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INSTRUMENTS DE TRAVAIL ET CATALOGUES

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ABREVIATIONS

ADM : Archives Départementales de la Moselle.

ADMM : Archives Départementales de la Meurthe-et-Moselle. ADN : Archives Départementales du Nord.

AE : Annales de l’Est.

AHSS : Annales d’Histoire Sciences Sociales. AMM : Archives Municipales de Metz. AMS : Archives Municipales de Strasbourg. AMT : Archives Municipales de Thionville. ANB : Annuaire de la Noblesse de Belgique. ANL : Archives Nationales de Luxembourg.

ASHAL : Annuaire de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Lorraine. BEC : Bibliothèque de l’École des Chartes.

BMM : Bibliothèque Médiathèque de Metz. BMN : Bibliothèque Municipale de Nancy. BRB : Bibliothèque Royale de Belgique.

BSAL : Bulletin de la Société d’Archéologie de Lorraine

BSAHM : Bulletin de la Société d’Archéologie et d’Histoire de la Moselle. BSHF : Bulletin de la Société de l’Histoire de France.

CL : Les Cahiers Lorrains.

CRM : Cahiers Recherches Médiévales.

DCM : Droit coutumier de la ville de Metz, éditée par Salverda de Grave, Meijers et Schneider, Harleem, 1951-1967, 3 vol.

HMB : Histoire de Metz par les religieux Bénédictins de la congrégation de Saint-Vanne, Metz, 1769-1790, 6 vol. [Pr. : preuves]

HU : Histoire Urbaine.

JGLGA : Jahrbuch der Gesellschaft für lothringische Geschichte und Altertumskunde. JSACML : Journal de la Société d’Archéologie et du Comité du Musée Lorrain. MAM : Mémoire de l’Académie de Metz.

MBR : Die Metzer Bannrollen des dreizehnten Jarhunderts édités par K. Wichamann, Leipzig, Metz, 1908-1916, 4 vol.

MSAHM : Mémoire de la Société d’Archéologie et d’Histoire de la Moselle. MSAL : Mémoire de la Société d’Archéologie Lorraine.

PDV : La Chronique de Philippe de Vigneulles, éditée par Charles Bruneau, Metz, 1927- 1933, 4 vol.

PL : Le Pays Lorrain. RH : Revue Historique.

RHL : Revue Historique de Lorraine. RVM : Renaissance du Vieux Metz.

SHP : Société d'Histoire du Protestantisme.

Abréviation des unités

d. : denier s. : sou lb. : livre mt. : messin ha. : hectare j : journal/aux qa. : quarte d’avoine qb. : quarte de blé qf. : quarte de froment

Abréviation pour la généalogie

a. : aman

o : naissance x ou x2 : marié(e) † : décédé(e) (†) : inhumé(e) ca : environ s. a. : sans alliance

INTRODUCTION

Il y a bien des manières d’aborder et d’écrire l’histoire d’une ville au Moyen Âge. La monographie ici proposée n’est pas le portrait d’une cité observée, entourée de ses murailles et saisie comme un tout, mais bien l’étude d’une famille, les Heu. Comme le poète de Garin le Lorrain le rappel : « La richesse, ce n’est pas seulement les belles fourrures, ni les deniers, ni les chevaux, ce sont les parents, ce sont les amis »1. La famille, étendue au sens large, joue un rôle majeur au Moyen Âge. Depuis la période médiévale, des clercs manipulent le passé familial d’un lignage dont ils relatent et racontent les exploits sous un jour mythique2

. À l’époque moderne, les récits généalogiques sont plus nombreux, mais leur objectif premier est de prouver la noblesse qu’une société d’ordres réclame pour satisfaire aux exigences et aux conventions. Au XIXe siècle, ce goût pour la reconstitution des filiations aristocratiques demeure comme aux siècles précédents. Il vise à produire une généalogie qui se rapproche d’un passé insaisissable. Les travaux du baron d’Hannoncelles3

, pour Metz médiévale, bien que d’une qualité inégale, répondent à cette conception historique.

L’étude des familles et de leur organisation générationnelle est actuellement un domaine très fréquenté dans la recherche sur le Moyen Âge. La raison de ce choix est d’autant plus facile à imaginer que pouvoir, honneur et richesse sont concentrés, à l’époque médiévale, entre les mains d’un nombre restreint d’individus. De plus, dans les sources, les groupes dits nobiliaires sont plus simples à suivre que leurs contemporains appartenant à des « catégories sociales » moins élevées. C’est ce qui explique l’intérêt de l’historiographie pour les racines

1 A

URELL 2004, p. 161. Pour éviter d’alourdir l’appareil critique, nous ne citerons en note que le nom de l’auteur suivit de l’année de parution de l’ouvrage ou de l’article. Le lecteur vourdra bien se rapporter à la bibliographie, où les travaux ont été disposés par ordre alphabétique.

2

GENICOT 1998.

3 H

des lignées aristocratiques1, ainsi que les travaux menés par Martin Aurell sur les Porcelet

d’Arles en Provence2

ou ceux de Pierre Monnet sur les Rohrbach de Francfort3.

À l’opposé, des études préfèrent s’attacher à un petit groupe de familles dans le but d’élaborer au final une monographie plurilignagère. Seuls l’échelle resserrée de l’enquête et le soin apporté à la reconstitution des profils généalogiques et patrimoniaux distinguent ce type de recherche des études thématiques régionales consacrées au groupe aristocratique, telle la thèse de Michel Parisse sur la noblesse Lorraine4. Le choix que nous avons fait se situe dans la première voie puisque nous nous consacrons à l’étude d’une seule famille : les Heu, famille éminente de Metz. La problématique et la méthodologie nous obligent à cette décision.

Nous entreprenons une étude la plus complète et systématique possible des Heu. Nous nous concentrons sur une ou des questions précises afin d’organiser l’ensemble de notre démarche et de notre démonstration autour d’elles, en l’occurrence les questions de l’influence de la famille de Heu et de ses relations, d’une part avec Metz et les autres lignages, et d’autre part, avec le pays messin. À cela s’ajoute une autre question, proche de la première, à savoir quel lien les Heu ont avec la noblesse régionale. Dans ce cadre, il est indispensable de se constituer au préalable une base documentaire proprement monographique et il est nécessaire, dans le propos lui-même, de consentir à certains détours et à l’examen ponctuel de l’une ou l’autre des caractéristiques des familles qui ont entretenu une alliance avec la famille de Heu (titulatures et dénomination, structures de parenté, structures féodaux-vassaliques…). En résumé, le projet est de brosser le portrait de la famille et de se focaliser sur ses relations.

L’option méthodologique dépend de la capacité à mener l’enquête sur un temps long, sans trop de lacunes documentaires, et à ne pas se laisser emprisonner dans des analyses ni trop singulières ni trop générales. Les Gronnais, les Baudoche, les Desch et les Heu dominent la société messine du XIIIe au XVIe siècle. Notre choix s’est posé sur la famille de Heu pour plusieurs raisons. En premier leur longévité à Metz (leur présence est attestée du XIIIe jusqu’à 1552). En deuxième, nous avons à notre disposition une grande source documentaire (manuscrits et fonds de Clervaux). Enfin, cette longévité leur a permis d’accumuler une 1 W ERNER 1998 ; AURELL 2004. 2 AURELL 1986. 3 MONNET 1997. 4 P ARISSE 1982.

richesse financière et foncière, et d’exercer un rôle politique et social à Metz ; pour autant, la richesse attendue des analyses dépend aussi en grande partie du niveau de puissance des familles considérées : pour pouvoir, par exemple, envisager avec une certaine précision les rapports avec d’autres familles, il faut s’intéresser à de grands lignages.

Notre objectif est d’étudier les fondements de leur réussite sociale, économique, politique et familiale. Ce succès s’appuie sur une habile politique qui leur permet de s’approprier un espace, de nouer des alliances matrimoniales profitables et de « mettre en place » un système successoral permettant de préserver leur patrimoine. L’étude de la famille de Heu ne peut être détachée d’un cadre géopolitique particulier. Metz étant une ville libre d’Empire, les élites bourgeoises y possèdent un rôle prépondérant, facilitant de ce fait leur développement notamment culturel et identitaire. De plus, les sources urbaines aident à recomposer les itinéraires de nombreuses familles. Au sein de ces lignages qui forment l’élite urbaine, se développe une volonté d’écrire leur histoire dans le but d’intégrer leur parcours dans celui, plus important, d’une ville autonome, mais menacée par les ambitions des princes voisins.

Quoi qu’elle dise, ou ne dise pas, toute monographie familiale, ainsi que tout travail en général, est orientée par une problématique qui gouverne ses directions de recherches. Cette orientation est nécessaire et justifiée, car « toute recherche historique suppose, dès ses premiers pas, que l’enquête ait déjà une direction »1

. En France, les monographies familiales sont dominées par la question des rapports entre l’aristocratie et les pouvoirs princiers, que ceux-ci soient envisagés dans une stricte approche sociopolitique ou bien dans le cadre d’une démarche plus anthropologique, sensible aux relations entre parenté et pouvoir. Cette approche guide la quasi-totalité des monographies familiales aristocratiques, dans laquelle s’insère notre projet.

Quelle que soit la famille choisie par le médiéviste, celui-ci doit toujours se mettre à la recherche des traces laissées dans les sources par les membres du groupe, ou objet de son étude. La constitution d’un recueil documentaire constitue le point de départ de toute monographie familiale ; cet ensemble devenant par la suite le plus solide pilier sur lequel se fonde la recherche et s’appuie la démonstration.

1 B

Comme la plupart des monographies familiales, notre thèse repose sur la constitution d’un recueil d’actes et sur l’élaboration d’annexes, à savoir une généalogie reconstituée et annotée, des inventaires patrimoniaux sous forme de cartes, de tableaux. L’ensemble de ce corpus documentaire repose sur une méthode combinatoire. L’objectif est de rassembler l’ensemble des documents et des indices disponibles dans les sources et de s’efforcer de les « faire parler » en combinant les données qu’elles nous fournissent. Ainsi, la construction d’une généalogie repose sur une analyse anthroponymique, patrimoniale, successorale et matrimoniale. Les inventaires patrimoniaux relèvent d’une élaboration prudente, non seulement en raison de la complexité des notions de possession et d’usage de la terre au Moyen Âge, mais aussi du fait qu’un bien ne nous est souvent connu qu’à partir du moment où il quitte le patrimoine familial (donation, douaire ou dot). Ce qui explique que toute cartographie seigneuriale recèle une grande part d’illusion. Le plus raisonnable en ce domaine est donc de se limiter à reporter, à titre indicatif et dans un cadre chronologique étendu, les lieux où la documentation nous indique la possession par cette famille de certains biens et droits, plutôt que de tenter de reconstituer cartographiquement une seigneurie imaginaire. Un autre problème se révèle être la constitution d’un recueil ou d’un catalogue d’actes. En effet, les limites concrètes à donner à la constitution d’un recueil, c’est-à-dire la définition des critères d’inclusion ou d’exclusion d’un acte, dépendent de la définition de la parenté que l’on va choisir et que les sources de l’époque permettent de repérer. Une question encore plus délicate est la place à accorder aux actes concernant les femmes. S’il est raisonnable de n’inclure les épouses des membres masculins qu’à partir du mariage, où le lien matrimonial se constitue, que faire alors des actes concernant ces femmes si, une fois veuves, elles se remarient avec un homme d’une autre famille ? De même que faire des actes des enfants éventuellement issus de ce second mariage ? Que faire des actes des filles données en mariage et des actes de leurs enfants ? Retenons-nous les actes des filles devenues religieuses ou abbesses ? La réponse à ces questions repose sur le contenu des analyses au sujet des structures de la parenté et de leur évolution, de l’identité familiale et de ses sources. Nous avons choisi, pour notre propos, d’inclure ces archives en mettant l’accent sur les femmes qui ont joué un rôle déterminant pour ce lignage.

L’intérêt de l’étude des Heu réside dans l’importance de la masse documentaire qui la mentionne. Néanmoins, il faut faire état de la dispersion des sources. Le seul recours aux éditions de textes, notamment celui réalisé par M. François-Xavier Würth-Paquet et N. Van

Werveke sur le fonds de Clervaux1, est toujours insuffisant pour établir un recueil complet des actes concernant les Heu. L’historien qui envisage d’en réunir l’ensemble est confronté à plusieurs sources écrites. Parmi celles-ci, les actes diplomatiques sont les plus importants et nombreux. Tout chercheur qui étudie une famille sait qu’il convient de les regrouper et de les éditer. Ces derniers lui permettront l’élaboration de tableaux de filiation et lui donneront des informations pour réaliser des schémas, des cartes. Si les achats, les ventes et les donations sont numériquement importants, les testaments, les serments de fidélité, les contrats de mariage, quant à eux, livrent des renseignements des plus précieux. Les actes diplomatiques peuvent être aussi utilisés pour mener la recherche sur les traces laissées par les Heu. Sachant écrire, ces derniers sont capables d’apposer leur signature en fin de document. Ainsi, la famille laisse son empreinte. L’abondance de ces documents ne s’arrête pas aux documents normatifs. En effet, bien que peu nombreuses, les lettres rédigées par les Heu prennent également leur place dans le corpus.

Avant de continuer plus loin la description des sources, il nous semble intéressant de présenter maintenant le fonds de Clervaux déposé aux Archives départementales de Moselle. La richesse de ce fonds résulte de l’accumulation successive, depuis le XIIIe

siècle, des titres de famille de presque toutes les maisons qui ont possédé la seigneurie de Clervaux ou se sont alliées aux possesseurs de ce domaine. Le château de Clervaux est situé dans le Grand-duché de Luxembourg. Du XIIIe au XIVe siècle, ses possesseurs successifs l’ont tous reçu par héritage. Le chartrier s’est enrichi sans cesse par l’apport, autour des archives proprement dites de la seigneurie de Clervaux, des fonds provenant des diverses familles seigneuriales, par voie d’alliance et de succession. La formation du chartrier de Clervaux débute avec la famille de Meysembourg, qui possède la seigneurie en 1315, et dont les archives remontent à 1252. Au début du XVe siècle, les Brandenbourg, seigneurs d’Oberlahnstein en Rhénanie, deviennent seigneurs de Clervaux par le mariage de Frédéric de Brandenbourg avec Marie de Meysembourg. Un siècle plus tard, Marguerite de Brandenbourg apporte Clervaux en dot à Nicolas III de Heu. Ce dernier vient habiter le château de Clervaux et y apporte ses archives de famille. Par la suite, Élisabeth de Heu, petite-fille de Nicolas III et de Marguerite, épouse, en 1564, Godefroid d’Eltz, seigneur de Volmérange près de Thionville. En 1631, Claude de Lannoy, comte de La Motterie en Flandre, devient baron de Clervaux par son mariage avec Claude d’Eltz. Le château de Clervaux reste dans la famille de Lannoy jusqu’en 1854. Après

1 W

un long procès de succession, il passe à la veuve du dernier propriétaire, la comtesse Adrien de Lannoy, née baronne de Tornaco, puis a ses héritiers, les comtes de Berlaymont.

François Bonnardot en 18891 attire l’attention sur la véritable importance du chartrier, en particulier sur l’extraordinaire valeur qu’il possède pour l’histoire d’une famille du patriciat messin. Les archives du département de la Lorraine sont depuis 1888 dirigées par Georges Wolfram. Averti par le rapport de Bonnardot de l’existence du chartrier de Clervaux et de son importance pour l’histoire de la région, puis renseigné sur les difficultés financières du propriétaire, Wolfram conduit l’affaire. Débutées pendant l’été 1891, les négociations aboutissent en moins d’un an. Le 1er

août 1892, le chartrier en entier arrive à Metz pour le prix de 12 000 marks.

L’édition établie par Wurth-Paquet et Nicolas Van Werveke2

comprend l’analyse et la transcription intégrale des pièces les plus importantes (trois mille quatre cent cinquante-six documents, dont les dates extrêmes sont contenues entre 1236 et 1793). Cet important volume3 est loin d’avoir épuisé la matière. Au milieu de la masse documentaire, les auteurs se sont bornés à faire un choix parmi les documents qui intéressent le Luxembourg et l’Ardenne, dont Clervaux est l’un des principaux fiefs. Toutefois, la Lorraine et tout particulièrement Metz a sa bonne part du recueil ; les actes les plus anciens émanent, au moins en copie, de l’amandellerie messine.

Les pièces du chartrier s’échelonnent depuis le XIIIe

siècle, jusqu’à l’abolition du régime seigneurial en Luxembourg à la suite de son occupation par les armées françaises à