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4. Méthode

4.3. Procédure

Nous avons recruté les participants au sein de différentes facultés de l’Université de Genève en les invitant à participer à une étude de reconnaissance d’expressions faciales émotionnelles dynamiques.

Notre tâche étant totalement informatisée, nous avons convoqué les participants dans des salles informatiques disponibles dans les locaux de l’Université de Genève. Nous avons fait passer au maximum 9 participants simultanément, en veillant à laisser suffisamment de place entre chaque participant pour qu’aucun ne puisse voir les réponses des autres.

Une fois les participants installés devant un ordinateur, nous leur avons demandé de remplir un formulaire de consentement ainsi qu’un formulaire avec quelques données démographiques.

Les consignes de la tâche étaient données oralement et par écrit. On expliquait aux participants que deux visages seraient présentés à l’écran, l’un au centre et l’autre en

périphérie et que leur tâche serait d’évaluer les émotions contenues dans le visage se trouvant au centre de l’écran. On leur demandait de répondre le plus spontanément possible et on les informait qu’il n’y a pas de bonnes ou mauvaises réponses. On avertissait aussi les

participants de la durée de la tâche (4 blocs de 48 essais d’une durée de 10 minutes chacun).

Aucune autre indication n’a été donnée par rapport à la tâche, car nous voulions qu’elle reste compréhensible, mais sans trop donner d’informations sur son contenu pour ne pas influencer les réponses des participants. Après la lecture des consignes, chaque participant devait

effectuer 5 essais pour se familiariser avec le déroulement de la tâche.

Pendant la tâche, deux visages apparaissent sur l’écran. Un visage apparaît toujours au centre de l’écran et peut exprimer 3 émotions (colère, joie et peur). L’autre visage apparaît toujours en périphérie et correspondrait aux informations contextuelles. Celui-ci peut

exprimer 3 émotions (colère, joie et peur) plus un état neutre. Nous avons manipulé le regard du visage en périphérie, celui-ci pouvant être dirigé vers le visage au centre ou sur l’extérieur.

Cette manipulation de l’orientation du regard en périphérie a été utilisée pour opérationnaliser la notion de « Social appraisal ». Ainsi, si le visage en périphérie porte son regard sur le visage au centre de l’écran, cela correspondrait à la condition de « Social Appraisal ». Pour accentuer l’illusion que le visage en périphérie porte son regard sur le visage au centre de l’écran, nous avons décidé de réduire la taille du visage présenté en périphérie, créant ainsi un effet de profondeur qui nous permet d’accentuer l’effet du regard.

Le changement de direction du regard et le déroulement des expressions faciales sont par nature dynamique. Nous avons donc utilisé des stimuli dynamiques pour augmenter la validité écologique de notre étude. Ce type de stimuli permet d’accentuer l’effet d’interaction entre les deux visages, en créant une illusion de causalité induite par un décalage temporel entre le déplacement du regard et le déclenchement de chaque expression faciale. Ces stimuli nous permettent ainsi de créer l’illusion que le visage en périphérie réalise une évaluation affective de l’émotion exprimée par le visage au centre de l’écran. Le déroulement de la séquence dynamique d’interaction entre les deux visages est divisé en 8 étapes (Figure 2) : - Etape 1 : le visage en périphérie apparaît.

- Etape 2 : le visage en périphérie reste inchangé ; le visage au centre de l’écran apparaît.

- Etape 3-4 : le visage en périphérie porte son regard sur le visage au centre de l’écran. Ce dernier reste inchangé.

- Etape 5-6 : le visage en périphérie reste inchangé ; le visage au centre de l’écran exprime une émotion.

- Etape 7-8 : le visage en périphérie exprime une émotion ; le visage au centre de l’écran reste inchangé.

Figure 2 : Déroulement de la séquence dynamique d’interaction entre les deux visages (on retrouve cette figure en plus grand format dans l’annexe B).

La séquence d’interaction dure au total 2.2 secondes. Le déplacement du regard ainsi que le déroulement de l’expression faciale émotionnelle de son état neutre à l’apex durent 700 millisecondes de son état neutre à l’apex. Nous avons déterminé une durée de séquence qui permette au participant d’évaluer le visage au centre de l’écran en prenant en compte le contexte mais qui n’invite pas le participant à porter de manière trop marquée son attention sur le visage en périphérie.

Une fois l’interaction entre les deux visages terminée, on demandait aux participants de catégoriser l’expression émotionnelle du visage apparaissant au centre de l’écran en répondant sur des échelles dimensionnelles à la question suivante: A quel point le visage au centre de l’écran exprime-t-il ces six émotions (joie, colère, peu, tristesse, dégoût et

surprise) ?

1 2 3 4 5 6 7 8

Visage au centre de l’écran Visage en périphérie de l’écran

Mouvements des yeux Expression faciale

Expression faciale Mouvements des yeux

Figure 3 : Paradigme (on retrouve cette figure en plus grand format dans l’annexe C)

Dans cette tâche, nous avons donc manipulé la condition « social appraisal », c’est-à-dire, si le visage en périphérie porte son regard sur le visage au centre de l’écran ou, si au contraire, il regarde dans l’autre direction. Nous avons aussi manipulé les émotions exprimées par le visage en périphérie (colère, joie et peur) et celles exprimées par le visage au centre de l’écran (colère, joie, peur et neutre). Notre étude comporte donc un plan expérimental 2 (Social appraisal) x 3 (Emotions du visage au centre de l’écran) x 4 (Emotions du visage en périphérie de l’écran), ce qui nous fait un total de 24 conditions. Nous avons mesuré 8 fois chaque condition ce qui nous fait un total de 192 essais par participant divisés en 4 blocs de 48 essais.

Nous avons contrôlé l’effet des identités des visages en créant aléatoirement deux groupes avec les 88 avatars (44 hommes et 44 femmes) retenus pour créer les stimuli de cette étude. Nous avons donc un groupe avec ceux apparaissant au centre de l’écran et un autre avec ceux qui apparaissant en périphérie. Nous avons attribué un même nombre d’avatars hommes et femmes dans chaque groupe. Nous avons contrôlé que les interactions entre deux avatars ne se produisent qu’une fois et qu’il y ait autant d’hommes qui font une évaluation affective de l’émotion exprimée par une femme que le contraire. L’effet d’ordre des

présentations des émotions exprimées par les avatars a aussi été neutralisé ainsi que celui des échelles émotionnelles présentées à chaque participant.

4.4. Synthèse du plan expérimental

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