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4.1 L E MILIEU BIO - PHYSIQUE

4.1.2 Les milieux humides

Un milieu humide est défini comme un site saturé d’eau ou inondé durant une période suffisamment longue pour marquer les éléments du sol et de la végétation. La contribution des milieux humides au maintien des écosystèmes est sans contredit des plus importantes, puisqu’ils agissent à titre d’éléments purificateurs qui favorisent le maintien de la qualité de l’eau et des habitats pour les différentes espèces animales et végétales. S’ajoutent à cela des valeurs esthétiques, récréatives et éducatives. Trois grandes catégories peuvent être identifiées, soit les marécages, les marais et les tourbières. Par extension, les rives inondées au moment de la crue printanière

appartiennent aussi aux milieux humides. Les principaux milieux humides de la région se concentrent surtout dans les Basses-Laurentides. Le tableau 4.2 en dresse d’ailleurs la liste.

Tableau 4.2 : Milieux humides d’importance dans le sud des Laurentides Milieux humides

(MRC)

Superficie

(ha) Tenure Éléments fauniques d’importance Plaine inondable de la

Saint-Antoine (Mirabel) 500 Privée Halte migratoire (bernache).

Habitats humides du secteur de Carillon (Argenteuil)

1000 Publique et privée

Reproduction et aire d’alevinage du poisson; habitat faune ailée, rat musqué, loutre et vison; activités de pêche, chasse et piégeage. rivières du Chêne et du Chicot et les Îles Yales, Arthur Sauvé et héron; fort potentiel pour rat musqué.

Les rapides du Grand Moulin, Île Turcotte (Deux-Montagnes)

5 Publique Alevinage du poisson; habitat pour la sauvagine et oiseaux aquatiques

reptiles, lieux de rassemblement pour sauvagine et autres espèces

d’oiseaux, habitat du rat musqué.

La Grande Baie d’Oka poisson; observation de la tortue géographique; habitat à sauvagine et autres espèces (grand héron); habitat du rat musqué, raton laveur, loutre et vison.

migrateurs et autres espèces; habitat du rat musqué, loutre et vison;

activités de pêche et chasse.

Mentionnons les quelques particularités qui s’appliquent à certains de ces milieux. Tout d’abord, dans les habitats humides du secteur de Carillon, les baies de Carillon et du Fer-à-cheval font l’objet d’une période de pêche particulière. Un statut de refuge national d’oiseaux migrateurs a été attribué à l’Île Carillon, dont les Îles Pelées font aussi partie.

Suite à un récent décret, la presqu’île Robillard située dans ce secteur a été désignée comme réserve écologique.

En ce qui concerne les milieux humides de la rivière des Mille-Îles, un arrêté ministériel a permis en 1998 de constituer le refuge faunique de la rivière des Mille-Îles. Ce refuge regroupe dix îles sur terres privées, pour une superficie totale de 0,26 km2. Le refuge est la propriété des villes de Rosemère, Laval et de la Corporation Éco-Nature. La constitution du refuge faunique permet, par une réglementation particulière, d’amoindrir la menace de l’urbanisation croissante et de protéger la grande diversité d’espèces animales et végétales présente, dont plusieurs espèces animales susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables. Pour sa part, la grande particularité de la plaine inondable de Baie-du-Lac consiste en la conservation des rares frayères en eau calme présentes sur la rive nord du lac des Deux-Montagnes. La majorité de celles-ci a été perturbée ou détruite suite aux nombreux travaux de régularisation des eaux de ce secteur.

Les sites de la Grande Baie d’Oka et de la rivière aux Serpents, qui sont inclus en partie dans le parc d’Oka, revêtent un caractère exceptionnel puisqu’ils sont très représentatifs de la plaine de débordement de ce secteur. On y retrouve aussi de nombreux emplacements de nichoirs à canard huppé et trois habitats fauniques cartographiés : une héronnière, un habitat du rat musqué et une aire de concentration d’oiseaux aquatiques. Ces sites sont également reconnus comme lieux de fraye pour plusieurs espèces de poissons.

Des milieux humides sont aussi présents dans le centre et le nord des Laurentides, bien que leur concentration y soit moins importante que dans le sud. Sur le territoire de la MRC d’Antoine-Labelle, deux tourbières de grande superficie ont été recensées: la tourbière Décarie qui couvre 40 km² dans les municipalités de Mont-Saint-Michel et Sainte-Anne-du-Lac et une de 16 km² à Notawissi (Ferme-Neuve et TNO). Plusieurs autres de moindre superficie sont évidemment présentes sur le territoire et sont parfois mises en valeur comme site de conservation ou d’éducation, telle celle du village du Lac-Saguay qui couvre 7,4 km2. Afin de préserver ces milieux, la réglementation d’urbanisme des municipalités concernées y interdit la construction de nouveaux bâtiments.

4.1.2.2 Potentiels de mise en valeur

La préservation de l’intégrité des milieux humides est une préoccupation nationale puisqu’ils sont des écosystèmes de très forte productivité biologique qui subissent des stress engendrés par les activités humaines. Les milieux humides étant très précaires, il semble judicieux de mentionner qu’uniquement des activités non consommatrices s’y rattachent ici. Le développement durable en matière faunique vise en premier lieu la protection des milieux sensibles.

► L’abondante biodiversité des milieux humides en font des lieux de prédilection pour l’observation des oiseaux, des amphibiens, des reptiles, des plantes, des insectes, des mammifères et de toute autre forme de vie. Avec l’engouement actuel pour les

loisirs liés aux sciences naturelles, le développement d’activités d’interprétation en milieux naturels humides pourrait devenir un apport économique régional important.

► D’après le schéma d’aménagement de la MRC d’Antoine-Labelle, deux des trois tourbières présentes sur leur territoire pourraient offrir un potentiel économique important par leur grande étendue (Notawissi et Décarie) et la valeur économique de la tourbe. Mentionnons toutefois que leur exploitation éventuelle devrait respecter la valeur écologique de ces milieux. Selon le plan d’action de la MRC, une évaluation de l’importance écologique et du potentiel d’exploitation de ces deux tourbières est à prévoir.

► En ce qui concerne la plaine inondable de la Baie-du-Lac (rive nord du lac des Deux-Montagnes), un projet d’aménagement de frayères en eau calme est envisagé depuis 1983 et a récemment été relancé par la municipalité de Sainte-Marthe-sur-le-lac. Il vise à mettre en valeur ce territoire par un aménagement polyvalent favorisant les potentiels biologiques, éducatifs et écotouristiques du milieu.