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Pour cette même sélection de pays, nous vérifions la transparence avec l'aide du Corruption Perceptions Index de Transparency International ; la stabilité politique avec le

CHAPITRE QUATRIEME: LES RESULTATS DE L'ETUDE ET L'ANALYSE COMPARÉE

4.1. Présentation des résultats

Dans ce quatrième et dernier chapitre, nous présentons nos résultats, et ensuite nous procédons à leurs interprétations. Les résultats seront présentés dans six schémas.

Comme nous l'avons souligné plus tôt, nous devons déterminer avec la présentation des résultats si les compagnies multinationales de deux pays émergents très présents en Afrique subsaharienne montrent une préférence quant à leur choix de pays. Nous avons comparé les investissements directs étrangers de l'Afrique du Sud et de la Chine selon le niveau de démocratie (Polity IV), de corruption (Transparency International), de risque politique (PRS Group), et de respect des droits humains (CIRI). De plus, rappelons que nous avons pris en considération seulement les pays ayant un niveau en ressources naturelles et un marché ou potentiel de marché comparable, ce qui permet d'écarter la possibilité que la taille du marché ou la quantité de ressources naturelles soit des facteurs modifiant les résultats. En premier lieux, nous avons comparé les IDE des années 2009 et 2010, et ensuite, à une plus petite échelle, l'évolution des IDE à travers les années.

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Figure 5 Index de démocratie et comparaison des IDE chinois et sud-africains (2009- 2010) 1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 I Sum of IDEAS I Sum of IDE CH 6,16-3,08 -2 -1 1,16 5,25 Source : SARB; FMI (2012); Polity IV.

8 6.16

La figure 5 présente les résultats des IDE sud-africains et chinois en comparaison dans les dix pays sélectionnés selon le pointage démocratique pour les années 2009 et 2010. Les résultats permettent de confirmer notre hypothèse principale qui prédit une préférence des deux pays émergents à l'étude pour les pays ayant un système politique autocratique. Le graphique montre qu'une majorité des IDE pour les deux pays se trouve du côté gauche, soit du côté des pays considérés autocratiques.

La Chine, malgré une grande portion des IDE en Zambie (24,43 pourcent), distribue 63,87 pourcent de ses investissements du côté des autocraties. Et si nous écartons l'exception zambienne, 89,24 pourcent des IDE sont en direction d'autocraties. L'Afrique

du Sud distribue quant à elle 66,51 pourcent de ses investissements dans les pays autocratiques contre 33,49 pourcent dans les démocraties. Ces données suggèrent une relation positive entre autocratie et IDE. Cela nous permet d'affirmer que la présence d'un système de gouvernement autocratique a une influence positive sur la localisation des IDE chinois et sud-africain en Afrique subsaharienne pour les années 2009 et 2010. Regardons maintenant les résultats pour la variable corruption.

Figure 6 Index de corruption et comparaison des IDE chinois et sud-africains (2009- 2010) I Sum of IDE AS I Sum of IDECH (TJ u C | ro 1 41 4* Ol Ol m ra O o fl> >• l e •i J 2 j a c C OC T3 3 41 i o - £ <D F ra < O i— O Ê rsl C 1- Z ra tn O 1,93 1,94 1,9 7 2,07 2,21 2,35 2,69 2,75 4,53 5,82 Source : MOFCOM; FMI (2012); Transparency International.

La figure 6 présente les résultats des IDE sud-africains et chinois en comparaison dans les dix pays sélectionnés selon le pointage pour la corruption lors des années 2009 et

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2010. Les résultats ne permettent pas de confirmer notre hypothèse qui prédit une préférence ou une indifférence des deux pays émergents pour les pays les plus corrompus.

Les résultats de la Chine ne révèle aucune préférence, mais une indifférence avec 45,25 pourcent des IDE vers les cinq pays les plus corrompus et 54,75 pourcent dans les pays les plus transparents. Encore une fois, si nous éliminons la Zambie qui représente près du quart des IDE totaux chinois et un pays transparent, la Chine porterait ses investissements vers les pays les plus corrompus à 73,69 pourcent du temps contre 26,30 pourcent vers les pays les plus transparents. L'Afrique du Sud présente d'autres résultats, montrant une préférence dans les pays les moins corrompus avec 64,33 pourcent des investissements, notamment en raison du pointage surprenant du Zimbabwe du côté des pays les plus transparents.

Les résultats nous permettent d'affirmer que la Chine est indifférente au degré de corruption lors de ses choix de pays récepteur d'IDE alors que l'Afrique du Sud préfère les pays les plus transparents entre 2009 et 2010. Voyons maintenant l'importance du respect des droits humains perçu lors des investissements à l'étranger des pays émergents à l'étude.

Figure 7 Index d'intégrité physique et comparaison des IDE chinois et sud-africains (2009-2010)

I Sum of IDEAS

I Sum of IDE CH

Source : FMI, MOFCOM, CIRI.

Le graphique 7 présente les résultats des IDE sud-africains et chinois en comparaison dans les dix pays sélectionnés selon le pointage pour le respect de l'intégrité physique (droits humains) pour les années 2009-2010. Les résultats nous permettent de confirmer notre hypothèse qui prédit une préférence ou une indifférence des deux pays émergents pour les pays ayant un faible respect des droits humains.

Les résultats de la Chine montrent une indifférence par rapport au respect des droits humains avec 45,51 pourcent des IDE vers les cinq pays avec le pire pointage et 54,49 pourcent dans les pays avec le meilleur pointage. Encore une fois, si nous éliminons la Zambie qui représente près du quart des IDE totaux, la Chine porterait ses investissements vers les pays les plus corrompus à 73,94 pourcent du temps contre 26,06 pourcent vers les pays les plus transparents. L'Afrique du Sud montre elle aussi une indifférence au respect des droits humains avec 59,27 pourcent des IDE dans les pays au plus faible respect des

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droits humains, et montrant un faible 40,73 pourcent des investissements dans les pays respectant les droits humains. Les résultats nous permettent d'affirmer que la Chine et l'Afrique du Sud sont indifférentes au respect des droits humains lors de leur choix de pays récepteur d'IDE entre 2009-2010. Voyons maintenant l'importance du risque politique perçu lors des IDE des pays émergents à l'étude.

Figure 8 Index de risque politique et comparaison des IDE chinois et sud-africains (2009-2010) 1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 38,3 I Sum of IDE AS I Sum of IDECH 45 o Ol ra * c -O ra ra ra J2 t/> F O M m 01 £ (O 56,7 57,9 60,85 62,5 63,2 77,07 77.4 Source : MOFCOM; FM/ (2012); Polity IV.

La figure 8 présente les résultats des IDE sud-africains et chinois en comparaison dans les dix pays sélectionnés selon le pointage pour le risque politique pour les années 2009-2010. Les résultats ne nous permettent pas de confirmer l'hypothèse qui prédit une préférence des deux pays émergents à l'étude pour les pays ayant un haut degré de risque politique. En effet, la Chine montre encore une fois qu'elle est indifférente et place ses investissements à 45,25 pourcent dans les pays les moins à risque sur un point de vue politique contre 54,75 pourcent dans les pays les plus à risque. La Zambie en moins, les IDE chinois seraient à plus de 69 pourcent vers les pays à risque. L'Afrique du Sud, quand à elle montre une majorité des investissements, 64 pourcent dans les pays avec le moins de

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risque politique. Et seulement 35, 67 pourcent en direction des pays à risque. Ce qui nous permet d'affirmer que la Chine est indifférente au niveau de risque politique alors que l'Afrique du Sud montre une préférence au pays ayant un niveau de risque politique faible lors de ses choix de pays récepteur d'IDE pour les années 2009-20X0.

Figure 9 Evolution des IDE chinois (2004-2010)

■Angola ■Zimbabwe ■Zambie ■R.D.C. ■Soudan ■Kenya Tanzanie -Namibie Botswana Sierra-Leone 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : MOFCOM; FMI (2012);

La figure 9 présente l'évolution des IDE chinois dans les dix pays cibles. Cinq courbes sont particulièrement frappantes dans ce graphique, soit celles de Zambie, du Soudan, de la République démocratique du Congo, de la Tanzanie et de l'Angola. Tous semblent être des partenaires prioritaires pour la Chine depuis 2007-2008. Ce qui montre une préférence marquée pour les pays autocratiques, car trois sur quatre sont considérés comme des autocraties par l'Index de démocratie Polity IV. Il est certainement possible de dire que la Chine est indifférente au régime politique en place lors de ses investissements étrangers entre 2004-2010 à défaut de pouvoir dire sans aucun doute que la Chine préfère les autocraties. Voyons ce que montre la courbe des investissements sud-africains.

Figure 10 Évolution des IDE sud-africains (2001-2004; 2009-2010)

2001 2002 2003 2004 2009 2010 Source : MOFCOM; FMI (2012);

■Zimbabwe ■Zambie ■Namibie ■Botswana

La figure 10 montre l'évolution des IDE sud-africains dans quatre pays. Le petit nombre de données pour les années 2001-2004 nous empêche d'établir une conclusion exhaustive pour l'Afrique du Sud, cependant, ce graphique permet de constater en outre la montée des IDE entre 2004 et 2009 dans tous les pays sans exception. Pour la Namibie, l'investissement est resté plutôt stable de 2001 à 2009 pour ensuite plus que doubler entre 2009 et 2010; la Zambie est passée d'une part d'investissement presque nul de 2001 à 2004 pour finalement tripler en 2010; le Botswana est un partenaire de choix pour les IDE sud- africains depuis 2004, mais sont évolution n'est en rien comparable à l'évolution exceptionnelle des IDE en direction du Zimbabwe qui est partenaire de premier plan depuis 2001, mais qui a surtout vue une évolution remarquable de 2009 à 2010 passant de moins de 400 millions de dollars américains à plus de 850 millions.

En somme, les résultats des schémas confirment que le système autocratique a une influence positive sur la localisation des IDE chinois et sud-africains dans les pays mis à l'étude, confirmant du même coup notre prévision théorique. Le lien entre IDE et autocratie

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est donc positif pour l'Afrique du Sud (66,51%) et pour la Chine (63,87%). En retirant la Zambie du calcul pour les IDE chinois, le lien se trouve encore plus palpable et fort (82,3%)

Quant aux sous-hypothèses, la Chine semble montrer une indifférence au niveau de corruption et de risque politique selon son choix de pays récipiendaires. En retirant la Zambie des observations, la Chine montre un lien fort et positif entre IDE et corruption (73,68%) tout comme entre IDE et risque politique (73,68%). Contrairement aux prévisions théoriques, l'Afrique du Sud montre une préférence dans les pays plus transparents (64,33%) et au risque politique inférieure (64,33%). Nous proposerons une explication à ces résultats.