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5.3 Analyse de la faune d’un point de vue spatial

5.3.3 La zone « basse »

5.3.3.1 Présentation des restes de la zone « basse »

La faune de la zone basse provient de plusieurs types de structures telles que des fosses ou

des aménagements de la berge, mais également d’un niveau de sol néolithique (US.5.5, US.4.7, US.15.1) qui n’est conservé que dans cette zone. Celle-ci est la plus riche du site en termes de faune puisqu’elle livre 1489 restes, soit plus de la moitié du corpus total (fig.72). Le PdR est de 2234,2g soit 66% du PdR global, car c’est dans cette zone que le taux de détermination est le plus élevé avec 111 déterminations et plus de 80% des déterminations du site. Malgré une conservation des restes assez bonne en comparaison des autres zones, le taux de détermination reste très faible (8%) avec une fragmentation élevée (PdR/NR= 1,5), liée notamment à la présence des niveaux de sol qui livrent beaucoup d’esquilles. Pour autant, les niveaux de sol livrent aussi de nombreux restes déterminés dans un bon état de conservation pour le site, cela est peut-être dû à l’effet du marais. C’est la fosse 75 en bord de berge, qui s’apparente vraisemblablement à une fosse de rejet détritique, qui livre la plus grande partie des restes déterminés puisque les déterminations de cette fosse (NR=65) représentent presque la moitié de toutes celles réalisées sur le site.

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Figure. 72 : Répartition de la faune de la zone « basse ».

Les cinq espèces animales reconnues sur le site (bovins, caprinés, suinés, chien, cerf) se retrouvent dans la zone basse. Notons que le chien, le cerf et les suinés sont présents en exclusivité dans cette zone. Au niveau du NR c’est le chien et les bovins qui sont les plus représentés, les caprinés le sont moitié moins, alors que les suinés et le cerf ne comptent que très peu de restes (fig.73).

Figure. 73 : Représentation du nombre de restes des taxons de la zone « basse ».

En revanche, en termes de PdR, le bos est très largement dominant (80%), suivi du chien (11%). Les caprinés pourtant cinq fois plus représentés par le NR se retrouvent au même niveau que les suinés (4%) alors que le cerf devient quasiment inexistant (moins de 1%) (fig.74).

Tranchée Structure et/ou US NR total NR déter NR indet PdR total PdR déter PdR indet

tr4 st68 7 0 7 1,5 0 1,5 tr5 st75 177 65 112 767,7 727,5 40,2 tr5 st76 19 0 19 14,7 0 14,7 tr4 st77 38 4 34 441,8 411,7 30,1 tr4 st79 1 1 0 16,6 16,6 0 tr5 US 5.5 140 7 133 261,1 161,6 99,5 tr16 US15.1 603 21 582 313,8 200,8 113 tr4, 7, 8 US4.7 504 13 491 417 289,6 127,4 TOTAL 1489 111 1378 2234,2 1807,8 426,4

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Figure. 74 : Représentation du poids des restes des taxons de la zone « basse » (en gramme).

5.3.3.2 Représentation squelettique

La zone « basse » est la zone qui se prête le mieux à une analyse squelettique du fait d’un nombre de restes déterminés qui n’est pas que le fruit de la présence de dents de bovins. Nous remarquons que toutes les parties du squelette (axial, membres) sont représentées (fig.75). Le cas du chien est particulier, du fait de sa représentation squelettique, mais également vis-à-vis de sa fonction au Néolithique. Pour ce qui est des autres taxons, le cerf et les suinés comptent trop peu de restes pour que leur représentation squelettique soit représentative. Certes, les dents de bovins sont toujours surreprésentées, ce qui est certainement dû à leur grande résistance, mais malgré un NR restreint nous remarquons une grande diversité dans les éléments squelettiques représentés pour les bovins et les caprinés.

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Figure. 75 : Tableau de représentation squelettique de la zone « basse ».

Nous pouvons donc penser que la représentativité du corpus de la zone « basse » est bonne. En effet, les éléments fragiles, potentiellement les plus sensibles aux effets taphonomiques, tels que les phalanges, notamment celles de caprinés ainsi que les scapulas de caprinés, ne sont pas sous représentés. On observe plusieurs ossements fragmentés sur place à la fouille. Cependant, des différences pourraient être évoquées entre le niveau de sol et les fosses. Si nous comparons les restes de la fosse 75 et ceux de l’US.15.1 qui ont le NRd le plus élevé et sont proches l’une de l’autre, nous remarquons que la fosse offre des restes qui sont beaucoup plus gros que ceux du niveau de sol, où l’assemblage est plus homogène. Cette différence peut s’expliquer en mettant en cause la fragmentation, qui est potentiellement plus importante sur un niveau de sol soumis aux piétinements, aux battements d’eau et à de nombreuses dégradations par rapport à une fosse qui protège davantage les os. Mais nous pouvons aussi imaginer que c’est le type de rejet au départ qui est en cause. Les rejets dans la fosse ayant été très certainement volontaires, alors que ceux sur le niveau de sol ont peut-être un caractère plus accidentel et cet assemblage ne se serait fait qu’à partir d’ossements « perdus » qui se sont retrouvés piégés dans cette zone (dans la boue du marais, dans la végétation, …) et par conséquent les petits restes ont plus de probabilité de se retrouver ainsi « perdus » et piégés. En suivant ce raisonnement, nous pourrions donc même avoir dans le niveau de sol une sur représentation des petits ossements comme les extrémités de membres.

Bos Caprinés Suinés Cerf Chien

crâne 3 1 1 mandibule 2 dent 15 1 1 vertèbres 1 10 côtes 2 scapula 2 3 humérus 2 1 2 radius 2 1 ulna 1 1 os du carpe 1 1 6 métacarpe 1 1 5 coxal 1 1 fémur 1 tibia 2 2 1 tarse 1 1 métatarse phalange 1 2 1 1 4 phalange 2 2 9 1 4 phalange 3 3 phalange résiduelle 1 bois 1 TOTAL 38 21 4 4 39

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Cette dernière possibilité est à prendre en compte pour évaluer quelles sont les activités qui ont pu être pratiquées pour produire ces rejets. Lorsque nous observons la représentation squelettique de l’US.15.1 (fig.76), nous remarquons que la moitié des restes sont des phalanges, si nous ajoutons à cela l’os pyramidal et les quatre dents, nous avons alors les trois quarts des restes qui peuvent correspondre à des rejets primaires de boucherie et non à des rejets de consommation. Nous pouvons donc émettre l’hypothèse que cette zone a servi, en retrait de l’habitat, à effectuer les premières opérations de boucherie, et potentiellement un travail de la peau.

Figure. 76 : Tableau de représentation squelettique de l’US.15.1.

Cependant, les restes de la fosse 75 très proche ne donnent pas les mêmes résultats (fig.77), avec une représentation beaucoup plus étalée sur les différentes parties du corps. Mais nous avons tout de même pour les caprinés un nombre élevé de bas de patte, avec donc de possibles rejets primaires de boucherie ou d’un travail de la peau pour cette espèce.

Figure. 77 : Tableau de représentation squelettique de la fosse 75.