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Master

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Social appraisal : les évaluations des autres influencent notre perception d'une expression faciale émotionnelle

MUMENTHALER, Christian

Abstract

Le concept d'évaluations cognitives ou « appraisals » joue un rôle central dans les théories cognitives de l'émotion. Bien que les causes et fonctions sociales des émotions soient reconnues par une grande partie de la littérature, les processus impliqués dans l'évaluation cognitive sont souvent étudiés au niveau de l'individu isolé. Le concept de « social appraisal » propose que l'évaluation des événements émotionnels faite par les individus soit influencée par les évaluations que les autres font du même événement. Nous avons opérationnalisé ce concept en présentant simultanément deux visages sur un écran (un au centre et un en périphérie) et en manipulant la direction du regard du visage en périphérie. Nos résultats suggèrent que les évaluations effectuées par d'autres personnes influencent la perception d'expressions faciales émotionnelles. Plus spécifiquement, nous avons trouvé que le « social appraisal » facilite la catégorisation d'expressions faciales de colère, joie et peur. Il permet aussi une meilleure catégorisation de l'expression faciale de peur lorsque le contexte [...]

MUMENTHALER, Christian. Social appraisal : les évaluations des autres influencent notre perception d'une expression faciale émotionnelle. Master : Univ. Genève, 2009

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:3501

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Social appraisal : Les évaluations des autres influencent notre perception d’une expression

faciale émotionnelle

Mémoire de recherche

Christian Mumenthaler (mumenth4@etu.unige.ch)

Directeur de recherche : Dr. David Sander

Jury : Prof. Susanne Kaiser Dr. Didier Grandjean

Maîtrise Universitaire en Psychologie Orientation Affective

Juin 2009

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Résumé

Le concept d’évaluations cognitives ou « appraisals » joue un rôle central dans les théories cognitives de l'émotion. Bien que les causes et fonctions sociales des émotions soient reconnues par une grande partie de la littérature, les processus impliqués dans l'évaluation cognitive sont souvent étudiés au niveau de l’individu isolé. Le concept de « social appraisal » propose que l’évaluation des événements émotionnels faite par les individus soit influencée par les évaluations que les autres font du même événement. Nous avons opérationnalisé ce concept en présentant simultanément deux visages sur un écran (un au centre et un en périphérie) et en manipulant la direction du regard du visage en périphérie. Nos résultats suggèrent que les évaluations effectuées par d'autres personnes influencent la perception d’expressions faciales émotionnelles. Plus spécifiquement, nous avons trouvé que le « social appraisal » facilite la catégorisation d’expressions faciales de colère, joie et peur. Il permet aussi une meilleure catégorisation de l’expression faciale de peur lorsque le contexte exprime de la colère, et inversement. Finalement, l’effet du « social appraisal » se différencie de l’effet des informations contextuelles générales.

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Table des matières

1. Introduction ... 5

2. Etat de la question ... 7

2.1. Influence des informations contextuelles sur la perception émotionnelle ... 7

2.2. Influence d’un contexte évaluatif dans l’évaluation affective ... 8

2.3. Etude classique du « social appraisal » ... 9

3. Hypothèses ... 10

4. Méthode... 13

4.1. Participants ... 13

4.2. Matériel ... 13

4.2.1. Stimuli ... 13

4.2.2. Équipement... 15

4.3. Procédure... 15

4.4. Synthèse du plan expérimental... 19

4.4.1. Variables Indépendantes ... 19

4.4.2. Variable dépendante ... 19

4.4.3. Variables contrôlées ... 19

4.4.4. Variables neutralisées... 19

4.5. Tableau de conditions expérimentales ... 20

4.6. Hypothèses Opérationnelles ... 21

4.6.1. H1 : Effet de la congruence du contexte émotionnel ... 21

4.6.2. H2 : Effet du « social appraisal » sur la congruence du contexte émotionnel ... 21

4.6.3. H3 : Effet de la cohérence du contexte émotionnel sur la reconnaissance d’une expression émotionnelle de peur ... 22

4.6.4. H4 : Effet du « social appraisal » sur la cohérence du contexte émotionnel pour la reconnaissance d’une expression émotionnelle de peur... 23

4.6.5. H5 : Effet de la cohérence du contexte émotionnel sur la reconnaissance d’une expression émotionnelle de colère ... 24

4.6.6. H6 : Effet du « social appraisal » sur la cohérence du contexte émotionnel pour la reconnaissance d’une expression émotionnelle de colère ... 24

5. Résultats ... 25

5.1. H1 : Effet de la congruence du contexte émotionnel ... 26

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5.2. H2 : Effet du « social appraisal » sur la congruence du contexte émotionnel ... 27

5.3. H3 : Effet de la cohérence du contexte émotionnel sur la reconnaissance d’une expression faciale émotionnelle de peur ... 30

5.4. H4 : Effet du « social appraisal » sur la cohérence du contexte émotionnel pour la reconnaissance d’une expression émotionnelle de peur... 31

5.5. H5 : Effet de la cohérence du contexte émotionnel sur la reconnaissance d’une expression émotionnelle de colère ... 33

5.6. H6 : Effet du « social appraisal » sur la cohérence du contexte émotionnel pour la reconnaissance d’une expression émotionnelle de colère ... 34

6. Discussion ... 36

7. Bibliographie ... 40

8. Annexes ... 43

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1. Introduction

Le concept d’évaluation cognitive ou « appraisal » joue un rôle central dans les théories des émotions (Scherer, Schorr & Johnstone, 2001). Bien que le nombre, la définition et l’ordre d’apparition des appraisals soient différents selon les auteurs, le principe-même des modèles théoriques connus sous le nom des « théories de l’appraisal » est de postuler que les émotions sont produites par des évaluations (appraisals) des événements ou des situations (Roseman & Smith, 2001).

Les causes et fonctions sociales des émotions sont reconnues par une grande partie de la littérature (Parkinson, 1996) mais les processus des « appraisals » sont souvent étudiés au niveau de l’individu isolé. Un individu évalue généralement l’impact d’une certaine situation ou d’événement sans prendre en compte les réactions des autres personnes à la cette même situation. On considère souvent à tort que les autres individus font simplement partie du contexte et les évaluations faites de leurs sentiments et réactions à un événement sont souvent négligées.

Afin de combler cette lacune, Manstead et Fischer (2001) ont introduit le concept de

« social appraisal » dans les théories des émotions. Ces derniers le définissent en tant qu’évaluations des pensées, sentiments et actions des autres personnes en réponse à un événement émotionnel. Ceci implique donc, selon les auteurs, que les comportements, pensées ou sentiments d’une ou plusieurs personnes dans une situation émotionnelle sont évalués conjointement à l’évaluation de l’événement. Le concept du « social appraisal » ne se réfère pas seulement à l’évaluation du Soi comme un objet social, d’autres personnes sont typiquement investies implicitement ou explicitement dans la construction du « social appraisal ». Les auteurs distinguent deux facettes de ce concept. Premièrement, il a un rôle important dans l’expression émotionnelle. En effet, la façon dont les gens expriment leurs émotions sera influencée par les implications sociales de ces expressions. Deuxièmement, il joue un rôle dans l’expérience émotionnelle, car l’évaluation des événements émotionnels faite par les individus est influencée par les évaluations que les autres font du même événement.

Un grand nombre d’études se sont intéressées à la perception et la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles et révèlent généralement que celle-ci peut être influencées par des facteurs intrinsèques à l’individu comme des traits de personnalités (Fraley,

Niedenthal, Marks, Brumbaugh & Vicary, 2006), par des facteur en lien avec l’expression faciale comme la direction du regard (Sander, Grandjean, Kaiser, Wehrle & Scherer, 2007 ;

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Adams & Kleck, 2005) et par des informations contextuelles (Meeren, Van Heijnsbergen &

De Gelder, 2005 ; Aviezer et al., 2008 ; Fenske & Eastwood, 2003 ; Righart & De Gelder, 2008).

Les études s’intéressant à l’influence des informations contextuelles dans le traitement des expressions faciales argumentent principalement que ces dernières sont rarement perçues de façon isolée. Usuellement, nous percevons l’expression faciale d’une personne comme faisant partie du contexte qui l’entoure. Bien que ces études apportent une explication de l’influence des informations contextuelles sur notre perception émotionnelle, aucune d’entre elles ne prend en compte l’influence d’un contexte qui réalise une évaluation d’un événement émotionnel. Il est pourtant primordial dans le domaine des interactions sociales, où

l’information contextuelle se limite souvent aux expressions faciales et corporelles des autres individus, de comprendre l’influence d’un contexte évaluant un événement (contexte

évaluatif) sur notre propre perception émotionnelle de ce même événement.

De notre point de vue, il est donc important de distinguer l’influence contextuelle de d’un point de vue général de celle du point de vue du « social appraisal » dans la perception émotionnelle. Dans le cas des interactions sociales, lorsque l’on fait référence à une influence contextuelle, les individus sont considérés comme faisant partie du contexte, mais ceux-ci ne réalisent pas d’évaluations spécifiques de l’événement. Tandis que dans le cas du « social appraisal », on considère que la cible des évaluations des autres personnes doit être clairement définie.

Des études ont notamment été menées sur l’impact des évaluations d’une autre personne sur l’évaluation affective d’un objet (Bayliss, Frischen, Fenske, & Tipper, 2006) et sur l’évaluation de l’attractivité d’une personne (Jones, DeBruine, Little, Burriss, & Feinberg, 2007). Bien que ces auteurs ne fassent pas le lien avec le concept du « social appraisal », il nous paraît évident que lorsque l’on parle de l’impact des évaluations des autres sur notre perception émotionnelle, ce concept devient saillant. A notre connaissance, aucune étude n’a encore été menée sur le rôle du « social appraisal » sur la catégorisation d’une expression faciale émotionnelle.

C’est donc dans le cadre de cette étude que nous nous intéressons à l’influence spécifique du « social appraisal » sur la reconnaissance d’expressions faciales émotionnelles.

Plus spécifiquement, il s’agit d’étudier l’influence des évaluations d’autrui sur notre perception des expressions faciales émotionnelles, celle-ci devant être différenciée de l’influence des informations contextuelles.

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2. Etat de la question

2.1. Influence des informations contextuelles sur la perception émotionnelle

Des nombreuses études (p.e. Righart et al., 2008 ; Aviezer et al., 2008) suggèrent que les informations contextuelles ont une grande importance dans le traitement des expressions faciales. On en vient donc naturellement à penser qu’un contexte congruent facilite la reconnaissance d’une expression faciale émotionnelle.

Les premiers travaux ayant abordé cette question l’on fait à travers la présentation des photos d’expressions faciales accompagnées des vignettes décrivant une situation

émotionnelle. Les participants devaient ensuite juger quelle était l’émotion ressentie par la personne sur la photo. Malheureusement, on retrouve une certaine incohérence parmi les résultats des différentes études. Certaines montrent des résultats négligeables (Nakamura, Buck & Kenny, 1990), tandis que d’autres nous rapportent des effets contextuels forts (Carroll & Russell, 1996). Bien qu’on ne retrouve pas de consensus dans la littérature sur ce point, des récentes études ont mis en évidence que les informations contextuelles congruentes auraient tendance à faciliter la catégorisation des expressions faciales émotionnelles.

Meeren et collaborateurs (2005) ont démontré que l’évaluation des expressions faciales est fortement influencée par le langage corporel. Dans leur étude, ils ont présenté des expressions faciales émotionnelles de peur et de colère sur des corps qui exprimaient un langage corporel congruent ou incongruent avec l’expression faciale. Une meilleure catégorisation et des temps de réaction plus courts ont été observés lorsque le contexte émotionnel, dans ce cas l’expression corporelle, était congruent avec l’expression faciale. En revanche, lorsque le visage et le corps transmettaient des informations émotionnelles

conflictuelles, le jugement de l’expression facial était alors entravé et baisée par les

informations transmisses par le langage corporel. D’autres travaux dans la même optique ont par ailleurs démontré, que par exemple des expressions faciales identiques de dégoût sont perçues différemment selon l’information contextuelle exprimée par le langage corporelle (Aviezer et al., 2008).

L’étude de l’influence contextuelle a aussi été abordée avec des expressions faciales schématiques (Fenske et al., 2003). Une expression faciale schématique positive ou négative était présentée au centre de l’écran et pouvait apparaître ou non avec des expressions faciales schématiques sur les cotés compatibles ou incompatibles. Les résultats de cette étude

montrent des meilleurs temps de catégorisation lorsque la cible du traitement et le contexte sont émotionnellement congruents.

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Récemment, Righart et collaborateurs (2008) ont étudié la catégorisation des

expressions faciales de peur, de dégout et ou de joie présentées sur des images congruentes ou non avec la signification émotionnelle exprimée par l’expression faciale. Les participants devaient par exemple catégoriser une expression faciale de dégoût présentée devant une image de saleté ou de fleurs. Ils ont trouvé que les expressions faciales accompagnées d’images congruentes étaient perçues plus rapidement et avec moins d’erreurs.

Lorsque l’on rassemble ces résultats, on peut en tirer deux conclusions. Premièrement, le contexte est un facteur important qui influence la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles. En effet, lorsque le contexte est congruent avec l’expression faciale

émotionnelle, on constate que la catégorisation de cette expression se fait plus rapidement et avec plus d’exactitude que lorsque le contexte est incongruent. Deuxièmement, on remarque que les études citées précédemment ont utilisé divers types de stimuli en tant que contexte. De plus, à l’exception de l’étude menée sur les expressions faciales schématiques, aucune d’entre elle n’a étudié l’effet des expressions faciales émotionnelles comme influence contextuelle.

2.2. Influence d’un contexte évaluatif dans l’évaluation affective

Bayliss et collaborateurs (2006) ont étudié l’effet de la direction du regard et de l’expression faciale émotionnelle sur l’évaluation affective d’un objet sans contenu émotionnel explicite. Ils ont démontré que lorsqu’un visage regarde un objet, l’émotion exprimée par ce visage va déterminer à quel point on apprécie l’objet. Les objets sont davantage appréciés lorsque le visage les regarde avec une émotion de joie que de dégout. Il est intéressant de noter, que cette influence de l’émotion n’est pas générale à tous les objets dans l’environnement, car on constate cet effet seulement lorsque le visage regarde l’objet et non pas quand il regarde dans une autre direction. Bien que leurs travaux s’introduisent dans un autre débat présent dans la littérature que nous n’allons pas aborder ici, il est intéressant de remarquer deux points principaux dans cette étude. Premièrement, cette étude pourrait être interprétée en termes de « social appraisal » si les objets à évaluer avaient un contenu émotionnel intrinsèque explicite. Deuxièmement, on peut constater une différentiation entre un effet simple de l’environnement et un effet d’un environnement évaluatif. Lorsque le visage ne regarde pas l’objet, la cible de l’évaluation émotionnelle n’est pas spécifique, on peut donc dire qu’il n’y a pas explicitement un environnement évaluatif.

Une autre étude menée par Jones et collaborateurs (2007) sur la transmission sociale des préférences pour des visages, a permis de mettre en évidence que l’attractivité d’un visage dépend de l’expression émotionnelle du visage qui le regarde. Plus spécifiquement, pour des

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participantes, observer une autre femme qui exprime une émotion positive (sourire) en regardant un visage masculin, augmente l’évaluation de l’attractivité de ce dernier.

Inversement, lorsque l’autre femme exprime une émotion relativement négative, l’attractivité du visage masculin tend à diminuer.

Dans ces deux études, on constate que l’information de l’environnement provenait d’une expression faciale. Dans le cas de la première étude (Bayliss et al., 2006), les effets émotionnels de l’environnement étaient différents lorsque l’expression émotionnelle regardait l’objet que lorsqu’elle ne le regardait pas. Ceci laisse entendre que les informations

contextuelles ne sont pas traitées comme un tout, mais peuvent être différenciées des

informations provenant d’un contexte évaluatif dans lequel la cible de l’influence du contexte est explicite.

2.3. Etude classique du « social appraisal »

Dans la littérature, on peut distinguer deux types de travaux qui se sont intéressés au concept du « social appraisal ». D’un côté, on y retrouve les études davantage centrées sur sont rôle dans l’expression émotionnelle (Evers, Fischer, Mosquera & Manstead, 2005), c’est- à-dire sur le fait que la façon dont les gens expriment leurs émotions est influencée par les implications sociales de ces expressions. D’un autre côté, on y retrouve les études ayant abordé la question du rôle du « social appraisal » sur le sentiment subjectif, ou en d’autres termes, l’impact des réactions émotionnelles des autres sur notre ressenti émotionnel (Jakobs, Fischer & Manstead, 1997 ; Fischer, Roteveel, Evers, & Manstead, 2004).

Notre présente étude envisage une approche qui n’a pas encore été abordée jusqu’à présent. Nous nous intéressons ici à l’influence du « social appraisal » sur la perception émotionnelle, c’est-à-dire au fait que la façon dont les gens perçoivent les événements émotionnels est influencée par les évaluations que les autres font du même événement. Dans cette perspectives, les études menées sur l’impact des évaluations d’une autre personne sur l’évaluation affective d’un objet intrinsèquement neutre (Bayliss, et al., 2006) et sur l’évaluation de l’attractivité d’une personne (Jones et al., 2007) sont celles qui nous fournissent le plus d’informations.

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3. Hypothèses

Dans le cadre de cette étude, nous nous proposons d’étudier l’influence du « social appraisal » sur la catégorisation d’expressions faciales émotionnelles. En d’autres termes, nous nous intéressons à la manière dont les évaluations des autres influencent notre reconnaissance ou catégorisation des expressions faciales émotionnelles. Manipuler cette condition reviendrait à utiliser une tâche semblable à celle utilisée par Bayliss et

collaborateurs (2006), dans leur étude sur l’influence d’un contexte évaluatif dans l’évaluation affective des objets ; à la différence que dans notre étude, le contexte évaluatif serait un visage qui fait une évaluation de l’émotion exprimée par une autre personne. Ceci

correspondrait à une manipulation directe du concept du « social appraisal ». Nous faisons cependant la différence entre l’effet du « social appraisal » et l’influence d’informations contextuelles générales, car à la différence des informations contextuelles générales, lorsqu’on parle d’un contexte évaluatif ou dans ce cas du « social appraisal », la cible de l’influence du contexte est explicite.

En prenant en compte ces différences, nous faisons des hypothèses distinctes selon que la cible des évaluations de l’environnement soit explicite (condition dite de « social

appraisal ») ou pas (condition dite de « non social appraisal »).

Pour une condition de « non social appraisal », nous prévoyons un effet de la

congruence du contexte émotionnel pour les émotions de peur, colère et joie. Nous prévoyons aussi un effet de la cohérence du contexte émotionnel pour la reconnaissance des expressions faciales émotionnelle de peur et de colère.

L’effet de congruence du contexte émotionnelle se traduirait par une meilleure catégorisation de l’expression faciale émotionnelle de joie, peur et colère, lorsque

l’expression faciale contextuelle exprime la même émotion que lorsqu’elle n’exprime pas d’émotion. Nous assimilons cette effet de congruence aux résultats obtenus dans les travaux menée sur la catégorisation des expressions faciales en fonction de l’information contextuelle (Meeren et al., 2005 ; Aviezer et al., 2008 ; Fensk et al., 2003 ; De Houwer et al., 1994 ; Righart et al., 2008). Bien que ces travaux n’aient pas été menés avec des expressions faciales émotionnelles comme informations contextuelles, leurs résultats montrent que la

catégorisation de l’expression faciale est améliorée lorsque l’information contextuelle est congruente avec cette expression et aucune évidence ne nous laisse penser que cet effet devrait agir différemment lorsque l’information contextuelle est véhiculée par des expressions faciales émotionnelles.

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Lorsque nous travaillons avec des expressions faciales comme informations

contextuelles, nous pouvons faire d’autres prédictions en fonction de la cohérence qui existe entre l’expression faciale émotionnelle contextuelle et l’expression faciale émotionnelle à catégoriser. A la différence de l’effet de congruence, dans lequel l’émotion exprimée par l’expression faciale contextuelle et celle à catégoriser sont identiques, l’effet de cohérence se caractérise par un lien de causalité entre l’expression faciale émotionnelle contextuelle et l’expression faciale émotionnelle à catégoriser. Cette cohérence devrait se manifester avec le lien existant entre les émotions de peur et de colère. Nous pouvons donc prévoir un effet de cohérence du contexte émotionnel pour la reconnaissance d’une expression faciale de peur et de colère. L’expression faciale émotionnelle de peur, dont la catégorisation est souvent confondue avec la surprise (Rapcsak et al., 2000), devrait être mieux catégorisée (désambigüisée) quand l’information contextuelle est cohérente, c’est-à-dire quand le contexte exprime de la colère. De même, la catégorisation de l’expression faciale

émotionnelle de colère devrait être meilleure quand le contexte exprime de la peur. Dans le cadre de cette hypothèse, il était important de tester aussi les effets des autres émotions contextuelles sur la catégorisation de l’expression faciale émotionnelle de colère et de peur pour nous permettre de corroborer que l’effet est spécifique à la relation qui existe entre l’émotion de peur et de colère et non pas avec n’importe quel type de contenu émotionnel contextuel.

Lorsque l’on s’intéresse particulièrement à l’effet du « social appraisal », l’expression faciale contextuelle réalise explicitement une évaluation de l’expression faciale cible. L’objet des évaluations de l’autre étant donc explicite, on peut dire que l’attention de l’autre est portée sur l’expression faciale cible. En conséquence, on devrait retrouver les mêmes effets de congruence et de cohérence du contexte émotionnel, mais dans la condition de « social appraisal » ces effets seraient plus importants que dans une condition de « non social appraisal ».

Nous parlons d’un effet du « social appraisal » sur la congruence et la cohérence du contexte émotionnel pour regrouper l’effet de congruence et cohérence du contexte

émotionnel que l’on prévoit dans une condition de « social appraisal », ainsi que pour l’effet plus important de cette congruence et cohérence dans une condition de « social appraisal » par rapport à la condition de « non social appraisal » Nous prévoyons donc un effet du « social appraisal » sur la congruence du contexte émotionnelle pour les émotions de peur, colère et joie. Nous prévoyons aussi un effet du « social appraisal » sur la cohérence du contexte émotionnel pour la reconnaissance des expressions faciales émotionnelle de peur et de colère.

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Tout comme dans une condition de « non social appraisal », dans une condition de

« social appraisal » on s’attend à avoir un effet de la cohérence du contexte émotionnel qui se traduirait par une meilleure catégorisation de l’expression faciale émotionnelle de joie, de peur et de colère, lorsque l’expression faciale contextuelle exprime la même émotion que lorsqu’elle n’exprime pas d’émotion. De plus, dans une condition de « social appraisal » on prévoit aussi une meilleure catégorisation de l’expression faciale émotionnelle de peur, colère et joie, lorsque l’expression faciale émotionnelle contextuelle est congruente, que dans une condition de « non social appraisal ». On s’attend cependant à que cet effet du « social appraisal » soit spécifique à la congruence du contexte émotionnel, c’est-à-dire que cet effet ne soit pas simplement dû à un à un effet du déplacement de la direction du regard.

L’effet du « social appraisal » sur la cohérence du contexte émotionnel pour la

reconnaissance des expressions faciales émotionnelles de peur se traduit par, tout comme dans une condition de « non social appraisal », une meilleure catégorisation de l’expression faciale émotionnelle de peur quand le contexte exprime de la colère. On prédit aussi que cette

meilleure catégorisation de l’expression faciale émotionnelle de peur, quand le contexte exprime de la colère, sera supérieure dans une condition de « social appraisal » que dans une condition de « non social appraisal ».

De même, l’effet du « social appraisal » sur la cohérence du contexte émotionnel pour la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles de colère se traduit par une meilleure catégorisation de l’expression faciale émotionnelle de colère quand le contexte exprime de la peur et cette catégorisation sera meilleure dans une condition de « social appraisal » que dans une condition de « non social appraisal ».

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4. Méthode 4.1. Participants

Nous avons recruté 46 étudiants de sexe féminin et de langue maternelle française dans différentes facultés de l’Université de Genève. Tous les participants ont donné leur consentement en accord avec le comité éthique de cette université.

Suite à des problèmes techniques, les données de deux participantes n’ont pas pu être prises en compte, ramenant l’échantillon à 44 étudiantes avec une moyenne d’âge de 24 ans (Ecart type = 4.5).

Toutes les participantes ont réalisé toutes les conditions expérimentales.

4.2. Matériel

4.2.1. Stimuli

Nous avons utilisé le programme FACSGen (Roesch, Reveret, Grandjean, & Sander, 2006 ; Roesch et al., in revision) pour générer des expressions faciales émotionnelles

dynamiques en 3 dimensions vue de face. Cet outil nous permet de faire des manipulations très fines de la temporalité du déplacement de la direction du regard et du déroulement des expressions faciales. FACSGen est une extension de FaceGen Modeller 3.2 (Singular Inversion Inc. http://www.FaceGen.com). Pour la modification des expressions faciales, FACSGen nous permet d’utiliser des expressions émotionnelles déjà définies par FaceGen et/ou modifier des paramètres des muscles indépendants dérivés du Facial Action Coding System (Ekman, Friesen & Hager, 2002).

Les travaux menés par Roesch et collaborateurs (Roesch et al., 2006 ; Roesch et al., in revision) sur la validation des stimuli créés avec FACSGen, ainsi que les études menées avec des stimuli créés avec FACSGen (N’Diaye, Sander & Vuilleumier, in press ; Cristinzio, N’Diaye, Seeck, Vuilleumier & Sander, submit), nous on servit de point de départ pour déterminer les configurations des unités d’action à utiliser pour générer les expressions faciales émotionnelles de peur, colère et joie. Une description détaillée de ces paramètres figure dans l’annexe A.

Dans notre étude nous avons manipulé les expressions faciales émotionnelles et la direction du regard. En fonction des différentes conditions expérimentales, nous devions créer des stimuli avec un regard direct, dévié sur la gauche ou sur la droite. Nous avons fixé l’angle d’orientation du regard dévié à 18° tant pour le côté gauche que pour le côté droit.

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Pour neutraliser un possible effet de l’identité du visage, nous avons sélectionné 88 avatars (44 hommes et 44 femmes) validés sur différents critères dans l’étude menée par Roesch et collaborateurs (Roesch et al., 2006). Dans cette étude, les auteurs ont fait évaluer à des participants le genre, la crédibilité et l’émotion intrinsèque de différents avatars générés avec FACSGen. Sur cette base, nous avons sélectionné les avatars qui avaient le genre le mieux défini, qui étaient considérés comme le plus crédibles et qui n’avaient pas d’émotion intrinsèque dans un état neutre.

Toutes les expressions émotionnelles ainsi que les conditions de direction du regard ont été combinées avec les différents avatars pour produire des séquences dynamiques. Nous avons utilisé 88 avatars exprimant trois émotions (joie, peur, colère) et un état neutre, plus trois conditions de regard : direct, dévié vers la gauche et vers la droite. Au lieu de générer des fichiers films directement avec FACSGen, nous avons produit toutes les images statiques correspondantes aux différentes étapes du mouvement pour les animer en les superposant au cours de la programmation de l’expérience. Ceci nous a permis de faire différents tests pour déterminer quel était le meilleur temps de présentation. La taille des images était de 600x791 pixels mais leur dimension dépendait de leur position sur l’écran : les images au centre de l’écran avait une dimension de 530.6x700 pixels et celles en périphérie, 454.8x600 pixels. Le déplacement du regard, tout comme le déroulement de l’expression faciale émotionnelle de son état neutre à l’apex comporte 11 images superposées. La séquence finale présentée au participant est constituée d’une interaction entre deux visages et comporte un total de 36 images. Ces images sont présentées toutes les 61 millisecondes donnant une durée de 2.196 secondes à la séquence dynamique présentée aux participants.

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Emotions

Neutre Colère Peur Joie

Direct

18°

Gauche

Direction du regard

18°

Droite

Figure 1 : Exemple de stimuli.

4.2.2. Équipement

Les participants ont réalisé la tâche sur des ordinateurs « Dell Optiplex 755 » avec des écrans de 15ʺ″ à une résolution de 1280x1204.

L’expérience a été élaborée en utilisant MatLab et la « psychophysics Toolbox extensions » (Brainard, 1997 ; Pelli, 1997) et administrée grâce au « Matlab Component Runtime ».

4.3. Procédure

Nous avons recruté les participants au sein de différentes facultés de l’Université de Genève en les invitant à participer à une étude de reconnaissance d’expressions faciales émotionnelles dynamiques.

Notre tâche étant totalement informatisée, nous avons convoqué les participants dans des salles informatiques disponibles dans les locaux de l’Université de Genève. Nous avons fait passer au maximum 9 participants simultanément, en veillant à laisser suffisamment de place entre chaque participant pour qu’aucun ne puisse voir les réponses des autres.

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Une fois les participants installés devant un ordinateur, nous leur avons demandé de remplir un formulaire de consentement ainsi qu’un formulaire avec quelques données démographiques.

Les consignes de la tâche étaient données oralement et par écrit. On expliquait aux participants que deux visages seraient présentés à l’écran, l’un au centre et l’autre en

périphérie et que leur tâche serait d’évaluer les émotions contenues dans le visage se trouvant au centre de l’écran. On leur demandait de répondre le plus spontanément possible et on les informait qu’il n’y a pas de bonnes ou mauvaises réponses. On avertissait aussi les

participants de la durée de la tâche (4 blocs de 48 essais d’une durée de 10 minutes chacun).

Aucune autre indication n’a été donnée par rapport à la tâche, car nous voulions qu’elle reste compréhensible, mais sans trop donner d’informations sur son contenu pour ne pas influencer les réponses des participants. Après la lecture des consignes, chaque participant devait

effectuer 5 essais pour se familiariser avec le déroulement de la tâche.

Pendant la tâche, deux visages apparaissent sur l’écran. Un visage apparaît toujours au centre de l’écran et peut exprimer 3 émotions (colère, joie et peur). L’autre visage apparaît toujours en périphérie et correspondrait aux informations contextuelles. Celui-ci peut

exprimer 3 émotions (colère, joie et peur) plus un état neutre. Nous avons manipulé le regard du visage en périphérie, celui-ci pouvant être dirigé vers le visage au centre ou sur l’extérieur.

Cette manipulation de l’orientation du regard en périphérie a été utilisée pour opérationnaliser la notion de « Social appraisal ». Ainsi, si le visage en périphérie porte son regard sur le visage au centre de l’écran, cela correspondrait à la condition de « Social Appraisal ». Pour accentuer l’illusion que le visage en périphérie porte son regard sur le visage au centre de l’écran, nous avons décidé de réduire la taille du visage présenté en périphérie, créant ainsi un effet de profondeur qui nous permet d’accentuer l’effet du regard.

Le changement de direction du regard et le déroulement des expressions faciales sont par nature dynamique. Nous avons donc utilisé des stimuli dynamiques pour augmenter la validité écologique de notre étude. Ce type de stimuli permet d’accentuer l’effet d’interaction entre les deux visages, en créant une illusion de causalité induite par un décalage temporel entre le déplacement du regard et le déclenchement de chaque expression faciale. Ces stimuli nous permettent ainsi de créer l’illusion que le visage en périphérie réalise une évaluation affective de l’émotion exprimée par le visage au centre de l’écran. Le déroulement de la séquence dynamique d’interaction entre les deux visages est divisé en 8 étapes (Figure 2) : - Etape 1 : le visage en périphérie apparaît.

- Etape 2 : le visage en périphérie reste inchangé ; le visage au centre de l’écran apparaît.

(18)

- Etape 3-4 : le visage en périphérie porte son regard sur le visage au centre de l’écran. Ce dernier reste inchangé.

- Etape 5-6 : le visage en périphérie reste inchangé ; le visage au centre de l’écran exprime une émotion.

- Etape 7-8 : le visage en périphérie exprime une émotion ; le visage au centre de l’écran reste inchangé.

Figure 2 : Déroulement de la séquence dynamique d’interaction entre les deux visages (on retrouve cette figure en plus grand format dans l’annexe B).

La séquence d’interaction dure au total 2.2 secondes. Le déplacement du regard ainsi que le déroulement de l’expression faciale émotionnelle de son état neutre à l’apex durent 700 millisecondes de son état neutre à l’apex. Nous avons déterminé une durée de séquence qui permette au participant d’évaluer le visage au centre de l’écran en prenant en compte le contexte mais qui n’invite pas le participant à porter de manière trop marquée son attention sur le visage en périphérie.

Une fois l’interaction entre les deux visages terminée, on demandait aux participants de catégoriser l’expression émotionnelle du visage apparaissant au centre de l’écran en répondant sur des échelles dimensionnelles à la question suivante: A quel point le visage au centre de l’écran exprime-t-il ces six émotions (joie, colère, peu, tristesse, dégoût et

surprise) ?

1 2 3 4 5 6 7 8

Visage au centre de l’écran Visage en périphérie de l’écran

Mouvements des yeux Expression faciale

Expression faciale Mouvements des yeux

(19)

Figure 3 : Paradigme (on retrouve cette figure en plus grand format dans l’annexe C)

Dans cette tâche, nous avons donc manipulé la condition « social appraisal », c’est-à- dire, si le visage en périphérie porte son regard sur le visage au centre de l’écran ou, si au contraire, il regarde dans l’autre direction. Nous avons aussi manipulé les émotions exprimées par le visage en périphérie (colère, joie et peur) et celles exprimées par le visage au centre de l’écran (colère, joie, peur et neutre). Notre étude comporte donc un plan expérimental 2 (Social appraisal) x 3 (Emotions du visage au centre de l’écran) x 4 (Emotions du visage en périphérie de l’écran), ce qui nous fait un total de 24 conditions. Nous avons mesuré 8 fois chaque condition ce qui nous fait un total de 192 essais par participant divisés en 4 blocs de 48 essais.

Nous avons contrôlé l’effet des identités des visages en créant aléatoirement deux groupes avec les 88 avatars (44 hommes et 44 femmes) retenus pour créer les stimuli de cette étude. Nous avons donc un groupe avec ceux apparaissant au centre de l’écran et un autre avec ceux qui apparaissant en périphérie. Nous avons attribué un même nombre d’avatars hommes et femmes dans chaque groupe. Nous avons contrôlé que les interactions entre deux avatars ne se produisent qu’une fois et qu’il y ait autant d’hommes qui font une évaluation affective de l’émotion exprimée par une femme que le contraire. L’effet d’ordre des

présentations des émotions exprimées par les avatars a aussi été neutralisé ainsi que celui des échelles émotionnelles présentées à chaque participant.

(20)

4.4. Synthèse du plan expérimental 4.4.1. Variables Indépendantes

a) Social Appraisal. Cette variable a été opérationnalisée en manipulant le regard du visage se trouvant en périphérie. Ce regard peut être dirigé vers le visage au centre de l’écran (condition de « social appraisal ») ou vers la direction opposée (condition de « Non social appraisal »).

b) Emotions du visage en périphérie. Nous avons manipulé le contenu émotionnel du visage qui apparaît en périphérie de l’écran. Celui-ci peut exprimer 3 émotions : colère, peur, joie, plus un état émotionnellement neutre.

c) Emotion du visage au centre. Le visage qui apparaît au centre de l’écran peut exprimer 3 états émotionnels : colère, peur et joie.

4.4.2. Variable dépendante

Nous avons mesuré la catégorisation de l’expression émotionnelle du visage qui se trouve au centre de l’écran en utilisant six échelles émotionnelles continues (peur, colère, dégoût, joie, surprise et tristesse) allant de 0 à 100.

4.4.3. Variables contrôlées

a) Sexe des participants. Pour faciliter notre recrutement nous avons eu recours uniquement à que des participants de sexe féminin.

b) Identités de avatars. Nous avons contrôlé l’effet des identités des visages en créant aléatoirement deux groupes avec les 88 avatars (44 hommes et 44 femmes). Un groupe comprend ceux qui apparaissent au centre de l’écran et l’autre, ceux qui apparaissent en périphérie. Ces groupes sont les même pour tous les participants.

c) Identité des avatars qui interagissent. Tous les participants sont soumis aux mêmes interactions entre les identités des avatars.

4.4.4. Variables neutralisées

a) Genre des visages présentés au centre et en périphérie de l’écran. Nous avons attribué un même nombre d’avatars hommes et femmes au groupe d’avatars qui apparaissent au centre ou en périphérie de l’écran.

b) Genre des avatars qui interagissent. Nous avons contrôlé que le nombre d’avatars hommes qui réalisent une évaluation affective de l’émotion exprimée par un avatar femme

(21)

soit le même que le nombre d’avatars femme qui font une évaluation affective de l’émotion exprimée par un avatar homme.

c) Ordre de présentation des conditions expérimentales. L’ordre de présentation des conditions expérimentales a été tiré aléatoirement.

d) Ordre de présentation des émotions exprimé par le même avatar. Nous avons neutralisé cet effet afin d’éviter que tous les participants ne voient toujours dans le même ordre les émotions que peut exprimer un avatar.

e) Ordre de présentation des échelles émotionnelles. Nous avons rendu aléatoire l’ordre de présentation des échelles émotionnelle entre chaque participant.

4.5. Tableau de conditions expérimentales

Le tableau des conditions expérimentales (tableau 1) expose comment les différentes variables d’intérêt ont été équilibrées (le tableau exhaustif est présenté dans l’annexe D).

Essais Condition Emotion visage au centre Emotion visage en périphérie

(8) Colère (8) Peur (8) Joie (32) Colère

(8) Neutre (8) Colère (8) Peur (8) Joie (32) Peur

(8) Neutre (8) Colère (8) Peur (8) Joie (96) Social Appraisal

(32) Joie

(8) Neutre (8) Colère (8) Peur (8) Joie (32) Colère

(8) Neutre (8) Colère (8) Peur (8) Joie (32) Peur

(8) Neutre (8) Colère (8) Peur (8) Joie 192

(96) Non Social Appraisal

(32) Joie

(8) Neutre Tableau 1 : Tableau des conditions expérimentales

(22)

4.6. Hypothèses Opérationnelles

4.6.1. H1 : Effet de la congruence du contexte émotionnel

Dans une condition de « non social appraisal », l’évaluation de l’expression faciale émotionnelle centrale, sur l’échelle correspondante à cette émotion, sera supérieure si l’émotion exprimée en périphérie est congruente que si elle est neutre.

Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle NSA Colère Colère Colère > NSA Neutre Colère Colère

NSA Peur Peur Peur > NSA Neutre Peur Peur

NSA Joie Joie Joie > NSA Neutre Joie Joie

Tableau 2 : Prédiction pour l’hypothèse 1 (NSA : Non Social Appraisal).

4.6.2. H2 : Effet du « social appraisal » sur la congruence du contexte émotionnel Dans une condition de « social appraisal », on s’attend aussi à un effet de congruence du contexte émotionnel. L’évaluation de l’expression faciale émotionnelle centrale, sur l’échelle correspondante à cette émotion, sera supérieure si l’émotion exprimée en périphérie est congruente que si elle est neutre

Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle SA Colère Colère Colère > SA Neutre Colère Colère

SA Peur Peur Peur > SA Neutre Peur Peur

SA Joie Joie Joie > SA Neutre Joie Joie

Tableau 3 : Prédiction pour l’hypothèse 2 (SA : Social Appraisal).

Nous faisons également la prédiction que lorsque l’émotion exprimée en périphérie est congruente avec l’expression faciale émotionnelle centrale, l’évaluation de cette émotion sur l’échelle correspondante, sera supérieure dans une condition de « social appraisal » que dans une condition de « non social appraisal ».

Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle SA Colère Colère Colère > NSA Colère Colère Colère

SA Peur Peur Peur > NSA Peur Peur Peur

SA Joie Joie Joie > NSA Joie Joie Joie

Tableau 4 : Prédiction pour l’hypothèse 2 (SA : Social Appraisal ; NSA : Non Social Appraisal).

(23)

4.6.3. H3 : Effet de la cohérence du contexte émotionnel sur la reconnaissance d’une expression émotionnelle de peur

Dans une condition de « non social appraisal », nous prévoyons une meilleure reconnaissance de l’expression faciale émotionnelle centrale de peur lorsque l’expression faciale en périphérie est cohérente, c’est-à-dire une expression de colère.

Pour évaluer la reconnaissance d’une expression faciale émotionnelle de peur, qui est souvent confondue avec la surprise, nous nous intéressons aux différences existantes entre les échelles de peur et de surprise. Nous prévoyons une interaction, pour l’évaluation de

l’expression faciale émotionnelle de peur, entre l’échelle de peur et l’échelle de surprise, selon du fait que l’émotion exprimée en périphérie soit de la colère ou neutre.

Plus spécifiquement, nous prédisons que l’évaluation de l’expression faciale

émotionnelle centrale de peur, sur l’échelle de peur, sera supérieure si l’émotion exprimée en périphérie est de la colère que si elle est neutre. Par contre, dans cette même condition, on s’attend à la relation inverse sur l’échelle de surprise, car l’expression centrale sera moins ambiguë.

Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle

NSA Colère Peur Peur > NSA Neutre Peur Peur

NSA Colère Peur Surprise < NSA Neutre Peur Surprise

Tableau 5 : Prédictions pour l’hypothèse 3 (NSA : Non Social Appraisal).

On s’attend également à ce que l’évaluation de l’expression faciale émotionnelle centrale de peur soit supérieure sur l’échelle de peur que sur l’échelle de surprise lorsque l’émotion exprimée en périphérie est de la colère. On prédit une relation inverse lorsque l’émotion exprimée en périphérie est neutre.

Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle

NSA Colère Peur Peur > NSA Colère Peur Surprise

NSA Neutre Peur Peur < NSA Neutre Peur Surprise

Tableau 6 : Prédictions pour l’hypothèse 3 (NSA : Non Social Appraisal).

(24)

4.6.4. H4 : Effet du « social appraisal » sur la cohérence du contexte émotionnel pour la reconnaissance d’une expression émotionnelle de peur

Tout comme dans la condition de « non social appraisal », nous prévoyons aussi pour une condition de « social appraisal » une interaction, pour l’évaluation de l’expression faciale émotionnelle de peur, entre l’échelle de peur et l’échelle de surprise, selon que l’émotion exprimée en périphérie est de la colère ou neutre. On prévoit aussi que dans une condition de

« social appraisal », l’évaluation de l’expression faciale émotionnelle centrale de peur, sur l’échelle de peur, sera supérieure si l’émotion exprimée en périphérie est de la colère que si elle est neutre. Par contre, dans cette même condition, on s’attend à la relation inverse sur l’échelle de surprise car l’expression centrale sera moins ambiguë.

Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle

SA Colère Peur Peur > SA Neutre Peur Peur

SA Colère Peur Surprise < SA Neutre Peur Surprise

Tableau 7 : Prédictions pour l’hypothèse 4 (SA : Social Appraisal).

On s’attend également à ce que l’évaluation de l’expression faciale émotionnelle centrale de peur, sur l’échelle de peur, sera supérieure que sur l’échelle de surprise lorsque l’émotion exprimée en périphérie est de la colère. On prédit une relation inverse lorsque l’émotion exprimée en périphérie est neutre.

Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle

SA Colère Peur Peur > SA Colère Peur Surprise

SA Neutre Peur Peur < SA Neutre Peur Surprise

Tableau 8 : Prédictions pour l’hypothèse 4 (SA : Social Appraisal).

Pour une condition de « social appraisal », on prédit cependant que, lorsque l’émotion exprimée en périphérie est de la colère, l’évaluation de l’expression faciale émotionnelle centrale de peur sur l’échelle correspondante, sera supérieure à la condition de « non social appraisal ». On s’attend également à ce que l’évaluation de l’expression faciale émotionnelle centrale de peur, sur l’échelle de surprise sera inférieure dans la condition de « social

appraisal » par rapport à une condition de « non social appraisal ».

(25)

Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle

SA Colère Peur Peur > NSA Colère Peur Peur

SA Colère Peur Surprise < NSA Colère Peur Surprise

Tableau 9 : Prédictions pour l’hypothèse 4 (SA : Social Appraisal ; NSA : Non Social Appraisal).

4.6.5. H5 : Effet de la cohérence du contexte émotionnel sur la reconnaissance d’une expression émotionnelle de colère

Dans une condition de « non social appraisal », l’évaluation de l’expression faciale émotionnelle centrale de colère, sur l’échelle de colère, sera supérieur si l’émotion exprimée en périphérie est de la peur que si elle est neutre.

Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle NSA Peur Colère Colère > NSA Neutre Colère Colère

Tableau 10 : Prédictions pour l’hypothèse 5 (NSA : Non Social Appraisal).

4.6.6. H6 : Effet du « social appraisal » sur la cohérence du contexte émotionnel pour la reconnaissance d’une expression émotionnelle de colère

Tout comme dans une condition de « non social appraisal », dans une condition de

« social appraisal », l’évaluation de l’expression faciale émotionnelle centrale de colère, sur l’échelle de colère, sera supérieure si l’émotion exprimée en périphérie est de la peur que si elle est neutre.

Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle SA Peur Colère Colère > SA Neutre Colère Colère

Tableau 11 : Prédictions pour l’hypothèse 6 (SA : Social Appraisal).

On s’attend aussi, lorsque l’émotion exprimé en périphérie est de la peur, à ce que l’évaluation de l’expression faciale émotionnelle centrale de colère sur l’échelle

correspondante, soit supérieure dans une condition de « social appraisal » que dans une condition de « non social appraisal ».

Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle Social Appraisal

Emotion périphérie

Emotion

centre Echelle SA Peur Colère Colère > NSA Peur Colère Colère

Tableau 12 : Prédictions pour l’hypothèse 6 (SA : Social Appraisal ; NSA : Non Social Appraisal).

(26)

5. Résultats

Nous avons traité toutes nos données avec un seul modèle d’analyse. Nous avons utilisé une Analyse de Variance Multivariée, car celle-ci nous permet de traiter toutes les variables dépendantes simultanément et de tester nos hypothèses d’interaction entre ces variables. Cette analyse présente aussi l’avantage de réduire le risque d’erreur de Type I qui est augmenté lorsque l’on réalise, sur chaque variable dépendante, une Analyse de Variance (ANOVA).

Nous avons vérifié lors d’une analyse descriptive que nos échelles d’intérêt aient une distribution normale et que le nombre de mesures soit le même dans toutes les conditions. Il reste cependant potentiellement des violations mineures des conditions d’application d’une MANOVA. Nous avons donc utilisé le « Pillai’s V criterion » pour tester la significativité de notre analyse. A la différence du traditionnel « Wilks’ lambda » largement utilisé dans la littérature, le « Pillai’s V criterion » est plus robuste aux violations des conditions

d’application d’une MANOVA, et plus spécifiquement aux violations du postulat de l’homogénéité de la variance-covariance (voir Tabachnick & Fidell, 2007 ; p 269).

Nous avons analysé nos données avec une MANOVA 2x3x4. Les trois variables indépendantes ont été introduites comme des facteurs intra : social appraisal (social appraisal vs non social appraisal), émotion visage au centre (peur, colère et joie) et émotion visage en périphérie (neutre, colère, peur et joie). Les 6 échelles émotionnelles (peur, colère, dégoût, joie, surprise et tristesse) ont été introduites comme des variables dépendantes.

Ces analyses nous révèlent une triple interaction multivariée significative entre le social appraisal, l’émotion du visage au centre et l’émotion du visage en périphérie, F(36 ; 8) = 4.71, p < .05 ; Pillai’s V criterion = .955. Bien que moins importants car difficilement interprétables, les analyses nous montrent aussi trois effets principaux

significatifs : social appraisal, F(6 ; 38) = 13.97, p < .01, V = .688 ; émotion visage au centre, F(12 ; 32) = 371.2, p < .01, V = .993 ; et émotion visage en périphérie F(18; 26) = 9.44, p < .01 , V = .867. Trois interactions doubles significatives ressortent également des analyses : social appraisal x émotion visage au centre, F(12 ; 32) = 8.94, p < .01, V = .77 ; social

appraisal x émotion visage en périphérie, F(18 ; 26) = 5.92, p < .01, V = .804 ; émotion visage au centre x émotion visage à la périphérie, F(36 ; 8) = 8.61, p < .01, V = .975. Pour tester plus spécifiquement nos hypothèses nous avons effectué des analyses de contrastes planifiés sur la triple interaction multivariée significative.

(27)

5.1. H1 : Effet de la congruence du contexte émotionnel

Les analyses des contrastes planifiés qui vont suivre ont été réalisées dans une condition de « non social appraisal ».

Nous avons comparé les réponses sur l’échelle correspondante à l’expression faciale émotionnelle centrale lorsque l’émotion exprimée en périphérie était congruente, à la condition où cette dernière était neutre. Les analyses de contrastes nous montrent que la différence entre ces deux conditions est significative pour toutes les émotions :

F(1, 43) = 18.88, p < .01 pour la colère, F(1, 43) = 6.17, p < .01 pour la peur, et F(1, 43) = 12.82, p < .01 pour la joie. Ceci indique que lorsque l’émotion exprimée en périphérie est congruente avec l’expression émotionnelle centrale, les scores sur l’échelle correspondante à l’émotion centrale sont supérieurs que lorsque l’émotion en périphérie est neutre (voir figure 3).

De plus, pour tester notre hypothèse d’un effet de la congruence du contexte, nous du vérifier que cet effet était spécifique à l’émotion évaluée. Pour cela, nous avons procédé de deux façons différentes. Premièrement, nous avons comparé les réponses sur les échelles correspondantes à l’émotion centrale avec chaque échelle non cible, ceci dans les deux conditions (émotion en périphérie congruente ou neutre). Nos analyses de contrastes nous montrent que ces différences sont toutes significatives pour les expressions de colère et de joie (p < .01) dans les deux conditions. Pour l’émotion de peur, on observe des différences significatives entre l’échelle cible et les échelles non cibles de colère, tristesse et dégoût (p < .01). Aucune différence significative avec l’échelle non cible de surprise n’a cependant été observée, que l’émotion exprimée en périphérie soit congruente ou neutre (p > .10). On observe donc que, lorsque l’émotion en périphérie est congruente ou neutre, les scores sur l’échelle cible sont significativement supérieurs à chacune des échelles non cibles pour une émotion centrale de colère ou de joie. Par contre, lorsque l’émotion exprimée au centre est de la peur, les réponses sur l’échelle cible ne sont pas significativement différentes de celles sur l’échelle non cible de surprise.

Deuxièmement, nous avons vérifié que les réponses sur chaque échelle non cible et pour chaque émotion centrale, ne changent pas en fonction que l’émotion en périphérie était congruente ou neutre. Pour cela, nous avons comparé les scores obtenus sur chaque échelle non cible et lorsque l’émotion en périphérie était congruente, aux score obtenus sur la même échelle non cible lorsque l’émotion en périphérie était neutre. Les analyses révèlent pour une émotion centrale de colère qu’il n’y a pas de différences significatives pour chaque échelle

(28)

non cible (p > .10). Pour une émotion centrale de joie, on retrouve seulement des effets significatifs sur l’échelle non cible de peur (p < .05), tandis que les différences des autres échelles non cibles sont non significatives (p > .10). Finalement, pour une émotion centrale de peur, on retrouve des différences significatives pour chaque échelle non cibles de colère, dégout (p < .05) et tristesse (p < .01), tandis que les autres sont non significatives. La comparaison des réponses sur les échelles non cibles nous informe donc que, pour une expression centrale de colère, l’expression émotionnelle congruente ou neutre en périphérie n’influencent pas les scores sur les échelles non cibles. On observe pour une expression centrale de joie que l’expression émotionnelle congruente diminue significativement les scores sur l’échelle non cible de peur. Finalement, pour une expression centrale de peur, les scores diminuent sur les échelles non cibles de colère, tristesse et dégout.

5.2. H2 : Effet du « social appraisal » sur la congruence du contexte émotionnel

Tout d’abord nous avons vérifié que l’effet de la congruence du contexte émotionnel était aussi présent dans une condition de « social appraisal ». Pour cela, nous avons comparé dans cette condition les réponses sur l’échelle correspondante à l’expression faciale

émotionnelle centrale, lorsque l’émotion exprimée en périphérie était congruente ou neutre.

Les analyses révèlent que ces différences sont significatives pour toutes les émotions : F(1, 43) = 59.29, p < .01 pour la colère, F(1, 43) = 14.59, p < .01 pour la joie et F(1, 43) = 30.44, p < .01 pour la peur. Ceci indique que dans une condition de « social appraisal », le score sur l’échelle correspondante à l’expression faciale émotionnelle centrale est significativement supérieur lorsque l’émotion exprimée en périphérie est congruente que lorsqu’elle est neutre (voir figure 4).

Tout comme dans une condition de « non social appraisal », pour tester aussi notre hypothèse d’un effet de la congruence du contexte dans une « condition de social appraisal », il était important de vérifier que cet effet est spécifique à l’émotion évaluée. Pour cela, dans une condition de « social appraisal », nous avons tout d’abord comparé les réponses sur les échelles correspondantes à l’émotion centrale, à chaque échelle non cible, et cela dans les deux conditions (émotion en périphérie congruente ou neutre). Nos analyses de contrastes nous montrent que ces différences sont toutes significatives pour les expressions de colère et de joie (p < .01) dans les deux conditions. Pour l’émotion de peur, on observe des différences significatives entre l’échelle cible et chaque échelle non cible lorsque l’émotion exprimé en périphérie est congruente (p < .01). Par contre, pour cette même émotion, lorsque l’émotion exprimée en périphérie est neutre, on observe des différences significatives entre l’échelle

(29)

cible et chaque échelle non cible (p < .01), sauf pour l’échelle non cible de surprise (p > 0.1).

On observe donc que, lorsque l’émotion en périphérie est congruente ou neutre, les scores sur l’échelle cible sont significativement supérieurs à chacune des échelles non cibles pour une émotion centrale de colère ou de joie. Par contre, lorsque l’émotion exprimée au centre est de la peur, les réponses sur l’échelle cible sont significativement supérieures à chacune des échelles non cibles lorsque l’émotion en périphérie est congruente. Cependant, lorsque l’émotion en périphérie est neutre, les réponses sur les échelles cibles sont significativement supérieures à chaque échelle non cible, à l’exception de l’échelle non cible de surprise.

Toujours afin de contrôler que l’effet soit spécifique à l’émotion évaluée, nous avons vérifié que les réponses sur chaque échelle non cible, pour chaque émotion centrale, ne changent pas selon que l’émotion en périphérie soit congruente ou neutre, dans une condition de « social appraisal ». Pour cela, nous avons comparé les scores obtenus sur chaque échelle non cible lorsque l’émotion en périphérie est congruente, aux score obtenus sur la même échelle non cibles lorsque l’émotion en périphérie était neutre. Les analyses révèlent qu’il y a seulement des différences significatives pour l’échelle non cible de surprise lorsque l’émotion exprimée au centre est de la colère (p < .05) et lorsque l’émotion exprimé au centre est de la peur (p < .01). On constate aussi une différence significative pour l’échelle non cible de colère lorsque l’émotion exprimé au centre est de la joie (p < .05). La comparaison des réponses sur les échelles non cibles nous informe que l’expression émotionnelle congruente diminue significativement les scores sur l’échelle non cible de surprise, lorsque l’émotion exprimée au centre est de la colère ou de la peur. Pour une expression centrale de joie, on observe que l’expression émotionnelle congruente diminue significativement les scores sur l’échelle non cible de colère.

Une fois l’hypothèse d’un effet de la congruence du contexte dans une condition de

« social appraisal » évaluée, nous avons ensuite testé la différence entre une condition de

« social appraisal » et de « non social appraisal ». Pour une émotion congruente exprimée en périphérie, nous avons comparé les scores sur l’échelle correspondante à l’expression faciale émotionnelle centrale, dans une condition de « social appraisal », à une condition de « non social appraisal ». Les analyses rapportent une différence significative pour chaque émotion : F(1, 43) = 13.85, p < .01 pour la colère, F(1, 43) = 12.87, p < .01 pour la joie et

F(1, 43) = 39.31, p < .01 pour la peur. Ceci indique que lorsque l’émotion exprimée en périphérie est congruente, les scores sur les échelles cibles sont supérieurs dans une condition de « social appraisal » à une condition de « non social appraisal » (voir figure 4).

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