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Assis sur sa couche, le dos appuyé contre le mur froid, Tobias Salamenco ressassait avec insistance les mêmes interrogations, sans jamais parvenir à y répondre. Depuis leur arrestation à Marienburg, qui tenait déjà d’un improbable concours de circonstances, les événements successifs défiaient tout logique. Leur avenir semblait bien compromis lorsque l’expurgateur nommé Otto von Lufthanser avait insisté pour recueillir et présenter lui-même les charges retenues contre eux devant le conseil de la ville. Mais malgré les faits accablants qui corroboraient ses accusations, le tribunal avait estimé que seul le haut clergé de Sigmar pouvait statuer dans une affaire aussi délicate, impliquant un sorcier agréé avec un ouvrage interdit. Quand il avait donc été décidé que les quatre accusés devaient être conduits à la capitale impériale, l’expurgateur avait manqué s’étrangler de fureur, tant il était convaincu de la nécessité de les pendre sur-le-champ pour leur crime et leur connivence avec les divinités du Chaos.

L’Estalien s’était estimé heureux d’échapper à ce dangereux fanatique en embarquant avec ses compagnons sur une péniche militaire qui les avait transportés à Altdorf en l’espace de quelques jours. Tout le voyage sur le fleuve Reik s’était déroulé sous la surveillance sans relâche d’une patrouille de gardes triés sur le volet, leurs exploits martiaux lors de leur évasion manquée ayant été largement pris en considération.

Désormais, ils entamaient leur deuxième journée de séjour dans la plus importante prison du Vieux Monde, celle située dans les soubassements du palais impérial. Pour Tobias qui avait fidèlement servi l’Empire pendant tant d’années dans son rôle d’éclaireur, cette incarcération dans un complexe destiné aux plus dangereux criminels était profondément démoralisante. Mais cette situation pénible allait bientôt prendre fin.

La veille au soir, ils avaient reçu la visite des prêtres de Sigmar, et leurs pouvoirs surnaturels de persuasion les avaient obligés à livrer leurs pensées les plus intimes. Il n’avait aucun souvenir précis de cet épisode, hormis la vague impression d’avoir répondu aux très nombreuses questions de l’un des clercs, mais il était incapable de se rappeler le contenu exact de l’interrogatoire ; cette curieuse amnésie ne pouvait qu’être le résultat d’un enchantement lancé à son insu.

Ensuite, lui et ses trois compagnons avaient été conduits dans cette vaste pièce pour y passer la nuit. Meublé de commodes, prévues pour ranger leurs effets personnels, et de couches en excellent état, le dortoir offrait une spaciosité propre à rassurer Tobias. S’ils étaient logés dans un endroit aussi propre et confortable, cela signifiait sans doute que leurs réponses avaient démontré leur innocence. Il ne pouvait croire qu’on les eusse si bien traités si l’un d’eux avait révélé un crime ou une autre malversation. Lui, en tout cas, n’avait rien sur la conscience, et il supposait qu’il en allait de même pour Ernst-Werner, Mam’dou et ce nain taciturne qu’ils avaient rencontré le jour même de leur arrestation.

Mais les quatre prisonniers avaient à peine découvert leur nouvelle chambre que trois individus les avaient rejoints, un halfeling et deux humains, sous l’escorte de geôliers.

Ces derniers ne s’étaient pas donné la peine d’effectuer les présentations entre les deux groupes, pourtant destinés à dormir dans la même enceinte. Tobias avait aussitôt reconnu l’un des nouveaux arrivants.

Il avait déjà aperçu quelque part le plus jeune des deux humains. Juste avant de partir affronter l’armée orque dans les Montagnes Grises, plusieurs mois auparavant, il s’était rendu à la garnison du quartier Est pour discuter avec son principal ami, le sergent Gert Klinsmann. Au moment de le quitter, il avait aperçu ce garçon à peine sorti de

l’adolescence, qui venait d’être arrêté par la garde. Il se souvenait même que Gert l’avait traité de voleur et que l’autre avait protesté.

En pénétrant dans le dortoir, le jeune homme avait croisé le regard de Tobias, et son expression signifiait qu’il l’avait également reconnu. Mais ils ne s’étaient pas pour autant adressé la parole, ni hier soir, ni ce matin.

Un cliquetis de clés détourna son attention vers la porte, à l’instar des six autres occupants de l’endroit. Trois gardes-chiourmes apparurent et déposèrent à même le sol plusieurs plateaux en bois sur lesquels se côtoyaient diverses assiettes au contenu fumant et de lourds pichets en grès. Tobias voulut saisir l’occasion pour leur demander quel sort leur était à présent destiné, mais les gardiens avaient déjà refermé la porte quand il se fut redressé.

Il se contenta alors de remplir son écuelle avec du chou bouilli et se rassit pour se sustenter. Tout en mangeant, il dévisagea les deux acolytes du jeune homme, auxquels il n’avait pour l’instant attaché que peu d’intérêt. L’un d’eux était un halfeling aux cheveux clairs, semblable à tous ceux de son peuple avec sa taille d’enfant et son visage juvénile. Il discutait avec le troisième inconnu, un individu plutôt replet doté d’une abondante tignasse rousse, et à la peau incroyablement blanche. Cet épiderme maladif, presque livide, impressionnait fortement Tobias qui supposa qu’il était dû à un rythme de vie plus nocturne que diurne, propre à certains citadins aux activités suspectes.

***

– « Pourquoi me regarde-t-il comme ça ? » chuchota Wigmar à l’adresse de Micky.

Depuis une minute, le soldat habillé de vert et brun ne cessait de le dévisager derrière sa gamelle. Par instinct, il ne portait pas dans son cœur les représentants de l’ordre, mais celui-ci se montrait particulièrement odieux à l’examiner sans vergogne des pieds à la tête. Le roublard comptait un bon nombre d’ennemis dans les rangs de la milice d’Altdorf, mais la tête de celui-là ne lui disait pourtant rien. Un soldat emprisonné, logé dans la même pièce qu’eux… Tout ça lui semblait extrêmement étrange. Et s’il se trouvait ici pour écouter les conversations des autres prisonniers et faire ensuite un compte rendu à ses supérieurs ?

– « De qui parles-tu ? répondit le halfeling, la bouche pleine de chou. Ah, lui ! Bah, il est sans doute timide. C’est le seul avec qui je n’ai pas encore discuté ; il se tient à l’écart depuis hier soir. Enfin… les autres ne sont pas de grands bavards non plus mais une fois la conversation engagée, ils se montrent fort sympathiques. Ernst-Werner par exemple, le magicien, lui aussi est un peu coincé. Mais il a suffi que je lui parle des quelques sorts que je connais pour lui délier la langue. Tout comme le sudron et le nain.

Ils ont l’air un peu farouche comme ça, mais finalement, ils se trouvent dans la même situation que nous et ça ne les enchante pas plus d’être là. D’ailleurs, je vais aller faire sa connaissance à lui aussi ; sinon, il risque de se vexer. »

Micky termina le pichet de bière légère posé entre eux deux, puis se leva d’un coup sur ses courtes jambes pour rejoindre le soldat à la peau halée.

Une dizaine de minutes plus tard, le soldat et le halfeling s’esclaffèrent de concert sans se préoccuper des regards intrigués de leurs compagnons respectifs. Leurs plaisanteries se poursuivirent encore quelques instants avant que le semi-homme vienne rejoindre Wigmar, la mine réjouie.

– « C’est fou comme on peut faire des rencontres intéressantes en prison ! En fait, il s’appelle Tobias et travaille comme éclaireur dans l’armée impériale. Je lui ai raconté que nous étions des aventuriers et au début, il ne m’a pas cru. Il ne l’a pas dit franchement mais j’ai bien compris que selon lui, nous n’avions pas l’allure de combattants. Pour le convaincre, je lui ai raconté plusieurs anecdotes de voyage, et en particulier celle du gobelin qui avait enfilé la robe de la sorcière. Tu sais, près de Middenheim ? Ce gobelin qui avait fauché les vêtements de sa maîtresse en espérant pouvoir lancer lui aussi des sortilèges, comme il l’avait vue faire…

– Oui, oui, je sais ! C’est au moins la centième fois que tu racontes cette histoire, persifla Wigmar.

– Ah ? Désolé, je ne m’en étais pas aperçu. En tout cas, lui, ça l’a bien fait rigoler », se justifia le halfeling sans perdre sa bonne humeur.

Le voleur soupira et s’allongea sur le matelas, ses mains entrelacées coincées derrière la tête. Puis il ferma les yeux. Pour tromper son ennui grandissant, il entreprit de dresser mentalement la liste de ce qu’il ferait avec la récompense que Durak avait dû récupérer auprès d’Etelka Herzen, une fois qu’on leur aurait rendu leur liberté. Après leur réveil, ils avaient échangé quelques mots avec les quatre autres prisonniers qui avaient eu eux aussi droit à un entretien avec les prêtres. D’après le géant à la peau sombre, qui prétendait connaître partiellement les mécanismes de la justice impériale, on les aurait transférés dans des cellules individuelles si leur incarcération devait s’éterniser. Wigmar pouvait donc raisonnablement escompter une délivrance assez rapide.

Il anticipait sur le futur proche, lorsqu’il entrerait en possession de la part du trésor qui lui était dévolue. Combien avait-elle promis de couronnes pour l’expédition dans les Collines Stériles ? Huit cents, c’est bien ça. Comment diviser cette somme en trois parts égales, il n’en avait aucune idée, mais il savait que cela lui suffirait amplement pour se payer toutes les distractions dont il s’était privé depuis déjà trop longtemps.

Tout d’abord, rendre visite à ce gredin de Lankhmar pour se réapprovisionner en oreilles-de-bœuf et en autres substances narcotiques, pourquoi pas plus exotiques. La dernière fois qu’il s’était fourni auprès du contrebandier, ce dernier lui avait proposé de l’extrait de lotus noir, plus euphorisant mais également plus coûteux. A l’époque, Wigmar n’avait pas les moyens de s’en offrir, alors, pourquoi cette fois-ci ne pas le tester ? Il pouvait bien en profiter après toutes les épreuves qu’il venait récemment de traverser : la mort de Dieter, la colère de Durak, puis cette arrestation imprévue… Il avait largement mérité un peu de réconfort.

Ensuite, rencontrer quelque friponne dans la journée pour lui conter fleurette. Avant de quitter la capitale, un mois plus tôt, il avait entendu une rumeur au sujet d’un changement de propriétaire à l’Églantier. Si celle-ci se vérifiait, et qu’Olga Tannenbaum ne gérait plus la célèbre maison de joie, il aurait alors l’opportunité d’y découvrir les nouvelles jeunettes qui y étaient sûrement proposées. Ainsi, il pourrait effacer le désagréable souvenir de sa dernière virée à l’Églantier, dû à ce malheureux accident qui lui avait valu l’interdiction d’y remettre les pieds.

Enfin, terminer la soirée dans un tripot du quartier des Sept Péchés, ou à l’Ancienne Taverne si l’ambiance y était encore meilleure. Les lendemains s’annonçaient sous de très bons auspices, et son seul regret était de s’être fait confisquer la poussière distordante. Sûr que Lankhmar aurait donné un prix exceptionnel pour un tel produit.

De la poudre enchantée par les dieux du Chaos ! Quel dommage ; elle devait forcément avoir des propriétés fabuleuses…

***

Dire qu’Ernst-Werner Austellen s’inquiétait au sujet de son sort relevait d’un authentique euphémisme. Le sorcier aux cheveux noirs se morfondait, debout dans un espace dégagé du dortoir, en se retenant de faire les cent pas pour ne pas irriter ses voisins de chambrée. Quand Mam’Dou leur avait expliqué un peu plus tôt dans la matinée qu’ils avaient de grandes chances d’être innocentés, il avait recouvré un peu de courage. Mais à présent, la perspective de sortir de prison ne suffisait plus à le rassurer, tant les questions et les tourments se bousculaient dans son esprit.

Même si l’épisode remontait maintenant à plus d’une semaine, il ne comprenait toujours pas pourquoi le livre intitulé Un exposé complet sur la Lustrianie contenait cette étude illustrée sur des créatures démoniaques. Son mentor, Maître Pogner, était-il au courant de la véritable nature de l’ouvrage quand il lui avait demandé d’aller le chercher à Marienburg ? Ou alors, était-ce Ernst Goffmann qui avait pris l’initiative d’échanger les reliures de deux tomes différents afin de dissimuler les textes interdits aux regards inquisiteurs ? Il ne le saurait jamais car Goffmann avait été mystérieusement assassiné, juste avant leur arrivée à son domicile, pour leur plus grande malchance.

Il n’osait imaginer l’accueil que lui réserverait Maître Pogner lorsqu’il pourrait enfin retourner à Nuln. Le vieux sorcier aura été alerté du meurtre de son ami de jeunesse, mais également des accusations portées contre son apprenti. Même si les prêtres de Sigmar confirmaient son innocence, la rumeur allait circuler que l’un des élèves de Veit Pogner était impliqué dans la mort de Goffmann, et ce bruit ternirait la réputation du célèbre enseignant en magie.

Le moral en berne, Ernst-Werner détourna ses pensées d’un futur angoissant pour les reporter sur sa situation actuelle. Sa nature réservée s’était récemment accommodée de la compagnie de Tobias. Il avait pris goût à la solitude, mais l’éclaireur avait prouvé sa valeur et s’était attiré sa sympathie. Il admirait de surcroît son expérience et ses nombreux talents. En tant qu’homme d’études plutôt maladroit dans les domaines pratiques, il ne pouvait qu’envier la débrouillardise dont avait fait preuve l’Estalien au cours de leur voyage qui les avait conduits à Marienburg.

Mais tous deux avaient ensuite rencontré le sudron Mam’dou et l’avaient invité à les accompagner ; puis, ils avaient croisé le guerrier nain le jour même de leur arrestation.

A présent, le voilà qui était obligé de partager une chambrée avec trois autres inconnus ! Cette promiscuité, cette trop nombreuse assistance autour de lui, tout ça le minait au plus haut point. Il n’avait pas fermé l’œil de la nuit tant son esprit s’était focalisé sur les ronflements d’autres dormeurs, dont ceux du nain n’étaient pas les moins dérangeants.

Surtout, il ne se sentait d’affinités avec aucun d’entre eux. Il aimait bien Tobias, même si sa culture reposait essentiellement sur sa connaissance de la nature ou du système militaire impérial. Ils ne partageaient ainsi aucune discussion sur les sujets qui lui tenaient tant à cœur – littérature, sciences, mystères antiques, art de la magie –, sujets qu’il avait fréquemment le loisir d’aborder avec Maître Pogner et la belle Clotilde.

Quant aux autres prisonniers, ils paraissaient encore plus rustres que l’éclaireur ! Que des soudards ou des vauriens, à première vue sans éducation.

Seul le halfeling l’avait surpris quand celui-ci était venu se présenter à lui. Ernst-Werner avait remarqué son manège, puisque l’humanoïde blondinet avait déjà conversé auparavant avec Mam’dou et le nain. Mais sa méfiance avait laissé place à de l’étonnement quand il avait insisté pour s’entretenir avec lui de sorcellerie. Ernst-Werner avait jusqu’alors toujours cru que les halfelings et les nains étaient incapables de pratiquer la magie, mais les remarques pertinentes de celui-ci l’avaient convaincu. Ce Micky connaissait quelques sortilèges mineurs et avait étudié à la célèbre université d’Altdorf, mais l’humain avait lu entre les lignes de son discours enthousiaste : ce

n’était qu’un de ces nombreux apprentis en sorcellerie qui avaient renoncé à faire carrière, faute d’une abnégation suffisante pour ingérer toutes les théories requises. Il avait donc limité l’échange verbal à quelques banalités au sujet des quelques sorts de prestidigitation que le halfeling semblait pouvoir maîtriser…

Blasé par la maussaderie de ses réflexions, le jeune sorcier s’allongea sur sa couche pour observer avec ennui le travail de tissage d’une araignée blanchâtre qui prenait tranquillement possession de l’un des coins du plafond.

***

L’estomac de Grim ne se souvenait déjà plus qu’il avait servi de refuge une heure plus tôt à une maigre portion de chou bouilli. Son propriétaire s’ennuyait, et ce désœuvrement forcé lui occasionnait une fringale prématurée qui pouvait aussi se justifier par l’absence de vrai déjeuner depuis bientôt une semaine. Le templier n’avait pas prévu assez de provisions pour son trajet jusqu’à la cité maritime de Marienburg, et lors des derniers jours de route, il avait dû se rationner tant qu’il ne croisait pas d’auberge. Ensuite, il fut emprisonné à cause de ce maudit concours de circonstances, et le régime qu’on leur avait imposé sur la péniche militaire, associé à ce déjeuner famélique, n’avait pas réussi à lui redonner toute son énergie. Le nain se sentait donc las, et particulièrement déprimé.

Si Goffmann avait bien été éliminé, Grim estimait pourtant avoir échoué dans sa mission car un autre que lui avait terrassé le démonologue. De plus, il s’était trompé sur le compte du jeune sorcier et de ses deux compagnons, l’homme à la peau noire et l’éclaireur. D’après leurs conversations au cours de ces derniers jours passés en commun, et suite aux réactions des prêtres de Sigmar qui les avaient questionnés la veille, il avait admis qu’ils n’avaient aucun lien avec le Chaos et ses pratiques contre-nature. Le prêtre de Grungni s’était trompé en le chargeant de cette mission : peut-être n’avait-il pas l’étoffe pour mériter le titre de templier ? Peut-être même que son dieu lui avait ainsi envoyé la preuve qu’il n’était pas digne de le servir ?

Grim se leva brusquement, attirant vaguement l’attention de certains autres prisonniers.

Il se dirigea résolument vers la porte et en frappa avec violence le bois de son poing serré.

– « Gardes ! Gaaaaardes ! »

Cette fois, tous les autres captifs devaient être en train de l’observer et il devinait dans son dos leurs regards étonnés. Mais il n’en avait cure.

Dans le couloir résonnèrent plusieurs bruits de pas, puis un panneau rectangulaire s’ouvrit dans la partie supérieure de la porte. Le visage de l’un des geôliers apparut dans l’étroite ouverture.

– « Quel est le problème ? »

En raison de sa courte taille, Grim s’écarta du seuil pour entrer dans le champ de vision de son interlocuteur. Il appréciait le ton neutre et nullement excédé de l’homme.

Visiblement, les sentinelles affectées dans les prisons de l’empereur n’étaient pas choisies au hasard et faisaient preuve d’un professionnalisme qui tranchait avec le comportement souvent méprisant, voir abusif, dont étaient coutumiers les gardes-chiourmes à l’égard des captifs.

– « J’appartiens au clergé de Grungni, le protecteur des nains, et à ce titre, j’exige de sortir d’ici !

– Impossible pour l’instant. Vous sortirez quand nous en aurons reçu l’instruction.

– Mais je ne suis pas coupable ! Vous le savez bien puisque nous avons vu les prêtres hier soir et que nous n’avons pu dire que la vérité. Nous sommes tous innocents ! »

Le nain prenait peu souvent la parole, et avait encore moins l’exercice des discours convaincants. Généralement, il n’avait pas besoin de justifier ses actes et plus il parlait, plus il se sentait gauche et s’énervait de sa maladresse. A présent, il hurlait presque, et son visage s’empourprait.

– « Bon sang, allez en parler à votre chef si vous ne voulez rien faire pour nous. Je

– « Bon sang, allez en parler à votre chef si vous ne voulez rien faire pour nous. Je

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