celle des « professions intermédiaires ». Sur les dix parents s’y classant, trois sont enseignants au collège ou au lycée, sept exercent des professions administratives dans la fonction publique ou au sein d’entreprises privées.

Trois catégories recensent un moins grand nombre de parents. D’une part, dans le groupe « Employé », on dénombre deux employés de commerce et deux employés administratifs d’entreprise. Puis, un seul parent exerce la fonction de manutentionnaire, se catégorisant ainsi comme « Ouvrier ». Enfin, les trois parents inscrits dans la catégorie « sans activité professionnelle » sont des mères au foyer.

Les données recueillies sur la profession des parents montrent que l’échantillon étudié provient d’un milieu socioculturel et économique privilégié, les parents occupant majoritairement des emplois hautement qualifiés.

Cette tendance est également observable dans le niveau d’instruction des parents. En effet, les données enregistrées lors de cette étude sont particulièrement révélatrices du milieu socioculturel dans lequel ont évolué les participants. La catégorisation du niveau de formation a été réalisée selon la nomenclature des niveaux de formation relative au n° 2019-14 du 8 janvier 2019.4

Niveau d’instruction selon la nomenclature de la RNCP (1969).

Nombre de parents

Niveau 3 CAP, BEP 4

Niveau 4 Bac + 0 3

Niveau 5 Bac + 2 3

Niveau 6 Bac +3 et Bac+ 4 13

Niveau 7 Bac + 5 16

Niveau 8 Bac + 8 8

Total 47

Plus des trois quarts des parents des participants ont reçu un diplôme d’enseignement supérieur, soit 40 sur les 47 parents mentionnés par les participants.

Parmi ceux-ci, 3 ont obtenu un BTS, 13 ont au moins obtenu leur licence et 16 détiennent en plus un diplôme de maîtrise ou d’ingénieur. Enfin, huit parents détiennent un doctorat ou un diplôme de médecine générale ou spécialisée. Les participants dont les parents ne détiennent pas un diplôme supérieur, ou bien le baccalauréat, sont peu

4https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid72872/nomenclature-relative-au-

nombreux : seulement sept parents sur 47 se classent dans les niveaux d’instruction inférieur.

Au total, 40 parents sur 47 mentionnés sont donc diplômés d’un établissement d’enseignement supérieur soit 85,11 %. Considérant que « 21 % des générations 1961 à 1965 » et 27% des générations de 1966 à 1970 possédaient un diplôme d’enseignement supérieur en 1991 » (France, 2010, p. 44-45), on remarque que l’échantillon regroupe des étudiants provenant de milieux hautement éduqués.

On remarque quelques exceptions concernant le type de formation reçu par certains parents. En effet, trois étudiants ont mentionné que leurs deux parents ont étudié dans une des Grandes Écoles en France, dont l’ESSEC, HEC Paris, Polytechnique, Science Po Paris, ou encore dans une université étrangère telle que NYU, Harvard ou encore Stanford. Si ces participants sont minoritaires, ces trajectoires scolaires parentales sont suffisamment rares pour qu’elles soient dignes d’être mentionnées.

Mon père a fait l’X-Polytechnique, et après il est parti 5 ans à Stanford c’était pour ça aussi... il a fait un doctorat à Stanford en ingénierie. Mon grand-père a aussi fait l’X... mais j’sais qu’il avait fait des voyages linguistiques vers 15 ans... et ensuite ouais il a fait l’X. (...) Ma mère a fait HEC Paris, et du coup elle a rencontré mon père et elle a travaillé un peu… mais elle vient d’un milieu où ses deux parents étaient... son père était prof au collège et après il a été proviseur au collège et ma grand-mère était aussi prof au collège. Mathieu

Dans le cas de Mathieu, on note une continuité familiale dans l’acquisition de diplômes d’enseignement supérieur d’écoles et d’universités prestigieuses. Les quatre autres parents ayant étudié dans des institutions de formation d’élite provenaient majoritairement d’une classe sociale populaire selon leurs enfants, et ont réalisé des ascensions socio-économiques particulièrement importantes. On est donc très loin des élites bourgeoises reproduisant leurs statuts socioculturels sur plusieurs générations telles qu’abordées par Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon (2000, 2007). À l’exception de ces cas spécifiques, le groupe étudié n’est pas une élite dans son pays d’origine.

Cependant, les participants proviennent de milieux socialement et culturellement privilégiés au regard du haut niveau d’instruction des parents, mais aussi de la famille

proche. Beaucoup de participants mentionnent en effet qu’une majorité des membres de leur famille ont reçu un diplôme d’enseignement supérieur. Bien que de nombreux participants soient issus de classes moyennes ou moyennes supérieures, ne représentant donc pas l’élite économique de leur pays d’origine, l’échantillon est tout de même caractérisé par un fort niveau d’instruction familial ainsi qu’une très haute qualification de profession.