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Les principales sources de photons γ

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1.4 L’astrophysique des photons γ

1.4.3 Les principales sources de photons γ

La figure 1.11 pr´esente le premier catalogueFermi (The Fermi-LAT Col-laboration, 2010) ainsi que le catalogue des sources vues au TeV (plus de 100 sources). Le catalogue Fermi comprend 1451 sources que l’on peut classer en deux cat´egories : les sources galactiques et les sources extragalactiques.

1.4. L’ASTROPHYSIQUE DES PHOTONSγ 31

Figure 1.11 En haut : Le premier catalogue Fermi. En bas, le catalogue TeVCat r´epertoriant toutes les sources THE connues au 03 janvier 2010.

Les sources galactiques La plus grande source de photons γ que l’on puisse d´etecter sur Terre : la Galaxie qui repr´esente plus de 80 % des pho-tons re¸cus par le LAT. Ces phopho-tons sont produits par l’interaction des rayons cosmiques avec les nuages mol´eculaires. La connaissance de la r´epartition des nuages d’hydrog`ene ionis´e HI et de CO, ainsi que la mod´elisation de la propagation des rayons cosmiques dans la Galaxie, permet de calculer

32 CHAPITRE 1. L’ASTRONOMIEγ l’´emission en rayonγ de celle-ci par processus hadronique (interaction pp), bremsstrahlung ou Compton inverse. En pratique, il reste beaucoup d’incon-nues et l’ajustement des mod`eles aux donn´eesFermi permettra d’am´eliorer les mod`eles. La figure 1.12 est une simulation faite grˆace au programme GALPROP avec le mod`ele d’´emission utilis´e dans l’analyseFermi.

Figure 1.12 Simulation faite `a partir du fond galactique utilis´e dans l’-analyse des donn´ees Fermi et obtenue par le programme GALPROP. La simulation repr´esente 107 secondes d’observationFermi .

Les pulsars sont des ´etoiles `a neutrons, fortement magn´etis´ees, tournant rapidement sur elles-mˆemes. La vitesse de rotation est acquise par conser-vation du moment angulaire lors de l’effondrement de l’´etoile sur elle-mˆeme.

La masse d’un pulsar est de l’ordre de 1.4 M⊙ (masse de Chandrasekhar) pour un rayon d’une dizaine de kilom`etres en faisant l’un des objets les plus denses de l’univers. Le nom de pulsar vient du fait que l’´etoile, tournant sur elle-mˆeme, l’´emission re¸cue est puls´ee. Cette ´emission puls´ee fut d´etect´ee pour la premi`ere fois en 1967.

La figure 1.13 est le sch´ema d’un pulsar. Au centre se trouve l’´etoile `a neutron dont l’axe de rotation est diff´erent de l’axe des pˆoles magn´etiques.

Le cylindre de lumi`ere est une surface imaginaire en co-rotation avec l’´etoile avec une vitesse ´egale `a celle de la lumi`ere. Entre ce cylindre et l’´etoile, les lignes de champs magn´etique peuvent se refermer. Au-del`a, elles sont dites ouvertes et laissent les particules arrach´ees `a l’´etoile s’´echapper. L’´emission radio est produite dans un faisceau centr´e sur l’axe des pˆoles magn´etiques.

Si celui-ci balaye la Terre, l’observateur voit une ´emission radio puls´ee.

Deux mod`eles d’´emission γ ont ´et´e d´evelopp´es. Le mod`ele Polar Gap (Sturrock, 1971) pr´edit que l’´emission provient d’une zone proche des pˆoles magn´etiques de l’´etoile alors que dans le mod`eleOuter Gap (Cheng et al., 1986), elle provient d’une zone loin de l’´etoile, entre la derni`ere ligne de

1.4. L’ASTROPHYSIQUE DES PHOTONSγ 33 champ ferm´ee et le cylindre de lumi`ere. Outre les diff´erences de g´eom´etrie, ces deux mod`eles font des pr´edictions spectrales diff´erentes dans la gamme en ´energie deFermi.

Figure1.13 Sch´ema d’un pulsar, le faisceau radio, le cylindre de lumi`ere et les lignes de champs ouvertes, entre autres, sont rep´er´es.

Depuis EGRET, on sait que les pulsars ´emettent des rayons γ et la p´eriode de 6 pulsars a mˆeme ´et´e mesur´ee. R´ecemment, le t´elescope MAGIC a d´etect´e une ´emission puls´ee provenant du Crabe au dessus de 25 GeV (Aliu, 2008).Fermi d´etecta 46 pulsars en seulement 6 mois (Abdo & for the Fermi LAT collaboration, 2009). Une partie d’entre eux a ´et´e d´etect´ee grˆace aux ´eph´em´erides produits par les t´elescopes radio mais 16 ont ´et´e d´etect´es par leur pulsation en rayons γ seule par une recherche “`a l’aveugle”(Abdo et al., 2009c). Parmi ces 46 pulsars, 8 sont des pulsars ”millisecondes” (Abdo et al., 2009a) dont l’´emission γ n’avait jamais ´et´e mise en ´evidence. Les pulsars millisecondes sont des pulsars ayant ´et´e r´e-acc´el´er´es par l’accr´etion de mati`ere provenant de leur compagnon (Alpar et al., 1982). L’´etude spectrale de ces pulsars montre que le mod`ele Outer Gap est possiblement `a l’origine de l’´emission vue parFermi.

Les pulsars ´emettent des vents de particules (´electrons/positrons) rela-tivistes qui se propagent dans une n´ebuleuse synchroton, cr´eant ainsi des

34 CHAPITRE 1. L’ASTRONOMIEγ ondes de choc autour d’eux et formant un pl´erion. C’est la cas du Crabe par exemple. Ces ondes de choc sont le si`ege d’une acc´el´eration de Fermi d’or-dre I en faisant ainsi des sources possibles de rayons cosmiques. L’´emission

´electromagn´etique des pl´erions pr´esente deux composantes : `a basse ´energie (en dessous du MeV), les ´electrons rayonnent par processus synchrotron, `a plus haute ´energie, l’´emission est produite par diffusion Compton inverse sur les photons synchrotron.

Evoquons des sources´ γ particuli`eres mais peu nombreuses : les syst`emes binaires, form´es d’un objet compact, soit un trou noir de masse stellaire (Microquasar), soit une ´etoile `a neutrons, et d’une ´etoile compagnon. Les observations semblent montrer que pour les syst`emes LS I +61˚303, d´etect´e aux HE (Abdo et al., 2009h) et aux THE (Albert et al., 2006c), ou encore LS5039 (Abdo et al., 2009k; Aharonian et al., 2005a, HE et THE respective-ment), l’objet compact soit un pulsar. L’´emission γ est alors due aux par-ticules acc´el´er´ees par le choc entre le vent de l’´etoile et le vent relativiste du pulsar. Cygnus X-3 est `a l’heure actuelle le seul microquasar dont l’´emission au GeV a ´et´e d´etect´ee par Fermi (Fermi LAT Collaboration et al., 2009).

Dans ce cas, le trou noir accr`ete de la mati`ere provenant de son compagnon et des jets se forment qui sont potentiellement la source du rayonnementγ.

Le dernier type de sources galactiques sont les restes de supernovæ (SNR). Le choc form´e apr`es l’´ejection des couches externes de l’´etoile lors de l’explosion de celle-ci permet d’acc´el´erer des particules et de produire des photons jusqu’aux ´energies du TeV. Il est difficile de savoir si cette ´emission de photonsγ provient d’un processus leptonique ou hadronique. Les restes de supernovæ sont de bons candidats comme sources des rayons cosmiques galactiques (Gabici, 2008), hypoth`ese soutenue par le bilan ´energ´etique puisque le maintien du flux de rayons cosmiques dans la Galaxie requiert seulement 10% de l’´energie m´ecanique des supernovæ qui y explosent (Baade & Zwicky, 1934; Aharonian et al., 1994). De plus, elles peuvent acc´el´erer des particules jusqu’aux ´energies du genou.

Les sources extragalactiques C’est en 1967 que les sursautsγ (Gamma-ray Burst, GRB) furent d´ecouverts par des sondes am´ericainesVELA (Klebe-sadel et al., 1973). Les GRB sont des bouff´ees de rayons γ tr`es intenses et tr`es courtes (quelques millisecondes `a quelques centaines de secondes). On a longtemps cru que les GRB ´etaient des ph´enom`enes galactiques. Il fallut at-tendre l’exp´erience BATSE (Burst And Transient Source Experiment) pour s’apercevoir que la distribution des GRB dans le ciel ´etait isotropique (figure 1.14). Grˆace `a Beppo-SAX (Boella et al., 1997), le redshift de certains GRB a pu ˆetre mesur´e, prouvant leur origine extragalactique.

On distingue deux types de sursauts. Les sursauts dits “courts”, dont la dur´ee est de quelques dixi`eme de secondes, sont associ´es `a la coalescence d’un syst`eme binaire (Eichler et al., 1989; Narayan et al., 1992), alors que

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Figure 1.14 Distribution des GRB vus par BATSE (Paciesas et al., 1999) en projection Hammer-Aitoff et coordonn´ees galactiques.

les sursauts “longs” (jusqu’`a quelques minutes) sont le r´esultat d’explosion d’´etoiles supermassives, nomm´ees hypernovae, aboutissant `a la formation de trou noir dont la masse est>10M⊙ (Paczynski, 1998).

Ils sont suivis par une ´emission “r´emanente” (Afterglow en anglais) qui peut durer plusieurs semaines. Cette ´emission r´emanente a permis de mesurer le redshift de la plupart des GRB et a ´et´e observ´ee en rayon X en premier par Beppo-SAX. R´ecemment, Fermi d´etecta un photon associ´e `a l’´emission r´emanente d’une ´energie E = 33.4+2.7−3.5 GeV (Abdo et al., 2009j) mais aucun GRB n’a ´et´e d´etect´e aux THE par des t´elescopes au sol.

Depuis longtemps, on pense que les GRB sont de bons candidats comme sources des rayons cosmiques de plus haute ´energie. En effet, ils peuvent acc´el´erer des particules au-del`a de 1020 eV (Vietri, 1995) et pourraient ex-pliquer le flux observ´e (Dermer, 2007).

Les Noyaux Actifs de Galaxie est une classe de sources extragalactiques observ´es de la radio jusqu’au TeV, qui sera d´ecrite dans la suite de ce chapitre.

Le dernier (chronologiquement) type de sources d´etect´ees sont les galax-ies `a flamb´ee d’´etoiles. Deux galaxies, NGC 253 et M 82, ont ainsi ´et´e d´etect´ees aussi bien aux HE (Fermi LAT Collaboration & Abdo, 2009) qu’aux THE (The HESS Collaboration: F. Acero, 2009; Karlsson & for the VERITAS collaboration, 2009).

Dans ces galaxies, de nombreuses ´etoiles massives, `a la dur´ee de vie courte, se forment et ainsi le taux de supernovæ (≈ 0.1-0.3 par an) est bien sup´erieur `a celui de la Voie Lact´ee (0.02 par an). Ainsi, on pense que l’´emission γ provient des interactions des rayons cosmiques, possiblement acc´el´er´es par ces restes de supernovæ, avec le gaz pr´esent. On estime que la

36 CHAPITRE 1. L’ASTRONOMIEγ masse de gaz ionis´e HI dans ces galaxies est≈ 2.5 plus faible que celle de la Galaxie mais leur luminosit´e en rayons γ au dessus de 100 MeV est lui environ 4 fois plus grand pour M 82 et 2 fois plus pour NGC 253 que celle de la Galaxie.

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