• Aucun résultat trouvé

PRESENTATION GENEALOGIQUE DE LA FAMILLE DE HEU

Chapitre I GENEALOGIE DE LA FAMILLE DE HEU

II. PRESENTATION GENEALOGIQUE DE LA FAMILLE DE HEU

A. Gilles de Heu († 1271) et sa descendance.

Gilles de Heu, à son arrivée à Metz, épouse une messine. Par cette union il semble acquérir une notoriété relative parmi les « bourgeois » de Metz, puisqu'il est admis à jurer la paix urbaine de 1250, en tant que « notable » du Commun1. Il meurt le 28 octobre 1271 et est inhumé dans le couvent des cisterciens du Petit-Clairvaux où se trouve son épitaphe : « Cy

gist ly sire Gilles de Heu qui fust mort le jor de feste Sainct Jude et Sainct Simo(n) quant yl olt a milliaire mil IIc et LXXI. Priez Dieu quil luy face mercy »2.

Son testament est déposé dans l'arche de Jean Laey à Metz. D’après le droit coutumier de Metz, un testament est valable que s’il est passé par-devant un amant. Il en est ainsi même si le testateur est un prêtre ; même si le légataire est une église3. En effet, la garde de ces écrits est assurée dans une arche installée dans les églises paroissiales. Chaque arche est munie de deux serrures, les clés sont confiées à deux hommes, les amans, élus par les habitants de la paroisse4.

D’après le manuscrit Goethals 1327, trois enfants naissent du mariage de Gilles. L’aîné se prénomme Jennat, le second Gilles et le cadet Jacques5

. Nous détenons peu d’informations sur ces trois enfants. Jennat épouse une demoiselle de Metz et a pour unique enfant une fille prénommée Alixette. Cette dernière est inhumée à Saint-Clément, dont voici son épitaphe : « Cy gist Allizette ly fille ly (…)grenat lou maire de Heu et femme de Richard

Waison / qui morut lou jour de feste Sainct Mathieu en febvrier par mil IIIc et V ans »6. En

1

ADM, Fonds de Clervaux, 7F40 ; HMB, III, p. 201.

2 BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 14 et fol. 70v ; T

HIRIOT 1933, no 311, p. 193.

3 DCM, II, p. 85. 4

SCHNEIDER 1950a, p. 160-161.

5

BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 70.

6 BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 14 ; T

lisant cette épitaphe, nous apprenons que Jennat est appelé ici « lou maire » et il apparaît qu’en 1269 il occupe la fonction de maire de Port Sailly1

.

Gilles, deuxième enfant de Gilles de Heu, est « élu » maître-échevin en 1326. Dès lors, il est appelé Gilles du Quarteau2 et il est considéré comme « un notable homme et bien crain

et bien renommé à Metz »3. Cette même année, Gilles soutient la révolte des bourgeois contre

les seigneurs et gouverneurs de la ville. Hors de la cité, il brûle Saint-Julien alors le plus important faubourg de la ville et il prend plusieurs places fortes. Il est à l’origine de la paix qui coûta aux seigneurs plus de deux cent mille florins pour assurer la liberté des bourgeois. Il signe aussi un traité de paix avec quatre grands seigneurs : Baudoin, archevêque de Trèves, Jean, roi de Bohême et de Pologne, Ferry, duc de Lorraine et le comte Édouard de Bar4. Enfin, il est le premier à acquérir une maison dans le quartier du Neufbourg, derrière la paroisse Saint-Martin. Cette demeure revient par la suite à Roger de Heu, son oncle. À une date inconnue, Gilles épouse une dame de Metz dont il a un fils prénommé lui aussi Gilles. Ce dernier sera maître-échevin de Metz en 1350.

Concernant Jacques de Heu, le troisième fils, le manuscrit de Bruxelles ne nous apporte que peu d’informations. Nous savons qu’il est choisi comme maître-échevin en 13025

.

B. Roger de Heu († 1271) et sa descendance.

Roger de Heu, comme son frère, épouse une dénommée Clémence, à son arrivé à Metz6. Nous savons qu'il possède une demeure qui se trouve « derrière l'hôpital Saint- Nicolas » et « à côté de la halle des tanneurs », autrement dit entre la rue de la Fontaine et le Champ-à-Seille7. Par ailleurs, il récupère la maison du Neufbourg qui appartient à son frère Gilles8. Toujours à son arrivée ou peu après, Roger de Heu adopte comme armoiries « troys

coquille ». Ce blason, ainsi que celui de son frère et d'autres blasons de lignage, est placé « en

1 MBR, I, p. 164 ; S

CHNEIDER 1954-1955, p. 16.

2 BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 70vo. 3 Ibid., fol. 70.

4

BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 70vo ; PDV, II, p. 1 et p. 14. Il s’agit de la guerre des quatre comtes et de la guerre entre les paraiges et les artisans de Metz.

5 MBR, VII, 1912, p. 213-214 ; D

OSDAT 1993, p. 37.

6

BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 3 : « ot à femme / da(m)me Clemansce ».

7

ADM, H 4200.

la salle de la maison de l'évêque de Metz »1, c’est-à-dire dans la demeure de la Haute

Pierre. Le rédacteur du manuscrit de Bruxelles le qualifie de « dévot » et de « grant

aumonier » aspect qui se perçoit dans sa devise puisqu'il donne « pour Dieu et po(ur)/l'ame de luy IIc lbz de met de son meilleur meuble aux chiese Dieu/& az tres povre la où son mambour croiroit qu'il soit bien emploiez »2. Roger de Heu rédige son testament à Pâques 1271. Ce document est déposé dans l’arche de la paroisse Saint-Jacques3

. Il meurt au cours de cette année et est enseveli dans le cloître de l'église du Prieuré du Petit-Clairvaux où son épitaphe était visible : « Cy gist ly sire Rogier de Heu quy morust en l’an que ly milliaire couroit par

mil IIc LXXI. Prier pour luy »4.

Roger laisse trois enfants mineurs : Marguerite, Colignon qui meurt jeune et Thiébaut. Il leur donne comme tuteurs Jacques Bazin, patricien du paraige de Jurue, et Gilles II de Heu, son propre neveu. Les legs stipulés dans son testament atteignent une somme comprise entre 660 et 730 livres messines5.

L'aîné de ses fils, Colignon, hérite de son père 100 livres de Metz, ainsi que tous les biens qu’il possède dans sa demeure6

. Il teste le 26 décembre 1285. Dans ce testament, il lègue à son frère, Thiébaut, 20 livres messines7. Ce document est l’unique témoignage concernant Colignon, fils de Roger de Heu.

Sa sœur, Marguerite, hérite de son père 100 livres. Elle épouse, vers 1250, un puissant personnage Jacques Le Gronnais, maître-échevin en 12858. Elle meurt en 1318 et est inhumée, avec son mari, aux Frères-Prêcheurs. Son épitaphe est la suivante : « Cy gist li sirre

Jaicque le Gournay li filz Phelippe le Gournay qui morut l’an mil IIIc et V ans/et si gist encor

damme Margueritte de Heu, sa femme, qui morrut la mil IIIc et XVIII ans »9.

L'enracinement des Heu est le reflet d’un phénomène bien étudié dans l’histoire sociale : implantation dans une ville de certains marchands itinérants qui la fréquentent ; entrée de quelques-uns de ces marchands dans le patriciat urbain ; enfin, évolution de ces

1 Ibid., fol. 70vo. 2 Ibid., fol. 34. 3 S TRATEN PONTHOZ 1859, p. 280.

4 BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 14 ; T

HIRIOT 1933, no 314, p. 194.

5

BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 34.

6 Ibid., fol. 34 : « […] Et à Collignon, son fylz, C lbz de met. Et se lour donne tous lou / herneix de son

hostel […] ». 7 Ibid., fol. 41. 8 Ibid., fol. 43. 9 Ibid., fol. 14vo.

familles vers la noblesse terrienne. Dans cette ascension sociale, Thiébaut de Heu, le fils cadet de Roger de Heu, joue un rôle décisif pour sa famille.

Fig. 1 : Descendance de Roger de Heu et dame Clémence

C. Thiébaut de Heu († 1330) et sa descendance.

 Ses filles avec Afelix de Heu.

Fils cadet de Roger de Heu, Thiébaut épouse en première noce Afelix, fille de Wériat le Bel de Heu1. Cette dernière meurt en 1303 et est inhumée à l’entrée du cloître des frères Cordeliers à Metz. Son épitaphe est la suivante : « Si gist Werryas de Heu et Lorratte sa

1 BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 71.

Roger x : Clémence † : 1271 (†) : Petit-Clairvaux Colignon x : non renseigné † : 1285 s. a. Thiébaut a : Saint-Martin m.e. : 1314 x : Afélix de Heu x2 : Alix de La Cour † : 1330 (†) : Frères-Prêcheurs Marguerite x : Jacques Le Gronnais † : 1318 (†) : Frères-Prêcheurs

fe(m)me et Guenordins son gendre et/Afelix sa fille q(ue) fut femme à signour Thiebault de

Heu. Prié pour aus »1. Thiébaut en a eu trois filles : Contesse, Marguerite et Isabelle. Toutes

trois ont épousé des seigneurs influant de Metz2, à savoir et respectivement, Jean de Champel, d'après le manuscrit de l'Arsenal3 ou Collignon Gemel, d'après le manuscrit de Bruxelles, Remion Ingran et le chevalier François de Metry. Contesse meurt au mois d’août 1335 et est inhumée chez les frères Cordeliers dont voici son épitaphe : « A cordeliers en la IXe arche/du

cloistre despuis les degrré de la/chambre du portier : Gist damoiselle Katherine de Heu et gist encor Cleme(n)cete Faulq(ue)nel et/Co(n)tesse de Heu li femme Coligno(n) Gemel q(ui) moreut en auost la mil IIIc et XXXV ans »4.

Fig. 2 : Descendance de Thiébaut de Heu et dame Afélix de Heu

1 Ibid., fol. 14vo.

2 Ibid., fol. 71vo : ses seigneurs sont considérés comme « des plus nobles et puissans fens [gens] de la citez de

Mets ».

3

« Généalogie de la maison de Heu », BSAL, VII (1857), p. 93.

4 BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 15.

Contesse x : Colignon Gemel † : 1335 (†) : non renseigné Thiébaut a : Saint-Martin m.e. : 1314 x : Afélix de Heu † : 1330 (†) : Frères-Prêcheurs Marguerite x : Remion Yngrans † : non renseigné (†) : non renseigné Isabelle x : François de Métry † : non renseigné (†) : non renseigné

 Ses filles avec Alix de La Cour

Peu après, Thiébaut épouse en secondes noces Alix de La Cour, fille de Nicole de La Cour, d’une éminente famille du paraige de Jurue1. Cette union lui permet d’entretenir de

nouvelles relations avec des familles patriciennes, dont les Ruèce, les Chameure, les Hungre, les Raigecourt et Le Gronnais du paraige de Port-Sailly. Thiébaut de Heu appartient dès lors à ce que l'on peut appeler « un groupe d'amis ».

En 1303-1304, il devient aman de la paroisse de Saint-Martin2. L’accès à l'amandellerie suppose qu'il possède déjà une certaine fortune puisqu’il doit déposer la somme de 400 livres messines pour exercer cette fonction. Cette dernière est très recherchée par les financiers et les hommes nouveaux puisqu'elle est très rémunératrice. Jean Praillon, dans ses

Chroniques, perçoit dans cette charge l'une des sources des fortunes patriciennes leur

permettant ainsi l'accès aux magistratures supérieures3. Toutefois, cinq actes, qui portent la souscription de Thiébaut de Heu, nous sont parvenus4.

Thiébaut entre au conseil des Treize jurés en 1302 en tant que représentant du Commun5. Il occupe cette fonction à plusieurs reprises en 1306, 1308, 1312, 13176 et en 13247. La réforme du maître échevinage, intervenue en 1300, lui est favorable. Dorénavant, un membre du Commun est maître-échevin tous les six ans et cette fonction est recherchée notamment pour le prestige et la grande considération qu'elle octroie. C'est en 1314 que Thiébaut de Heu est élu maître-échevin de la cité. Quatorze de ses jugements sont retenus par les recueils de droits coutumiers. Par la suite, Thiébaut occupe une place au conseil échevinal. Durant sa vie, il ne s'est jamais fait armer chevalier, honneur pourtant recherché par les patriciens. Probablement porte-t-il déjà les armes connues pour les générations suivantes : de

gueule à la bande d'argent chargée de trois coquilles de sable. Il aurait adopté un sceau entre

le 27 juin 1319 et le 6 juillet 1320, malheureusement nous n'en possédons plus la trace8. Thiébaut meurt le 14 septembre 1330 et est inhumé au cloître des frères Prêcheurs. Son

1 Ibid., fol. 71vo. 2 Ibid., fol. 27vo. 3 P

RAILLON dans HUGUENIN 1838, p. 245-246.

4

BMN, ms. 177, p. 604 ; ADM, Fonds Clervaux, 7F47 ; AMM, AA54. Ces actes témoignent de l’activité de Thiébaut de Heu entre 1300 et 1330.

5 Cartulaire Saint-Vincent, I, fol. 149. (SCHNEIDER ?) 6 BONNARDOT 1885, p. 43. 7 Ibid., p. 47. 8 S CHNEIDER 1954-1955, p. 20.

épitaphe est la suivante : « Cy gist ly sire Thiebauld de Heu amant et eschevin de Mets quy

morut le jour de l’exaltation saincte croix mil IIIc et XXX. Pries Dieu pour luy »1

.

À sa mort, Thiébaut laisse quatorze enfants. Les trois filles de sa première union, dont nous avons déjà parlé, et onze enfants de son second mariage avec Alix : six filles et cinq garçons.

La première fille de Thiébaut et d’Alix se nomme Anne. Elle épouse Ferry de Cronenberg2, seigneur de Neufchâteau en Ardenne, un « noble et puissans barron ». À la mort de celui-ci, elle tient en douaire la maison de Neufchastel, par un acte en date du 1er août 1329. Elle vivait encore en 13583. Une fille du nom d’Alix est issue de ce mariage.

Ide, seconde fille de Thiébaut, épouse, vers 1327, Jean de Milberg, « prevost heritable

de Thionville »4. Nous perdons sa trace après 1347. Est-elle décédée cette année ? Possible5.

Poincette, la troisième fille épouse Franquignon de Jurue, issu d’une famille très riche de Metz. Jeanne, la quatrième fille de Thiébaut, entre en religion. Les deux dernières filles, Contesse et Isabelle6, épousent respectivement Maheu Hesson et Poince Guenordin, des patriciens messins7.

Nous retrouvons Contesse de Heu engagée dans des procès entre 1347 et 13488. Enfin, nous savons qu’elle détient des biens. En 1347, après le décès de Béatrice femme de Roger de Heu, son frère, elle engage le septième de Maleroy à Yngrant Bourgon pour un cens s’élevant à cent sols messins9. À la mort de son mari, elle a entre ses mains les biens de celui-ci à Norroy-le-Veneur. Cependant, aucune information sur la nature des biens ne nous est fournie10. Le baron d’Hannoncelles mentionne, concernant cette union, qu’un fils du nom de Jean serait né11, mais toutes nos archives sont muettes à propos de cet enfant. Contesse contracte un second mariage, absent des deux manuscrits. Dans le ban de tréfonds de l’année 1353, nous trouvons, par deux fois, la mention suivante : « Contesse de Heu, fille de seigneur

1 BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 14 ; T

HIRIOT 1933, no 57, p. 74.

2 BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 72v. 3

MIRBACH 1885, p. 6.

4 BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 72v ; ADM, Fonds de Clervaux, 7F 40, 14 février 1327. 5 ADM, Fonds de Clervaux, 7F 43, fol. 77v.

6 DCM, I, no 1233, p. 518. La dernière mention la concernant remonte à l’année 1379. Nous pensons qu’elle

décède peut après cette date.

7 BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 73.

8 DCM, I, no 613, p. 257 ; no 628, p. 264 ; no 636, p. 267 ; AMM, FF 196, liasse 8, p. 1, fol. 52. 9

ADM, Fonds de Clervaux, 7F 43, fol. 69.

10

Ibid., 7F 47, fol. 47, mars 1351.

11 H

Thiébaut de Heu, femme de Jean Braidit »1. Par conséquent, il est fort légitime de penser que ce mariage a bien eu lieu d’autant plus qu’un enfant est né, une fille qui se prénomme Jennatte. Jean Braidy est le fils de Forquignon Braidy. Nous le retrouvons pour la première fois en 1348, lorsqu’il part au service de l’empereur de Constantinople2

. Enfin, il est Treize en 1354 et en 1358 puis Sept de la guerre en 13563. En 1352, il échange les biens de son père et de son frère Remion Braidy qu’il détient à Chelaincourt contre la vouerie de Vigneulles donné par Jean Baudoche à Guillaume de Heu4. Contesse de Heu meurt avant 1361 et nous trouvons, dans les archives du fonds de Clervaux, son épitaphe où il n’est fait mention que de son mariage avec Mathieu Hesson : « feu dame Contesse, fem(m)e Maheu Hesson, s(o)eur

d’Ysabel, fem(m)e sei(g)neur Poince Guenordin, ch(eva)l(ie)r »5

.

Fig. 3 : Descendance de Thiébaut de Heu, ses filles avec Alix de La Cour

1 AMM, II 308, 1353, nos 432 et 476. 2 P

RAILLON, fol. 59v. Il en revient avec des armes modifiées.

3

ADM, H 4057, fol. 120 et fol. 207v ; PRAILLON, fol. 87.

4

ADM, Fonds de Clervaux, 7F 43, fol. 103vo.

5 Ibid., fol 66. Thiébaut a : Saint-Martin m.e. : 1314 x : Alix de La Cour † : 1330 (†) : Frères-Prêcheurs Annette x : Ferry II de Cronemberg † : non renseigné (†) : non renseigné Ide x : Jean de Milberg † : non renseigné (†) : non renseigné Poincette x : Franquignon de Jurue † : non renseigné (†) : non renseigné Jeanne Prieure de Clairvaux † : 5 novembre 1367 (†) : Petit-Clairvaux Contesse x : Maheu Hesson † : non renseigné (†) : non renseigné Isabelle x : Poince Guenordin † : non renseigné (†) : non renseigné

 Ses fils avec Alix de La Cour

Le premier fils de Thiébaut, Pierre, est échevin du palais de 1319 à 13441. Il épouse à Metz Catherine Grognat dont il a une fille nommée Jennette2. Cette dernière épouse Jean Baudoche, le maître-échevin de 13463. En 1350, assistée de son mari, elle fait avec son oncle Guillaume le partage des fiefs qui leur sont échus par la mort de Nicolas, leur oncle et frère respectif. L’original de l’épitaphe de Jennette est découvert en 1850 dans le transept nord de l’église paroissiale Saint-Martin, « Ci gist Dame Jennate de Heu femme signour Jehan

Baudoche Chlr qui morut le mercredy … de s… »4. Le baron d’Hannoncelles attribue

faussement à Pierre une seconde fille du nom de Lorette5. Il s’agit, dans les faits, de la fille de son frère, Nicolas.

Pierre de Heu participe à plusieurs campagnes militaires et notamment à celle menée par Jean de Luxembourg, roi de Bohême, en Prusse en 1328-13296. C’est au cours de celle-ci que Pierre est fait chevalier et que Jean de Bohême le choisit comme porte enseigne7. Un passage du manuscrit Goethals confirme ce mode de vie chevaleresque puisqu'il participe à « plusieurs nobles fay d’armes tant en bataille que en tournoy »8. Pierre fait sa devise en novembre 13449. Il meurt le mercredi suivant puis il est inhumé au couvent des Frères- Prêcheurs sous une pierre recouverte d’une lame de cuivre. Son épitaphe est la suivante : « Audit cloistre devant ladicte fontainne en une tombe de cuivre : Cy gist li sire Pierre de Heu

chlr et eschevin dou palais qui morut lan de grace mil trois cent quarante quatre lou mercredy apres la Toussaint. Priez pour ly. Ame »10. Ajoutons que son tombeau est décoré avec les figures des apôtres dans le jardin des Oliviers11.

1 D

OSDAT 1993, pp. 45-64 ; BONNARDOT 1885, p. 53.

2 BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 72 ; « Généalogie de la maison de Heu », BSAL, VII (1857), p. 94. 3

AMM, II 308, 1353, no 432 : « sire Willame de Heu chlr et dame Jennete de Heu, fem loudit s. Jehan (…) ».

4 W AGNER 1975, p. 5 H ANNONCELLES 1856, II, p. 129. 6 P UYMAIGRE 1887, pp. 168-180. 7

BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 72vo.

8 Ibid., fol. 72vo.

9 ADM, Fonds Clervaux, 7F43, fol. 162vo. 10

BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 14v ; THIRIOT 1933, no 154, p. 98.

11

LE PUILLON DE BOBLAYE 1857, p. 21 : « Sepulcrum oeneum Petri quondam de Heu cum imaginibus

Fig. 4 : Descendance de Pierre de Heu et Catherine Grognat

Le second fils de Thiébaut se prénomme Roger. Tout comme son frère aîné, il mène une vie de chevalier. Il est adoubé par le roi de France, peut-être à Crécy ? Il participe et semble remporter un tournoi organisé à Metz au Champ-à-Seille lors de la venue de l’empereur Charles. Il épouse, à Metz, dame Béatrice Lohier dont il n’eut pas d’enfants. Roger teste au mois de mai 1345 et meurt lors de la bataille de Crécy en 1346 et est inhumé en France1. Comme le mentionne Maurice de Pange, les Messins ont coutume de léguer leurs armures à la chapelle Notre-Dame-la-Ronde. Roger de Heu ne déroge pas à la règle et, dès les premiers mois de l’année 1347, le chapelain vend « lou hernex que li sires Rogiers de Heu,

chevalier qui fuit (…) ». De cette armure, ce prélat en tire 40 sous messins2.

Nicolas, son frère et troisième fils de Thiébaut, épouse Isabelle Guenordin3. Il occupe la fonction d’échevin du palais de 1326 à 13444

. Auparavant, nous le trouvons comme plaideur dans une affaire entre la halle des boulangers et la halle des drapiers5. Dans cet acte, il est présenté comme faisant partie de cette dernière halle. Est-il marchand drapier ? Possible. Nicolas fait son testament en 1341 et meurt en 1344 suite à une escarmouche contre des

1 BRB, Fonds Goethals, ms. 1327, fol. 72. 2 P ANGE 1981, n. 1, p. 31. 3 AMM, II 26, 1355, no 8 et no 411. 4 DOSDAT 1993, pp. 51-64. 5 DCM, I, no 57, p. 31. Pierre x : Catherine Grognat † : 1344 (†) : Frères-Prêcheurs Jennette x : Jean Baudoche † : non renseigné (†) : Saint-Martin

Lorrains1. Il est, lui aussi, inhumé aux Frères-Prêcheurs à proximité de son frère, Pierre : « Item a Precheurs devans la tombe de sieur Pierre de Heu : Gist Colignon de Heu filz sieur

Thiebaut de Heu »2. De ce mariage est née une fille, Lorette qui épouse un certain Ferriat Bouquin. Aucun enfant n’est issu de leur union. Lorette de Heu meurt peu avant 1350. Le cartulaire de Guillaume de Heu nous apprend qu’en 1350 les biens de Lorette à Flévy sont