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LE PRIX DE LA LIBERTÉ

Un nouveau bruit de clés et la porte de la chambre de réclusion s’ouvrit, laissant le passage libre à une escouade de geôliers armés jusqu’aux dents.

– « Allez, tout le monde sort ! Vous êtes attendus dans la salle d’audience pour témoigner devant l’empereur, et l’empereur n’attend pas. »

Les sept prisonniers obtempérèrent et furent positionnés par paires dans le couloir, hormis Grim qui se trouvait seul en queue du groupe d’aventuriers. Tobias marchait à l’avant, Mam’Dou à son côté, et ils suivaient les deux gardes qui ouvraient la marche devant eux. Le restant de l’escorte avançait dans les pas du nain.

L’Estalien mourrait d’appréhension à l’idée d’être jugé par un si important personnage.

Si un jour on lui avait dit qu’il rencontrerait l’empereur en personne ! Il aurait sur le coup été enchanté d’un tel honneur mais dans la situation présente, il redoutait plutôt les conséquences de cette entrevue. Tandis que la double colonne gravissait les marches menant au complexe supérieure de la prison souterraine, il interrogea son voisin direct.

– « Tu as une idée de la façon dont on doit se comporter en sa présence ? Qu’est-ce qu’il faudra dire ? Y a-t-il une formule à prononQu’est-cer, un cérémonial à respecter ou quelque chose dans le genre ? Moi, je n’ai eu que des rapports avec des officiers. Je ne sais vraiment pas comment on doit s’adresser aux nobles, et encore moins à l’empereur ! »

Il aurait voulu laisser transparaître moins d’inquiétude dans sa voix mais plus ils avançaient, plus la boule cachée dans sa gorge prenait de l’ampleur. Sa question angoissée fit sourire les sentinelles qui marchaient devant eux.

– « Déjà, tu ne prends la parole que si on ne t’y autorise, répondit le sudron. Si jamais c’est le cas, tu dois dire votre majesté impériale lorsque tu t’adresses à lui. A moins que ce ne soit votre altesse impériale ? Je ne sais plus trop. Mes cours d’étiquette remontent à si loin…

– Tu n’est pas sûr ? s’irrita Tobias, les nerfs à fleur de peau.

– Non, mais ce n’est sans doute pas d’une importance vitale. A mon avis, ce sera le contenu de ta réponse, plus que la forme que tu y mettras, qui déterminera sa réaction.

S’il entend ce qu’il souhaite entendre, tout ira bien pour nous. Comme nous n’avons rien à nous reprocher, il nous suffira de faire preuve de respect et de franchise pour lui plaire. »

Une fois encore, le charisme du géant et la pertinence de ses propos soulagèrent quelque peu l’éclaireur du poids de ses craintes. Bien qu’ils devaient tous deux avoir vécu à peu près le même nombre d’années, il trouvait que les paroles de Mam’Dou relevaient toujours d’une grande sagesse, et chaque journée passée en sa compagnie le confortait dans cette opinion.

Mais quand les gardes s’arrêtèrent à la hauteur d’une imposante porte ferrée de cuivre et de bronze, gardée par deux chevaliers-panthères – l’élite suprême des armées impériales –, une nouvelle bouffée d’angoisse s’empara sans prévenir de l’Estalien. Sa respiration s’accéléra subitement quand il détailla l’armure ciselée et le heaume à plumeau des redoutables sentinelles, dont l’une d’elle était une femme d’une stature imposante. Après quelques mots avec cette dernière, les geôliers ouvrirent la porte à double battants, entraînant à leur suite le groupe de prisonniers dans une pièce aux dimensions invraisemblables.

Tobias n’avait pas besoin d’un tel spectacle pour être impressionné mais la salle du trône avait visiblement été conçue pour insuffler aux visiteurs un sentiment d’humilité devant tant de gigantisme. L’endroit ne brillait pas vraiment par son faste, la décoration intérieure dépassant avec peine les limites de l’austérité. On n’apercevait aucune dorure ostentatoire sur les colonnes ou les effigies des ancêtres de l’empereur, nulle tapisserie de qualité n’égayait les murs de pierre seulement décorés d’icônes à la gloire de Sigmar.

La salle présentait un caractère sobre et martial, qui mettait en exergue la foi et la bravoure de la famille régnante, héritage séculaire d’un pays constamment sur le pied de guerre.

Les deux gardes le précédaient toujours, et ceux-ci avancèrent dans un hall immense, entre deux rangées de colonnes aussi larges que les fûts des chênes centenaires de la forêt de Loren. Comme il marquait un instant d’hésitation, Tobias fut poussé dans le dos par l’un de ses compagnons et il dut lui aussi fouler la bande de laine indigo qui traversait toute la salle, jusqu’à mener au trône impérial. Ce dernier était si éloigné, qu’il ne parvenait pas encore à bien discerner son redoutable occupant, même si chacun de ses pas l’en rapprochait inéluctablement. Le mur à main gauche était percé par de nombreuses mais trop étroites ouvertures en forme de losanges. Elles laissaient entr’apercevoir un ciel couvert offrant peu de luminosité, aussi avait-on allumé les torchères malgré l’heure encore diurne.

Alors qu’ils avaient dépassé le milieu de la salle, l’éclaireur aperçut la vingtaine de chevaliers-panthères qui précédait l’empereur lui-même. Les hommes et femmes cuirassés se tenaient de part et d’autre du chemin coloré, chacun posté devant une colonne dont le caractère monolithique semblait inspirer l’expression de leurs visages.

Tobias repensa alors à certaines légendes soldatesques. Celles qui évoquaient les cas où l’un de ces combattants chevronnés exterminait à lui seul un groupe de trolls.

Les deux geôliers devant lui s’étaient rapprochés l’un de l’autre en marchant, comme si eux-mêmes avaient été légèrement intimidés par les lieux. Puisqu’ils étaient dotés d’un physique presque aussi imposant que celui de Mam’Dou, et que Tobias disposait d’une taille quelque peu inférieure à la moyenne, ce dernier avait son champ de vision masqué par une paire de solides épaules. Ainsi, il n’aperçut l’empereur qu’au moment où les sentinelles s’écartèrent brusquement ce chaque côté pour abandonner le groupe d’aventuriers à quelques mètres des marches en arc de cercle ; celles qui grimpaient jusqu’au trône.

Même s’il savait que Karl-Franz Ier n’avait acquis son statut que depuis quelques années seulement, à la mort de son oncle au règne éphémère, l’éclaireur fut étonné par l’aspect du souverain. Il ne s’était pas préparé à rencontrer un homme encore jeune, qui comme

lui ne devait pas avoir dépassé trente-cinq printemps. Ses cheveux châtains, lisses et tombant sur les épaules, adoucissaient un visage à la beauté sévère. Le restant de sa personne se trouvait engoncé dans une énorme armure en fer, exempte d’incrustations précieuses ou de symboles en rapport avec son autorité. Elle ressemblait à celle portée par Mam’Dou, ou à celle de n’importe quel membre d’une unité de cavalerie lourde.

Les cuirasses ciselées des chevaliers-panthères semblaient même plus raffinées que cette encombrante et épaisse protection. Equipé de la sorte, l’empereur donnait l’impression qu’il allait quitter les lieux dans l’instant pour aller donner des ordres à son meilleur régiment.

Cette vêture des plus sévères alliée au dénuement de la pièce révélaient le caractère de l’homme. Il dédaignait sans doute les fastes et le protocole pour mieux se concentrer sur ses obligations, sur son rôle essentiel dans la sécurité et le bien-être des citoyens de l’Empire. En tant que descendant de Sigmar, le héros ancestral devenu divinité, il démontrait ainsi sa force morale. Sa volonté inflexible ne se laissait pas distraire par les nombreux pièges offerts par le pouvoir incontesté tels que la vanité, la paresse, la luxure, toute cette décadence inhérente à la frange la plus indigne de la noblesse. En contrepartie, il ne semblait pas être le genre d’homme à tolérer le moindre relâchement dans la foi et la loyauté de ses sujets. Il devait se montrer implacable face à ses ennemis et son regard pénétrant n’exprimait aucune compassion, mais laissait au contraire entrevoir un personnage prêt à toutes les extrémités pour accomplir sa destinée, son cœur uniquement tourné vers le respect de ses idéaux.

Tobias parvint enfin à détacher son attention de l’empereur au magnétisme troublant pour remarquer la silhouette décatie qui se tenait légèrement en retrait du siège. Un lettré, portant une livrée noire aux armes de la famille impériale, tenait une longue plume d’une main et une plaquette en bois supportant un parchemin de l’autre. Il avait le front largement dégarni et écrivait avec célérité. Son menton pointu ne cessait d’aller de bas en haut tandis qu’il jaugeait les réactions des nouveaux venus, sans jamais cesser de griffonner sur le rouleau déplié. A un pas de lui se trouvait une petite table surélevée soutenant un encrier et plusieurs autres manuscrits, non encore utilisés. Dans le silence tendu qui venait de succéder aux pas de la petite troupe, ils pouvaient tous entendre le crissement nerveux de la plume sur le parchemin.

L’Estalien s’attendait à une présentation solennelle, ou à quelconque autre formule d’usage leur demandant de s’agenouiller devant l’illustre seigneur. Mais non, ils étaient immobiles devant lui, toujours plantés en rangs d’oignons, deux par deux. Il regarda du coin de l’œil Mam’Dou à son côté, mais le sudron restait également figé, la tête basse.

Tobias l’imita aussitôt pour ne pas commettre d’impair.

Le scribe arrêta soudain d’écrire, et se pencha pour chuchoter à l’oreille de l’empereur.

Ce dernier hocha la tête, puis s’adressa d’une voix posée, mais autoritaire, au groupe de prisonniers.

– « Avancez-vous tous, que je puisse mieux vous voir. »

L’éclaireur, guère rassuré, s’estimait déjà assez proche du trône vu qu’il se trouvait en première ligne. Il se contenta donc de rester à la même hauteur que le héraut qui avait progressé d’un petit pas. Leurs complices se positionnèrent à leurs côtés, jusqu’à ne former qu’une ligne hétéroclite composée d’individus aux apparences les plus diverses, mais partageant tous la même attitude intimidée… et le même désir de se retrouver ailleurs plutôt que dans cette très inconfortable position.

– « Je connais déjà l’essentiel de ce qu’il y a à savoir sur chacun d’entre vous, continua l’empereur. Néanmoins, j’aurai besoin d’entendre certaines choses de votre part, aussi m’apparaît-il nécessaire de désigner une personne qui prendra la parole au

nom de tout le groupe. Même si l’entrevue sera brève, je ne souhaite pas qu’elle succombe à une cacophonie de voix discordantes. »

Il termina sa remarque en scrutant tour à tour les visages attentifs des sept prisonniers qui s’étaient enfin décidés à le regarder droit dans les yeux. Il ne fut cependant guère long à revenir l’Estalien, dont le cœur se serra en devinant la suite.

– « Toi. Tu faisait bien partie du corps des éclaireurs impériaux, n’est-ce pas ? – Oui, seigneur », murmura un Tobias désemparé.

Il regretta d’avoir parlé si bas, surtout que l’empereur continuait à le toiser avec la même expression hautaine. Il trouva le courage de reprendre d’une voix plus ferme.

– « Oui, votre majesté impériale. Je suis d’ailleurs toujours intégré à la quatrième patrouille, celle dirigée par le capitaine Vallissa. Ma dernière campagne remonte au début de l’été, où nous avions rejoint l’armée des Flammes Vengeresses. Celle qui a exterminé les clans orques des Montagnes Grises, sur toute la frontière méridionale de l’Empire. Depuis, je suis en permission spéciale. Euh… en fait, j’ai une autorisation du capitaine, en… en période de calme…

– J’ai lu son rapport à ton sujet le coupa Karl-Franz Ier pour mettre un terme à ses explications bégayantes. Je sais que ce sont tes louables états de fait qui t’ont donné droit à ce statut de réserviste. Tu seras donc le porte-parole du groupe ».

Toujours immobile sur son trône, les bras bien calés sur les accoudoirs en ébène, l’empereur détacha son regard de Tobias pour s’adresser de nouveau à l’ensemble des captifs. Il conservait sans difficulté son port altier, et seuls ses yeux bruns, prompts à passer d’un personnage à l’autre, tranchaient avec la rigidité de son maintien. Après avoir laissé s’écouler une nouvelle pause silencieuse, il reprit sur un ton égal.

– « Vous avez été capturés et emmenés ici en raisons des soupçons qui pèsent sur vos agissements douteux. La poussière distordante, les ouvrages interdits… autant de signes qui me font craindre une collusion avec les forces du Chaos. Dans l’Empire, ceux qui pactisent avec ces sectes criminelles, ou qui vénèrent des dieux ennemis à Sigmar sont condamnés au bûcher purificateur. C’était jusqu’à hier soir le destin qui vous était dévolu, car malgré les antécédents honorables de certains, vos actes récents ne laissent que peu de place à la démonstration de votre innocence. Mais le Grand Théologue Heinrich Hannicus m’a certifié que vos âmes n’étaient pas corrompues et que vous ne frayiez pas avec les cultes maudits. Par sa bouche parle aussi notre divin Protecteur, et je ne remets donc aucunement en cause son jugement… »

L’assentiment de l’empereur ne dissipa pas l’inquiétude de Tobias : sa voix contenait des accents bien trop autoritaires pour pouvoir le rassurer. Son intuition ne l’avait pas trompé.

– « Cependant, si vous n’avez pas agi directement en faveur des forces du Chaos, rien ne prouve que vous n’ayez pas accompli quelques-uns des forfaits dont l’on vous accuse. A Marienburg, vous ne cherchiez pas à utiliser pour votre compte le savoir impie de ses livres démoniaques, mais peut-être avez-vous assassiné le dénommé Ernst Goffmann pour une toute autre raison ? La poussière distordante que vous avez trouvée sur les cadavres des skavens trucidés par vos soins…, vous ne souhaitiez visiblement pas la remettre entre les mains des sectateurs ; mais peut-être aviez-vous l’intention de la revendre à un receleur partageant avec vous le même manque de scrupules ? Si mes propres suppositions s’avèrent fondées, vous êtes alors mûrs pour décorer les potences sur le Tertre aux Corbeaux. Qu’en pensez-vous ? »

A nouveau son regard plongea dans celui de l’Estalien qui comprit aussitôt le stratagème habile du monarque. Ce dernier l’avait choisi à dessein comme porte-parole car il s’était douté que l’éclaireur ne pourrait défendre efficacement la cause commune

des accusés. En tant que militaire, il nourrissait un respect important de la hiérarchie, aussi était-il était transi d’effroi à l’idée de contredire celui qui représentait le chef ultime des armées impériales. De plus, comme tout éclaireur standard, il partageait une existence isolée, peu propice à développer son sens relationnel avec ses congénères. Un éclaireur passait plus de temps seul avec son cheval qu’en compagnie de frères d’armes, et Tobias en particulier ne s’estimait guère capable de convaincre l’empereur grâce à son piètre sens de la répartie.

Il était persuadé que le souverain avait escompté tout cela en le désignant comme orateur de circonstance. Ainsi, ses décisions glissaient sans contestation possible dans la conversation. Tobias demeurait tétanisé par les terribles et injustes insinuations dont ils étaient la cible. Il aurait voulu se défendre, exprimer de vive voix sa probité, son dévouement total à la cause de ce pays et de l’homme qui lui faisait face. Si seulement il pouvait trouver le courage, mais aussi les mots justes, afin de plaider leur sincérité ! Mais sa langue s’asséchait dans son palais devant l’expression sévère et impitoyable de Karl-Franz Ier. Il était certain que d’autres à ses côtés mourraient d’envie de prendre la parole, mais ils n’osaient braver le choix de l’empereur. Mam’Dou aurait sûrement trouvé les arguments susceptibles de prouver leur bonne foi. Ou bien, le joyeux halfeling aurait pu grâce à son bagout leur faire bénéficier d’une meilleure considération mais lui, il était incapable d’émettre la moindre protestation. S’il s’agissait d’un débat entre eux et l’empereur, il demeurait pour le moment à sens unique.

– « Votre silence est assez éloquent : vous admettez qu’il semble difficile de vous absoudre de tout forfait, ou alors, cela nécessiterait une enquête complexe au résultat plus qu’incertain. Dans le doute, j’ai généralement l’habitude de neutraliser ceux susceptibles de nuire à la sécurité de l’Empire et de ses citoyens. Mais dans votre cas, j’ai pensé à un meilleure solution que l’emprisonnement ou la pendaison, et elle devrait vous convenir. Je vous propose d’effectuer un travail pour mon compte. Une tâche, certes difficile, mais à la mesure de vos compétences. »

L’empereur marqua une pause pour vérifier que personne n’osait tout de suite protester.

Comme tous se tenaient cois, et que le porte-parole ne manifestait pas l’intention de remplir son rôle, il poursuivit.

– « Cette mission vous engagerait pour une période de quelques semaines seulement, le temps pour vous d’effectuer un petit voyage, d’accomplir votre objectif, puis d’en revenir. Si vous réussissez dans cette entreprise, vous serez aussitôt innocentés de vos crimes passés et je vous octroierai une large récompense financière. J’ajouterai également que cette mission est fort gratifiante, car elle entre dans le cadre de la lutte contre les partisans du Chaos. Cette condamnation vous convient-elle ? »

La naïveté de Tobias n’allait pas jusqu’à croire qu’il existait une alternative à cette proposition. L’empereur ne devait pas avoir l’habitude de demander aux accusés si son jugement leur paraissait équitable, mais cette fois-ci, il sentit que le souverain en armure attendait une réponse.

– « Merci de nous faire un tel honneur, votre majesté. Nous serions évidemment très heureux de servir l’Empire en acceptant une noble quête. Mais, euh… pardonnez mon audace… Je ne suis pas certain que nous soyons les hommes les plus dignes pour… pour réussir un travail aussi important que celui dont vous nous parlez. Serait-il possible d’en savoir un peu plus à ce sujet, votre majesté impériale ?

– J’y venais. Je suppose que vous avez tous entendu parler de nécromancie, cette sombre magie qui permet de réveiller les morts, d’animer les cadavres, pour les transformer en macabres serviteurs. Cette pratique contre-nature est évidemment proscrite et réprimée à l’intérieur de nos frontières, ainsi que dans l’ensemble des

contrées civilisées. Pourtant les nécromants existent, même dans l’Empire. Ils se terrent pour pratiquer leurs noirs forfaits. Mais l’un d’eux a l’audace de pratiquer cette magie interdite au grand jour et mon plus grand souhait est de le voir définitivement neutralisé.

Je veux qu’il rejoigne ses créations d’outre-tombe dans la demeure du dieu Morr, celle qu’elles n’auraient jamais du quitter… Ce misérable se nomme Sulring Durgul. »

Tobias perçut un léger mouvement chez Ernst-Werner, qui s’était au préalable placé à sa gauche. Il lança un regard en biais dans sa direction ; le jeune magicien avait les lèvres entrouvertes et son profil exprimait l’incrédulité. Mais il n’interrompit pas l’exposé de l’empereur.

– « S’il sévissait sur les terres impériales, j’aurai depuis longtemps envoyé mes chevaliers à l’assaut de son repaire. Le problème est qu’il ne se trouve pas dans le pays mais à Bolgasgrad, une localité toute proche de l’Empire, à seulement quelques dizaines de lieues de Middenheim, mais sous la juridiction du tsar de Kislev. Le tsar a déjà tenté de chasser ce nécromant de malheur, mais en vain. Pour des raisons de politique interne,

– « S’il sévissait sur les terres impériales, j’aurai depuis longtemps envoyé mes chevaliers à l’assaut de son repaire. Le problème est qu’il ne se trouve pas dans le pays mais à Bolgasgrad, une localité toute proche de l’Empire, à seulement quelques dizaines de lieues de Middenheim, mais sous la juridiction du tsar de Kislev. Le tsar a déjà tenté de chasser ce nécromant de malheur, mais en vain. Pour des raisons de politique interne,

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