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4.2 L A FAUNE

4.2.1 Faune aquatique

4.2.1.7 Principaux aspects réglementaires

Les Laurentides sont divisées en sept zones de pêche, soit du sud au nord : la zone 25 (rivière des Outaouais), et les zones 8, 9, 10, 11, 15 et 14 (figure 4.8). On retrouve des territoires structurés dans toutes ces zones sauf la 25.

Les zecs sont soumises à une réglementation différente de celle de leur zone sur un total de 77 lacs et neuf cours d’eau pour ce qui est de la période de pêche. Par ailleurs, cinq pourvoiries disposent aussi d’une période de pêche prolongée pour 13 lacs.

Sauf pour certains plans d’eau à gestion particulière, la pêche d’hiver est ouverte dans les zones 8, 10, 14 et 25. La pêche d’hiver n’est actuellement pas offerte dans les zecs, les parcs et les réserves fauniques sur le territoire des Laurentides. Au total, 14 des 23 pourvoiries disposent de 46 lacs pour la pêche d’hiver, principalement pour l’omble de fontaine. Deux pourvoiries offrent aussi la possibilité de pêcher à l’année dans un plan d’eau.

La pêche sportive se pratique généralement à la ligne ou à la mouche. L’arc, l’arbalète et le harpon sont d’autres méthodes de pêche autorisées sauf dans le cas de la pêche à la ouananiche, au maskinongé et au touladi. Il est également interdit d’utiliser ces méthodes de pêche sur des plans d’eau réservés à la pêche à la mouche (dix lacs au total sont réservés pour la pêche à la mouche dans les zecs Petawaga (4), Maison-de-Pierre (3) et Normandie (3)). La pêche avec un harpon est interdite dans des sections de la rivière du Lièvre (zone 10).

Des limites de taille sont imposées pour quelques espèces dans les Laurentides. Pour le touladi, la remise à l’eau sera obligatoire à partir de la saison de pêche 2002 et 2003 pour les poissons de moins de 40 cm (avec quelques lacs qui feront exceptions à cette règle avec l’imposition d’une taille minimale de 50 cm) et ce, dans tout le territoire libre.

À l’aire faunique communautaire du réservoir Baskatong (zone 11), il est obligatoire de remettre à l’eau les captures de doré dont la longueur à la fourche est inférieure ou égale à 30 cm. Une autre limite de taille concerne le maskinongé dans les zones 8 et 25, où il est interdit de prendre, de garder ou d’avoir en sa possession un maskinongé de moins de 104 cm de longueur provenant du lac des Deux-Montagnes, de la rivière des Outaouais et de la rivière des Mille-Îles.

4.2.1.8 Potentiels de mise en valeur

► À l’exception des territoires structurés du nord, où l’omble de fontaine pourrait être exploité davantage, les salmonidés des Laurentides sont généralement exploités à pleine capacité, et ce aux endroits où la pratique de la pêche demeure facilement praticable. Il serait donc difficilement envisageable d’appliquer une pression de pêche supplémentaire à ces endroits. Cependant, certaines espèces telles l’achigan à petite bouche, le brochet et la perchaude sont moins prisées par les pêcheurs régionaux et demeurent sous-exploitées.

► L’introduction d’espèces compétitrices étant un problème dans les Laurentides, il y aurait lieu de mettre en valeur la pêche aux autres espèces que les salmonidés.

Parmi celles-ci, l’achigan à petite bouche est probablement l’espèce dont la combativité intéressante pourrait permettre une bonne offre de pêche, notamment auprès des touristes américains pour qui ce groupe d’espèces constitue une prise de choix. Toutefois, la méconnaissance de l’état des populations et des lieux où elles résident nous permet difficilement d’identifier, à ce stade-ci, les endroits propices au développement d’une pêche à l’achigan.

► La présence de perchaudes en grand nombre et la faible pression de pêche pour cette espèce lui confèrent un potentiel intéressant auprès des jeunes enfants pour qui cette espèce peut facilement être capturée. La pêche à cette espèce devrait donc être favorisée dans cette optique (ex : pêche blanche) dans les nombreux lacs où celle-ci est présente. La pêche blanche n’étant pas favorisée sur les lacs supportant une population de touladis, les lacs visés devront être choisis en fonction des espèces déjà présentes et de leur potentiel à supporter une pression de pêche supplémentaire. À titre d’exemples, les réservoirs Baskatong, Kiamika et Mitchinamécus (zec Mitchinamécus) et le lac Matabi-Lacroix supportent d’importantes populations de perchaudes et on n’y retrouve pas de touladi.

15 11

9 10

8 14

Mont-Laurier#

#

Saint-Faustin-Lac-Carré

Saint-Jérôme#

Saint-Eustache#

25

Figure 4.8 Les zones de pêche sportive sur le territoire de la Direction de l'aménagement de la faune des Laurentides

N E W

S

69

1 : 1 150 000

20 0 20 40 Km

Zone de pêche Zone d'exploitation contrôlée Pourvoirie à droits exclusifs Réserve faunique Parc

► L’accès limité à plusieurs lacs et cours d’eau dû à la privatisation des rives est un problème dans les secteurs développés des Laurentides. Afin d’optimiser et de rendre accessible à tous l’exploitation des ressources halieutiques, il y aurait lieu d’améliorer l’accessibilité aux divers plans d’eau visés par cette problématique en recourant à l’achat de terrains par les municipalités ou les MRC.

De plus, il serait pertinent de localiser les accès publics déjà existants et méconnus et d’aménager de nouveaux accès là où le besoin se fait sentir et où la tenure des terrains le permet, par exemple sur des terres publiques intramunicipales. Dans le cas des Laurentides, l’accessibilité aux plans d’eau s’avère une prémisse à la mise en valeur de la faune aquatique.

► Il y aurait également lieu de promouvoir la pêche en rivière, notamment dans le centre et le sud des Laurentides, là où la problématique de marnage associée à la présence de barrages et de réservoirs est beaucoup moins importante que dans le nord du territoire. Les principaux cours d’eau que sont les rivières Rouge, du Diable et du Nord offrent fort probablement plusieurs sites à potentiel élevé, mais mal connus et sous-exploités. L’accessibilité à certains secteurs d’intérêt peut toutefois s’avérer ardue par l’absence d’infrastructures d’accueil et par la privatisation de certains secteurs.

Mentionnons que le développement du parc linéaire du P’tit train du Nord et du Corridor aérobique permet maintenant d’accéder à divers tronçons des rivières Rouge et du Nord autrefois inaccessibles au public. Il s’agirait donc d’identifier les sites d’intérêt majeurs localisés sur ces trajets et pour lesquels les infrastructures déjà mises en place pourraient être utilisées à des fins de mise en valeur de la pêche.

Mentionnons à titre d’exemple le secteur de la rivière Doncaster, à la jonction de la rivière du Nord (Sainte-Adèle), où l’on retrouve à la fois un parc municipal (parc de la rivière Doncaster) et la piste cyclable du parc linéaire dans un milieu naturel propice à la pratique de la pêche en milieu périurbain. Afin de faire de la pêche en rivière une activité recherchée par une nouvelle clientèle, des efforts devraient aussi être investis afin de populariser cette pratique.

► La pêche à la mouche est une activité basée sur la qualité de l’expérience plutôt que sur le nombre de captures effectuées, et dans ce sens, cadre bien avec la problématique des Laurentides en ce qui concerne l’état des ressources fauniques aquatiques. D’ailleurs, la pêche à la mouche en rivière pourrait devenir un attrait particulier aux Laurentides si des efforts étaient investis pour encadrer et populariser cette activité à une grande échelle.

L’implication du Club des Moucheurs EnDiablés en est d’ailleurs un bel exemple. Le potentiel de la rivière du Diable pour la pratique de ce sport est énorme, de même que certains secteurs des rivières Rouge et du Nord. La mise sur pied d’écoles ou d’ateliers de formation de pêche à la mouche visant la clientèle de Tremblant pourrait être une démarche visant à faire de ce sport une activité recherchée et de qualité.

► Finalement, le vrai défi des Laurentides réside plutôt dans la conservation et la protection de sa ressource faunique, laquelle subit d’énormes pressions de toutes parts, et ce dans le but de maintenir à tout le moins l’offre de pêche qu’elle procure.

Dans une optique de développement économique régional, il y aurait donc place pour

des promoteurs partenaires intéressés à l’aménagement et la restauration d’habitats et à l’acquisition de connaissances, notamment en ce qui concerne la localisation des sites de fraye.

Bien que cette option ne constitue pas en soi un élément majeur de développement, il n’en demeure pas moins qu’une diminution de la ressource réduit les possibilités de développement. L’exploitation de la faune passe inévitablement par une saine gestion de celle-ci ainsi que par la protection et l’amélioration de ses milieux de vie.