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Pressions anthropiques sur la réserve de faune de l’Oti-Mandouri Typologie des pressions anthropiques

27 Au total, neuf types d’activités anthropiques menées dans la réserve de l’Oti-Mandouri ont été recensées, qui sont autant de formes de pressions sur les ressources végétales de cette aire protégée. Six d’entre eux relèvent des activités extractivistes qui s’exercent soit sur la faune, il s’agit de la chasse et de la pêche, soit sur la flore : prélèvement de plantes médicinales, coupe et ramassage de bois, carbonisation, prélèvement de paille dans la savane pour la confection des toits des cases. Trois d’entre eux relèvent de l’occupation de l’espace protégé et de sa transformation à des fins anthropiques, il s’agit a) des feux de brousse effectués dans le cadre de l’écobuage pour favoriser le pacage du bétail ou l’activité agricole, b) de la mise en culture, c) de la transhumance des troupeaux.

28 La pêche s’effectue dans la réserve bordure de la rivière de l’Oti pendant la saison sèche. (Figures 7 et 8). Il n'y a pas une mare, une rivière qui ne soient zébrées de petits barrages de décrue pour la capture du poisson. La rivière est, quant à elle, sillonnée par les pirogues. La pêche (bien qu’interdite dans la réserve) sur la rivière Oti est pratiquée d'une manière anarchique avec l'utilisation des engins de pêche non règlementaires tels que les sennes et les éperviers avec des mailles inférieures à 20 cm de diamètre (MERF, 2002). Les enquêtes effectuées auprès des pêcheurs ont montré que ce système d’exploitation des ressources et les diverses techniques ont conduit à un appauvrissement soutenu des cours d’eau. À cette pression halieutique se surimposent d’autres formes de perturbation des cours d’eau. Il s’agit en premier lieu de leur comblement partiel par le sable mis en suspension par les défrichements. En second lieu, il s’agit des perturbations chimiques ou biologiques occasionnées par l'utilisation de pesticides et engrais minéraux sur les cultures de coton

ou les zones maraîchères, particulièrement développées sur les rives. Au final, toutes ces perturbations se conjuguent pour entraîner une baisse de l’abondance de poisson. Ainsi 71,85 % des pêcheurs que nous avons enquêté nous ont déclaré qu'ils n'arrivent plus à attraper de gros poissons et en quantité suffisante.

Figure 7. La pêche au filet sur Oti

Photo : K. Dimobe

Figure 8. Produit de pêche à Tchamgnoti

Photo : K. Dimobe

29 Dans toute aire protégée, la chasse est synonyme de braconnage. Dans la réserve de faune de l’Oti-Mandouri, tous les points d'eau isolés sont accompagnés d'une petite hutte ou d'un abri de branchages utilisés par les chasseurs. Les entretiens tenus avec des chefs de ménages et des chasseurs nous ont permis de cerner l'origine et les causes du braconnage, dont le développement obéit à trois causes principales :

• o un accès facile aux armes à feu ;

o une grande demande pour la viande de brousse et la commercialisation des produits

de la chasse ;

o un bas revenu et peu d'opportunités pour les populations périphériques.

30 Face à ces facteurs favorables au braconnage, les réponses des gestionnaires de la réserve sont des plus limitées : les moyens humains sont trop réduits (sept agents forestiers pour une zone de 110 000 ha), les moyens matériels de surveillance sont également insuffisants (trois motos). Il n’est donc pas étonnant qu’aient lieu des intrusions irrégulières des populations à l'intérieur du parc, occasionnant un braconnage intensif.

31 La transhumance à l’intérieur de la réserve des troupeaux de bovins en provenance des pays sahéliens est un phénomène généralisé (Figure 9 et 10). L'effectif du cheptel ne cesse d'augmenter chaque année et aucun endroit de la réserve n’est épargné. Cette situation pourrait s'expliquer par:

• o la bonne maîtrise des différentes pathologies animales

o La disponibilité du fourrage avec des points d'eau permanents dans la réserve qui

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Figure 9. Transhumance à Nangbati

Photo : K. Dimobe

Figure 10. Transhumance à Borgou

Photo : K. Dimobe

32 Le cheptel présent doit représenter quelques centaines de têtes. Tous les pâturages, les abords de mares, les points d'eau, les rives de la rivière Oti montrent des traces nombreuses de passage de ces animaux. Au voisinage des nombreux campements d'éleveurs, les espèces végétales émondées par la nourriture des troupeaux témoignent de l'impact négatif de la pression pastorale sur les ressources naturelles de la réserve. Les espèces végétales consommées par le bétail sont : Afzelia africana (menacée d’extinction dans la zone à cause de sa fréquence d’utilisation), Prosopis africana, Pterocarpus erinaceus, Khaya senegalensis, Stereospermum kunthianum. Au final, la présence de bétail dans la réserve constitue une menace pour les écosystèmes et les espèces en raison de la perturbation de la faune et de la flore, de la compétition de la faune sauvage et du bétail pour les ressources alimentaires, des risques de transmission d'épizooties à la faune sauvage et des risques d'empoisonnement des grands carnivores par les éleveurs.

33 La carbonisation, ou production de charbon de bois (Figure 11 et 12) n’est assurée que par un nombre limité d'exploitants pour qui cette activité est généralement secondaire. Les espèces utilisées dans la fabrication du charbon de bois sont : Prosopis africana (cité par 82,05 % des enquêtés), Anogeisus leiocarpus (75,22 %), Pterocarpus erinaceus (60,17 %), Terminalia spp. (26,79 %), Khaya senegalensis (11,32 %).

Figure 11. Meule de carbonisation à Dilèka

Photo : K. Dimobe

Figure 12. Sacs de charbon prêts pour la vente à Pansiéri

Photo : K. Dimobe

34 Les meules de carbonisation sont situées à l’intérieur de la réserve (Figure 7).

35 Le prélèvement des plantes médicinales : Les résultats d’enquête et les observations faites sur le terrain (Figurs 13 et 14) ont permis de constater que les populations riveraines utilisent les produits forestiers non ligneux (racines, écorce et feuilles) dans la pharmacopée traditionnelle (pour se soigner).Aussi, la demande en remèdes traditionnels dans la zone d’étude a enregistré une hausse du fait de la croissance démographique et du coût élevé de la médecine occidentale. Ces informations ont été données par des personnes ressources (les guérisseurs traditionnels) lors des enquêtes. Les espèces fréquemment prélevées à des fins médicinales sont : Sclerocarya birrea (cité par 56,67 % d’enquêtés), Nauclea latifolia (44,98 %), Azadirachta indica (40,10 %), Cassia sieberiana (38,12 %), Xeroderris sthulmanii (23,67 %), Pteleopsis suberosa (22,77 %), Khaya senegalensis (21,11 %).

Figure 13. Prélèvement d’écorce de Sclerocarya birrea

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Figure 14. Prélèvement d’écorce de Sterculia setigera

Photo : K. Dimobe

36 Selon la Figure 15, les prélèvements d’organes se font un peu partout dans la réserve.

Figure 15. Carte de distribution spatiale des activités humaines dans la réserve de l’Oti – Mandouri

La coupe de bois et le ramassage de bois: La coupe du bois est omniprésente. Les souches fraîchement coupées sont bien visibles (Photo 9) pratiquement partout dans l’aire protégée, et ce même loin des limites externes. De nombreux tas de bois en attente d'être emportés sont visibles (Photo 10). Le bois de feu est la principale source d'énergie dans la zone d’étude. Il est utilisé dans les foyers pour la cuisson des aliments. Il est essentiellement collecté par les femmes. À cause des revenus qu'il génère, certains hommes s'adonnent à cette activité (Figure 16 et 17). Mais avec l'augmentation des besoins (domestiques et commerciaux), les ressources en bois au niveau des jachères deviennent insuffisantes. La durée des jachères a considérablement diminué devant l'extension des zones mises en cultures en relation avec la pression démographique croissante. D'après les enquêtes, les espèces les plus appréciés comme bois de feu sont Anogeissus leiocarpus (78,86 %), Prosopis africana (71,25 %), Pterocarpus erinaceus (57,81 %), Terminalia macroptera (39,15 %), Gardenia ternifolia (13,51 %), etc. parce qu'elles sèchent très vite, conservent la flamme, prennent feu rapidement et ne font pas trop de fumée.

Figure 16. Souche de Prosopis africana coupée

Figure 17. Tas de bois en attente pour la vente

Figure 18. Ramassage de bois pour la vente à Gbemba

Photo 12. Coupe de bois à Djangbétakou

37 La coupe et la récolte de paille en savane est une activité traditionnelle (Figure 19). Lors de nos enquêtes, plusieurs tas ou coupeurs en activité ont été repérés. La paille est récoltée pour la confection des cases. Cette activité pose moins de problèmes pour la réserve, car la paille de savane est une ressource renouvelable abondante.

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Figure 19. Coupe de paille

38 La mise en culture des terres de la réserve concerne principalement sa zone périphérique. Ce phénomène traduit le déficit de sols cultivables face à la croissance naturelle de la population riveraine et aux flux réguliers d'immigrants. Aux alentours de la réserve, les pratiques culturales ont beaucoup contribué à l'érosion et à la dégradation des sols (Figure 20 et 21). Les cultures traditionnelles sur brûlis sont pratiquées par presque tous les paysans (90 %). Cette méthode culturale appauvrit les sols à cause de l'utilisation du feu pour préparer les parcelles et augmente les risques d'érosion éolienne et hydrique. En causant une baisse de la productivité agricole, ces phénomènes sont responsables de la pression foncière poussant les populations à chercher et à défricher des terres nouvelles plus fertiles pour la culture, notamment dans les zones périphériques de la réserve où s’installent en priorité les immigrants avec l’accord des communautés locales. Ces mises en culture sont plus développées dans la partie ouest de la réserve et qui débordent alors de la périphérie vers le centre de l’aire protégée (Figure 7).

Figure 20. Maraichage à Sanloaga

Figure 21. Culture de Maïs au bord de l’Oti

39 Les feux de brousse (Figure 22) entraînent la perte de la matière organique végétale qui réduit la fertilité des sols et occasionne une baisse de leur productivité. Les éleveurs allument des feux en savane et dans les plaines inondées à graminées pérennes pour stimuler la reprise de la croissance et de disposer d'herbe verte de grande qualité nutritive. Lorsqu’ils sont allumés en zone sud-sahélienne, où le fourrage herbacé est formé d'espèces annuelles, ils détruisent entièrement le tapis herbacé privant ainsi le bétail de pâturage. Les feux ont des effets néfastes sur la végétation ligneuse. Les pousses annuelles fragiles meurent, compromettant ainsi la régénération de la végétation. Selon Mitja et Puig (1990) en zone de savane, le cycle de la

phytomasse aérienne de la strate herbacée est liée aux feux qui la détruisent en grande partie chaque année. Les feux précoces consument les fruits et graines sur les tiges ou à la surface du sol, occasionnant une modification de la composition floristique du tapis herbacé d'une année à l'autre. En détruisant la végétation herbacée et en réduisant le recouvrement ligneux, les feux dégradent les habitats indispensables à la faune. Les populations de reptiles, oiseaux, batraciens, insectes qui dépendent des micro-milieux de la strate herbacée sont réduites. Les petits animaux comme les insectes marcheurs qui ne peuvent pas échapper aux feux sont tués. Les feux bien conduits constituent une méthode de gestion des pâturages entraînant une amélioration de la productivité et de la valeur nutritive des fourrages. Dans le cas contraire, ils pourraient compromettre l’équilibre général de l’écosystème.

Figure 22. Effets nocifs du feu sur la régénération et les peuplements d’arbres de la réserve de l’Oti-Mandouri

40 On note aussi des installations illégales de campements de Peuhls dans la réserve de l’Oti- Mandouri.

41 En plus des nationaux, les auteurs de la plupart des activités dans la réserve sont généralement des individus venus des pays sahéliens (les transhumants) et du Bénin voisin.

42 Pour mesurer l’intensité de prélèvement des ressources végétales dans la réserve, un inventaire des souches d’individus coupés ou écorcés (prélèvement d’écorces) a été effectué et a permis de calculer les taux de prélèvements par formation et par espèces (Tableau 1).

Tableau 1. Prélèvement d’organes dans les formations végétales Type de formation Densité (Tiges/ ha) Nombre de tiges prélevées/ha Taux de prélèvement (%) Nombre d’espèces prélevées Principales espèces prélevées Forêt galerie 940 140 14 ,89 10 Pterocarpus santalinoides, Cola laurifolia, Cynometra microphyla Savane boisée 288,89 122,22 42,30 7 Pseudocedrela kotschyi, Mitragyna inermis Daniellia oliveri Savane arborée 477,78 166,67 34,88 17 Sclerocarya birrea, Prosopis africana, Sterculia setigera, Lannea spp, Terminalia spp, Anogeisus leiocarpus Savane arbustive 566,67 144 25,41 15 Pteleopsis suberosa, Piliostigma thonningii,

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Pterocarpus erinaceus, Pericopsis laxiflora,

Discussion

43 Les Combretaceae et les Mimosaceae, indicatrices d’un climat généralement sec (Aubréville, 1950) sont dominantes et omniprésentes dans cette zone d’étude située dans la région septentrionale du nord Togo. Cela s’explique par la faiblesse des précipitations et des températures très élevées qui traduisent l’aridité du climat soudanien. La dominance numérique des Mimosaceae et Combretaceae est comparable aux résultats de Thiombiano (1996). Toutefois, l’émergence des Rubiaceae constitue une particularité qui serait liée à la grande forêt galerie le long de l’Oti. L’analyse floristique de la réserve de faune de l’Oti- Mandouri montre qu’elle renferme un potentiel ligneux non négligeable en considérant la diversité des ligneux inventoriés (116 ligneux), soit un peu plus (le double) du nombre d’espèces ligneuses recensé par Ganaba (1994) et Ouédraogo (2006) qui ont respectivement inventorié 55 et 53 espèces ligneuses au Burkina Faso.

44 La réserve Oti-Mandouri est soumise à diverses formes de pression. Étant donné que la plupart des terres fertiles sont localisées à l’intérieur de la réserve, elles sont de ce fait convoitées par les agriculteurs et font ainsi l’objet de défrichements agricoles. Outre l’envahissement agricole, d’autres menaces pèsent sur la biodiversité mise en protection : la transhumance, la chasse, les coupes de bois, les cueillettes, etc. Selon Benoit (1998) in Convers et al. (2007), l’impact de la transhumance sur les ressources naturelles est essentiellement lié à la crise environnementale qui sévit dans la région ouest-africaine depuis les épisodes de grave sécheresse des années 1970 et qui se perpétue depuis avec l’augmentation de la densité démographique, en présence de populations dont le mode de vie a toujours largement reposé sur le libre accès aux ressources naturelles et à leur exploitation. Les formations naturelles sont ainsi de plus en plus fragmentées en îlots enrobés dans les paysages agraires (Hansen et al., 2000). Dans la réserve de l’Oti-Mandouri, les conflits entre forestiers et éleveurs sont fréquents à cause de la présence de troupeaux illégaux dont les impacts sur ses écosystèmes peuvent s’avérer préjudiciables (Toutain et al., 2003). Les travaux de Sarr (2010) dans le parc national des "deux balé" au Burkina Faso ont montré que la circulation du bétail crée des pistes et des zones de piétinement excessif partout, notamment autour des mares et dans les prairies attenantes. Ces différentes activités qui étaient autrefois interdites dans ladite réserve sont aujourd’hui menées par les populations riveraines à cause de l’augmentation de la population et de la paupérisation croissante. Les produits prélevés sont destinés aussi bien à l’utilisation domestique qu’à la vente. Ces activités ont été régulièrement réprimées par les agents forestiers qui arrêtent les individus en infraction, confisquent leurs matériels d’exploitation, détruisent les champs et les produits saisis ou leur infligent des amendes. Tout ceci conduit à des rapports tendus entre forestiers et les autochtones (Atutonu, 2005).

45 Ces activités ont pour conséquences la raréfaction de certaines espèces végétales, la diminution de la couverture forestière, la perte d’habitats des animaux et de biodiversité, l’érosion des sols le changement des régimes hydrauliques, la perturbation climatique, etc.

46 Les facteurs anthropiques perturbent fortement le fonctionnement des écosystèmes de ladite réserve engendrant ainsi la modification de la composition floristique et de la structure de la végétation (Sinsin, 1994, 2001 ; Hahn-Hadjali, 1998 ; Fournier et al., 2002). Les taux de prélèvement calculés sont très élevés par rapport à ceux calculés par Borozi (2006) ce qui montre que la réserve est soumise à de fortes pressions anthropiques, destructrices pour la végétation de la réserve. Cette situation peut être expliquée par le fait qu’il y a un manque de rigueur et de suivi dans l’application des textes, les gestionnaires ressentent des menaces liées au climat politique local. De plus, ils reconnaissent subir des pressions pour exploiter de manière excessive les ressources dans la réserve. Ainsi, de l’avis général, les pots de vin et la corruption sont fréquents, à tous les niveaux.

47 Dans cette réserve, les feux de brousse sont fréquents et entraînent la destruction des habitats des animaux conduisant à la réduction du potentiel faunique disponible. Il est à noter que la

disparition de certaines espèces animales peut ralentir le rythme de dissémination de certaines espèces végétales dont les fruits sont transportés par les animaux d’un milieu à un autre ou doivent passer par le tube digestif d’un animal pour faciliter la germination ; c’est le cas par exemple des éléphants.

48 En effet, à cause de la croissance démographique galopante, de la pauvreté et le coût des soins médicaux élevés, les populations riveraines font beaucoup plus recours aux plantes de la réserve pour se soigner ; ce qui explique une forte pression sur les espèces végétales à usage médical.

Conclusion

49 L’étude a permis de mettre en évidence les principales activités menées dans la réserve et leur distribution spatiale. Cette emprise sur les ressources de la réserve démontre les limites du système de gestion mis en place. En effet, le manque de moyens de déplacement et de contrôle, l’insuffisance de sensibilisation des populations riveraines et le nombre insuffisant des agents forestiers constituent autant de problèmes qui freinent la bonne gestion de cette réserve. La gestion durable de la réserve ne peut être effective que si l’implication des populations locales aux actions de conservation de la diversité biologique est active, volontaire et que les acteurs de développement qui interviennent dans le milieu travaillent en étroite collaboration avec celles-ci en vue d’identifier leurs problèmes et les intégrer dans leur programme d’action. 50 Il serait donc souhaitable de mener des actions idoines pour préserver au maximum tout ce qui

reste dans cette réserve, car sa proximité avec le complexe d’aires protégées appelé WAP (Parc

W au Niger, parc Arly Burkina Faso et la réserve de biosphère de Pendjari au Bénin) laisse ouverte la possibilité d’un repeuplement ultérieur naturel depuis ces zones, et la possibilité de maintenir un corridor vers le parc national d’Oti-Kéran. Ceci permettra de valoriser les potentialités touristiques et par là créer des sources de revenus pour les populations locales.

Remerciements

51 Les auteurs remercient l’IRD et l’AIRD pour leur appui financier à travers le projet RIPIECSA (Recherche Interdisciplinaire et Participative sur les Interactions entre les Écosystèmes, le Climat et les Sociétés d’Afrique de l’Ouest) pour la réalisation de ce travail. Ces remerciements vont également à l’endroit des gestionnaires et autres acteurs de terrain (personnels et populations des différents villages visités) pour leur disponibilité et leur amabilité.

Bibliographie

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Atutonu, A., 2005, Contribution à la gestion durable du parc national de Togodo-Sud (Togo). Mémoire de DESS, ERAIFT, Kinshasa, 89 p.

Aubréville, A., 1950, Flore forestière soudano-guinéenne. A.O.F. Caméroun, A.E.F., Soc. Ed. Géo. Mar.

colon, Paris. 525 p.

Aubréville, A., 1963, Classification des formes biologiques des plantes vasculaires en milieu tropical.

Adansonia, T. III, n°2 : 221-225.

Benoit, M., 1998, Dynamique des parcours pastoraux dans la région du Parc National du W du Niger. Niamey : Orstom, 7 p.

Borozi, W., 2007, Contribution à la gestion durable de la réserve de faune d’Alédjo : structure de la végétation, pression humaine et système de gestion. Mém. DEA Biol. Vég. Appl., Univ.Lomé, 46 p. Braun-Blanquet, J., 1932, Plant sociology. The study of plants communities. Ed. Mc Gray Hill, New York, London, 439 p.

Brunel, J.F., P. Hiekpo et H. Scholz,1984, Flore analytique du Togo-Phanérogammes. Englera 4. GTZ, Eschborn, 751 p.

Convers, A., I. Chaibou, A. Binot et D. Dulieu, 2007, « La gestion de la transhumance dans la zone d’influence du parc régional du w par le programme ecopas », VertigO - la revue électronique en sciences

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