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: principaux incendies survenus sur la commune de Vidauban depuis 1958

Dans le document Dossier CNPN (Page 167-171)

L'entretien des milieux sur les 30 ans de la compensation

Les secteurs restaurés par éclaircie forestière et débroussaillage manuel devront être entretenus sur les 30 ans de la compensation afin de pérenniser les mesures proposées. Afin de parvenir à cet objectif, un entretien par débroussaillage manuel est préconisé afin de limiter la colonisation des ligneux arbustifs.

Au regard de la faible dynamique attendue au niveau de la plantation de Pin maritime, un débroussaillage est prévu trois ans après l'ouverture de milieux, puis tous les 5 ans jusqu'à la fin de la compensation écologique. Le long de la piste, un entretien un peu plus régulier est souhaité du fait d'une dynamique plus importante du maquis (tous les 3-4 ans).

Le suivi du secteur de compensation permettra, au besoin, de réajuster la fréquence de débroussaillage. Cela devra notamment être précisé dans le plan de gestion et, surtout, dans son renouvellement tous les 5 ans.

Remarque : le pâturage représente une des mesures les plus favorables au maintien des milieux ouverts indispensables à la Tortue d’Hermann et au Lézard ocellé. Toutefois, une telle mesure

engendre des coûts considérables non envisageables vis-vis de ce projet compensatoire qui compense, rappelons-le, un projet de STEP d'une surface de 0,3 ha.

Pour finir, notons que la parcelle visée par la compensation écologique est soumise au régime forestier. Les actions de gestion ont toutes été validées par l’ONF qui sera, d'ailleurs, la structure en charge de l'ouverture de milieux et de son entretien sur 30 ans.

Conclusion : l'ouverture de milieu pour la création d'une mosaïque ouverts/fermés et l'entretien sur du moyen terme (30 ans) permettra la mise à disposition de milieux attractifs pour la Tortue d'Hermann, le Lézard ocellé mais également pour tout un cortège d'espèces typiques de ces milieux (des reptiles, mais également des oiseaux tels que la Fauvette passerinette ou le Pipit rousseline ou des insectes tels que la Magicienne dentelée). La carte 32 localise précisément les secteurs d'intervention.

Mise à disposition d'un réseau de gîtes pour les reptiles

Bien que la restauration de milieux ouverts à semi-ouverts soit favorable à de nombreuses espèces, notamment de reptiles, la présence de zones de refuges est également indispensable à la cohérence écologique des mesures préconisées. C'est, par ailleurs, un critère majeur pour permettre la présence de la Tortue d'Hermann (Celse et al. 2014) et du Lézard ocellé (Doré et al.

2015), espèces phares de cette demande de dérogation. Or, lors de la sortie du 26 novembre 2015 sur place, nous avons pu constater une assez faible présence de gîtes vraiment favorables.

En effet, seuls quelques gîtes rocheux ont pu être identifiés sur le maquis ouvert présent au nord-ouest de la parcelle communale. Afin de renforcer l'attractivité des milieux réouverts pour la compensation écologique, nous préconisons, alors, la mise en place de différents types de gîtes.

Ces gîtes auront pour vocation de servir de zones de reproduction, de zones d’hivernage ou d’abris temporaires (pour la fuite, le repos…). Ces abris peuvent correspondre à différentes structures : murets, ruines, tas de pierre ou bois, buissons… Pour cette compensation, des gîtes en pierre seront préconisés pour le Lézard ocellé, offrant des zones de refuges, de thermorégulation voire d’hivernage pour l’espèce, tandis que des abris formés de tas de bois seront privilégiés pour la Tortue d’Hermann, représentant des aménagements favorables à sa dissimulation (Celse et al. 2014).

Si le nombre d'abris et leur localisation seront clairement définis dans le plan de gestion, nous estimons que deux abris à Tortue d’Hermann et deux gîtes à Lézard ocellé seraient suffisants sur le secteur de compensation de 5 ha. Quelques recommandations quant à leur positionnement

Exemple d’un gîte artificiel créé pour le

Lézard ocellé – CBE, 2015 Schéma d’un abri favorable à la Tortue d’Hermann – Source : Celse et al. 2014

sont édictées (cf. fiche mesure). Elles permettent d’améliorer l’attractivité de ces gîtes localement.

Remarque pour le Lézard ocellé : une forte relation a été démontrée entre la présence de ce reptile et du Lapin de garenne, que ce soit en contexte dunaire (comme sur l'île d'Oléron) ou dans les milieux de garrigues (Doré, Cheylan & Grillet 2015). Favoriser le Lapin de garenne peut donc avoir un effet positif sur le Lézard ocellé. Le plan de gestion devra alors définir l'intérêt de réaliser des garennes sur le secteur, en plus ou en contrepartie des gîtes prévus. Il pourrait, par exemple, être intéressant de concentrer des gîtes là où le Lapin est peu présent ou, au contraire, ne mettre aucun gîte mais installer des garennes. Cela devra être abordé avec les chasseurs locaux lors de l'élaboration du plan de gestion.

Remarque pour la Tortue d’Hermann : la création de points d’eau est une mesure souvent préconisée pour favoriser la présence de l’espèce (Celse et al. 2014). Cette mesure n’a pas été jugée nécessaire, ici, du fait de la présence du Vallon de Verne à l'ouest de la parcelle (cf. carte d'habitats ; carte 30). Ce vallon offre des zones humides (cours d'eau et ruissellement temporaires) ainsi que des habitats frais (végétation riveraine assez dense) indispensables en été, période où le stress hydrique est à son apogée. Ces points d’eau, en plus de favoriser les conditions corporelles chez la Tortue d’Hermann, sont bordés de zones ouvertes au substrat sableux formant des habitats propices à la ponte pour cette espèce.

Zones sableuses et berges embroussaillée du Vallon du Verne favorable à la Tortue d’Hermann – CBE, 2015

CONCLUSION

La mise en œuvre des différentes mesures compensatoires précédemment exposées (mosaïque d'habitats favorable sur 30 ans + installation de gîtes) permettra non seulement de compenser les impacts générés par le projet de STEP par une plus-value réelle pour les espèces impactées, mais cela permettra également de favoriser l’ensemble des espèces inféodées aux milieux ouverts à semi-ouverts typiques du maquis varois. Pour la Tortue d'Hermann, la compensation permettra à l'espèce de disposer, localement, de l'ensemble des habitats nécessaires à son cycle de vie de l'espèce : zones de pontes (abords du Vallon de Verne notamment), points d'eau et zones fraiches (ce même vallon), milieux semi-ouverts et lisières favorables à l'insolation et l'alimentation, milieux plus denses servant de gîte, notamment en période hivernale, tous ces milieux étant interconnectés. Pour le Lézard ocellé, la mosaïque de milieux semi-ouverts et la mise en place de gîtes sera également propice à son développement ou son installation s'il n'est pas présent localement. La carte suivante permet de montrer les actions de gestion envisagées pour la compensation écologique tandis que la carte qui suit montre l'intérêt de ces actions dans le contexte paysager local.

Rappelons que toutes ces actions de gestion seront précisées dans le plan de gestion qui sera élaboré spécifiquement pour le projet compensatoire et qui sera renouvelé tous les 5 ans.

Remarque : il est important de noter que le Lézard ocellé et la Tortue d’Hermann possèdent des exigences écologiques un peu différentes, le Lézard ocellé étant typique des milieux ouverts avec une nécessité de présence d’un réseau de gîtes, et la Tortue d’Herman affectionnant majoritairement les mosaïques d’habitats ouverts-arborés. Rappelons que le Lézard ocellé est tout de même bien répandu dans le département du Var malgré un couvert forestier important. Il privilégie donc les clairières, les zones rocheuses ou les milieux ouverts par les incendies (Doré et al. 2015). Les propositions de mesures visant une réouverture de milieux en mosaïque alvéolaire ainsi qu’une mise à disposition de gîtes à reptiles supplémentaires, permettent de répondre aux exigences écologiques des deux espèces par l’augmentation des habitats qui leur sont favorables localement.

Dans le document Dossier CNPN (Page 167-171)

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