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Afin d'apporter une contribution à la connaissance scientifique sur notre objet d'étude, nous expliquons d'abord les complexités de la politique étrangère sud-africaine et son évolution depuis 1994 à nos jours. Nous montrons ensuite les différents modèles de développement entre les pays émergents et les pays du Nord, pour évoquer la nouvelle réalité du développement international. Finalement, nous posons notre question de recherche spécifique.

1.2.1Quelle direction politique pour l'Afrique du Sud ?

Depuis la fin de l'Apartheid et la prise du pouvoir par Y African National Congress (ANC) et Nelson Mandela, l'Afrique du Sud a intégré à l'agenda de sa politique étrangère l'importance de promouvoir la démocratie pour augmenter la stabilité politique des pays africains « frères » (Alden, Soko, 2005). C'est particulièrement cette position sur la démocratie et surtout la démocratie en Afrique qui diffère du discours chinois. Cependant, la réalité entre le discours et l'action est bien différente. Bien que cette rhétorique de Pretoria continue toujours à être éloquente et constamment pro-démocratique, les efforts sud-africains pour la promotion de la démocratie ont rencontré ces dernières années de nombreuses embûches, dilemmes et contradictions. Dès ses débuts, l'ANC a été incapable de se distancier des régimes anti-démocratiques de Kadhafi (Libye) et de Castro (Cuba), par exemple, qui ont pris position en leur faveur durant leurs jours de libération.

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Suite à la libération de l'Afrique du Sud, en 1994, plusieurs États africains qui avaient supporté l'ANC se sont vus donnés des discours de bonne conduite démocratique par l'Afrique du Sud. Cette attitude agressive des débuts de l'ANC au pouvoir a déçu plusieurs chefs d'États qui ont accusé Pretoria de poursuivre un projet « occidental » en Afrique. Cette tendance fortement teintée des principes libéraux à l'occidental, a donc été rapidement critiquée par plusieurs pays d'Afrique subsaharienne qui voient une sorte de néocolonialisme dans cette prise de positions et accuse l'Afrique du Sud de n'être qu'un laquais de l'Occident au Sud de l'Afrique (Cornu, 2007 ; Landsberg, 2000). L'Afrique du Sud a aussi eu à faire face à ses engagements envers la démocratie et les droits humains dans sa poursuite d'intérêt économique dans ses investissements directs, échangeant avec tous les États (démocratiques ou non), et vendant même des armes à des États engagés dans des conflits. Le gouvernement de l'ANC a donc dû réaliser que son projet de politique de démocratisation en Afrique rédigé par Nelson Mandela (Mandela, 1993) faisait face à une crise de confiance et de crédibilité (Landsberg, 2000). La doctrine moralisante de politique extérieure sud-africaine étant en crise, le gouvernement a dû reconsidérer sa stratégie.

Le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni, ne se cache pas d'un certain parti prix quant il compare le modèle traditionnel du modèle émergent. Il affirmait en 2006 :

The Western ruling groups are conceited, full of themselves, ignorant of our conditions, and they make other people's business their business, while the Chinese just deal with you as one who represents your country, and for them they represent their own interests and you just do business.15

Le président actuel de la République du Ghana, John Atta Mills, prend d'ailleurs position en faveur de la nouvelle façon de faire qui semble bien propre aux pays émergents : « China is bringing investment, expertise and knowledge for the benefits of the African people in a bid to help the continent to regain its rightful place, to achieve rapid progress ».

14 Voir le document officiel de 1994 : Foreign Policy Perspectives in a Democratic South Africa.

15 Yoweri Kaguta Museveni, cité dans Halper (2008).

16 John Atta Mills, cité dans le China Daily, [en ligne] http://www.chinadaily.com.cn/cndv/2010-

Face à ces nombreuses critiques et le rejet de plusieurs États africains à se faire dicter une façon de faire à l'intérieur de leurs territoires, il semble que l'Afrique du Sud de Jacob Zuma modifie son discours en politique internationale en même temps que les relations commerciales entre la Chine et l'Afrique du Sud augmentent exponentiellement depuis 2003. Les liens entre Beijing et Pretoria semblent d'ailleurs centraux dans la stratégie internationale des deux États. Est-il intéressant d'ailleurs de se question sur la nature des relations sino-sud-africaines, s'ils sont des rivaux, des amis ou des concurrents. Cette identité qui semble de plus en plus se connecter entre l'Afrique du Sud et la Chine peut-elle avoir une importance dans la constitution de leurs intérêts et de leurs actions comme sans doute l'affirmerait Alexander Wendt (1992)? Il reste tout de même difficile d'ignorer l'importance dans la formation des intérêts et des actions des États le rôle des idées, croyances, valeurs et normes. Le partage entre l'Afrique du Sud et la Chine d'un passé commun d'ancienne colonie et de peuple humilié par la communauté internationale peut certainement jouer un rôle important dans les actions et intérêts des deux États. L'Afrique du Sud donne d'ailleurs l'impression d'être toujours à la recherche de son identité si l'on en croit à ses actions qui suivent des chemins parfois opposés.

L'Afrique du Sud a causé l'émoi dans la presse internationale en 2007 lorsqu'elle a étonnamment joint la Chine sur un vote à l'Organisation des Nation unis (ONU) visant à bloquer une résolution contre le régime autoritaire du Myanmar pour le « non-respect des droits humains fondamentaux ». Cette décision a été grandement critiquée par la presse internationale accusant l'Afrique du Sud « d'avoir oublié le rôle de l'ONU dans l'abolition de l'apartheid »17. L'Afrique du Sud a également pris trois autres décisions controversées contre le lobby international des droits humains, celle-ci a travaillé avec la Chine et la Russie parmi d'autres pour empêcher une résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU condamnant le régime de Robert Mugabe au Zimbabwe ; la condamnation des États utilisant le viol comme arme politique et militaire ; et l'imposition de sanctions contre l'Iran pour violation du Traité de Non-prolifération nucléaire (Habib, 2011). Ensuite, se conformant à cette nouvelle direction, le gouvernement sud-africain a refusé un visa au

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Dalaï Lama en 2009 pour assister à une conférence sur la paix donnée par des lauréats Nobel en Afrique du Sud coïncident avec la Coupe du Monde de Football en 2010. Les organisateurs du prix Nobel ont suspendu l'événement et changer de destination en moyen de protestation. En mars 2011, Zuma garde la même rhétorique confuse, par exemple, lorsqu'il supporte la résolution de l'ONU supportant les rebelles libyens combattant le Colonel Kadhafi avec un « no fly zone » pour ensuite critiquer ouvertement cette opération. Le président sud-africain s'est ensuite rendu lui-même à Tripoli pour rencontrer Kadhafi et lui exprimer ses sympathies lorsque les bombardements ont emporté des membres de sa famille.

Ces prises de positions en faveur des intérêts chinois et peut-être sud-africains semblent annoncer un réel changement de voie du pays arc-en-ciel. Cette attitude n'est pas unique dans le monde, elle relate un nouveau mouvement international dominé par un certains nombre de pays émergents qui ne répondent plus aux « intérêts » ou valeurs occidentales tel que cela a été vu ces dernières décennies. L'Afrique du Sud, se voyant comme le futur représentant des pays africains dans les institutions internationales et sur la scène internationale en générale, ne semble plus se donner le rôle de moralisateur en Afrique comme ce fut le cas lors des années Mandela-Mbeki. Face à la nouvelle économie politique internationale, Pretoria ne semble plus vouloir payer le prix de cette morale occidentale sur les droits humains et la gouvernance politique. Tel que mentionné plus tôt, cette moralité, embrassée par les démocraties libérales, ne fait pas l'unanimité dans les pays du Sud qui ont toujours en mémoire l'expérience douloureuse du colonialisme ou néocolonialisme qui a agit complètement à l'opposé de cette fameuse moralité libérale, dans l'intérêt du Nord. Ces pays regardent souvent cette nouvelle moralité comme un nouveau moyen ingénieux de contrôler les États qui viennent à l'encontre de leurs intérêts, une sorte de moralité sélective, à double standard.

Cependant, la position face à la promotion de la démocratie par le régime de Zuma ne semble pas suivre une direction unilatérale face à la question de la démocratie. Le 30 janvier 2011, à l'importante rencontre d'ouverture du Sommet de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba, le Président Jacob Zuma a affirmé vouloir mettre l'accent sur l'engagement de son pays pour la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique18. Cette attitude schizophrénique laisse plusieurs observateurs perplexes quant aux réelles intentions de l'AS.

Il serait intéressant de voir si le regroupement de pays faisant partie de l'organisation IBSA (Inde, Brésil, Afrique du Sud), tous faisant partie de « l'aile » démocratique des BRICS, pourrait se détacher de l'idéologie chinoise et russe sur la question de la démocratie. Cependant, les récentes positions de 1TBSA sont toute autant inconstantes que les positions de l'AS. L'Inde semble rester un défenseur zélé du principe de souveraineté de l'État19 en s'opposant à une toute intrusion dans les affaires intérieures des États, comme il est question dans le cas de la Syrie en 2012. Cette attitude ne cesse de rappeler les vieux réflexes gardés du « Mouvement des Non-alignés » d'ailleurs toujours actif20. Si les pays démocratiques à l'occidentale se doivent de répondre à l'opinion publique lors de l'établissement de leurs politiques, 1TBSA en serait-elle exempt, à l'instar de la Chine et de la Russie ? Ne faut-il pas oublier que l'anticolonialisme est le « mythe fondateur » de l'Afrique du Sud et que la perspective historique est très importance pour

18 BUANEWS, « SA to promote democracy at AU Summit », [en ligne],

http://www.buanews.gov.za/news/ll/11013013151001. (consulté le 3 mai 2012).

19 Le principe de souveraineté de l'État trouve sont origine dans le traité de Westphalia en 1648. Suite à la fin

de la Deuxième Guerre mondiale, avec la création de l'ONU, la norme de la souveraineté des États a reçu un nouvel allié institutionnel pour détruire les Empires et enrayé la légitimité de la colonisation. Cependant, depuis quelques décennies, une nouvelle norme internationale protégeant les droits humains et individuels a gagné en importance, et du coup la norme sacro-sainte de souveraineté d'État s'est vue érodée comme norme internationale. Le principe de souveraineté d'État s'est alors scindé avec la responsabilité de protéger les droits fondamentaux. Et lorsqu'un dirigeant omet de respecter cette obligation, des acteurs extérieurs peuvent se donner le droit, et même la responsabilité, d'agir pour faire respecter cette nouvelle norme du système internationale actuel (McFaul, 2005). La légitimité et l'action d'acteurs extérieurs pour promouvoir la démocratie par les État, les ONG ou les institutions internationales, ont ces dernières années grandement gagné en popularité. L'idée que les peuples ont droit à la démocratie a gagné plusieurs supporteurs... et adversaires.

20 Au sommet du Mouvement des Non-alignés de Durban en 1998, le gouvernement de Mbeki proposait de

créer un groupe de pays puissants du Sud comme la Chine, le Brésil, l'Egypte, la Malaisie, et bien sûr l'Afrique du Sud pour servir de contrepoids au tout-puissant groupe des G-7 (Landsberg, 2000).

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comprendre les comportements. À ce propos, Thabo Mbeki a souvent expliqué l'importance pour l'AS de garder en tête les trois plus grands phénomène historique aillant influencé l'Afrique : l'esclavage, le colonialisme et l'impérialisme (Bond, 2004). Mbeki qualifie l'impérialisme actuel dans les relations internationales de global apartheid et ne cesse de demander des relations internationales différentes. C'est donc ce que Rosa Luxemburg (1968) a nommé brillement «l'accumulation de dépossessions » qui est au centre de la réflexion des pays émergents. C'est certainement dans cette optique que les pays émergents sont tous vigilant lorsque le principe de « responsabilité des États de protéger » contre les atrocités de masses est invoqué (Traub, 2012).

Pour plusieurs, la récente empreinte sud-africaine sur le monde montre la nouvelle tendance apportant au développement de l'économie la primauté sur les idéaux ou la morale. L'Afrique du Sud semble déterminée à se donner une nouvelle identité de superpuissance régionale plus musclée, et peut-être plus proche de celle de la Chine.

Face à la nouvelle compétition économique internationale, l'Afrique du Sud, tout comme beaucoup de pays au monde, semble s'adapter pour ne pas se voire mise de côté au profit des autres pays moins regardant sur les politiques intérieures des États autocratiques prêts à s'ouvrir à l'économie mondiale. Comment se positionnent réellement les pays émergents, et plus spécifiquement, où se place l'Afrique du Sud sur ce nouvel échiquier mondial? La question fondamentale à propos des pays émergents et pays en développement est de savoir s'ils se déplacent, ces dernières années, vers une « socialisation » aux normes occidentales ou si les choses vont prendre une autre direction. Est-il également pertinent de vérifier si nous pouvons faire une distinction entre discours et action en analysant les données empiriques sur les investissements directs étrangers de l'Afrique du Sud.

1.2.2 Les différents modèles de développement en Afrique

L'émergence de nouveaux acteurs en Afrique et leurs gains de terrains politiques et économiques soulèvent plusieurs questions sur le continent à propos de la relation avec les partenaires occidentaux. Ces nouvelles dynamiques de la mondialisation et des relations

internationales avec une croissance de l'engagement des pays émergents en Afrique contribuent à des changements significatifs dans la relation entre les pays africains et leurs partenaires traditionnels.

Selon Francesco Rampa et Sanoussi Bilal, il serait possible de voir un modèle de développement commun prôné par la Chine, l'Inde et le Brésil. Notamment, ceux-ci se voient comme des pairs lors de leurs relations avec leurs partenaires, déclarant vouloir des relations mutuellement bénéfiques, sans condition liée à des obligations d'appliquer des politiques de développement quelconque (Rampa et Bilal, 2011). De telles conditions, en conséquence porteraient atteinte aux principes du « respect mutuel de la souveraineté nationale », de la « non-interférence dans les affaires intérieures des autres États » et de « solidarité », selon la Chine, l'Inde et le Brésil.

Ces principes étaient à la base du Mouvement des non-alignés et de la lutte pour l'indépendance face au colonialisme caractérisant le passé commun de plusieurs pays asiatiques, africains, et latino américains. Selon l'étude de Rampa et Bilal (2011), il existe un modèle général de développement derrière l'intervention des pays émergents en Afrique qui serait largement basé sur les politiques et les choix à travers lesquels ces acteurs ont développé leur propre économie : soit avec une forte composante d'investissements directs étrangers, débutant avec des investissements substantiels dans l'industrie d'extraction et l'amélioration de l'infrastructure pour ensuite progresser vers des industries avancés technologiquement. Ce serait alors une partie de ce que nous appelons le modèle des pays émergents stipulant notamment le développement d'abord, la démocratie ensuite.

L'approche traditionnelle des « donneurs » occidentaux, incluent les banques multilatérales de développement, ont surtout eu comme approche d'interaction avec les pays en développement une relation donateur-récipiendaire, largement basée sur l'altruisme et des conditions politiques attachées. Le modèle de développement général lié à ces conditionnantes suivait habituellement l'approche occidentale pour le développement

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économique, avec des politiques soulignées par des principes clés de « bonne gouvernance » et les cadre d'institutionnalisation et de régulation favorisant la croissance des marchés (market-led growth). Cette libéralisation du commerce dominé par le secteur privé implique que la voie de l'industrialisation d'un pays devrait être laissée aux forces du marché et à la compétition internationale (tableau 4) (UNCTAD, 2010). Faut-il ajouter aussi l'importance pour les donneurs occidentaux de l'agenda Paris/Accra qui vise une programmation plus efficace de l'aide au développement avec des obligations imposés aux pays en développement à mettre en pratique les principes d'efficacité de l'aide. Le discours des Occidentaux lors de ses relations avec l'Afrique garde comme principe clé la gouvernance et la transparence, qui sont généralement des conditions pour traiter avec les donneurs ou investisseurs dit traditionnels (tableau 4). Ces aspects sont à la base du consensus de Washington tel qu'il est entendu aujourd'hui.

En termes de modalité spécifique de coopération, la coopération Sud-Sud est centrée sur l'échange de compétences techniques et technologiques au lieu d'une provision unilatérale d'assistance financière tels qu'utilisé par les donneurs traditionnels (UNCTAD, 2010). En effet, quand il est question de coopération financière Sud-Sud, l'« altruisme » n'est pas au centre de l'engagement puisque les interventions des pays émergents sont basées sur des intérêts nationaux clés. La coopération Sud-Sud n'est donc pas faite par charité mais pour créer des liens économiques et commerciaux. Cette différence d'approche des pays émergents a comme principe clés le respect mutuel et le respect de la souveraineté et de la non-interférence (tableau 4).

Tableau 4 Schéma résumé des partenaires émergents et traditionnels de l'Afrique Pays émergents Donneurs traditionnels Modalités Intérêt dans les procédures Importance de 1"agenda

souples, livraison rapide de Paris/Accra, grande

projets, respect mutuel, attention à la gouvernance, respect de la souveraineté et et à la transparence. non-interférence.

Canaux Relations bilatérales, l'aide

est presque exclusivement dirigé aux gouvernements récipiendaires.

Régional, panafricains, et multinational.

Principes clés Respect mutuel, bénéfices ODM , libéralisation du réciproques, respect de la commerce, promotion de la souveraineté et de non- démocratie et des droits intervention humains.

Sources : Rampa et Bilal, 2011; UNCTAD. Economie Development in Africa {2010).

Si la Chine, l'Inde et la Russie se sont officiellement dressés contre le modèle de développement à l'occidentale, et pour un respect de la souveraineté des États et de la non- interférence dans les affaires intérieures, cela n'est pas le cas pour l'Afrique du Sud.

Comme l'Afrique du Sud semble avoir un double discours, il est intéressant de voir, avec l'aide des données sur ses investissements à l'étranger, quelles sont les actions concrètes que fait ce pays émergent pour contrer ou encourager les idées propres aux démocraties libérales. En analysant l'action sud-africaine et chinoise par l'entremise des IDE en Afrique, nous serons à même de voir s'il existe entre les deux pays une compétition ou une collaboration sur le plan idéologique et s'ils suivent ou non un modèle commun. Le modèle émergent porte ainsi, en théorie, peu d'importance, lors de ses relations bilatérales, au respect de la démocratie, au degré de corruption, à la stabilité politique et au respect des droits humains (tableau 5). Le modèle occidental, à l'inverse, apporte une grande importance au respect de la démocratie, à la transparence, à la stabilité politique et au respect des droits humains lorsqu'il établit des relations bilatérales avec un pays (tableau 5).