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L’état de l’enseignement des mathématiques au Sénégal

II.1. Présentation du Sénégal

Le Sénégal est un pays d’Afrique de l’Ouest situé entre les 12°8 et 16°41 de latitude nord et les 11°30 et 17°32 de longitude ouest. Il couvre une superficie de 196 722 km2, limitée au nord par la Mauritanie, à l’est par le Mali, au sud par la Guinée Bissau et la Guinée Conakry et à l’ouest par l’Océan Atlantique sur une façade de 700 km. Le Sénégal renferme une enclave de 10 300 km2, la république de Gambie (voir Figure 2.1.).

II.1.1. Le cadre administratif et politique

Le Sénégal est une ancienne colonie française qui a pris son indépendance le 4 avril 1960. Sa capitale est Dakar, Le français est la langue officielle du pays et sa monnaie est le franc CFA. La République du Sénégal est dirigée par un Président qui est le chef du pouvoir exécutif. Le dernier découpage du territoire sénégalais survenu en 2008 a créé quatorze régions administratives que sont : Dakar, Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kaolack, Kédougou, Kolda, Louga, Matam, Saint-Louis, Sédhiou, Tambacounda, Thiès et Ziguinchor (voir Figure 2.1.). Toutes les régions sont constituées d’au moins trois départements dont le nombre total est quarante-cinq.

Le secteur de l’éducation et de la formation, suit à peu près la même configuration avec une Inspection d’Académie (IA) par région sauf à Dakar, et au moins une Inspection de l’Éducation et de la Formation (IEF) par département. La région de Dakar compte trois

30 Les informations contenues dans cette partie sont tirées du PAQUET-EF 2018 – 2030 ((Programme

d’Amélioration de la Qualité de l’Équité et de la Transparence – Éducation/Formation), novembre 2018 (http://www.gouv.sn/IMG/pdf/PAQUETEF.pdf. Consulté le 7 juin 2019) et du rapport PASEC 2014 (https://www.pasec.confemen.org/wp-content/uploads/2017/02/PASEC2014-Rapport-

87 Inspections d’Académie du fait de la concentration des structures scolaires. Ce qui fait un total de seize Inspections d’Académie et cinquante-neuf IEF.

Figure 2.1. Source :

http://servicepublic.gouv.sn/index.php/demarche_administrative/collectivite_locales/1.

Consulté le 10 août 2019.

II.1.2. Le contexte démographique

Le dernier recensement conduit en 2013 par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) a établi la population totale du Sénégal à 13 508 715 habitants avec une densité de 65 habitants / km2 (source RGPHAE 201331).

La population est fortement rurale (55 %) et essentiellement jeune avec plus de la moitié qui est âgée de moins de 20 ans. Actuellement, la population scolarisable augmente à un rythme annuel moyen de 2,89 %. Ce qui engendre une très forte pression sur l’offre d’éducation et de formation et nécessite un effort accru et continu de construction de nouvelles salles de classes, de recrutement de nouveaux enseignants, et d’investissements pour l’amélioration des conditions d’enseignement et d’apprentissage.

A côté de la langue française, « langue officielle » du pays, six langues principales qui sont le Diola, le Mandingue, le Pulaar, le Sérère, le Soninké et le Wolof ainsi que l’Arabe ont été homologuées et codifiées (ibid, p. 82).

88 Le taux d’analphabétisme demeure encore élevé chez les individus âgés de 15 ans ou plus.

II.1.3. La situation économique et financière

Avec un indice de développement humain (IDH) de 0,47 (d’après PNUD32

) le classant 154e sur 182, le Sénégal reste un pays peu avancé. Son produit intérieur brut (PIB) s’élève à 14,79 milliards de dollars américains selon la Banque mondiale, soit 1 046,59 dollars américains par habitant (Rapport PASEC 2014, op. cit. p. 4).

Cependant l’économie sénégalaise se maintient sur une dynamique de croissance favorisée par le raffermissement des investissements publics dans l’énergie, l’agriculture et les infrastructures. Ainsi, le taux de croissance du PIB réel atteint 7,1 % en 2017 contre 6,5 % en 2015 (PAQUET, op. cit. p. 8). Cette performance est portée principalement par le bon comportement des industries extractives, des activités de raffinage et des industries chimiques et, dans une moindre mesure, par le dynamisme des cimenteries, des Bâtiments et Travaux publics (BTP), de l’énergie, du transport, des télécommunications ainsi que des services financiers.

S’agissant des finances publiques, la politique de rationalisation des dépenses de fonctionnement se poursuit afin d’accorder davantage de place aux investissements dans le budget.

Cette dynamique de croissance doit s’ajuster à un contexte social marqué par la prévalence de la pauvreté : en 2011, 47 % de la population était considérée comme pauvre selon les estimations en 2010 de l’Agence Nationale de Statistiques et de Démographie (ANSD). Ce pourcentage a légèrement diminué pour atteindre 40 % en 2015. Le milieu rural est particulièrement défavorisé, 2 personnes sur 3 vivant dans la pauvreté (PAQUET, ibid, p. 9). En outre l’économie sénégalaise se caractérise par une coexistence d’un secteur moderne peu développé et un secteur rural plutôt en stagnation. Les interactions entre ces deux secteurs s’opèrent dans les zones urbaines et se traduisent par le développement d’un important secteur informel qui est le premier employeur du pays.

L’emploi informel33

qui représente plus de 60 % des emplois non agricoles et occupe 95 % de la population active, s’accentue avec l’urbanisation. Il contribue à hauteur de 55 % au PIB. L’agriculture occupe plus de la moitié de la population active et contribue pour moins de 10 % à la formation du PIB. Outre l’agriculture, les principales recettes proviennent de la pêche, du tourisme, des BTP, des TIC et des télé-services. C’est d’ailleurs autour de la transformation structurelle de ces bases de l’économie que le Sénégal a bâti en 2014 sa stratégie devant conduire le pays à l’émergence à l’horizon 2030. Il s’agit du Plan Sénégal Emergent (PSE) qui s’articule autour de trois axes prioritaires : la croissance inclusive, le développement humain et la bonne gouvernance. Le succès d’un tel programme passe par la promotion d’une éducation et formation de qualité susceptible de former la masse critique de

32 Programme des Nations Unies pour le Développement https://www.undp.org/content/undp/fr/home.html

Consulté le 30 août 2 019.

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Beaucoup d’analphabètes et un grand nombre de jeunes qui, à la sortie du Lycée ou de l’université, ne trouvaient pas d’emploi dans le secteur formel (administration, entreprises reconnues), ont investi le secteur informel (commerce, artisanat) et contribuent à son développement. Ils ont une gestion traditionnelle des affaires, leurs structures n’ont pas d’existence juridique et ils échappent en général à la fiscalité et aux contrôles de l’État.

89 compétences capables d’anticiper et de mettre en œuvre les mutations porteuses de cette transformation structurelle de l’économie.

Ce qui explique la hausse des dépenses publiques d’éducation qui ont connu une forte évolution entre 2013 et 2015 ; passant de 491 milliards 342 millions de Francs CFA en 2013, à 553 milliards 914 millions de Francs CFA en 2015, soit un taux d’accroissement moyen annuel de 4,1 %.

Comparativement à d’autres pays, le système éducatif sénégalais est privilégié puisqu’il a reçu en moyenne pour la décennie environ 7,0 % du PIB. En se référant au budget de fonctionnement de l’État hors dette publique et hors charges communes, la part de l’éducation a atteint plus de 41 %.