• Aucun résultat trouvé

PRINCIPES REGISSANT LA TRANSFUSION EN SITUATION CLINIQUE

Le principe fondamental qui régit l’utilisation du sang et des produits sanguins est le suivant : la transfusion ne constitue qu’un des éléments de la prise en charge de la patiente. Dans les cas où la patiente perd subitement une grande quantité de sang, à cause d’une hémorragie, d’une intervention chirurgicale ou de complications de l’accouchement, ce qui est le plus urgent est généralement de remplacer le liquide circulant perdu.

Il peut également être vital de transfuser des globules rouges pour rétablir la capacité du sang à transporter l’oxygène.

Eviter autant que possible de « gaspiller » le sang de la patiente (pour réduire le besoin de transfusion) :

• en utilisant des liquides de remplissage vasculaire pour la réanimation ;

• en prélevant le moins de sang possible pour les analyses ;

• en utilisant les méthodes d’anesthésie et les procédés chirurgicaux les plus au point pour limiter la perte de sang lors d’interventions chirurgicales ;

• en récupérant, le cas échéant, le sang perdu lors des interventions et en le réinjectant (autotransfusion) (p.S-16).

Principes à retenir :

• La transfusion n’est qu’un élément de la prise en charge d’une patiente.

• Ne décider de prescrire une transfusion que dans le respect des directives nationales en matière d’utilisation du sang et en tenant compte des besoins de la patiente.

• Il convient de limiter la perte de sang afin de minimiser les besoins de transfusion.

• Il convient de ranimer efficacement les femmes ayant perdu beaucoup de sang (avec des liquides de remplissage vasculaire, de l’oxygène, etc.) pendant qu’on évalue le besoin de transfusion.

• Bien qu’important, le taux d’hémoglobine ne doit pas être le seul élément qui conditionne la transfusion. La décision de transfuser doit être étayée par le besoin d’atténuer des signes cliniques et des symptômes et de prévenir une morbidité et une mortalité importantes.

• Le clinicien doit être conscient du risque que les produits sanguins disponibles véhiculent des infections à transmission transfusionnelle.

• Il convient de ne prescrire une transfusion à une patiente que lorsqu’elle a plus de chances de lui être bénéfique que néfaste.

• Une femme qui a été transfusée doit être surveillée par une personne formée capable de réagir immédiatement si un quelconque effet indésirable survient (p.P-32).

• Le clinicien doit consigner par écrit la raison de la transfusion et procéder à une investigation en cas d’effet indésirable (p.P-33).

PRESCRIPTION DE SANG

On doit décider de prescrire, ou non, du sang conformément aux directives nationales sur l’utilisation clinique du sang, en tenant compte des besoins de la patiente.

• Avant de prescrire du sang ou des produits sanguins, étudier ce qui suit :

− l’amélioration de l’état clinique de la patiente que l’on peut espérer ;

− les méthodes permettant de limiter la perte de sang afin de minimiser les besoins de transfusion ;

− les autres traitements possibles, consistant notamment à perfuser des liquides de remplissage vasculaire ou à administrer de l’oxygène ;

− les éléments cliniques ou biologiques indiquant qu’il faut transfuser ;

− les risques de transmission du VIH, d’une hépatite, de la syphilis ou d’autres agents infectieux avec les produits sanguins dont on dispose ;

− les avantages que la patiente peut retirer d’une transfusion par rapport aux risques que cela représente pour elle ;

− les autres traitements possibles si on ne dispose pas de sang à temps ;

− la nécessité de faire surveiller la patiente par une personne qualifiée qui puisse réagir immédiatement en cas de réaction post-transfusionnelle.

• Enfin, en cas de doute, se poser la question suivante :

− Si ce sang m’était destiné ou était destiné à mon enfant, accepterais-je cette transfusion ?

SURVEILLER LA PATIENTE TRANSFUSEE

Pour chaque unité de sang transfusée, surveiller la patiente à chacun des stades suivants :

• avant de commencer la transfusion ;

• au début de la transfusion ;

• 15 minutes après avoir commencé la transfusion ;

• au moins toutes les heures pendant la transfusion ;

• toutes les 4 heures une fois que la transfusion est terminée.

Surveiller attentivement la patiente pendant les 15 premières minutes de la transfusion et régulièrement ensuite afin de déceler les premiers symptômes et signes cliniques de tout effet

indésirable.

A chacun de ces stades, consigner les informations suivantes dans le dossier de la patiente :

• aspect général ;

• température ;

• pouls ;

• tension artérielle ;

• respiration ;

• équilibre liquidien (apport liquidien par voie orale et par voie veineuse, diurèse).

Consigner, en outre :

• l’heure de début de la transfusion ;

• l’heure de fin de la transfusion ;

• le volume et le type de tous les produits transfusés ;

• le numéro d’identification individuel de chacun des produits transfusés ;

• tout effet indésirable.

FAIRE FACE A UNE REACTION POST-TRANSFUSIONNELLE Les réactions aux transfusions peuvent aller d’une simple éruption cutanée à un choc anaphylactique. Cesser la transfusion, laisser la voie veineuse ouverte et, tout en perfusant une solution intraveineuse (sérum physiologique ou Ringer lactate), procéder à une première évaluation de la réaction aiguë à la transfusion et chercher de l’aide. S’il s’agit d’une réaction bénigne, administrer 10 mg de prométhazine par voie orale et observer.

PRISE EN CHARGE D’UN CHOC ANAPHYLACTIQUE DU A UNE INCOMPATIBILITE ENTRE LE SANG DU DONNEUR ET CELUI DU RECEVEUR

• Prendre en charge comme pour un choc (p.S-1) et administrer :

− une solution d’épinéphrine (adrénaline) à 1/1000 (0,1 ml dans 10 ml de sérum physiologique ou de Ringer lactate) par perfusion IV lente ;

− 10 mg de prométhazine en IV ;

− 1 g d’hydrocortisone en IV toutes les 2 heures, en fonction des besoins.

• En cas de bronchospasme, perfuser lentement 250 mg

d’aminophylline dans 10 ml de sérum physiologique ou de Ringer lactate.

• Appliquer les diverses mesures de réanimation indiquées plus haut jusqu’à ce que la patiente soit stabilisée.

• Surveiller les fonctions rénale, pulmonaire et cardio-vasculaire.

• Une fois que son état est stabilisé, transférer la patiente dans un établissement de recours.

REUNIR LES INFORMATIONS CONCERNANT LA REACTION A LA TRANSFUSION

• Immédiatement après la réaction, prélever les échantillons suivants et les envoyer à la banque du sang en y joignant un formulaire de demande d’analyses :

− des échantillons de sang prélevés immédiatement après la transfusion :

− un échantillon de sang coagulé ;

− un échantillon de sang prélevé dans la veine opposée au point d’injection et recueilli sur anticoagulant (EDTA) ;

− l’unité de sang et le nécessaire à perfusion qui contient les résidus d’hématies et de plasma du sang transfusé ;

− un échantillon des premières urines de la patiente après la réaction.

• Si l’on pense que la survenue d’un choc septique est due à une unité de sang contaminé, faire une hémoculture dans un flacon à hémoculture.

• Remplir un formulaire de réaction post-transfusionnelle.

• Après la recherche initiale concernant la réaction à la transfusion, envoyer ce qui suit à la banque du sang pour analyse :

− des échantillons de sang prélevés 12 h et 24 h après le déclenchement de la réaction :

− un échantillon de sang coagulé ;

− un échantillon de sang recueilli sur un anticoagulant (EDTA), dans la veine opposée au point d’injection ;

− la totalité des urines émises dans les 24 h, au moins, suivant le début de la réaction.

• Déclarer immédiatement toute réaction post-transfusionnelle aiguë, sans tenir compte des éruptions cutanées sans gravité, à un médecin et à la banque du sang ayant délivré le produit sanguin.

• Consigner les informations suivantes dans le dossier de la patiente :

− type de réaction à la transfusion ;

− temps écoulé entre le début de la transfusion et la survenue de la réaction ;

− volume et type des produits sanguins transfusés ;

− numéro d’identification individuel de chacun des produits transfusés.

LIQUIDES DE REMPLISSAGE VASCULAIRE : ALTERNATIVES